Les services de l’agglomération ont installé ces plantes grimpantes rue de la gare, créant un petit oasis de verdure fréquenté par de nombreux insectes et des araignées.
Ma curiosité m’a fait lever le nez vers les grilles de ventilation de l’immeuble de la CAF qui est juste au-dessus sur la dalle. Qu’est-ce que c’est que cet amas étrange collé sur le métal ?
Avec le zoom de mon appareil photo, je peux détailler la chose : c’est une oothèque de mante religieuse ! Une femelle a déposé 200 à 300 œufs dans une gangue qui en séchant devient cette structure protectrice alvéolée.
J’ai cherché la mante dans les feuillages, mais je ne l’ai pas trouvée. Apparemment, l’espèce n’est pas rare dans le secteur, on m’en a à plusieurs reprises rapporté la découverte dans des résidences de Cergy et de Pontoise. Il lui faut tout de même de la végétation pour s’installer car c’est une prédatrice d’insectes, notamment de sauterelles et de papillons.
Si l’oothèque ne fait pas le régal des oiseaux, et si des parasitoà¯des n’ont pas pondu dedans, peut-être assisterons-nous en juin prochain à la naissance de jeunes mantes ?
Peut-être ce papillon évoque-t-il par son aspect les flammes de l’enfer ? Ou bien le profil de la tête d’un Robert historique ? Bien malin celui qui connaît la véritable origine de ce nom !
La chenille du Robert-le-Diable est tout aussi caractéristique que le papillon : elle est marquée d’une grande tache blanche sur le dos. Sa plante-hôte préférée est l’ortie, mais on la rencontre aussi sur le houblon et sur les feuilles de ligneux comme le noisetier, l’orme ou les saules.
Ce papillon hiberne à l’état adulte et on peut le rencontrer dès les premières belles journées de mars. Il a deux générations par an. En automne, on peut voir la deuxième génération se préparer à l’hivernage en se gorgeant de sucre sur les fruits tombés au sol dans les vergers.
Cette belle végétation de pied d’arbre vue près de l’université à Neuville-sur-Oise n’a pas été installée par un paysagiste. Il s’agit d’une adventice des champs arrivée là sans doute en même temps que la terre de la fosse de plantation. Le Cynodon dactylon, ou chiendent pied-de-poule, s’étend facilement grâce à ses rhizomes puissants. Il est capable en bonnes conditions de couvrir un mètre carré en moins d’un an. Les fragments de rhizomes régénèrent très facilement la plante, c’est pourquoi le travail du sol par fraisage multiplie ce chiendent au lieu de le détruire.
Les jardiniers n’aiment pas beaucoup le chiendent pied-de-poule : ils doivent souvent extirper ses rhizomes pour limiter son envahissement dans leurs massifs. On trouve pourtant dans le commerce des variétés de Cynodon utiles pour la décoration des jardins secs ou pour constituer des gazons assez grossiers mais très résistants à la sécheresse et au piétinement.
Encore une espèce de coccinelle à ajouter à ma collection (de photos) !
C’est la coccinelle à seize points, soit huit par élytre, dont quatre fusionnés près du bord externe. Elle est facile à reconnaître avec sa grosse ligne noire à la jonction des deux élytres. Celle-ci avait un fond couleur ivoire, mais il est souvent jaune ou beige rosé. Cette coccinelle n’est pas spécialisée dans la chasse aux pucerons, elle se nourrit principalement de nectar et de pollen, ainsi que de spores de moisissures qui poussent à la surface des feuilles ou au sol. A l’occasion, elle peut consommer aussi des thrips, des acariens et des pucerons. Elle est commune et présente un peu partout en France, mais sa petite taille la rend discrète.
Cette coccinelle broutait les étamines d’une fleur d’alysson blanc dans les espaces verts du rond-point de la Croix Saint-Jacques, ceux-là même qui sont maintenant gérés en pâturage avec les brebis de la Ferme d’Ecancourt.
