L'actualité de la Nature

Curieuse rencontre sur une coulemelle

Lepiota procera © CACP – Gilles Carcassès

Il y en a du monde qui me regarde sur cette jeune coulemelle ! Mais quel est donc cet insecte dodu ?

Issus coleoptratus © CACP – Gilles Carcassès

C’est un représentant des Issidae, une famille proche des cigales, et sans doute l’espèce la plus commune : Issus coleoptratus. Je rencontre d’ordinaire cette « cigale bossue » sur les troncs des arbres en forêt ou dans les parcs boisés. C’est la première fois que je la vois sur un champignon. Sur cette photo, on aperçoit entre les pattes antérieures de cet homptère, le rostre avec lequel il pompe la sève des végétaux.

Pour comparer, voici de vraies cigales :

Cicada orni, le cigale de l’orne – Saint-Rémy-de-Provence © CACP – Gilles Carcassès

La cigale de l’orne est présente dans tout le sud de la France.

Lyristes plebejus, la grande cigale commune – Saint-Rémy-de-Provence © CACP – Gilles Carcassès

Lyristes plebeius est une plus grande espèce, cantonnée dans la région méditerranéenne. On peut rencontrer 24 espèces de cigales en France.

Admirez la finesse du rostre de ces cigales, pourtant capable de percer les écorces des troncs d’arbres !

Retrouvez notre article sur une cigale francilienne :

Naissance d’une cigale

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La cigale bossue, inventeur de la roue dentée

Joà«l Tribhout, photographe et lecteur du blog, m’a envoyé ces photos prises dans son jardin à  Herblay.

Larve d'Issidae © Joà«l Tribhout
Larve d’Issidae © Joà«l Tribhout

Voici l’occasion de découvrir une famille d’homoptères discrets : les Issidae. Cette larve, reconnaissable à  ses ébauches alaires a un curieux pinceau de cire au derrière : peut-être un stabilisateur pour le saut ? Car ces bestioles excellent au saut, les muscles de leurs pattes postérieures produisant des bonds qui les propulsent jusqu’à  un mètre. Pour une meilleure efficacité du saut, les mouvements de leurs hanches sont synchronisés par un étonnant dispositif mécanique en forme de roues dentées (voir le film !). Ces dents qui s’emboitent parfaitement mesurent seulement 20 microns ! Bizarrement, cette particularité anatomique n’est pas conservée chez l’adulte après la mue nymphale.

Issidae © Joà«l Tribhout
Issidae adulte  – Ne verrait-on pas sur ses ailes comme le dessin d’un visage grimaçant ? © Joà«l Tribhout

Il s’agit sans doute de l’espèce Issus coleoptratus. L’adulte est de la couleur des écorces et vraiment tout petit : 5 à  7 mm, ce qui explique qu’il passe souvent inaperçu. Il suce la sève de nombreux arbres et arbustes : le chêne, le hêtre, le bouleau, le houx, le lilas, le seringat… Il apprécierait beaucoup le lierre. Malgré ses ailes, il ne vole pas et se déplace en marchant et en sautant.