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Alouette, gentille alouette

L’alouette des champs, également connue sous le nom d’alouette des prés (Alauda arvensis), est un petit oiseau emblématique des zones ouvertes et des champs cultivés. Sa présence est souvent associée à la campagne, où son chant mélodieux résonne au-dessus des paysages agricoles. Cet oiseau chanteur appartient à la famille des Alaudidés et est largement répandu en Europe.

Description

L’alouette des champs est caractérisée par sa silhouette discrète et terrestre, avec des plumes brunâtres camouflant efficacement sa présence dans les champs. Son plumage marron/beige lui offre une protection contre les prédateurs tout en lui permettant de se fondre dans l’environnement agricole. Sa taille peut faire jusqu’à 19 cm et elle peut peser près de 50 g. Cette alouette a une longévité moyenne de 12 ans.

Alouette des champs, Alauda arvensis © CACP – François Lelièvre

Mode de vie

Les milieux qu’elle apprécie sont souvent des zones herbacées très ouvertes. On la distingue par son chant enjoué et complexe, qu’elle utilise principalement pour attirer un partenaire en période de reproduction dès le mois de mars et délimiter son territoire. Contrairement à d’autres oiseaux plus discrets, la présence d’une alouette qui chante est impossible à rater. En revanche pour repérer l’oiseau, les choses se corsent : non seulement elle a la couleur de son environnement et se camoufle très bien, mais en plus elle chante en volant, ce qui la rend difficile à localiser précisément.

Ce petit oiseau est également remarquable pour ses habitudes de nidification. Les alouettes des champs construisent leurs nids directement sur le sol, souvent dissimulés au milieu des cultures. Ces nids simples et bien dissimulés offrent une protection adéquate aux œufs et aux oisillons contre les prédateurs (mais pas toujours contre les tracteurs…).

En période hivernale ces alouettes se regroupent et certaines vont rester sur le même territoire, d’autres continuent leur route pour rejoindre le sud de la France et la péninsule ibérique. Durant tout l’hiver, ces bandes, très mobiles, arpentent nos campagnes à la recherche de nourriture.

Alouette des champs, Alauda arvensis © CACP – François Lelièvre

Similitude

A ne pas confondre avec l’Alouette lulu, Lullula arborera ! Elles sont quasiment de même taille, de même poids et leurs plumages se ressemblent fortement. Pour les différencier, il faudra prêter attention aux sourcils : clairs et prononcés allant jusqu’à la nuque pour l’alouette lulu et simplement au dessus de l’œil pour celle des champs. Comme toujours, le critère indiscutable pour les différencier sur le terrain est le chant.

Alouette des champs, Alauda arvensis © CACP – François Lelièvre

Présente mais vulnérable

Dernièrement, notre petit oiseaux de campagne n’est pas considéré comme en danger et ne possède pas de statut de protection. Pourtant, les suivis de populations menés récemment par les organismes de recherche montrent une nette baisse numérique. Cela s’explique notamment par la destruction de leur habitat par l’agriculture intensive et l’urbanisation. L’utilisation de pesticides et d’herbicides, les changements climatiques et la dégradation des zones de nidification contribuent également à ce déclin.

Bien que le facteur humain ait un impact sur notre alouette des champs, cette espèce demeure un symbole de la vie rurale et de la biodiversité associée aux terres agricoles.

Sources

Alouette des champs – Alauda arvensis (oiseaux.net)

Alouette des champs – LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux)

Alauda arvensis Linnaeus, 1758 – Alouette des champs-Présentation (mnhn.fr)

Lullula arborea (Linnaeus, 1758) – Alouette lulu-Présentation (mnhn.fr)

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Les lichens : des bio-indicateurs

Il y a quelques semaines nous avons fait paraitre un article qui relate de la différence entre les lichens et les mousses, n’hésitez pas à y faire un tour à travers le lien juste ici. En résumé, les lichens sont le résultat d’une relation symbiotique entre un champignon et des algues microscopiques. Sur les écorces (appelés lichens corticoles), ils prennent différentes formes : crustacés (forme de croute), foliacés (drapés) et fruticuleux (forme filamenteuse).

Lichen Cladonia fimbriata, Vauréal – © CACP – Gilles Carcassès

Les lichens n’ont pas fini de nous étonner, de part leurs formes et leurs modes de vie, ils sont aussi des bio-indicateurs de la qualité de l’air !

