L’association Noé qui anime le programme de sciences participatives Opération Escargots propose en téléchargement un nouveau poster Escargots et Limaces destiné à faciliter la détermination des espèces les plus communes dans nos jardins. Et pour aller plus loin, un super guide illustré de 30 pages !
Ca n’aura pas traîné ! La mouette lituanienne que j’ai repérée le 21 janvier 2019 au parc François-Mitterrand à Cergy a été formellement identifiée. Elle a été baguée au nid le 15 juin 2014. Les coordonnées GPS du baguage pointent l’extrémité Sud d’une île sableuse dans la lagune de Courlande, à gauche du grand pylône sur la photo :
L’île Kiaunes nugara dans la lagune de Courlande et le port de Klaipeda @KVJUD (Vakary Expresas)
Depuis le port de Klaipeda, on peut prendre un ferry pour aller en Suède ou au Danemark. L’isthme et la lagune de Courlande sont un bien bel endroit, riche de 251 espèces d’oiseaux. Ce site naturel exceptionnel a été inscrit en 2000 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Chaque hiver, 10 à 20 millions d’oiseaux migrateurs y trouvent refuge.
Localisation de Klaipeda, au bord de la mer Baltique, en Lituanie, par Google maps
Merci la mouette, pour cette invitation au voyage !
Les pics s’en sont donnés à cœur joie sur ce tronc d’arbre mort renversé par un coup de vent. Ils ont fait sauter toute l’écorce à la recherche de larves d’insectes, mettant au jour ces galeries étonnamment sinueuses.
Ces méandres sont la signature typique des agriles, coléoptères Buprestidae, dont il existe une bonne trentaine d’espèces en France métropolitaine, la plupart en zone méditerranéenne.
Les adultes de cette famille ont une silhouette allongée, des antennes courtes et sont souvent de couleur métallique. On peut les observer quand ils se nourrissent sur les fleurs dans les lisières. Voici deux espèces d’Anthaxia, un genre voisin des Agrilus :
Une autre espèce de Buprestidae est célèbre pour ravager les haies de thuyas, c’est le bupreste du genévrier (Lamprodila festiva). L’adulte, très joli, est d’un vert métallique taché de bleu nuit.
Mais la vedette médiatique de cette famille est incontestablement l’agrile asiatique du frêne (Agrilus planipennis) qui fait de gros dégâts en Amérique du Nord. En 2018, cette espèce n’était pas encore en France.
Retrouvez d’autres articles sur les habitants du bois mort :
Je me poste à proximité pour tenter de démasquer les coupables. Au bout de quelques minutes, des oiseaux arrivent, mais ils restent cachés par le feuillage persistant et je ne peux pas les photographier ! J’arrive à en suivre un qui se pose sur un arbre voisin pour digérer un peu.
Avec ce beau sourcil blanc, et cette grande tache rouge sous l’aile, pas de doute, c’est une grive mauvis. Cette espèce migratrice niche en Europe du Nord. Elle arrive parfois en nombre en Ile-de-France avec les vagues de froid et les épisodes neigeux.
Dans les jardins du village, ce sont des grives litornes qui volent d’arbres en arbres, surveillant de loin les enfants qui vont à l’école et les parents qui en reviennent. Elles s’abattent sur les haies des jardins dès que tout est calme. Au sommet des cotonéasters, les grappes les plus accessibles font l’objet d’une véritable razzia ! Les grives mauvis ne sont pas en restent et se joignent au festin.
Les grives litornes sont de très beaux oiseaux richement colorés. Ce sont aussi des migrateurs qui nous viennent d’Europe du Nord, elles voyagent souvent en compagnie des grives mauvis. Ouvrez l’œil dans vos jardins !
Ces objets étranges trouvés dans un nichoir à mésanges sont les crottes d’une chenille de sphinx. Compte-tenu de l’environnement de la découverte, le sphinx du troène est plausible, ainsi que celui du tilleul. Pourquoi une chenille est-elle venue crotter dans un nichoir à mésanges ? On peut supposer qu’elle y est venue en été après le départ des oisillons. Peut-être avait-elle trouvé là un endroit sà»r pour passer ses nuits…
C’est la saison de nettoyage des nichoirs avant la nouvelle période de nidification des oiseaux. Les jardiniers de la ville de Vauréal ont fait le tour de leurs nichoirs à mésanges installés dans différents espaces verts de la commune pour les débarrasser des anciens nids et faire un peu de ménage.
L’un des nids qui était accroché dans un chêne près de la bibliothèque des Dames Gilles contenait des objets cannelés non identifiés. Il m’a été apporté pour expertise. Voici ce que j’ai vu sous ma loupe :
de crottes de micromammifère (spécialement appareillé pour la cannelure) ?
d’autre chose ?
Rendez-vous lundi pour le savoir !
