L'actualité de la Nature

Portrait de famille : les chrysomèles

Crtyptocephalus vitttatus
Cryptocephalus vitttatus, le cryptocéphale à  bandes, vu sur une fleur de souci au jardin partagé du Verger à  Cergy, dans le quartier Grand centre. © Gilles Carcassès

Les coléoptères visibles en France se répartissent en une centaine de familles. Parmi celles-ci, les Chrysomelidae (ou chrysomèles) comptent plus de 600 espèces (plus de 30 000 dans le Monde). Certaines sont redoutées par les jardiniers, comme le doryphore qui s’attaque aux pommes de terre et aux aubergines, ou la chrysomèle américaine qui défolie les lavandes et les romarins.

Lilioceris
Lilioceris lilii, le criocère du lys, vu dans un massif fleuri de la ville de Cergy. © Gilles Carcassès
Xanthogaleruca luteola (une galéruque) défolie les ormes. Photographie prise boulevard de l'Oise à  Pontoise © Gilles Carcassès
Xanthogaleruca luteola (une galéruque) défolie les ormes. Photographie prise boulevard de l’Oise à  Pontoise. © Gilles Carcassès
Melasoma populi, ravageur du peuplier, photographiée dans la coulée verte de Menucourt. © Gilles Carcassès
Melasoma populi, ravageur du peuplier photographié dans la coulée verte de Menucourt. © Ollivier Monchicourt

Beaucoup de chrysomèles sont vivement colorées : elles finissent parfois épinglées dans les collections d’insectes. La photographie, c’est tout de même moins dommageable.

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Cette sublime Oreina vit au bord du Doubs sur les pétasites. © Gilles Carcassès

http://www.jardiner-autrement.fr/fiches-techniques/plantes-ornementales/812-lys-criocere

http://www.jardiner-autrement.fr/fiches-techniques/plantes-potageres/183-pomme-de-terre-doryphore

 

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L’année des hannetons

Le hanneton forestier, Melolontha hippocastani, rencontré au jardin du moulin de la couleuvre à  Pontoise © Gilles Carcassès
Un hanneton du genre Melolontha, rencontré au jardin du moulin de la couleuvre à  Pontoise sur une tige de gaillet gratteron © Gilles Carcassès

1434 fut une épouvantable année à  hannetons à  Paris : ils dévorèrent toute la vigne !

Les chroniques de l’époque nous indiquent d’autres dégâts importants en 1440, 1443 et 1446. Plus près de nous, 1958, 1961, 1964 furent des années à  hannetons en Ile-de-France. Faites le calcul à  partir de cette dernière date : la prochaine invasion est pour 2015. Ce cycle de trois ans correspond à  celui de la vie du hanneton commun, Melolontha melolontha. Ses larves souterraines, appelées vers blancs, consomment pendant trois ans des racines : herbes des prairies, céréales, légumes du jardin… Lorsqu’ils émergent, les adultes peuvent défolier les arbres, surtout les chênes mais aussi les fruitiers. Les dégâts sont d’autant plus importants que ces insectes vivent leur cycle de façon synchronisée.

Autrefois, dès l’apparition des premiers hannetons, on envoyait les enfants battre la campagne pour faire tomber ces insectes des branches, les ramasser et les détruire avant qu’ils pondent leurs œufs dans le sol.

Petit exercice de mathématiques : ajoutez 194 générations de hannetons à  l’année 1434 et trouvez la prochaine année à  hannetons : le résultat est 2016 et pas 2015 ! Qu’est-ce que c’est que ce décalage ? L’horloge des hannetons serait détraquée ? Non, l’explication tient sans doute au fait que cohabitent plusieurs populations. Elles se sont sans doute déplacées au cours des siècles. Et les descendants des hannetons parisiens du XVème siècle séviraient maintenant dans la Mayenne.

La carte des régimes de vol des hannetons dressée par le Département de la Santé des Forêts, du ministère de l'Agriculture
La carte des régimes de vol des hannetons établie en 1962 par Bernard Hurpin (INRA). Où l’on voit que les hannetons dessinent de grandes régions, de cohérence… biologique.

