J’aime beaucoup l’ambiance de cette partie de la dalle Grand centre. Cette impasse improbable derrière la CAF devait initialement desservir une passerelle qui ne verra jamais le jour. Quand il pleut fort l’eau s’y accumule et une flaque persiste quelques heures devant l’œuvre d’art jaune avant d’arroser par infiltration les plantes grimpantes qui couvrent le mur côté rue de la gare. Il n’en faut pas plus pour permettre à une petite plante de milieu humide de s’exprimer dans les joints du dallage et les pieds des murets.
Je vous présente le jonc des crapauds, une plante bisannuelle commune qui fréquente ordinairement les grèves alluviales, les bords de mares, les mouillères dans les champs, les ballastières, les prairies humides surpâturées. J’ai été étonné de la rencontrer dans un site aussi minéral !
J’ai eu beau chercher, je n’ai trouvé aucun crapaud dans le secteur…
Comment est-elle arrivée là ? Encore un coup d’ Honorine et Gaston, sans doute !
Quel est donc cet oiseau qui vient profiter du point d’eau des mésanges ?
C’est un migrateur qui voyage la nuit et fait une petite halte. Le gobemouche noir ne niche en Ile-de-France de manière certaine que dans le massif forestier de Fontainebleau. Mais chaque année au début du mois de septembre ce sont des millions de gobemouches noirs, venus d’Europe du Nord et de l’Est qui font le voyage vers l’Afrique. Un bon nombre d’entre eux traversent alors la France, principalement en longeant la côte atlantique ou en empruntant la vallée du Rhône.
La LPO suit la migration de cet oiseau en agrégeant les observations des ornithologues amateurs. Les statistiques sont consultables sur le site faune-france.org
Peut-être l’avez-vous vu dans votre jardin ces jours-ci ? Sinon, ouvrez l’œil, quelques retardataires vont encore passer !
En voilà des manières que de se rouler dans son assiette !
C’est pourtant la technique de cette petite abeille sauvage.
Cette petite abeille toute noire appartient à la famille des Panurgus, assez difficile à déterminer. On connait deux espèces en àŽle-de-France : Panurgus dentipes et Panurgus banksianus.
Ces abeilles Panurgus ont une technique assez particulière pour récolter le pollen : elles se roulent littéralement dans les fleurs autour des étamines et ramassent le pollen sur leur scopa (les brosses sur les pattes postérieurs qui servent à récolter les grains de pollen). Celle-ci est déjà bien chargée !
Une autre particularité de ces abeilles, elles semblent consommer exclusivement le pollen des astéracées liguliflores jaunes comme ici des picrides (Picris hieracioides en premier et Picris echioides en second).
Très facile à reconnaître cette petite punaise avec son losange orange sur les hémélytres !
Aphanus rolandri est difficile à photographier car elle a la bougeotte, se faufile partout et en plus elle court vraiment très vite pour une punaise. Elle vit au sol dans des endroits riches en matière organique et bien pourvus en cachettes (pierres, cailloux, déchets végétaux). Un gros tas de bois broyé est pour cette punaise un lieu de vie idéal.
Sa rapidité laisserait supposer des qualités de chasseuse. En fait, elle se nourrirait de graines. Si elle court vite, c’est sans doute pour échapper à tous ceux qui voudraient la manger…
Retrouvez nos articles sur les habitants du compost :
Dans le cadre de la semaine européenne de la mobilité 2019, la cellule développement durable et biodiversité propose aux collègues de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, sur le thème « Mobilité et Biodiversité », deux conférences les 16 et 19 septembre ainsi qu’une sortie découverte le 20 septembre (voir le programme des animations).
Les relations entre la mobilité et la biodiversité sont nombreuses et complexes. Nous avons essayé de les classer en catégories, chacune illustrée par des exemples locaux. Dans le diaporama ci-après, vous pourrez approfondir les sujets abordés en cliquant sur les liens indiqués en bleu dans ses pages.
Les sauges de Russie (Perovskia atriplicifolia) qui bordent le mail Mendes France et le boulevard de l’Oise à proximité bourdonnent d’abeilles domestiques. Je fais parfois sur cette plante de belles rencontres : la punaise de la jusquiame, ou la chrysomèle du romarin par exemple. Cette fois-ci, c’est une splendeur jaune qui m’a tapé dans l’œil. A croire que cet insecte connaît le principe des couleurs complémentaires !
Il pousse le raffinement coloré jusqu’aux yeux et aux antennes dont le brun violacé s’harmonise délicatement avec les tons de la fleur.
L’examen du scutellum me permet de l’identifier : un point noir dans chaque angle encadre trois points blancs, c’est bien Nezara viridula, la punaise verte ponctuée. Les deux dragées blanches collées près de sa tête ne sont pas des friandises mais les œufs d’une mouche parasite de la famille des Tachinidae.
Sur une autre branche, je trouve ce couple de la même espèce dans une livrée plus ordinaire. Sur fond vert, les points blancs sont plus visibles. L’un des deux individus a aussi écopé d’un œuf de tachinaire au coin de l’œil.
Et voici, plus loin, une forme juvénile de Nezara viridula, reconnaissable à ses taches rouges et blanches sur fond noir.
Mais que fait-elle en jaune ?
