L'actualité de la Nature

La cicadelle mystérieuse

Sur le mail Mendès-France à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Sur le mail Mendès-France à  Vauréal, une rose trémière accompagne élégamment le tronc d’un des nombreux arbres de collection qui agrémentent cette belle promenade piétonne. Profitant du soleil du matin, une grosse cicadelle se prélasse sur un pédoncule floral.

Issidae – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

A sa silhouette trappue, je reconnais un membre de la famille des Issidae. Mais cela n’est pas Issus coleoptratus, alias la cigale bossue, le seul Issidae répertorié pour l’Ile-de-France dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN).

Agalmatium sp. – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La bordure claire et relevée de ses élytres me paraissent typiques du genre Agalmatium. L’espèce probable est Agalmatium flavescens, l’isside jaune, déjà  observé dans le sud de la France. Je saisis mon observation dans Cettia Ile-de-France, dans l’espoir qu’un expert en Issidae passera par là  pour valider ma trouvaille !

Agalmatium sp. – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Agalmatium flavescens est largement réparti dans de nombreuses contrées méditerranéennes. Il se nourrit de la sève de la luzerne, du figuier, de l’olivier, de l’amandier, et aussi des pins, peupliers et tamaris. Cet isside jaune est peut-être arrivé là  il y a quelques années avec les livraisons des arbres du mail, en provenance de pépinières méditerranéennes, ou alors l’espèce est indigène en Ile-de-France et était jusqu’alors passée inaperçue ?

Sources :

Agalmatium flavescens, par Planthoppers

Les Issidae occidentaux du paléarctique (Hemiptera, Fulgoroidea) : une liste de contrôle illustrée et une clé pour les genres et les sous-genres, par V.M. Gnezdilov, W.E. Holzinger, M.R. Wilson (2014)

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Curieuse rencontre sur une coulemelle

Lepiota procera © CACP – Gilles Carcassès

Il y en a du monde qui me regarde sur cette jeune coulemelle ! Mais quel est donc cet insecte dodu ?

Issus coleoptratus © CACP – Gilles Carcassès

C’est un représentant des Issidae, une famille proche des cigales, et sans doute l’espèce la plus commune : Issus coleoptratus. Je rencontre d’ordinaire cette « cigale bossue » sur les troncs des arbres en forêt ou dans les parcs boisés. C’est la première fois que je la vois sur un champignon. Sur cette photo, on aperçoit entre les pattes antérieures de cet homptère, le rostre avec lequel il pompe la sève des végétaux.

Pour comparer, voici de vraies cigales :

Cicada orni, le cigale de l’orne – Saint-Rémy-de-Provence © CACP – Gilles Carcassès

La cigale de l’orne est présente dans tout le sud de la France.

Lyristes plebejus, la grande cigale commune – Saint-Rémy-de-Provence © CACP – Gilles Carcassès

Lyristes plebeius est une plus grande espèce, cantonnée dans la région méditerranéenne. On peut rencontrer 24 espèces de cigales en France.

Admirez la finesse du rostre de ces cigales, pourtant capable de percer les écorces des troncs d’arbres !

Retrouvez notre article sur une cigale francilienne :

Naissance d’une cigale

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La cigale bossue

Issus, la cigale bossue – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette bestiole étrange de 5 mm trottait sur le tronc d’un arbre, derrière le centre des impôts à  Cergy. Sa silhouette trapue est caractéristique d’un Issus, de la toute petite famille (en France) des Issidae, parmi les homoptères. Sans doute l’espèce la plus commune de ce genre : Issus coleoptratus.

Ils ne volent pas mais ils courent vite

Les Issus ne volent pas, ils courent… Effectivement, j’ai du faire plusieurs fois le tour de ce platane pour arriver à  photographier cet insecte qui avait la bougeotte. Les Issus se nourrissent de la sève de diverses espèces d’arbres et d’arbustes à  l’aide de leur rostre, comme le font les cigales. Stridulent-ils ? Rien n’est moins sà»r. En tout cas rien d’audible pour l’oreille humaine, sinon on le saurait. Car l’insecte, s’il est discret, est somme toute assez largement répandu.

Une larve aux capacités étonnantes

On repère mieux sur les arbustes sa larve affublée d’un drôle de pinceau au derrière. C’est une championne de saut toutes catégories ! Retrouvez notre article qui livre l’étonnant secret des performances sportives de la larve d’Issus coleoptratus.

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La cigale bossue, inventeur de la roue dentée

Joà«l Tribhout, photographe et lecteur du blog, m’a envoyé ces photos prises dans son jardin à  Herblay.

Larve d'Issidae © Joà«l Tribhout
Larve d’Issidae © Joà«l Tribhout

Voici l’occasion de découvrir une famille d’homoptères discrets : les Issidae. Cette larve, reconnaissable à  ses ébauches alaires a un curieux pinceau de cire au derrière : peut-être un stabilisateur pour le saut ? Car ces bestioles excellent au saut, les muscles de leurs pattes postérieures produisant des bonds qui les propulsent jusqu’à  un mètre. Pour une meilleure efficacité du saut, les mouvements de leurs hanches sont synchronisés par un étonnant dispositif mécanique en forme de roues dentées (voir le film !). Ces dents qui s’emboitent parfaitement mesurent seulement 20 microns ! Bizarrement, cette particularité anatomique n’est pas conservée chez l’adulte après la mue nymphale.

Issidae © Joà«l Tribhout
Issidae adulte  – Ne verrait-on pas sur ses ailes comme le dessin d’un visage grimaçant ? © Joà«l Tribhout

Il s’agit sans doute de l’espèce Issus coleoptratus. L’adulte est de la couleur des écorces et vraiment tout petit : 5 à  7 mm, ce qui explique qu’il passe souvent inaperçu. Il suce la sève de nombreux arbres et arbustes : le chêne, le hêtre, le bouleau, le houx, le lilas, le seringat… Il apprécierait beaucoup le lierre. Malgré ses ailes, il ne vole pas et se déplace en marchant et en sautant.