Les lichens indicateurs de la qualité de l’air

Ces organismes prélevant la totalité des nutriments depuis l’air ambiant et ayant une croissance lente, peuvent indiquer un niveau de pollution cumulée sur plusieurs années ce qui les rend complémentaires aux capteurs de mesure habituels.

Les lichens ont des niveaux de sensibilité aux polluants atmosphériques tels que les oxydes de soufre, d’azote et les métaux lourds, assez variables. Leur présence ou leur absence dans une région peuvent ainsi indiquer le niveau de pollution atmosphérique. En effet, la dominance d’espèces de lichens résistants aux polluants associés à l’absence d’espèces plus sensibles (typiques d’air « propre ») oriente vers l’hypothèse d’une présence importante de polluants dans l’air.

Voici quelques exemples de lichens que vous pouvez retrouver sur des arbres et leurs niveaux de sensibilité aux polluants atmosphériques.

  • Pseudevernia furfuracea – Lichen fruticuleux sensible à la pollution azotée
Pseudevernia furfuracea – Neuville © CACP – Gilles Carcassès
  • Physcia leptalea – lichen fruticuleux moyennement sensible à la pollution
Physcia leptalea – Poissy © CACP – Gilles Carcassès
  • Evernie du prunellier, Evernia punatri – lichen fruticuleux moyennement sensible à la pollution
Evernie du prunellier, Evernia punatri et Xanthoria parietina – Puiseux © CACP – Emilie Périé
  • Xanthorie à pariétine, Xanthoria parietina – lichen foliacé résistant à la pollution
Xanthorie à pariétine, Xanthoria parietina – Puiseux © CACP – Emilie Périé
  • Phaeophyscia orbicularis – lichen foliacé résistant à la pollution
Phaeophyscia orbicularis – Cergy © CACP – Emilie Périé

Évaluez la qualité de l’air avec Lichens GO

Depuis 2022, l’observatoire Lichen GO vous propose de contribuer à une démarche de science participative et permet l’évaluation de la qualité de l’air en zone urbaine et rurale !

Avec les données collectées sur le terrain, vous pourrez participer à la cartographie de la qualité de l’air de votre environnement proche. En plus de contribuer à la recherche scientifique, c’est l’occasion d’en apprendre davantage sur la pollution atmosphérique et son impact sur la biodiversité.

Lichens GO est un observatoire de Parti CitaE (Sorbonne Université) et de Vigie-Nature École (Muséum national d’Histoire naturelle). Il est proposé en partenariat avec Tela Botanica (dans le cadre du projet Auprès de mon arbre) et l’UCLouvain.

👉 Pour participer, rendez-vous sur le lien suivant : Lichens GO

Avec le protocole en main et les clefs de détermination, n’hésitez pas à faire le tour de votre quartier et appréhendez votre environnement ! C’est en fonction des espèces de lichen que vous rencontrerez que vous pourrez justifier la qualité de l’air qui vous entoure.

Sources

Article mousse ou lichen

Lichen GO

Le site officiel

Protocole en ligne

Clé de détermination des lichens

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Cloportes : les gardiens discrets des écosystèmes


Les cloportes évoquent souvent l’image de ces curieuses créatures qui se déplacent lentement dans les coins humides de nos jardins. Egalement connus sous le nom de « porcellio » ou « soucoupes, » ils appartiennent à l’ordre des crustacés isopodes. On connait 34 espèces d’isopodes terrestres en Île-de-France et 3 espèces aquatiques. Nos explorations ne nous ayant permis de croiser uniquement des terrestres nous nous concentrerons sur eux dans cet article.

Cloporte commun Armadillidium vulgare © CACP – Gilles Carcassès

Ces petits arthropodes sont présents partout (dans les jardins, les sous-bois et les zones côtières) mais plus particulièrement dans les secteurs un peu humide et riches en matière organique (sous les écorces, dans la mousse, sur les vieux murs). Bien que fréquemment confondus avec des insectes, les cloportes (ou isopodes) ont sept paires de pattes de tailles égales (et non trois). Ce sont des crustacés plats, sans carapace, et ayant la particularité de muer en deux fois : d’abord la moitié avant puis l’arrière. Si vous trouvez une demi-mue de cloporte, pas d’inquiétude pour l’individu en question, tout est normal.
Enfin, certains d’entre d’eux sont capables de volvation : ils se roulent en boule lorsqu’ils se sentent menacés pour mettre à l’abri leur zone plus vulnérable (la partie ventrale, non « carapacée »). Attention, chez les isopodes, la tête est toujours visible lors de la volvation.
Ces créatures fascinantes jouent un rôle écologique majeur en contribuant au processus de décomposition organique. En se nourrissant de matière végétale en décomposition, les cloportes détritivores participent au recyclage des nutriments dans les écosystèmes.

