L'actualité de la Nature

Prendre en compte les mares dans les projets d’aménagements communaux

La mare du parc des Larris à  Pontoise © Gilles Carcassès
La mare du parc des Larris à  Pontoise © Gilles Carcassès

La SNPN et les CAUE d’Ile-de-France se sont associés pour répondre à  toutes les questions soulevées par la présence d’une mare sur un territoire communal. Avec ce nouveau guide pratique (sorti en décembre 2016) destiné aux gestionnaires et aux élus, ils invitent à  prendre les bonnes décisions pour la sauvegarde des mares, ces éléments essentiels à  la biodiversité des territoires.

Cliquez sur cette couverture pour accéder au guide
Cliquez sur cette couverture pour accéder au guide

Voir aussi ce guide technique de gestion des bords de cours d’eau par le PNR Normandie-Maine (octobre 2016)

et ces fiches techniques du CAUE de l’Oise sur les mares

L'actualité de la Nature

Le Père Noà«l des insectes

Tout en rouge et blanc, il est arrivé par la voie des airs jusqu’à  ma fenêtre, la nuit de Noà«l. Serait-ce le Père Noà«l des insectes ?

Ophion sp © Gilles Carcassès
Ophion sp. © Gilles Carcassès

C’est un Ophion, de la famille des Ichneumonidae. Les trois billes noires qu’il porte sur sa tête entre ses yeux sont ses ocelles. Elles sont particulièrement développées, car cet insecte est de mœurs nocturnes. Les ocelles sont sensibles aux variations de lumière.

Ophion sp à  ma fenêtre © Gilles Carcassès
Ophion sp. à  ma fenêtre © Gilles Carcassès

Les ophions sont des parasites des chenilles, de noctuelles paraît-il. Ces hyménoptères de grande taille au vol lent sont observés couramment car ils sont attirés en hiver par la lumière des maisons. Il est recommandé de ne pas les prendre dans la main, car ils peuvent piquer pour se dégager. Leur venin est moins puissant que celui des guêpes, mais tout de même…

A la même fenêtre, j'ai observé Dicranopalpus ramosus, l'oplion cerf © Gilles Carcassès
A ma fenêtre, j’ai observé au même moment l’inoffensif Dicranopalpus ramosus, l’opilion cerf, avec ses drôles de palpes ramifiés © Gilles Carcassès

Le père Noà«l des insectes aurait-il garé là  son renne magique ?

L'actualité des jardins

Quelles plantes pour les auxiliaires ? Le site à  connaître

auximore« Auximore, cultivons les auxiliaires » est un projet piloté par la Chambre d’agriculture de Picardie qui rassemble les compétences de prestigieux partenaires : ACTA, Agroof, Arvalis, CETIOM, CETU Innophyt, Chambre d’agriculture de Charente maritime, INRA, Muséum national d’Histoire naturelle, Université de Lorraine.

Le site d’Arena Auximore, fort bien fait, présente une série de fiches à  l’usage des agriculteurs pour guider leur choix dans la mise en place de plantations favorables aux auxiliaires. Parmi ces fiches, je vous recommande cette liste de 107 plantes, sauvages ou cultivées, avec l’indication pour chacune d’elles des services rendus dans le contrôle des ravageurs.

Vous trouverez dans cette autre fiche des conseils pour la création d’une bande fleurie avec des adresses de fournisseurs de semences spécialisés.

Je vous conseille encore ce tableau des arbustes favorables aux auxiliaires (et de ceux qu’il faut éviter) pour l’établissement des haies de bords de champs.

Bien que ces recommandations s’adressent aux acteurs du monde agricole, ces connaissances partagées seront aussi très utiles aux jardiniers, qu’ils soient professionnels ou amateurs.

Hippodamia variegata, une petite coccinelle allongée butinant le fenouil du jardin des cuisiniers du CROUS © Gilles Carcassès
Hippodamia variegata, une petite coccinelle allongée, butinant le fenouil © Gilles Carcassès

Le nectar facilement accessible du fenouil est apprécié des coccinelles, des syrphes et du coléoptère auxiliaire Ragonycha fulva. Pour toute cette petite faune, laissons fleurir au jardin les carottes, fenouils, cerfeuils, panicauts et autres apiacées.

colletes hederae ressemble à  l'abeille domestique. Elle est reconnaissable aux rayures de son abdomen.
L’hyménoptère Colletes hederae fréquente assidà»ment les fleurs de lierre. © Gilles Carcassès

La floraison tardive du lierre est attractive pour de nombreuses espèces pollinisatrices. Une haie variée et fleurie est le meilleur atout pour la protection biologique du jardin.