Le recul des prairies naturelles explique la baisse spectaculaire des populations de hannetons ces dernières décennies. Ces insectes autrefois si redoutés sont devenus rares par endroits. Leur disparition a des conséquences néfastes sur la biodiversité : le faucon hobereau, par exemple, est un grand prédateur de hannetons qu’il capture en vol en lisière des forêts.

Le hanneton des jardins, Phyllopertha horticola, est plus petit que le hanneton commun et son cycle est annuel. On le reconnaît aux reflets vers de son thorax. © Gilles Carcassès
Le hanneton des jardins, Phyllopertha horticola, est plus petit que le hanneton commun et son cycle est annuel. On le reconnaît aux reflets vers de son thorax. La plante est une épiaire droite. Photographie prise à  La Roche-Guyon © Gilles Carcassès

Attention, tous les vers blancs ne sont pas nuisibles : voir l’article sur Jardiner autrement

Sources :

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i136albouy.pdf

http://draaf.poitou-charentes.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Note_nationale_BSV_Hannetons_et_vers_blancs-1_cle0e12ed.pdf

http://www.boisforets67.fr/UserFiles/File/PDF/Exemples/hanneton_DSF_2013.pdf

http://www.jardinsdenoe.org/la-biodiversite-des-jardins/le-hanneton-commun

 

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Volucelle que vous croyez

Volucella bombylians, la volucelle bourdon © Gilles Carcassès
Volucella bombylans, la volucelle bourdon. On remarquera ses antennes plumeuses, un des signes distinctifs du genre © Gilles Carcassès

En visite au jardin de la Couleuvre à  Pontoise, siège du CAUE du Val-d’Oise, j’ai rencontré cette volucelle bourdon. Ce diptère, par sa pilosité et sa corpulence, ressemble à  s’y méprendre à  un bourdon. Il existe plusieurs formes diversement colorées de cette espèce, correspondant à  différentes espèces de bourdons. Il semble que cette mouche ne limite pas la ressemblance à  l’aspect visuel car elle émet aussi un bourdonnement voisin de celui des bourdons. Elle visite les nids des bourdons pour y pondre ses œufs. Les larves s’y nourriront de déchets trouvés au fond du nid, et parfois aussi un peu du couvain.

L’adulte est un pollinisateur actif.

Tout savoir sur les ennemis des bourdons

Volucella pellucens, la volucelle transparente sur des fleurs de troà«ne à  La Roche-Guyon © Gilles Carcassès
Volucella pellucens, la volucelle transparente © Gilles Carcassès

Une espèce voisine, la volucelle transparente, vue ici sur un troène en fleurs à  La Roche-Guyon, trompe chimiquement la guêpe commune et la guêpe germanique pour aller pondre dans leur nid souterrain. On la voit souvent se nourrir sur les fleurs blanches.

Si, comme sur cette photo, les yeux ne se touchent pas, c’est qu’on affaire à  une femelle.

Une autre vue de Volucella pellucens montrant la transparence de l'abdomen © Marion Poiret
Une autre vue de Volucella pellucens montrant la transparence de l’abdomen © Marion Poiret
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Le temps des beignets est revenu

Robinier en fleurs, sur fond de tour GDF © Gilles Carcassès
Robinier en fleurs, sur fond de tour GDF © Gilles Carcassès

La floraison des robiniers : c’est parti ! Les abeilles vont se régaler, et nous aussi : les fleurs de robinier sont excellentes en beignets sucrés ou salés.

Le robinier est très bénéfique pour les abeilles et les apiculteurs car son nectar abondant est transformé en un miel clair, liquide, au parfum réputé (dit miel d’acacia).

Cet arbre a bien d’autres avantages qui lui ont valu son introduction depuis l’Amérique. Il pousse dans des sols très ingrats grâce à  sa capacité de fixer l’azote de l’air par des bactéries symbiotiques au niveau de ses racines. Comme il drageonne beaucoup, il fixe aisément les talus. Ses branches fournissent d’excellents piquets d’un bois dur qui ne pourrit pas facilement. Ses feuilles peuvent être consommées par le bétail.

Mais son caractère invasif nuit à  la biodiversité lorsqu’il s’installe dans des milieux fragiles comme les pelouses sèches.

Sur Cergy-Pontoise, il constitue l’espèce dominante d’un certain nombre de boisements jeunes issus de l’abandon de terres cultivables comme dans le quartier des Chasse-Marée à  Eragny par exemple.