Un des cloportes les plus fréquents en forêt : le cloporte rugueux, Porcellio scaber © CACP – Gilles Carcassès

Petite liste non-exhaustive de cloportes croisés dans les environs (parmi les 34 connus dans la Région) :

  • Le cloporte commun Armidillidium vulgare de la famille des Porcelliadés est petit et discret comme ses semblables et est très présent sur le territoire français. Il présente un paterne variable, généralement les mâles sont gris-noirs et les femelles à nuances brunâtres. Le corps est fréquemment parsemé de tâches plus clair.
Cloporte commun Armadillidium vulgare © CACP – Gilles Carcassès
  • Le cloporte rugueux Porcellio scaber se présente comme un petit crustacé terrestre, affichant une teinte grise à brunâtre et une forme ovale caractéristique. Attention, sa couleur est elle très variable ! Doté d’une carapace segmentée, il mesure généralement quelques centimètres de long.
Cloporte rugueux Porcellio scaber – Poissy © CACP – Gilles Carcassès
  • Porcellio spinicornis est également connu sous le nom de cloporte à cornes. Il appartient à la famille des Porcellionidés. Ce petit crustacé terrestre se distingue par la présence de petites excroissances cornées sur son dos, d’où son nom spécifique « spicornis ». Ces appendices ressemblent parfois à de petites cornes ou épines.
Cloporte à corne Porcellio spinicornis – Le Rozier © CACP – Gilles Carcassès
  • Cloporte des fourmis Platyarthrus hoffmannseggi. Outre son nom imprononçable, ce cloporte se distingue des précédents car il n’est pas de la famille des Porcellionidées mais des Platyarthridées et il s’avère beaucoup plus petit. Les Platyarthrus sont des espèces commensales des fourmis, il ne sera pas rare de les croiser dans leur nid.
Cloporte des fourmis Platyarthrus hoffmannseggi – Poissy © CACP – Gilles Carcassès
  • Le cloporte des mousses, Philoscia muscorum, est un cloporte très commun dont la tache jaune derrière la tête et la bande latérale claire sont des éléments caractéristiques. Bien que dénommé « des mousses » ce cloporte est présent dans des habitats variés.
Cloporte des mousses, Philoscia muscorum © CACP – Emilie Périé

Le petit monde des cloportes recèle de nombreuses diversités en couleur, forme et habitat !

Pour aller plus loin

N’hésitez pas à faire usage des clefs de détermination des Isopodes réalisée par Lucien Claivaz disponible ci-dessous :

Cle Identification_Isopodes_terrestres_idF.pdf arb-idf.fr

Et écoutez Lucien parler des cloportes lors des rencontres naturalistes d’Île-de-France 2023

Sources

Myriapodes et Crustacés de France – Quel est cet animal ?

Armadillidium vulgareINPN

Porcellio scaber – INPN

Porcellio spinicornis – INPN

Platyarthrus hoffmannseggii – INPN

Philoscia muscorum – INPN

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La fougère langue de cerf 🦌

Bravo à celles et ceux qui ont trouvé notre fameuse fougère !

La fougère langue de cerf, Asplenium scolopendrium (et anciennement Phyllitis scolopendrium) et plus communément nommée Scolopendre, est une fougère de la fameuse famille des Aspleniacées.

Lors d’un inventaire, d’une promenade en ville ou encore en forêt, nos équipes l’ont prise en photo et nous sommes ravies de vous la décrire. Elle est une plante assez mal connue et pourtant relativement présente sur le territoire d’Île-de-France.

Asplenium scolopendrium – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Généralement on reconnait les fougères par leur caractéristiques typiques : une fondre composée d’un pétiole long et fin, un limbe (feuille) découpé régulièrement et, au temps des amours, des spores au revers de leur fronde. La Fougère mâle, Dryopteris filix-mas est très connue pour cet aspect.


