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Mousse ou lichen ?

Ils sont souvent voisins de pallier, étendent leur domaine sur les arbres, rochers, murs, cailloux… On vous présente madame mousse et monsieur lichen.

Que vous soyez en ville ou au fin fond de la forêt, ces deux espèces y sont bien présentes. Le lichen et la mousse par leur présence similaire intriguent et peuvent éventuellement se confondre. On a souvent rangé le lichen dans la catégorie des mousses au vu de ses caractéristiques souvent proches de celles des mousses.

Pourtant, la mousse est une plante, le lichen est un hybride de champignon et d’algue.

On vous explique tout…

Mousse montre nous ta frimousse

La mousse est une plante, certe un peu rudimentaire, mais elle a des tiges feuillues qui font d’elle un végétal.

Pour être un peu plus précis, elle est un organisme multicellulaire de l’embranchement des Bryophyta dont les folioles se composent de cellules photosynthétiques, comme les arbres, les fougères ou les fleurs sauvages.

Mais contrairement aux plantes vasculaires, la mousse n’a pas de tissus spécialisés qui transportent activement l’eau et les nutriments, comme la sève, du sol jusqu’au bout des feuilles et vice-versa.
La mousse absorbe simplement l’eau et les nutriments comme une éponge verte et feuillue.

Elle a une texture souple, et souvent douce au toucher.

Le lichen, une histoire d’amour

On a l’impression d’être sur une autre planète, les couleurs varient, les formes sont arrondies ou frisées selon les espèces, les lichens parsèment le terroir de leurs jardins suspendus. Ils n’ont pas besoin de grand chose pour s’épanouir, seulement d’amour et d’eau fraîche. Un support (arbre, roche, mur, trottoir …) et les voilà partis pour vivre des petites poussières dans l’air et de la lumière du soleil.

Je vous ai parlé d’amour ? Le lichen est l’histoire d’une magnifique symbiose entre un champignon et de minuscules algues qui perdure depuis 400 millions d’années. C’est une relation donnant donnant : le champignon protège et nourrit en sels minéraux les algues ; elles, de leur côté, s’occupent de la photosynthèse et nourrissent le champignon en sucre.
Résumé de l’histoire : tout le monde est content.

Dans nos environs, il existe trois formes de lichen observables, qui ont pour point commun (les différenciant des mousses) d’avoir une texture rigide et sèche.

Fruticuleux : ils ont une forme filamenteuse ou touffue et peuvent être suspendus aux arbres ou dressés sur le sol.

Foliacés : ils ont une forme lobée ou feuillue et des surfaces inférieure et supérieure distinctes.

Xanthoria parietina Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Crustacés : ils ont une forme de croûte.

Lichen crustacé sur un pommier © CACP – Emilie Périé

Les mousses avec les lichens sont le groupe de plante le plus résistant au stress hydrique, elles sont capables de passer d’une cellule complètement desséchée à des cellules vivantes.

Mousse ou lichen, maintenant vous savez tout, ou presque … !

Sources

Mousse ou lichen ? – La Salamandre

Lichen : définition et explications – Aquaportail

Le protocole LichenGo

Retrouvez ici d’autres histoires de mousses et de lichens

Une petite mousse en forêt ? (1)

Xanthoria parietina, au voleur !

Une petite mousse en forêt (2)

Evernia prunastri, la mousse du chêne

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Une petite mousse en forêt (3)

Polytrichum formosum – Menucourt © CACP – Emilie Périé

Toujours aux pieds de ce même mur d’enceinte à Menucourt, c’est une troisième espèce de mousse que l’on observe. Cette fois-ci elle forme des coussins denses d’un vert foncé et brillant ; très attrayant. D’ailleurs, il semblerait que certains appellent cette mousse le polytric élégant en français, ou Polytrichum formosum en nom scientifique.

Cette espèce a la particularité d’être dioïque. Les organes mâles et femelles ne sont pas portés par les mêmes individus. Sur l’image ci-dessous par exemple, il s’agit d’un pied femelle portant une fructification.