Comme chaque année, je prends beaucoup de plaisir à visiter les parcs et squares parisiens sélectionnés pour le concours de décoration florale de la ville de Paris. Le cru 2018 est particulièrement intéressant ! Je vous livre mes coups de cœur :
Les jardiniers de la Promenade Peireire nous offrent un massif à visiter de l’intérieur en empruntant un dédale de sentiers engazonnés. La composition très réussie s’appuie sur un contraste classique de deux couleurs complémentaires, le jaune et le violet, réhaussé ici de touches de blanc et d’un soupçon d’orange. Le massif est bordé d’une bande fleurie semée où dominent les zinnias à grandes fleurs en mélange de couleurs. Le visiteur a la surprise de découvrir un petit bassin caché parmi les fleurs :
Des graminées et des cypéracées variées, accompagnées d’autres plantes au feuillage gris ou bleuté, forment une scène subtile que des Sanvitalia viennent délicatement ponctuer d’or.
Le parc floral de Paris, vitrine du savoir-faire horticole parisien propose toujours un fleurissement spectaculaire.
J’ai beaucoup aimé cette installation dans le square Cardinal Petit de Julleville : une araignée, entièrement construite par les jardiniers avec des éléments de taille d’arbustes, semble aux aguets au milieu de sa toile en fils de Dichondra.
Les jardiniers m’ont dit que c’est une épeire diadème, une espèce fréquente dans les jardins. Sa rondeur et son étrangeté me rappellent la Dormenron du jardin des plantes de Nantes.
Leur composition florale en noir et blanc complète la structure avec une belle élégance et donne à voir une multitude de détails intéressants.
Graminées et Chloropytum aux tiges retombantes prennent le relais de l’évocation de l’araignée, à plus petite échelle. Et ces Hemigraphis qui dessinent des taches d’un noir profond au cœur des feuillages duveteux des séneçons, ne seraient-ils pas les diamants noirs du diadème de l’araignée ?
En excursion sur les coteaux crayeux de La Roche-Guyon, j’ai rencontré ce charmant azuré. La présence de petits traits noirs dans la bordure blanche des ailes et sa teinte bleu pâle m’orientent vers Lysandra coridon, l’argus bleu nacré, un Lycaenidae souvent abondant sur les pelouses sèches des coteaux calcaires. L’excellent site Lepi’Net m’indique que sa plante hôte est l’hippocrépide, une Fabacae typique de ces milieux.
Au rond-point de la Croix Saint-Jacques à Jouy-le-Moutier, une floraison blanche a attiré mon regard. C’est celle de l’alysson blanc, une plante de la famille des Brassicaceae.
Les quatre pétales de ses fleurs sont profondément découpés, comme c’est le cas chez la drave printanière. La plante est très velue, ce qui lui donne un aspect blanchâtre.
L’alysson blanc est originaire d’Europe centrale et serait arrivé en France au XVIème siècle. C’est pourquoi on le considère comme une plante naturalisée. En Ile-de-France, il croît dans des terrains sableux ou caillouteux comme des ballasts ou des bords des routes, et on le rencontre pour l’essentiel dans la vallée de l’Oise et dans la vallée de la Seine en aval de Paris.
Retrouvez un article sur une autre Brassicaceae des bords de routes :
Cette année, c’était le Parc naturel régional Oise – Pays de France qui organisait la rencontre technique sur la gestion écologique des espaces verts. Une vingtaine de personnes venues de collectivités de l’agglomération de Cergy-Pontoise et des PNR Oise – Pays de France et du Vexin français se sont retrouvées à Senlis, accueillies par le service des Espaces verts. Cette ville labellisée 3 fleurs est réputée pour son fleurissement faisant une large part aux plantes vivaces. Cette journée très instructive s’est poursuivie à Crépy-en-Valois par une visite de divers aménagements particulièrement convaincants en matière de gestion des eaux pluviales.
Bravo à Thierry qui a trouvé la bonne réponse à la photo mystère de septembre 2018. C’était bien un œuf de papillon ! La plante-hôte donne une bonne indication sur l’espèce : quelle chenille consomme le cerisier de Sainte-Lucie (et aussi le prunellier et l’aubépine) ? C’est celle du Flambé !
Le Flambé butine les fleurs de la prairie : cirses, trèfles, luzernes, lotiers, origan, scabieuses… Au jardin, il vient souvent sur les lavandes et les buddleias.
J’ai trouvé un autre œuf de Flambé sur le même arbre, mais, trop tard, il est vide (cliquez sur l’image ci-dessous pour l’agrandir) ! Peut-être que la chenille est déjà sortie ? Ou bien faut-il voir là la trace du passage d’un parasitoà¯de ou d’un prédateur ?