Pourtant notre Scolopendre choisit de faire la différence et se retrouve ainsi catégorisée dans les fougères atypiques. Elle possède un limbe non-divisé rappelant cette fameuse langue de cerf qui peut mesurer entre 20 et 60 cm. La disposition de ses sores au revers de sa feuille évoque un mille pattes, Scolopendra en grec, ce qui lui vaut son nom scientifique.

Pour vivre, elle s’accommode d’un substrat neutre à calcaire, dans des recoins relativement ombragés comme les murs ou encore les sous-bois humides. En hiver notre langue de cerf reste verte durant toute la période !

Par ailleurs dans l’antiquité, on lui attribuait des vertus contre les maladies du foie et de la rate. Aujourd’hui on lui donne plutôt des vertus pour soulager la toux et les bronchites.

Asplenium scolopendrium – La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

La langue de cerf a la particularité d’être protégée dans certains territoires français et est considérée comme une espèce déterminante de l’inventaire ZNIEFF dans 3 régions.

Pour en savoir plus sur les fougères

Fougères des vieux murs – Nature en ville à Cergy-Pontoise

Sources

Asplenium scolopendrium – MNHN

Fiche plante Fougère langue de cerf – Florif.fr

Statut de protection et ZNIEFF

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Photo mystère de janvier 2024 🔍

© CACP – Gilles Carcassès

Avant la domination des plantes à fleurs et à graines, je formais de vastes forêts au carbonifère, il y a environ 300 millions d’années.

Le temps et l’évolution m’ont permis d’être toujours présente sur le territoire français. Je porte un nom alléchant qui rappelle le grand roi de la forêt…

Qui suis-je ?

A lundi pour la réponse !

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Mousse ou lichen ?

Ils sont souvent voisins de pallier, étendent leur domaine sur les arbres, rochers, murs, cailloux… On vous présente madame mousse et monsieur lichen.

Que vous soyez en ville ou au fin fond de la forêt, ces deux espèces y sont bien présentes. Le lichen et la mousse par leur présence similaire intriguent et peuvent éventuellement se confondre. On a souvent rangé le lichen dans la catégorie des mousses au vu de ses caractéristiques souvent proches de celles des mousses.

Pourtant, la mousse est une plante, le lichen est un hybride de champignon et d’algue.

On vous explique tout…

Mousse montre nous ta frimousse

La mousse est une plante, certe un peu rudimentaire, mais elle a des tiges feuillues qui font d’elle un végétal.

Pour être un peu plus précis, elle est un organisme multicellulaire de l’embranchement des Bryophyta dont les folioles se composent de cellules photosynthétiques, comme les arbres, les fougères ou les fleurs sauvages.

Mais contrairement aux plantes vasculaires, la mousse n’a pas de tissus spécialisés qui transportent activement l’eau et les nutriments, comme la sève, du sol jusqu’au bout des feuilles et vice-versa.
La mousse absorbe simplement l’eau et les nutriments comme une éponge verte et feuillue.

Elle a une texture souple, et souvent douce au toucher.

Le lichen, une histoire d’amour

On a l’impression d’être sur une autre planète, les couleurs varient, les formes sont arrondies ou frisées selon les espèces, les lichens parsèment le terroir de leurs jardins suspendus. Ils n’ont pas besoin de grand chose pour s’épanouir, seulement d’amour et d’eau fraîche. Un support (arbre, roche, mur, trottoir …) et les voilà partis pour vivre des petites poussières dans l’air et de la lumière du soleil.

Je vous ai parlé d’amour ? Le lichen est l’histoire d’une magnifique symbiose entre un champignon et de minuscules algues qui perdure depuis 400 millions d’années. C’est une relation donnant donnant : le champignon protège et nourrit en sels minéraux les algues ; elles, de leur côté, s’occupent de la photosynthèse et nourrissent le champignon en sucre.
Résumé de l’histoire : tout le monde est content.

Dans nos environs, il existe trois formes de lichen observables, qui ont pour point commun (les différenciant des mousses) d’avoir une texture rigide et sèche.

Fruticuleux : ils ont une forme filamenteuse ou touffue et peuvent être suspendus aux arbres ou dressés sur le sol.

Foliacés : ils ont une forme lobée ou feuillue et des surfaces inférieure et supérieure distinctes.

Xanthoria parietina Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Crustacés : ils ont une forme de croûte.

