L'actualité de la Nature

Touche pas à  mon laiteron !

Tephritis formosa sur un laiteron dans une jardinière de la dalle Grand centre à  Cergy © Gilles Carcassès
Tephritis formosa sur un laiteron dans une jardinière de la dalle Grand centre à  Cergy © Gilles Carcassès

Cette petite mouche fréquente assidà»ment les laiterons, adventices très communes de nos jardins : ses larves consomment l’intérieur des capitules de ces plantes.

Les mâles Tephritis ont un comportement territorial étonnant : ils agitent doucement les ailes sur un poste d’observation. Est-ce une danse de séduction à  destination d’ une femelle ou un message dissuasif pour les autres mâles ? Sans doute les deux à  la fois. Il paraît que les Tephritis sont bagarreurs.

Voici des feuilles de laiteron. comme souvent elles sont minées par la larve d'une autre espèce de mouche : Phytomyza sp © Gilles Carcassès
Voici les feuilles de ce laiteron : elles sont minées par la larve d’une autre espèce de mouche : Phytomyza sp © Gilles Carcassès

On différencie les espèces de Tephritis à  l’ornementation de leurs ailes, de purs chefs-d’œuvre graphiques.

Tephritis postica fréquente les onopordons, sorte de gros chardons à  feuilles laineuses © Gilles Carcassès
Tephritis postica fréquente les onopordons, sorte de gros chardons à  feuilles laineuses © Gilles Carcassès
Tephritis divisa photographiée à  Menucourt © Gilles Carcassès
Un autre Tephritis photographié à  Maurecourt. Peut-être T. divisa inféodé aux picrides (il est ici sur un réséda) © Gilles Carcassès

On peut chercher d’autres jolies espèces de Tephritidées sur diverses Astéracées : les marguerites, les cirses, les matricaires, les bardanes, les salsifis, les inules…

 

 

L'actualité de la Nature

Les nouvelles sauvageonnes

La flore sauvage qui nous entoure est en constante évolution, certaines espèces disparaissent de notre région, victimes de la transformation des milieux ou du climat, d’autres apparaissent. C’est le cas notamment des échappées des jardins. Des plantes d’origine plus ou moins lointaine, introduites pour l’ornement, se retrouvent parfois dans la nature, par l’effet du caprice du vent ou des oiseaux, l’abandon d’un jardin, ou encore parce qu’elles ont été jetées sur un dépôt sauvage. Certaines survivent et se multiplient sur place. Ce sont alors des plantes subspontanées. Lorsqu’elles se disséminent dans la nature, elles accèdent au statut de plantes naturalisées.

Le pavot, Papaver somniferum , trouvé sur un tas de terre au bord de la zone maraîchère de Cergy est une plante subspontanée © Gilles Carcassès
Le pavot, Papaver somniferum , trouvé sur un tas de terre au bord de la zone maraîchère de Cergy est une plante subspontanée © Gilles Carcassès
Heracleum mantegazzianum, la berce du Caucase est une plante naturalisée qui se plaît dans nos zones humides. Photographie prise au bord du ru de Liesse à  Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
La berce du Caucase, Heracleum mantegazzianum, est une plante qui se naturalise dans nos zones humides. Photographie prise au bord du ru de Liesse à  Saint-Ouen-l’Aumône © Gilles Carcassès

Envie d’herboriser ?

Pour l’occasion de la Fête de la nature 2014, Natureparif propose en téléchargement un petit livret simple d’emploi et fort bien fait : Les plantes en famille. Il décrit 50 espèces de plantes communes en Ile-de-France, classées en 10 familles. Une sympathique initiation à  la botanique qui donnera peut-être envie de se perfectionner.

Pour cela, un petit ouvrage pas cher vous permettra d’étendre vos connaissances aux 235 espèces que l’on peut rencontrer facilement en ville : Sauvages de ma rue.

Enfin, les deux tomes de la Flore d’Ile-de-France seront l’outil incontournable pour reconnaître les 1619 espèces franciliennes.

En complément, n’oubliez pas notre guide des orchidées sauvages de Cergy-Pontoise et du Vexin français.

 

 

L'actualité de la Nature

Splendeurs forestières

Pour le plaisir des yeux, quelques petits bijoux que l’on peut voir en ce moment dans les zones boisées.

Le cardinal à  tête rouge s'invite au château de Menucourt. A chercher aux abords de l'étang. Sa larve carnassière vit sous les écorces des troncs pourris © Gilles Carcassès
Pyrochroa serraticornis, le cardinal à  tête rouge, s’invite au château de Menucourt. A chercher aux abords de l’étang. Sa larve carnassière vit sous les écorces des troncs pourris © Gilles Carcassès
Ne pas confondre avec Pyrochroa coccinea, le cardinal © Gilles Carcassès
Ne pas confondre avec Pyrochroa coccinea, le cardinal, qui a la tête noire © Gilles Carcassès

 

Vibidia duodecimguttata, petite coccinelle orange à  12 points apprécie les noisetiers © Gilles Carcassès
Vibidia duodecimguttata, petite coccinelle orange à  douze points, affectionne les noisetiers. Cette espèce ne s’intéresse pas aux pucerons, elle mange les mycéliums des champignons qui poussent sur les feuilles © Gilles Carcassès
Calvia quatuordecimguttata, petite coccinelle orange à  quatorze points est une dévoreuse de pucerons. elle fréquente de nombreuses espèces d'arbres © Gilles Carcassès
Calvia quatuordecimguttata, petite coccinelle brune à  quatorze points, est une dévoreuse de pucerons. Elle fréquente de nombreuses espèces d’arbres © Gilles Carcassès

Avis aux amateurs, on peut rencontrer environ 100 espèces de coccinelles en France !

