Je connaissais le fond de veau, cette préparation culinaire à la base de tant de savoureuses recettes de la cuisine bourgeoise. Le Fond de Vaux, c’est autre chose, un lieu-dit de Saint-Ouen l’Aumône, près de Vaux, hameau de Méry-sur-Oise. On y trouve de belles friches caillouteuses entretenues par des armées de lapins. Voici quelques-uns des insectes que nous y avons rencontrés :
Le vulcain était bien trop occupé à butiner les fleurs des aubépines pour se méfier du photographe.
De la famille des Erebidae, l’écaille mendiante nous montre sa robe soyeuse et son collier de fourrure. La chenille de ce papillon de nuit très commun se nourrit de diverses plantes basses.
Cette coccinelle à dix points est tout près de son repas, de tendres pucerons sans doute du genre Hyadaphis, cachés dans une feuille enroulée de chèvrefeuille des haies.
Le collier de corail voletait autour des érodiums et des géraniums, plantes hôtes de ses chenilles. Ici, on voit que c’est un mâle car son abdomen allongé dépasse de l’arrière des ailes.
Aegithalos caudatus dite « la mésange à longue queue » est identifiable grâce à sa forme caractéristique : une petite boule dotée d’une très longue queue. Il est ainsi impossible de la confondre avec l’une des six autres espèces de mésanges présentes en àŽle-de-France. La tête présente deux variations selon les individus : deux larges sourcils noirs, c’est le cas le plus fréquent en àŽle-de-France ; blanc pur, plus rare. C’est un couple d’individus à sourcils noirs que nous avons croisé à proximité du bassin Blanche de Castille à Saint-Ouen l’Aumône.
Une bâtisseuse
Lorsque nous l’avons observé, ce couple était en train de bâtir son nid au bord du Ru de Liesse.
Bien à l’abri dans un amas de lierre sur une vieille souche, le nid était invisible à nos yeux d’éventuels prédateurs. Mais nous avons pu assister à la construction par les deux individus du couple amenant petit à petit des matériaux pour sa confection. La mésange sur l’image ci-dessous a d’ailleurs un morceau de lichen dans le bec !
En àŽle-de-France, la mésange à longue queue est une nicheuse très commune. A la différence des autres espèces de mésanges qui nichent le plus souvent dans les cavités, la mésange à longue queue est une vraie bâtisseuse. Elle commence la confection du nid, dans un arbre ou un buisson, dès la fin du mois de février, et s’installe dans tous les milieux boisés, urbains ou ruraux.
C’est pourquoi la Ligue de Protection des Oiseaux conseille d’opérer la taille et l’entretien des arbres et des haies exclusivement à l’automne, hors de la période de nidification, pour ne pas risquer de déranger les oiseaux. D’ailleurs, comme la plupart des passereaux, la mésange à longue queue est une espèce protégée : toute perturbation de l’animal ou de son milieu de vie est proscrite par la loi.
Une acrobate
De la même manière que les mésanges bleues ou charbonnières, la mésange à longue est capable de se percher dans des positions acrobatiques, la tête en bas, les pattes en l’air. Elle peut, comme cela, cueillir n’importe quel matériau pour construire son nid et attraper les petits insectes qui constituent la part principale de son régime alimentaire. En effet, son petit bec ne lui permet pas de décortiquer beaucoup de graines. Elle capture les insectes dans les fentes des écorces ou directement sur les feuilles (comme les pucerons par exemple).
L’association Noé vous invite à inventorier les forêts et à partager la connaissance de leur biodiversité en saisissant vos observations avec l’application « Mission en forêt avec Noé ».
Entre les pavés du quai poussent quelques plantes de friches. Cette plante élancée au feuillage vert clair finement découpé est Artemisia annua, l’armoise annuelle. Ses feuilles froissées dégagent une odeur aromatique assez forte qui rappelle celle du génépi, de l’estragon ou de l’absinthe (qui sont aussi des Artemisia). Cette plante naturalisée est d’origine chinoise, elle est assez commune à Paris et en agglomération parisienne ainsi que dans la vallée de Seine aval. Elle se plaît dans les terrains vagues, les hauts de berges, les bords de chemins, les terre-pleins centraux d’autoroute.
Au jardin des Possibles à Saint-Ouen-l’Aumône, un pied d’armoise annuelle a germé dans un massif de plantes aromatiques. Les jardinières ont décidé de ne pas l’arracher. Dopée par la terre fertile et les arrosages, elle a pris de belles proportions !
L’armoise annuelle est une plante médicinale cultivée depuis fort longtemps en Chine et au Vietnam, elle est notamment employée pour lutter contre le paludisme.
Il ne faut pas la confondre avec l’ambroisie, plante invasive allergisante, qui n’a pas cette odeur aromatique.
Dans le cadre de la manifestation Jardins ouverts au parc de Maubuisson, Stéphanie et Laure de l’entreprise solidaire Terr’Happy vous invitent à découvrir le Jardin des possibles, le dimanche 3o septembre 2018 de 11h à 17h. Une exposition de photographies retrace la création et les transformations de ce jardin, lieu de rencontres et de biodiversité.
Dans le parc de l’abbaye de Maubuisson, la perspective du bassin est vraiment magnifique. L’endroit est idéal pour observer la colonie de perruches à collier qui niche dans les cavités des branches des grands platanes.
A quelques mètres de là , vous découvrirez le Jardin des possibles, un espace potager et sensoriel conçu et animé par Laure et Stéphanie, les fondatrices de l’entreprise solidaire Terr’Happy, spécialiste du jardin thérapeutique.