Mégachile sur une fabacée © Gilles Carcassès
Mégachile à  l’approche devant une fleur de fabacée © Gilles Carcassès

Les trèfles, les luzernes, le sainfoin et les fabacées en général nourrissent de nombreuses espèces de papillons et d’hyménoptères pollinisateurs ou parasitoà¯des. Un gazon sans trèfles, c’est une misère pour les auxiliaires.

Retrouvez notre précédent article : Les plantes favorables aux auxiliaires

L'actualité de la Nature

Le mystère du puceron géant

L'allée des saules au parc François- Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
L’allée des saules au parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Que s’est-il donc passé au pied de cet arbre pour que le sol soit aussi noirci ?

© Gilles Carcassès
Colonie de Tuberolachnus salignus sur un saule – Cergy © Gilles Carcassès

Les responsables, ce sont ces pucerons et leur miellat abondant qui est tombé au sol et sur les feuilles des plantes basses. Des moisissures se sont développées sur ce miellat et ont formé ce dépôt noir que l’on nomme fumagine.

© Gilles Carcassès
Tuberolachnus salignus en promenade sur des lichens – Cergy © Gilles Carcassès

Voici l’un de ces pucerons de grande taille (5 mm). L’ornementation caractéristique de leur abdomen confirme l’espèce Tuberolachnus salignus, le puceron géant du saule.

© Gilles Carcassès
L’étonnant tubercule dorsal du puceron géant du saule qui rappelle un aileron de requin © Gilles Carcassès

Chaque année à  la sortie de l’hiver, le puceron géant du saule disparaît. On le voit à  nouveau sur les saules à  partir de juillet. Où est-il passé entre temps ? Personne ne le sait. Au printemps prochain, c’est décidé, je vais en suivre un pour le découvrir.

L'actualité de la Nature

Mon beau sapin

Brigittea latens © Gilles Carcassès
Brigittea latens – Cergy © Gilles Carcassès

Cette élégante petite araignée (3 mm !) présente sur son abdomen un dessin qui rappelle la silhouette d’un sapin de Noà«l. Je l’ai trouvé dans la végétation d’un bord de champ à  Ham, hameau de Cergy. Cette petite espèce capture les mouches imprudentes, souvent bien plus grosses qu’elle, qui se posent sur les feuilles où elle a tendu ses fils de soie collante.

Joyeux Noà«l à  tous !

L'actualité des jardins

Florilèges prairies urbaines : le bilan 2016

atelier de formation Florilèges prairies à  Cergy-Pontoise ( http://www.florileges.info/)
Atelier de formation Florilèges prairies à  Cergy-Pontoise (image du site http://www.florileges.info/)

Florilèges prairies est un programme de sciences participatives sur la connaissance botanique des prairies urbaines. Il s’adresse aux gestionnaires d’espaces verts et naturels. Ses co-fondateurs sont Plante et Cité, le Muséum national d’Histoire naturelle,  Natureparif, l’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine de Seine-Saint-Denis et le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien.

Comme chaque année, les participants ont été conviés à  une réunion de restitution : plus de 60 personnes étaient présentes lors de la journée du 6 décembre 2016 au Muséum national d’Histoire naturelle à  Paris pour s’informer des résultats du protocole.

276 prairies ont été suivies par leurs gestionnaires en 2016 en France. Sur Cergy-Pontoise, cela a concerné le parc François-Mitterrand à  Cergy, le verger du parc de Grouchy à  Osny et quatre sites à  Vauréal.

Les relevés Florilèges au parc de Grouchy © Gilles Carcassès
Les relevés Florilèges au parc de Grouchy © Gilles Carcassès

Le protocole permet de mesurer des indicateurs de la qualité des prairies, parmi lesquels la typicité (pourcentage d’espèces typiques des prairies) et la richesse spécifique (nombre d’espèces du guide d’identification observées dans le cadre du protocole).

L’analyse sur plusieurs années d’un grand nombre de relevés et les retours d’expérience permettent de tirer les enseignements suivants :

Comment favoriser une prairie typique ?

Il faut surtout éviter la fauche précoce, et ne pas faucher plus de deux fois par an. En pratique, il faut s’abstenir de faucher en avril, mai et juin pour permettre la montée à  fleurs et la production de graines des espèces prairiales.

Comment favoriser la biodiversité des prairies ?

Les prairies typiques ne présentent pas de végétaux ligneux et leur hauteur est de l’ordre d’un mètre. Une seule fauche par an, en automne, est le meilleur moyen d’assurer le bon déroulement du cycle de vie des habitants des prairies.

Ne pas faucher en avril, mai et juin permet notamment d’épargner les couvées des oiseaux nichant au sol et la reproduction de nombreux insectes.

Le pâturage a un effet positif sur les papillons spécialistes. Mais en cas de surcharge, il peut avoir des effets négatifs sur la biodiversité.