Une des plus riches galeries de photos de coccinelles : http://galerie-insecte.org/galerie/Fam_Coccinellidae_01.html

 

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Gare à  vos cornes !

Escargots et limaçons tremblez, les Sciomyzides sont là  !

Ce Sciomyzide observe un photographe caché dans les iris des marais du parc F Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
Ce charmant Sciomyzide observe un naturaliste photographe caché dans les iris des marais du parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Les larves de ces mouches se nourrissent de mollusques qu’elles rattrapent à  la course (ou à  la nage pour les espèces aquatiques). Elles s’accrochent à  l’entrée de la coquille, perforent la chair de l’escargot et le dévorent tout vivant. Ce faisant, elles régulent efficacement la population de ces gastéropodes qui auraient tôt fait de pulluler sans leur action.

Leur présence atteste de l’établissement de chaînes alimentaires au bord du bassin récemment planté : les mollusques aquatiques se sont installés dans ce milieu favorable et leurs prédateurs naturels les ont suivi.

En France, on peut rencontrer 79 espèces de Sciomyzides.

Les Sciomyzides, outil de biocontrôle ?

Les iris du parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
Les iris du parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
L'actualité des jardins

Les résultats de la chasse aux oeufs

Merci d’avoir joué avec nous !

© Gilles Carcassès
© Gilles Carcassès

Les bonnes réponses étaient :

  • 1 – puceron
  • 2 – ce ne sont pas des œufs mais des myxomycètes !
  • 3 – syrphe
  • 4 – punaise
  • 5 – grenouille
  • 6 – chrysope

Certains l’ont vu, parmi les pondeuses, s’était glissé un intrus : la vache mécanique ne pond pas.

En savoir plus sur les chrysopes et les syrphes : http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Les_principaux_auxiliaires_naturels_cle081df2.pdf

Celles-ci pondent des œufs dont on fait des gâteaux. Elles sont installées dans le jardin de l'école et  du centre de loisirs des Croizettes à  Courdimanche et sont nourries avec les déchets de cantine. © Gilles Carcassès
Celles-ci pondent des œufs dont on fait des gâteaux : Plume, Flocon, Chocolat et Georgette sont les mascottes de l’école et du centre de loisirs des Croizettes à  Courdimanche. Elles sont nourries par les enfants avec les déchets de la cantine. © Gilles Carcassès
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Le temps des beignets est revenu

Robinier en fleurs, sur fond de tour GDF © Gilles Carcassès
Robinier en fleurs, sur fond de tour GDF © Gilles Carcassès

La floraison des robiniers : c’est parti ! Les abeilles vont se régaler, et nous aussi : les fleurs de robinier sont excellentes en beignets sucrés ou salés.

Le robinier est très bénéfique pour les abeilles et les apiculteurs car son nectar abondant est transformé en un miel clair, liquide, au parfum réputé (dit miel d’acacia).

Cet arbre a bien d’autres avantages qui lui ont valu son introduction depuis l’Amérique. Il pousse dans des sols très ingrats grâce à  sa capacité de fixer l’azote de l’air par des bactéries symbiotiques au niveau de ses racines. Comme il drageonne beaucoup, il fixe aisément les talus. Ses branches fournissent d’excellents piquets d’un bois dur qui ne pourrit pas facilement. Ses feuilles peuvent être consommées par le bétail.

Mais son caractère invasif nuit à  la biodiversité lorsqu’il s’installe dans des milieux fragiles comme les pelouses sèches.

Sur Cergy-Pontoise, il constitue l’espèce dominante d’un certain nombre de boisements jeunes issus de l’abandon de terres cultivables comme dans le quartier des Chasse-Marée à  Eragny par exemple.

Son introduction en 1601 en France explique qu’il est relativement peu concerné par des attaques de ravageurs. Mais on dirait bien qu’ils sont en train d’arriver. Une chenille mineuse ainsi qu’une cécydomyie gallicole (petit diptère) et une nouvelle espèce d’hyménoptère parasitoà¯de ont été repérés sur un robinier en 2010 : De nouveaux insectes pour la France découverts en Bourgogne sur le robinier

Et en cherchant un peu …

sur notre territoire aussi ! Dégâts typiques de la cécydomyie gallicole du robinier. Photo prise boulevard de l'Oise à  Pontoise. © Gilles Carcassès
… sur notre territoire aussi ! Dégâts typiques de la cécydomyie gallicole du robinier, Obolodiplosis robiniae. Les marges des folioles épaissies et enroulées protègent les larves. Photo prise boulevard de l’Oise à  Pontoise. © Gilles Carcassès