Son introduction en 1601 en France explique qu’il est relativement peu concerné par des attaques de ravageurs. Mais on dirait bien qu’ils sont en train d’arriver. Une chenille mineuse ainsi qu’une cécydomyie gallicole (petit diptère) et une nouvelle espèce d’hyménoptère parasitoà¯de ont été repérés sur un robinier en 2010 : De nouveaux insectes pour la France découverts en Bourgogne sur le robinier

Et en cherchant un peu …

sur notre territoire aussi ! Dégâts typiques de la cécydomyie gallicole du robinier. Photo prise boulevard de l'Oise à  Pontoise. © Gilles Carcassès
… sur notre territoire aussi ! Dégâts typiques de la cécydomyie gallicole du robinier, Obolodiplosis robiniae. Les marges des folioles épaissies et enroulées protègent les larves. Photo prise boulevard de l’Oise à  Pontoise. © Gilles Carcassès

Le plus vieil arbre de Paris est un robinier

Fiche sur le robinier par l’Observatoire Des Saisons

 

 

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Dans les orties

un sialis se repose sur une feuille d'ortie dioà¯que  © Gilles Carcassès
un sialis se repose sur une feuille d’ortie dioà¯que © Gilles Carcassès

Avec les beaux jours, les orties se mettent à  pousser et les naturalistes recommencent à  traquer les petites bêtes sur ce bon terrain d’observations. Cette photographie a été prise au bassin des Pâtis à  Pontoise. Les sialis, au vol malhabile, sont des insectes de l’ordre des Mégaloptères ; ils ne s’éloignent guère de l’eau. Leur larve aquatique et carnivore affectionne les eaux stagnantes et les cours d’eau lents.

Les gourmets aussi s’intéressent en cette saison aux jeunes pousses d’ortie, car cette plante est comestible quand elle est cuite, et même bien goà»teuse.

Voici ma recette de gratin d’orties :

  • Cueillez les jeunes pousses d’orties, une pleine bassine
  • Lavez-les soigneusement
  • Faites cuire à  l’eau bouillante salée
  • Egoutez, pressez, hachez menu, au couteau
  • Préparez une sauce Mornay (béchamel au fromage)
  • Mélangez les orties hachées à  la sauce et placez dans un plat à  gratin
  • Parsemez de fromage rapé
  • Faire dorer au four

une touffe d’orties fait mon bonheur

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i76seyot-coutin.pdf

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Mais où sont passées les femelles ?

deux aurores mâles sur une cardamine des prés, au bord de la Viosne à  Pontoise  © Gilles Carcassès
deux aurores mâles sur une cardamine des prés, au bord de la Viosne à  Pontoise © Gilles Carcassès

Tels des patrouilleurs, en quête de femelles vierges, les aurores mâles, reconnaissables à  leurs taches orange, parcourent inlassablement le jardin écologique du Moulin de la Couleuvre, se posant brièvement sur des fleurs de cardamines des prés pour se restaurer. Les femelles ne sont pas encore là , elles émergeront avec une semaine de décalage.

Elles seront prises d’assaut par ces petits mâles excités qui se précipitent sur tout qui est blanc et qui bouge. Lors de la parade, le mâle battra vigoureusement des ailes autour de la femelle, l’entourant ainsi de molécules odorantes secrétées par des écailles spécialisées de ses ailes antérieures. Cette odeur musquée serait perceptible par un nez humain exercé, mais il faut s’approcher…

La femelle consentante frétillera, signe bien connu de consentement. Elle consacrera les dix jours de sa vie de papillon à  choisir les plus belles cardamines, pour y pondre un œuf par plante seulement, sur le pédoncule d’un bouton floral. La chenille se nourrira de la fleur puis des fruits de la cardamine, emmagasinant les glucosinolates piquants qui lui donneront un goà»t dissuasif que conservera le papillon.

la tache orange sur les ailes antérieures de l'aurore mâle est aposématique, c'est un signal : attention mauvais goà»t ! © Gilles Carcassès
la tache orange sur les ailes antérieures de l’aurore mâle est aposématique, c’est un signal : attention mauvais goà»t ! © Gilles Carcassès

La chenille quittera la cardamine fin juin et gagnera une plante haute sur laquelle sa chrysalide passera dix mois en attendant le retour du printemps.