Polytrichum formosum – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Cette espèce est plutôt commune dans la région, toujours pas une de nos espèces rares voisines du Ctenidium molluscum. Mais le monde des mousses est fascinant. Saviez-vous que les bryologues estiment qu’ils y auraient 1255 espèces de mousses présentes en Île-de-France ? De quoi faire encore quelques belles découvertes !

Polytrichum formosum – Menucourt © CACP – Emilie Périé

Quelques mètres plus loin notre polytric élégant semble s’être mélangé à une quatrième espèce de mousse. Il nous reste encore à faire dans ce secteur…

Sources :

Catalogue des bryophytes d’Île-de-France

Polytrichum formosum

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La lunulaire

Lunularia cruciata – Menucourt © CACP – Emilie Périé

Bienvenus chez les minuscules. Chez les plantes, c’est une famille à laquelle on prête rarement attention. Les individus sont petits, discrets et tellement communs qu’ils font partie de paysage. Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près on découvre des architectures fascinantes. Nous parlons ici des bryophytes : les mousses, hépatiques et anthocérotes, qui regroupent des dizaines de milliers d’espèces très variées. Mais concentrons-nous sur une d’entre elle pour le moment.

La lunulaire est une petite plante que l’on classe chez les hépatiques à thalles. Elle croit sous forme d’une lame* (le thalle) qui se développe directement sur un support (ici, un pied de mur en pierres dans une ruelle piétonne). Elle n’a ni racine, ni tige, ni fleur. Mais elle a tout de même des organes reproducteurs.

*NB : on parle bien des « feuilles » vertes ressemblant à des lobes de foie. Des morceaux d’une autre mousse se sont glissés dans la photo.

Lunularia cruciata – Menucourt © CACP – Emilie Périé

Quand on regarde de plus près on peut voir au bout de chaque « feuille » une sorte de corbeille. Celle-ci en forme de croissant permet d’identifier la plante et de lui donner son nom.

Lunularia cruciata – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Chaque corbeille contient des petits disques verts, ce sont les propagules ou gemmules. Chacun des petits disques pourra se développer indépendamment pour donner naissance à un autre pied identique au pied mère (reproduction asexuée). Chez cette espèce en particulier il est très rare qu’il y ait une reproduction croisée mâle-femelle.

Pour aller plus loin :

Lunularia cruciata par l’INPN

Lunularia cruciata dans le blog de Gilles

Les mousses et hépatiques par ZoomNature

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Une petite mousse, ça vous dit ?

Je vous propose de découvrir trois petites mousses, très communes sur le sommet de nos murs et faciles à  distinguer. Admirez leur élégance et leur diversité !

 le bryum capillaire (Bryum capillare) : sa capsule vert clair en forme de bouteille est retombante et portée par un long pédicelle rouge © Gilles Carcassès
le bryum capillaire (Bryum capillare) : sa capsule vert clair en forme de bouteille est retombante et portée par un long pédicelle rouge © Gilles Carcassès

la grimmie en coussinet (Grimmia pulvinata) : cette mousse forme des coussins compacts et poilus ; sa capsule est dressée, brune et rayée à  maturité © Gilles Carcasses
la grimmie en coussinet (Grimmia pulvinata) : cette mousse forme des coussins compacts et poilus ; sa capsule est brune et rayée à  maturité © Gilles Carcassès

la tortule (Syntrichia ruraliformis) : sa capsule dressée est couverte d'une coiffe coudée © Gilles Carcasses
la barbule des murs (Syntrichia ruraliformis) : sa capsule dressée est couverte d’une coiffe dotée d’un bec coudé © Gilles Carcassès

En savoir plus sur les mousses : http://bryophytes-de-france.org/fichiers/Livret_Bryologie_MNHN_Natureparif.pdf

Et si on jardinait les mousses ?

http://www.gerbeaud.com/jardin/decoration/graffitis-vegetaux-mousse.php