L’exportation des produits de fauche est à  privilégier pour les prairies installées sur un sol naturellement pauvre (cas des pelouses à  orchidées par exemple) afin de ne pas enrichir ce sol, ce qui favoriserait des espèces plus banales au détriment des espèces patrimoniales.

Instaurer une zone de refuge sans intervention dans chaque prairie et changer son emplacement chaque année facilite la survie de nombreuses espèces.

Couple de Lycaenidae - Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
Couple de Lycaenidae, papillons typiques des prairies – Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès

Les présentations de la journée de restitution Florilèges prairies urbaines 2015

 

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Les oiseaux rares de l’Aren’ice

Aren'ice à  Cergy © Marion Poiret
Le parvis de l’Aren’ice et les prairies fleuries © Marion Poiret

Le site de l’Aren’ice est l’un des quarante points d’écoute d’oiseaux où nous nous rendons chaque année en avril et en mai, dans le cadre de nos relevés du Suivi Temporel des Oiseaux Communs. Nous avions choisi cette belle friche armée de ronces et d’aubépines parce qu’elle était bien représentative  de ce secteur. Nous y trouvions des espèces peu communes typiques de ce type de milieu : la fauvette grisette, l’hypolaà¯s polyglotte, la linotte mélodieuse, le tarier pâtre.

Les travaux de construction de l’Aren’ice ont quelque peu perturbé le secteur, mais les grands espaces paysagers d’esprit très naturel qui accompagnent l’équipement laissent présager une évolution favorable pour l’avifaune. Un petit tour sur place nous a permis d’apprécier la situation.

Tarier patre © Marion Poiret
Tarier pâtre perché sur une phacélie de la prairie fleurie devant le parvis de l’Aren’ice © Marion Poiret

Grosse surprise : un couple de tariers pâtres n’est pas parti en migration comme tous ceux de son espèce ! Ils ne sont chaque hiver, dans toute l’Ile-de-France, que quelques dizaines d’individus à  faire ce pari très risqué. Espérons pour ces deux oiseaux que l’hiver ne sera pas trop rigoureux.

Bergeronnette grise © Gilles Carcassès
Bergeronnette grise © Gilles Carcassès

Certains bassins d’infiltration sont en eau : une aubaine pour les espèces insectivores de passage ! Nous y avons vu la bergeronnette grise, la bergeronnette des ruisseaux et même un pipit spioncelle, un hivernant rare pour l’Ile-de-France.

Bruant des roseaux - Cergy © Gilles Carcassès
Bruant des roseaux – Cergy © Gilles Carcassès

Dans les zones de friches adjacentes, les ronces et les saules accueillaient de nombreux passereaux, notamment des pinsons des arbres, des accenteurs mouchets et cet étonnant bruant des roseaux.

Au pied des grands pylônes électriques, la végétation naturelle présente avant travaux a été conservée intacte. Ces endroits providentiels sont autant de zones de refuges et de recolonisation de l’espace pour toute la petite faune sauvage.

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L’ours de Noà«l

© Gilles Carcassès
L’ours de Noà«l © Gilles Carcassès

J’ai rencontré cet ours polaire en allant à  la cantine. Ce bel animal emblématique des enjeux du développement durable a toute sa place dans notre blog. Cette scène a été conçue et réalisée à  partir de matériaux de récupération par les éco-ambassadeurs de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise. Bravo les artistes !

Voici la fiche de présentation de cette oeuvre pédagogique :ours-texte

Vous aussi, fabriquez votre ours à  l’aide du tutoriel pour la fabrication de l’ours polaire et sa banquise !

L'actualité de la Nature

Le polyxène à  pinceau

Merci aux fidèles lectrices et lecteurs qui ont tenté leur chance. Ces mystérieuses bestioles ne sont pas des mues de coccinelles, ni des graines, ni des cloportes poilus, ni des poux de loups (quelle imagination !)…

Le polyxène à  pinceau est un mille-pattes ! Il possède même deux paires de pattes par segment, ce qui le place dans la classe des diplopodes.

© Gilles Carcassès
Polyxenus lagurus – Cergy © Gilles Carcassès

Evidemment, il faut y regarder de près car la bête adulte ne dépasse pas 4 mm. Cette petite famille était dans son habitat préféré : sous une écorce de platane. Les polyxènes mangent des détritus organiques, sans doute aussi des algues et des champignons microscopiques.

Mais que font-ils avec leur pinceau en l’air ? Cherchent-ils à  m’impressionner ? En fait, ces pinceaux sont des armes redoutables ! Lorsque les polyxènes se sentent menacés par une fourmi ou une araignée, ils frottent la face de leur agresseur avec leur pinceau, dont les longs poils détachables sont armés de barbes et de crochets minuscules. Le prédateur incommodé cherche à  se défaire de ces poils qui s’accrochent à  ses soies et ne fait que s’emmêler plus encore, laissant à  ses proies leur chance dans la fuite.