Lichen crustacé sur un pommier © CACP – Emilie Périé

Les mousses avec les lichens sont le groupe de plante le plus résistant au stress hydrique, elles sont capables de passer d’une cellule complètement desséchée à des cellules vivantes.

Mousse ou lichen, maintenant vous savez tout, ou presque … !

Sources

Mousse ou lichen ? – La Salamandre

Lichen : définition et explications – Aquaportail

Le protocole LichenGo

Retrouvez ici d’autres histoires de mousses et de lichens

Une petite mousse en forêt ? (1)

Xanthoria parietina, au voleur !

Une petite mousse en forêt (2)

Evernia prunastri, la mousse du chêne

L'actualité de la Nature

Orchidées de nos contrées : les Ophrys

Roses ou blanches, petites ou grandes, arrondies ou allongées, les fleurs d’orchidées traduisent l’étonnante diversité de cette famille. Les stratégies de fécondation varient d’une espèce à une autre et sont souvent uniques en leur genre. Les orchidées du genre Ophrys en sont l’exemple parfait.

Orchis et Ophrys, quelle différence ?

Les Ophrys possèdent un labelle (pétale distinctif des orchidée) dépourvu d’éperon et ressemblant plus ou moins, par sa pilosité, ses macules et colorations à un arthropode femelle (abeille, araignée, mouche). Ils attirent les mâles qui viendront féconder les fleurs. Ce leurre est complété par l’émission des phéromones sexuelles d’insectes femelles.

Les Orchis ont quand à eux un labelle muni d’un éperon, ne ressemblant jamais à un insecte. Leurs pétales et sépales sont souvent rassemblés en casque plus ou moins lâche.

Dans cet article, il vous sera présenté trois formes étonnantes d’Ophrys présentes en Île-de-France.

Ophrys abeille, Ophrys apifera

L’ophrys abeille tient son nom de sa méthode de reproduction. En effet, elle est pollinisée par des abeilles solitaires (dont plusieurs espèces d’eucères, parmi elles, Eucera longicornis) ; mais nullement par l’abeille domestique. La plante attire l’insecte en imitant l’odeur de l’abeille femelle. De plus, le labelle se comporte comme un leurre par sa forme et couleur que l’abeille mâle confond avec une femelle.

Le biotope de cette orchidée se constitue d’une bonne lumière, d’un substrat sec à temporairement inondé, en pelouses, friches, prés et broussailles. Elle est étonnamment fréquente dans les pelouses urbaines et périurbaines entretenues.

Il sera possible de la voir fleurir dès l’été prochain entre mai et juillet.

Ophrys bourdon, Ophrys fuciflora

L’Ophrys bourdon est très similaire à l’ophrys abeille, il faut être vigilant pour ne pas les confondre. Il possède un labelle plus volumineux et sombre. Comme tous les Ophrys, il attirera des abeilles solitaires du genre Eucera mais aussi quelques syrphidés.

Cette plante apprécie les endroits lumineux et également ombragés comportant un substrat calcaire tels que les pelouses, friches, prés maigres et bois clairs.

Sa période de floraison se situe entre avril et mi-juin.

Ophrys mouche, Ophrys insectifera

Ophrys mouche Ophrys insectifera © CACP – Sébastien Leroux

Je crois que l’Ophrys mouche est de loin mon préféré. Comment résister à son labelle en forme d’ourson en guimauve prêt à vous faire un câlin ? Pour se reproduire, il mime l’odeur d’une guêpe femelle du genre Argogorytes, attirant ainsi le mâle de cette espèce. Contrairement à nos Ophrys abeille et bourdon, la tige de l’Ophrys insectifera ne possède pas de feuille.

Son biotope idéal est également lumineux à ombragé, un substrat calcaire dans des pelouses et bois clairs.

D’avril à juillet, il vous sera possible de contempler le petit Ophrys mouche.

Sources

Ophrys apifera – Tela Botanica

Ophrys fuciflora – Tela Botanica

Ophrys insectifera – Tela Botanica

Conservatoire botanique national du Bassin parisien, CBNBP

Livre Les Orchidées sauvages d’Île-de-France de François Dusak et Pascal Pernot – Parthénope Collection – 2005

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Les insectes en hiver… Où sont-ils ? 🌨️

L’hibernation chez les insectes est un sujet qui interroge. Dès que les températures se rafraichissent, ils disparaissent jusqu’à leur retour aux beaux jours. Où partent-ils ? Que deviennent-ils ? Survivent-ils ?