Pour protéger ce papillon, il est donc important de ne pas faucher (et encore moins, tondre !) les prairies à  cardamines avant fin juin.

Au jardin, on peut attirer ce joli papillon en cultivant des monnaies du Pape, une brassicacée, comme la cardamine des prés.

un aurore femelle sur une fleur de monnaie du Pape © Gilles Carcassès
un aurore femelle sur une fleur de monnaie du Pape © Gilles Carcassès

Vous aimez observer les papillons ? Participez à  l’Observatoire des Papillons des Jardins avec Noé Conservation !

http://www.cercles-naturalistes.be/Publications/Publicationstelechargeables/2004/Erable3-2004aurore.pdf

http://www.macro-nature.fr/2013/04/06/aurore-de-la-cardamine/

http://www2.archi.fr/CAUE95/actions/actionsPDF/ACTION%20SENS%20PDF/jardin%20ecologique.pdf

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hibernaculum palace

Au  bassin des Patis à  Pontoise, le chantier d’insertion « Gestion des zones humides », partenaire de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, a aménagé un hibernaculum pour la petite faune. Couleuvres, crapauds et hérissons ont pu trouver là  de bonnes conditions pour passer l’hiver.

au moins trois épis pour ce gîte artificiel réalisé avec des matériaux naturels issus de l'entretien du site
Au moins trois épis pour ce gîte réalisé avec des matériaux naturels issus de l’entretien du site

Ce chantier d’insertion, créé en 2012, est porté par l’association Espérer 95. Les salariés bénéficient d’une formation théorique et pratique qui les forme au métier d’agent d’entretien des espaces naturels.

Pour en savoir plus sur les ateliers et  chantiers d’insertion de l’association Esperer 95 : Plaquette d’information ACI

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Ca bouge à  Marcouville !

C’était aujourd’hui la Fête d’automne au jardin partagé des Hauts de Marcouville, créé en mars 2013. Les curieux, les voisins, les gamins du quartier ont pu découvrir avec bonheur ce lieu de lien social et déguster la soupe de légumes et les gâteaux maison préparés par les bénévoles. Une dizaine de familles de la résidence s’y retrouvent régulièrement, et dans la bonne humeur, pour jardiner et récolter ensemble, avec le soutien de la ville de Pontoise qui assure l’animation de ce jardin.

Un jardin sans pesticides bien sà»r. Un endroit aussi pour se retrouver et se livrer à  d’innocentes expériences. Il paraît que les pieds de tomates engraissées au sucre en poudre ont donné les tomates les plus succulentes…

Son adresse : entre la sente des Beaux soleils et la sente Robinet, à  Pontoise.

au jardin partagé des Hauts de Marcouville, la récolte des crapaudines
au jardin partagé des Hauts de Marcouville, la récolte des crapaudines

Sur la photo, la plante aux fleurs rouges au premier plan est une sauge ananas, dont les feuilles dégagent un parfum des plus exotiques.

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Rencontres Le Nôtre : Cergy-Pontoise à  l’honneur

L'Axe majeur offrait une vue peu commune aux chanceux montés en haut de la tour
L’Axe majeur offrait une vue peu commune aux chanceux montés en haut de la tour.

Le 1er juillet 2013, les Rencontres Le Nôtre ouvraient trois journées de débats, tables rondes et ateliers en l’honneur du célèbre jardinier par 10 circuits de visite en Ile-de-France. L’un d’entre eux présentait l’Axe majeur de Cergy-Pontoise. Ce parcours architectural et urbain de près de 3 km sculpte et met en scène le paysage par des perspectives savamment calculées et une maîtrise des grandes échelles, dans la tradition des jardins de Le Nôtre.

Deux invités de marque, Michel Jaouen et Dani Karavan – respectivement l’ architecte urbaniste, initiateur du projet et l’artiste, concepteur de l’Axe majeur – ont offert à  cette visite le privilège de leur présence et de leurs précieux commentaires.

Le groupe s'engage sur les tarces de Dany Karavan, à  la découverte de l'Axe majeur et de l'arboretum
Le groupe s’engage sur les traces de Dani Karavan, à  la découverte de l’Axe majeur.

Accédez à  davantage d’informations sur les Rencontres Le Nôtre en suivant ce lien : Rencontres André le Nôtre.