Une abeille ? Vous n’y êtes-pas ! Regarder les détails : des antennes ridicules, de gros yeux, une seule paire d’aile : c’est un diptère (pour faire simple, une mouche).
la forme des nervures de l’aile permet d’aller plus loin : cette jolie courbe en « U » de la nervure médiane est typique des éristales.
Les éristales sont de la même famille que les syrphes. Elles sont fréquentes sur les pruniers au printemps et participent à leur pollinisation. Pendant ce temps-là , les abeilles, les vraies, font une razzia sur les saules : le pollen des saules est abondant et de très bonne qualité nutritive.
Ce n’est pas un hasard : les inventaires réalisés par la Ferme d’Ecancourt sur les prairies de Cergy-Pontoise maintenant gérées en pâtures ont clairement montré une nette amélioration de la biodiversité de ces parcelles. Pour les orchidées, l’explication est simple : les ovins ne les consomment pas.
Les orchis bouc sont les plus hautes des orchidées du territoire, elles ont un parfum étrange et des fleurs aux formes aussi décoiffantes que leur parfum. Cet individu isolé, promesse de fleurs, échappera-t-il en 2014 aux assauts des tracteurs et des tondeuses ? Sans doute : j’ai entendu parler d’un plan de gestion de la promenade avec des pâtures et des prairies conduites en fauche tardive….
A quoi servent les ocelles, ces faux yeux colorés qui ornent les ailes de nombreuses espèces de papillons ? L’observation nous donne ici un indice : ce paon de jour a une aile abîmée, comme si elle avait subi l’attaque d’un oiseau, à l’endroit exact d’un ocelle. Selon cette hypothèse l’ocelle agirait comme un leurre, permettant la survie de l’insecte en cas de prédation.
Les paons de jour passent l’hiver à l’état adulte en hibernation dans des abris naturels, des granges, des greniers et se réveillent aux premiers beaux jours. On les voit voleter depuis un mois déjà .
Mais que fait-il là ce cranson ? C’est une plante rare, spécialiste des dunes et des falaises du littoral. Quel rapport avec le terre-plein central de la N184 ? La réponse est dans le sol : le sel ! Cette plante halophile tolère les fortes concentrations salines dues aux embruns ou aux opérations répétées de salage hivernal. Elle s’installe là où rien d’autre ne peut survivre : le bord du bitume sur les voies très salées.
Mais comment est-elle venue ? Des autoroutes côtières des pays du Nord, les graines ont été peu à peu portées par le souffle des camions (les savants ont inventé pour cela le super mot d’anémoagestochorie). Elle se déplacerait ainsi de 30 km par an. Le phénomène s’est manifesté dans les années 1970 sur des bords d’autoroutes aux Pays-Bas. Signalé dès 1986 en Allemagne, le cranson aurait entrepris l’invasion de la France routière vers 1990. Il a été repéré à Paris, dans le Val d’Oise, en Yvelines, en Normandie…
Une dernière question : pourquoi y a-t-il plus de cransons sur les terre-pleins que sur les bas-côtés des routes ? Quelques savants ont émis l’hypothèse que sur les bas-côtés les cransons sont contrôlés par les limaces. Pour aller manger du cranson sur le terre-plein central, il paraîtrait que celles qui ont essayé de traverser les voies auraient eu des problèmes…
Un campagnol imprudent s’est fait enlevé par un faucon crécerelle. Un panneau directionnel a fait l’affaire pour le dépeçage de la proie et sa consommation sur place.
Et en conclusion : si vous voyez des œufs semblables sur des branchettes de rosiers, plutôt que de sortir l’artillerie chimique, taillez-le, c’est le bon moment !
Le concours national « Mon paysage au quotidien » lancé par le Ministère de l’Ecologie a connu un énorme succès : 8400 photos ont été envoyées !
La campanule improbable. Des jardinières de la dalle de Cergy Grand centre, une graine de campanule est tombée et a germé dans une fissure de béton. Symbole de la nature en ville ?
Bonne affluence hier soir à l’hôtel d’agglomération de Cergy-Pontoise pour le rendez-vous du développement durable consacré aux sciences participatives et plus particulièrement à l’étude des oiseaux.
Devant le feu nourri des questions, il est apparu utile de faire connaitre par cet article un certain nombre d’outils utiles aux ornithologues grands débutants.
On ne dit pas « espèce de gros canard », on dit harle bièvre femelle, elle pourrait mal le prendre…
Temps idéal pour la sortie Oiseaux à la base de loisirs de Cergy-Pontoise : nous n’avons pas été dérangés par les promeneurs. Et vérification fut faite que la pluie du matin glisse sur l’aile des canards. Tout le groupe, dans la bonne humeur, a pu faire de belles observations, à l’œil nu (le vol d’oies sauvages, le pic vert, les fuligules morillons…), ou dans la lunette sur pied (le grand cormoran qui baille aux corneilles, l’accenteur mouchet qui chante dans l’érable, le grèbe huppé qui fait sa toilette…).
Manifestement la foulque plonge mieux et plus profondément que le canard chipeau. A chaque remontée d’herbes aquatiques arrachées du fond par la foulque, le canard chipeau se précipite et fait le pique-assiette. La foulque semble partageuse mais râle un peu quand le canard et sa femelle lui tirent les herbes du bec.