Ce jardin pédagogique intergénérationnel qui s’inspire des principes de la permaculture est soutenu par le conseil départemental du Val d’Oise. Le Jardin des Possibles est spécialement dédié aux seniors. Il leur permet de découvrir ou de redécouvrir le jardinage et d’y rencontrer d’autres publics, notamment des enfants et des personnes handicapées.
Tous les mardis matin, mardis après-midi et mercredis après-midi, du 15 mai au 30 octobre, les ateliers de jardinage accueillent des groupes de jardiniers de tous âges (contact : jdpmaubuisson@gmail.com).
Au Jardin des possibles, on cultive toutes sortes de légumes, des plus classiques aux plus rares, et une belle diversité de plantes aromatiques.
Retrouvez un autre article sur le parc de l’abbaye de Maubuisson :
Cette petite coccinelle qui explore les feuilles de la ronce et de l’églantier n’a pas un look commun. Chouette, une nouvelle espèce à déterminer !
C’est l’une des formes d’Adaliadecempunctata, la coccinelle à dix points, une chasseuse de pucerons, comme beaucoup d’autres espèces dans la famille des Coccinellidae. Elle est présente en Val d’Oise, mais est peu signalée. Avis aux amateurs : il faut la chercher dans les haies champêtres et sur les chênes.
On peut rencontrer dans les arbres une autre coccinelle à dix points, mais il sera difficile de les confondre !
Ces punaises qui piquent les choux et les navets sont une plaie ! En cas d’attaques importantes, elles font baisser les rendements et peuvent même détruire des cultures. Elles appartiennent au genre Eurydema qui compte en France 8 espèces. Trois seulement sont communes dans les jardins. Voici comment les différencier.
Eurydema oleracea
Cette espèce est commune partout, elle pullule parfois dans les cultures. Le noir domine largement et l’ornementation est assez simple. L’autre couleur est le blanc, le jaune ou le rouge. La grande tache centrale derrière la tête et les trois taches alignées sur l’arrière, qui se détachent sur le fond noir sont caractéristiques.
Eurydema ornata
Elle est souvent tricolore, en noir, rouge et blanc, ou noir, jaune et blanc, mais peut être aussi bicolore comme ci-dessus. Pour la reconnaître, il faut observer le bord externe de la face dorsale, à hauteur des pattes postérieures et repérer de chaque côté sur l’exocorie la tache grise allongée, prolongée vers l’avant par une petite tache noire. L’espèce est plus fréquente au sud de la France qu’au nord, mais elle est largement présente en Ile-de-France.
Eurydema ventralis
C’est la plus grande espèce des trois. Elle ressemble à Eurydema ornata mais n’a pas la tache grise allongée sur le côté. Elle est plus méridionale que les deux autres espèces : le Val d’Oise semble être sa limite Nord.
Pour les différents stades larvaires, c’est un peu compliqué de reconnaître les espèces. Les larves d’Eurydema sont généralement rouge et noir ou jaune et noir.
Comment s’en protéger au jardin ?
Des essais ont montré la bonne efficacité de la protection des choux par des filets à mailles très fines.
J’ai cru voir une pantoufle flotter sur le bassin Blanche de Castille à Saint-Ouen l’Aumône !
Sa forme ramassée donne à cet oiseau une silhouette inimitable. C’est le plus petit de nos grèbes, et son régime alimentaire est surtout constitué de mollusques et de crustacés d’eau douce. Infatigable plongeur, le grèbe castagneux aime beaucoup jouer à cahe-cache avec les photographes.
Le reflet roux sur sa joue est un avant-goà»t de son plumage nuptial, illustré ci-dessous.
Le grèbe castagneux a la motorisation du hors-bord : deux pattes semi-palmées à mouvement alternatif à l’arrière.
En hiver, on voit souvent sur les grands étangs des rassemblements de grèbes castagneux migrateurs en provenance d’Europe du Nord et de l’Est.
Datura stramonium est une plante annuelle, probablement originaire du Mexique et depuis longtemps naturalisée en France. Cette plante pionnière se plaît dans les décombres, les remblais, les terres remuées. Elle est parfois adventice dans les jardins. Comme beaucoup d’espèces de la famille des Solanaceae, ses feuilles, fleurs et graines sont riches en alcaloà¯des toxiques.
Sa consommation provoque des intoxications graves. En 2007, un jardinier alsacien débutant a fait en des beignets de ses fleurs, croyant avoir fait pousser dans son jardin des pieds de courgettes !
Un autre, en Anjou en 2008, a cuisiné ses feuilles, persuadé qu’il s’agissait d’épinards. A ces cas anecdotiques de confusions navrantes, heureusement non mortelles, s’est ajouté la présence accidentelle de la plante, signalée en 2010, dans une boîte de conserve de haricots verts, qui s’est traduite par le retrait de tout un lot de boîtes. (1)
Le risque essentiel que fait courir cette plante pour la santé publique est la contamination potentielle de la farine de sarrasin (appelé aussi blé noir) dont on fait les délicieuses galettes bretonnes. Les graines de datura ont la même taille que celles du sarrasin et, de ce fait, le tri mécanique en est difficile. Les producteurs de sarrasin, conscients de ce risque, éliminent soigneusement cette plante si elle apparaît dans leurs cultures. Des contrôles sévères sont pratiqués sur les récoltes pour garantir l’absence de datura. (2)
Dans le foin, les feuilles sèches et les graines de datura peuvent entraîner des intoxications pour les chevaux. (3) Mais ces cas sont rares, car le datura ne pousse pas dans les prairies.