La membrane est bien transparente et non laiteuse, ce qui indique que cet adulte a émergé depuis longtemps et qu’il a sa couleur définitive. Il s’agit en fait d’une forme très rare, dénommée aurantica (ou type Y) par les spécialistes. Elle a déjà été vue en Italie du Nord et peut-être aussi en Croatie. Je soupçonne une arrivée avec une plante de pépinière italienne…
Ces fleurs blanches flottant avec légèreté dans la Viosne appartiennent à la renoncule à pinceau (Ranunculus penicillatus). Cette plante aquatique est notée comme étant extrêmement rare dans la région.
Elle est très proche de la renoncule des ruisseaux (Ranunculus fluitans) et les botanistes ne sont pas toujours d’accord sur la séparation de ces deux espèces. On manque encore d’information sur les populations de Ranunculus penicillatus mais on sait que Ranunculus fluitans est « vulnérable » selon la liste rouge régionale (elle pourrait devenir de plus en plus rare). Elle était pourtant « très commune » dans les flores anciennes. Il est probable qu’il en soit de même pour Ranunculus penicillatus. De plus, elles se développent toutes deux essentiellement dans les eaux courantes, claires et non polluées. En trouver une si belle station dans la Viosne est une très bonne nouvelle. D’autant plus qu' »elle n’était pas là il y a trois ans », nous dit un habitant rencontré sur place.
Les collègues de la GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et protection des inondations) étaient avec nous lors de notre découverte. Nous comptons sur eux pour garantir la survie de cette station.
La reconnaître à coup sà»r
Cette renoncule étant considérée comme « extrêmement rare » et « vulnérable » elle est suivie d’assez près par les botanistes de la région. Il ne faut donc pas commettre d’impair en signalant la mauvaise plante dans les bases de données régionales. Voici les éléments de la clé qui nous permettent d’être certains de notre identification :
Les pétales de cette renoncule sont blancs
Les feuilles sont toutes découpés en lanières filiformes
La plante « nage » dans le courant et atteint jusqu’à 6 mètres de long
Il y a des poils sur le réceptacle de la fleur.
Nous arrivons donc à Ranunculus penicillatus, la renoncule à pinceau.
Affaire à suivre !
Sources :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
L’ambiance est bucolique sur les bords du bassin du Petit Albi à Osny. On s’attend à y croiser une grande diversité d’oiseaux et d’insectes aquatiques. Mais quand on y regarde de plus près, le constat n’est pas réjouissant.
Et le manque de civisme de certains usagers est vraiment consternant !
Les images des tortues marines piégées dans des filets de pêche ou des hippocampes accrochés à des cotons-tiges parlent à beaucoup de monde. Mais il est important de se rappeler que la pollution des milieux naturels n’est pas un sujet concernant seulement les espaces lointains de notre planète. Sur nos territoires aussi, ces incivilités menacent à la fois notre santé et celle de toute la biodiversité partageant l’espace avec nous. Le cas du Petit Albi n’est malheureusement pas isolé.
Heureusement les collectivités, les associations, les bénévoles, travaillent activement à retirer ces déchets, sensibiliser les citoyens et organiser la ville de telle manière que la bonne action soit la plus simple. Mais les bras manquent ! Alors si vous voulez apporter votre pierre à l’édifice (ou plus exactement retirez votre bouteille du fossé) participez au World CleanUp Day et aux actions soutenues par la CACP !
C’est un événement mondial, annuel, pendant lequel des bénévoles se regroupent pendant une journée pour ramasser les déchets sur un secteur choisi. Cette année, l’événement a lieu le samedi 21 septembre. Alors, en passant à l’automne, passez aussi à l’action ! Armez-vous de gants (très importants!) de sacs poubelles, de motivation et de bonne humeur (également très importante!) et rejoignez un groupe de ramassage pour 10 min, 1 h ou 1 journée selon votre disponibilité. Des événements sont organisés dans toute la France, cliquez sur l’image pour trouver ceux près de chez vous. On vous attend nombreux !
N’oublions pas : Biodiversité, tous vivants, tous responsables.
Ces résultats devront leur servir à proposer des aménagements pertinents pour favoriser la biodiversité existante sur le campus.
Voici quelques-unes de nos trouvailles :
Suivi temporel des oiseaux communs
Lors du protocole STOC (Suivi temporel des oiseaux communs) les étudiants, accompagnés de leur professeur et de sa lunette d’observation ont dénombré pas moins de 29 espèces d’oiseaux sur le campus.
Parmi elles, la fauvette à tête noire, une espèce protégée à l’échelle nationale, a particulièrement bien démontré son talent pour le chant.
L’espèce la plus rencontrée dans les carrés était le coquelicot (Papaver rhoeas) !
PROPAGE
Lors du protocole PROPAGE (protocole papillon gestionnaire) les étudiants ont pu observer 10 espèces de papillons de jour et 3 papillons de nuit. Ils ont notamment vu le Demi-deuil, une espèce d’intérêt patrimonial à l’échelle de la région.
Sauvages de ma rue
Grâce au protocole Sauvages de ma rue et à son application dédiée, les étudiants ont pu dénombrer pas moins de 20 espèces différentes sur quelques mètres du trottoir du mail Gay Lussac.
Bravo à Thierry, Ophélie et Philippe qui ont percé le mystère !
On comprend à sa figure pourquoi on nomme cet insecte la punaise nez-de-rat.
Les agriculteurs la connaissent sous le nom de punaise des blés. On rencontre Aelia acuminata sur les graminées sauvages ou cultivées et elle s’attaque aux grains en formation. En Europe méridionale et en Afrique du Nord, elle peut faire des dégâts sensibles dans les champs de céréales.
Retrouvez d’autres punaises de la famille des Pentatomidae (les punaises à bouclier) :