Le plus vieil arbre de Paris est un robinier

Fiche sur le robinier par l’Observatoire Des Saisons

 

 

L'actualité de la Nature

Les bienfaits du végétal en ville

Moment de détente au parc François Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
Moment de détente au parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Plante et Cité vient de publier une nouvelle étude de synthèse sur les bénéfices du végétal en ville. Ils sont présentés par chapitre, de façon claire et argumentée : santé humaine et bien-être, lien social et identité collective, biodiversité, régulation thermique, qualité de l’air, écoulement des eaux, valorisation du bâti, approvisionnement en produits végétaux, tourisme et attractivité…

Cette belle brochure, téléchargeable par le lien ci-après, tombe à  point nommé en cette période d’installation dans nos collectivités des nouveaux décideurs en matière d’aménagement, de gestion ou d’animation des espaces verts et naturels. Nul doute qu’ils y trouveront de bonnes inspirations.

Les bienfaits du végétal en ville

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La forêt de l’Hautil contaminée

Les galles du cynips déforment les feuilles du châtaignier © Gilles Carcassès
Châtaignier attaqué par le cynips à  Boisemont © Gilles Carcassès

Les larves de Dryocosmus kuriphilus, le cynips du châtaignier, se développent à  l’intérieur de galles qui déforment les feuilles. Les adultes de ce petit hyménoptère émergent en été ; les femelles pondent dans les bourgeons et les galles se développent seulement au printemps suivant.

Les trous de sortie des adultes sont visibles sur les galles de l'année dernière © Gilles Carcassès
Les trous de sortie des adultes sont visibles sur les galles de l’année dernière © Gilles Carcassès

Le cynips du châtaignier constitue la principale préoccupation sanitaire pour cette espèce : la production de fruits peut chuter de 80% en cas d’attaque grave. On comprend que les castanéiculteurs soient sur les dents dans les régions de production. Mais c’est aussi toute la biodiversité de la forêt qui peut être bouleversée, les châtaignes étant  consommées par de nombreuses espèces.

Ravageur émergent originaire de Chine, il est arrivé en France  en 2006.

Le voyage du cynips
Le voyage du cynips (source : Groupement Régional des Producteurs et Transformateurs de Châtaignes et Marrons de Corse)

 

source : Ministère de l'Agriculture
source : Ministère de l’Agriculture

Heureusement, il existe une solution : un autre micro-hyménoptère chinois Torymus sinensis parasite les larves de Dryocosmus kuriphilus.

On ne peut élever en laboratoire ce Torymus : il faut récolter dans la nature, dans les zones où il s’est établi, les galles qu’il a parasitées. Les adultes lâchés au bon moment dans les châtaigneraies vont se reproduire aux dépens des cynips et constituer en quelques années une population suffisante pour réguler le ravageur. Cette technique de « lutte biologique par acclimatation » a fait ses preuves au Japon. En France, on l’utilise depuis 2010, prioritairement dans les régions où la culture des châtaignes est un enjeu économique. Cette année 470 lâchers sont programmés en Corse où les acteurs locaux se sont fortement mobilisés.

La dissémination naturelle de ce parasite sera peut-être plus rapide que prévu : il aurait été repéré en Suisse, issu de lâchers effectués en Italie.

La situation du cynpis du châtaignier en Ile-de-France

http://www.inra.fr/Grand-public/Sante-des-plantes/Toutes-les-actualites/Cynips-du-chataignier

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Mignonne, allons voir si la rose…

La bête a bondi sur sa proie et l'aynat décroché de son support aspire rapidement son contenu © Gilles Carcassès
La bête a bondi sur sa proie et l’ayant décroché de son support aspire rapidement son contenu © Gilles Carcassès

Cette larve de syrphe est capable de détruire cinquante pucerons par jour : autant dire que cet asticot verdâtre est un grand allié du jardinier !

Pondu sous mes yeux par un syrphe femelle en deux secondes chrono, cet œuf deviendra en quelques semaines un dangereux prédateur © Gilles Carcassès
Pondu sous mes yeux en deux secondes chrono au revers d’une feuille de rosier bien garnie de jeunes pucerons, cet œuf deviendra en quelques semaines leur grand exterminateur © Gilles Carcasses
Forme immobile qui fait suite à  la larve : la pupe de syrphe d'où sortira l'adulte © Gilles Carcassès
Forme immobile qui fait suite à  la larve : la pupe d’où sortira le syrphe adulte © Gilles Carcasses
Revers du destin : ce syrphe adulte ( probablement Syrphus ribesii) est croqué à  son tour en visitant une rose © Gilles Carcassès
Revers du destin : ce syrphe (probablement Syrphus ribesii) est croqué à  son tour en visitant une rose du jardin © Gilles Carcassès

Au pays des roses, la vie ne dure que l’espace d’un matin. Photographies prises au parc François-Mitterrand à  Cergy dans un massif de rosiers.

Jardins de Noé vous en dit plus les syrphes au jardin

Pour les mordus de pucerons, LE site de référence