Menons l’enquête…🔍

Tout d’abord, un petit rappel : selon le Museum national d’Histoire naturelle, nous appelons « insecte » un petit animal dépourvu de vertèbres, qui se caractérise par un corps en trois segments (tête, thorax, abdomen) et qui possède trois paires de pattes. Les insectes, qui font partie des arthropodes, constituent une immense partie de la biodiversité animale.

Durant l’hiver, des animaux ont développé fourrure et combines migratoires pour résister au froid, les insectes ne sont peut être pas encore équipés d’un beau manteau luxueux mais ils restent néanmoins astucieux pour survivre à cette période défavorable.

On remarque que nos petites bêtes empruntent trois stratégies différentes :

  1. La migration
  2. La reproduction
  3. La diapause

1- La migration pour passer l’hiver au chaud

La migration est un comportement adopté par de nombreux animaux, passant par les oiseaux, poissons, mammifères et les insectes !

Bien que plus discrets, certains insectes se décident d’aller vers des territoires moins hostiles et plus cléments en température comme le Moro-sphinx qui migre vers l’Espagne, l’Italie ou encore l’Afrique du nord, les syrphes vers le Royaume-Unis ou encore les papillons Belle dame et Vulcains qui s’en vont vers l’Afrique.

La migration permet la survie de l’espèce mais aussi la consolidation et la diversité des gènes lors de la reproduction.

2- La reproduction : Faites des œufs, pas la guerre !

Parfois l’avenir ne nous réserve pas le même destin et il n’est pas rare chez de nombreuses espèces d’insectes que les adultes ne vivent seulement qu’une année pour laisser place aux nouvelles générations.

Faire des œufs est une stratégie très populaire chez nos amis insectes et arthropodes. Par exemple, les mantes religieuses, les criquets ou encore les sauterelles se reproduisent et pondent leurs œufs avant leur mort en automne. Ces œufs se trouvent en lieux sûrs habilement cachés des prédateurs et du gel. Ce n’est qu’au moment opportun que les larves sortiront et renouvelleront le cycle.

3- La diapause, l’insecte au bois dormant

Le corps ralenti et le métabolisme s’endort. La diapause est une phase de survie importante pour la majorité des insectes et elle est l’équivalent de l’hibernation. En raison de la rareté de la nourriture et ne sachant pas maintenir leur température interne, ils mettent à l’arrêt leur activité vitale et synchronisent leur cycle de vie avec leur environnement.

Pour se faire, ils se réfugient à l’abri du froid dans des cavités et recoins tels que le sol, les écorces d’arbres, les tas de feuilles, tas de bois, ou encore dans nos habitations (il se pourrait que vous soyez un hôtel 5 étoiles pour certains insectes !). Les hôtels à insectes peuvent participer à la diapause mais il faut savoir que ces structures doivent comprendre un bon nombre de paramètres avant d’être des habitats efficaces et attractifs.

Les insectes ne recommenceront à se développer que lorsque leurs ressources (plantes hôtes ou proies) redeviendront disponibles et que les températures leurs seront de nouveau favorables.

🌍 L’hiver des insectes impacté par le changement climatique

Le changement climatique se traduit en partie par des variations inhabituelles des températures, les insectes n’ont pas d’autre choix que de changer de stratégie et de s’adapter à ses perturbations : les migrateurs modifient leur date de départ et de retour, d’autres ne partent plus dû à l’adoucissement des températures. Le risque de ces perturbations peut leur être fatal : retour trop tôt et donc exposition au froid, absence de nourriture etc.
D’un autre côté, on observe de plus en plus d’espèces profitant des redoux pour continuer leurs sorties journalières comme les moustiques, punaises ou encore frelons (ce ne sont pas spécialement des espèces très enviées).
Dans tous les cas, ils n’en restent pas moins d’insectes qui n’arrivent pas à s’adapter à ces changements provoquant inévitablement leur déclin et disparition.

Pour aller plus loin :

Protéger les insectes, c’est protéger notre futur (reporterre.net)

Le déclin des insectes met en péril le vivant | MNHN

Comment les insectes ont conquis la Terre | MNHN

Sources

Qu’est-ce qu’un insecte ? | MNHN

Salamandre : les insectes en hiver

Aqua-portail diapause

Hôtel à insectes anca-association

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Renouons avec les Renouées

Non pas une mais deux renouées seront présentes dans cet article !
Il est si simple de les confondre, leurs différences sont subtiles, l’une se rapproche même du liseron.