Remarque au sujet des nichoirs : d’après mon collègue Christophe Etchemendy, le taux d’occupation des nichoirs en béton de bois est bien meilleur que ceux réalisés en bois. A confirmer, et bon à savoir !
Une espèce exotique envahissante est une espèce dont l’introduction, l’implantation et la propagation hors de son aire d’origine par l’Homme (de façon volontaire ou fortuite) menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques ou économiques ou sanitaires négatives. Ainsi par exemple l’écrevisse américaine, le frelon asiatique et le ragondin sont des espèces exotiques envahissantes.
La France, dans le respect de ses engagements internationaux et européens, a mis en place une stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes assortie d’une réglementation pour 49 espèces.
Des espèces réglementées à connaître !
L’Agence française pour la biodiversité, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et le Ministère de la transition écologique et solidaire présentent dans un livret édité en novembre 2018 ces 49 espèces exotiques envahissantes réglementées en France. Ce document illustre les 26 espèces animales et les 23 espèces végétales concernées par la réglementation.
Plus largement, pour tout savoir sur 389 espèces introduites en France, leur origine, leur biologie et les éventuelles méthodes de lutte, la base d’informations du Groupe de travail IBMA est un outil précieux.
Retrouvez certaines des espèces réglementées, présentes à Cergy-Pontoise, dans nos articles :
C’est un endroit secret dans le parc du château de Grouchy. Cette vieille souche a été discrètement équipée de crochets. Un inconnu (peut-être un photographe animalier ?) y suspend des boules de graisse pour les oiseaux. Les promeneurs passent à dizaine de mètres sans rien remarquer…
Et l’open bar du parc attire des clients ! Ici, de gauche à droite, un pic, une mésange charbonnière, une mésange bleue. Il est bizarre ce pic avec ce dessin blanc sur la nuque. Et si ce n’était pas le classique pic épeiche ? J’attends qu’il relève la tête pour en avoir le cœur net !
Bingo ! Pas de moustache noire raccordée au bec, et une grande calotte rouge, c’est un pic mar ! Il y a quelques décennies encore, c’était un oiseau très rare en Ile-de-France, mais il gagne du terrain. Il a déjà été vu sur la commune d’Osny en 2014. Serait-il nicheur ? Il le serait à Menucourt : affaire à suivre…
Ce petit mille-pattes était roulé en disque dans une cavité de mon compost. Il possède deux paires de pattes par segment et fait donc partie de la classe des diplopodes. Comme il a plus de 32 anneaux (j’en compte au moins 40), je le verrais bien chez les iules. Ces points rouges sur le côté sont la caractéristique d’une espèce très commune dans les sols légers, humides et riches en matière organique : la blaniule mouchetée.
Dépourvues d’yeux, les blaniules passent leur vie dans le sol et peuvent vivre jusqu’à trois ans. Elles consomment des matières organiques en décomposition. Au printemps, elles peuvent aussi s’attaquer aux racines des plantules. C’est pourquoi elles sont considérées comme des ravageurs potentiels par les producteurs de betteraves. Gare aussi aux fraises qui touchent le sol, les blaniules en sont gourmandes !
Sur la photo, cette blaniule est en compagnie d’un charmant collembole tout blanc aux allures de bibendum, de la famille des Onychiuridae. Il est lui aussi un artisan efficace de la fertilité des sols.
Quand le bassin du parc François-Mitterrand à Cergy est gelé, les oiseaux d’eau sont à pied sec et c’est bien pratique pour rechercher des mouettes baguées.
Justement en voici une avec une petite bague métallique à la patte gauche. Une dame sur la passerelle distribue quelques graines, provoquant un attroupement bruyant. Trop peut-être pour cette mouette farouche, elle reste au milieu de l’étang, semble hésiter et finit par s’envoler vers l’Oise. Elle m’a tout de même laissé le temps de prendre quelques clichés de loin. Le zoom était au maximum et le résultat est un peu décevant.
La glace vient de céder sous le poids d’un cygne. C’est sà»r, j’ai bien fait de garder les deux pieds sur la passerelle.
Le code de la bague comprend 3 lignes. La première indique le centre de baguage, mais c’est écrit trop petit pour être lisible à cette distance. La troisième est le numéro de code de l’oiseau : en combinant plusieurs vues, j’arrive à lire HA25632. La deuxième ligne indique le pays, renseignement crucial !
Voyons, quel pays européen aligne les trois lettres HUA ?
LITHUANIA, la Lituanie bien sà»r ! C’est très loin, au nord de la Pologne !
D’habitude, je rencontre sur ce bassin des mouettes tchèques, des polonaises ou des belges. C’est ma première lituanienne, je suis drôlement content ! En bon citoyen, j’envoie ma fiche de reprise d’oiseau bagué au Muséum pour faire avancer la recherche sur les migrations des mouettes.
Retrouvez quelques articles sur les mouettes baguées du parc François-Mitterrand :