On vous présente la renouée faux liseron et la renouée des haies.

Nos deux renouées sont des plantes herbacées de la famille des Polygonaceae et du genre des Fallopia. Ayant une préférence marquée pour les zones tempérées et froides de l’hémisphère nord, il sera facile de les observer dans la région Ile de France.

Que nous dit la Renouée faux liseron Fallopia convolvulus ?

On la reconnaitra d’abord par sa tige, volubile, variant de 1m à 1,50 m. Ses feuilles sont farineuses au revers et sont en forme de fer de flèche. De juillet à septembre, elle expose gracieusement en grappe ses quelques petites fleurs blanchâtres . Ses fruits quant à eux ne sont que très peu visibles, vous pourrez néanmoins les observer avec un œil aguerri cachés dans les pétales fanées.

Pour la retrouver, il faudra se promener dans les nombreux milieux modifiés par l’activité humaine : friches pionnières, cultures, potagers, carrières, dépendances ferroviaires ou encore sur le long des clôtures et grillages… La renouée faux liseron rampe au sol à la recherche de supports épanouissants et se contente de peu de nutriments.

Notre deuxième invitée : la renouée des haies, Fallopia dumetorum.

Comparée à notre renouée faux liseron, elle est une plante qui apprécie les sols plus riches en nutriments. On peut facilement la retrouver en zone de friche, berge, ripisylve, coupe forestière, haies, jachères ou encore dans des talus.

Notre renouée des haies peut avoir des tiges de plus de 3 m de long, elles s’agrippent et s’entortillent autour d’un support jusqu’à l’obtention d’une taille conséquente ! Ses fleurs sont beaucoup plus nombreuses que celle de la renouée faux liseron et ont de larges ailes blanche avec un aspect légèrement luisant.

Il existe une multitude de renouées, la plus part ont migré dans le genre Persicaria, plus communes dans les jardins et cultures pour leurs fleurs.

Sources :

Comparaison Renouée faux liseron // Renouée des haies – Flore Alpes

Fallopia convovulus – INPN

Fallopia convovulus – Tela Botanica

Fallopia dumetorum – INPN

Fallopia dumetorum – Tela Botanica

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Protocole BirdLab nous voilà !

Bien que la baisse des températures fut timide cette année, l’hiver arrive. (Brrr)

Chaque année depuis 2014, une fameuse application mobile rejoint les smartphones des curieux et passionnés d’oiseaux : BirdLab.

Lancée par le Muséum national d’Histoire naturelle, la LPO, AgroParisTech et Vigie Narture, elle permet aux scientifiques d’analyser le comportement des oiseaux en temps réel et de répondre à ces deux principales questions :

  • À la mangeoire en hiver, les oiseaux montrent-ils des comportements de coopération, d’évitement ou de compétition ?
  • Leurs comportements de nourrissage varient-ils en fonction de l’environnement des mangeoires ?

En participant à BirdLab vous voilà acteur de la cause scientifique ! Comprendre son environnement c’est tout une possibilité pour mieux le protéger.

Mésanges à la mangeoires © CACP – Matthieu Delagnes

Comment participer ?

Rassurez vous, son utilisation est facile et bonne nouvelle, vous n’avez pas besoin d’être ornithologue !

Pour commencer, disposez deux mangeoires identiques dans espace propice et observez l’activité des oiseaux. Dès que l’envie vous prend, pendant 5 minutes vous vous équiperez d’une casquette scientifique en reproduisant sur l’application les faits et gestes de vos petits visiteurs.

Croyez le, ce n’est pas sorcier et l’équipe de BirdLab a tout prévu avec ses 8 commandements :

Les 8 commandements © BirdLab

Convaincus ? Alors à vos smartphones et vos mangeoires (on compte sur vous pour ne mettre que des graines dédiées à nos beaux tétrapodes), le protocole commence mercredi et dure tout l’hiver !

Téléchargez dès à présent l’application BirdLab sur le Playstore ou l’Appstore :

BirdLab Playstore

BirdLab Appstore

Sources :

BirdLab – Mode d’emploi

Vigie Nature – BirdLab

Musée national d’Histoire naturel – BirdLab