Même en pièces détachées il est relativement aisé de reconnaître cette punaise. Avec ses pattes rouges (qu’elle a perdues en se débattant dans la toile) et la pointe jaune du scutellum on devine qu’il s’agit de Pentatoma rufipes, la punaise à pattes rousses. Quand elle n’est pas prise dans une toile d’araignée, cette punaise se rencontre un peu partout dans les bois, vergers et jardins. Les larves consomment des feuilles de chênes ou d’autres feuillus. L’adulte mange des fruits, des chenilles voire des insectes morts.
Mais pour cette fois, c’est elle qui va être mangée. D’ailleurs, le prédateur est toujours sur place.
Notre araignée blanche, presque translucide est du genre Enoplognatha. Difficile d’en dire plus sur photo. On lui souhaite tout de même un bon repas.
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La punaise arlequin, Graphosoma italicum, est une punaise de la famille des Pentomidae. Elle est facilement reconnaissable à son habit rayé de rouge et de noir. Mais avant de s’en vêtir, la petite punaise tout juste éclose de son œuf devra passer par 5 stades de mues jusqu’à sa forme adulte.
Retraçons quelques-unes de ces étapes.
Au 4ème stage larvaire, les jeunes punaises ont déjà une belle taille. Leurs glandes odoriférantes commencent à se voir nettement sur le dos. Les rayures se devinent sur le pronotum.
Sans surprise, ces punaises ont été vues sur des graines de carotte. Elles paraissent particulièrement apprécier les ombellifères dont elles consomment la sève et les graines.
Au 5ème stade larvaire notre punaise a l’aspect d’un marbré au chocolat. Mais ne vous y trompez pas, les glandes odoriférantes sur son dos sont bien actives et libèrent une substance propre à dissuader n’importe quel prédateur.
Cette punaise toute rose, toujours sur une fleur de carotte, est tout juste sortie de sa dernière mue. Les ailes sont présentes, les rayures sont complètes, elle est prête à devenir adulte.
Enfin, la punaise arlequin revêt son costume rouge et noir. Tout en continuant à se nourrir d’apiacées (ici le cerfeuil des bois), les adultes entameront la reproduction et le cycle reprendra.
Présente partout en France, la punaise des baies est l’une des plus communes des membres de la grande famille des Pentatomidae. Elle se nourrit des graines et des fruits d’au moins une cinquantaine d’arbres, d’arbustes et de plantes herbacées. On la reconnaît à ses antennes bicolores, à l’avant de sa tête nettement échancré, et aux soies dressées qui couvrent le dessus de sa tête et de son thorax.
Les couleurs des adultes de cette espèce sont variables, allant du brun violacé au rose pâle.
Ce spécimen couleur chair a été trouvé par des enfants de l’école des Larris de Pontoise lors d’une sortie à la découverte des insectes que nous leur avons organisée à la demande de leurs maitresses. En cliquant sur l’image ci-dessus, vous pourrez l’agrandir et voir les poils de la tête et du pronotum.
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Les sauges de Russie (Perovskia atriplicifolia) qui bordent le mail Mendes France et le boulevard de l’Oise à proximité bourdonnent d’abeilles domestiques. Je fais parfois sur cette plante de belles rencontres : la punaise de la jusquiame, ou la chrysomèle du romarin par exemple. Cette fois-ci, c’est une splendeur jaune qui m’a tapé dans l’œil. A croire que cet insecte connaît le principe des couleurs complémentaires !
Il pousse le raffinement coloré jusqu’aux yeux et aux antennes dont le brun violacé s’harmonise délicatement avec les tons de la fleur.
L’examen du scutellum me permet de l’identifier : un point noir dans chaque angle encadre trois points blancs, c’est bien Nezara viridula, la punaise verte ponctuée. Les deux dragées blanches collées près de sa tête ne sont pas des friandises mais les œufs d’une mouche parasite de la famille des Tachinidae.
Sur une autre branche, je trouve ce couple de la même espèce dans une livrée plus ordinaire. Sur fond vert, les points blancs sont plus visibles. L’un des deux individus a aussi écopé d’un œuf de tachinaire au coin de l’œil.
Et voici, plus loin, une forme juvénile de Nezara viridula, reconnaissable à ses taches rouges et blanches sur fond noir.
Mais que fait-elle en jaune ?
La membrane est bien transparente et non laiteuse, ce qui indique que cet adulte a émergé depuis longtemps et qu’il a sa couleur définitive. Il s’agit en fait d’une forme très rare, dénommée aurantica (ou type Y) par les spécialistes. Elle a déjà été vue en Italie du Nord et peut-être aussi en Croatie. Je soupçonne une arrivée avec une plante de pépinière italienne…
Bravo à Thierry, Ophélie et Philippe qui ont percé le mystère !
On comprend à sa figure pourquoi on nomme cet insecte la punaise nez-de-rat.
Les agriculteurs la connaissent sous le nom de punaise des blés. On rencontre Aelia acuminata sur les graminées sauvages ou cultivées et elle s’attaque aux grains en formation. En Europe méridionale et en Afrique du Nord, elle peut faire des dégâts sensibles dans les champs de céréales.
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J’ai observé cette belle punaise verte sur un Allium christophii au jardin du Belvédère à Vauréal. Très commune sur les plantes herbacées et sur les arbres, Palomena prasina, la punaise verte des bois, passe facilement inaperçue sur le feuillage.
Au verger, elle peut provoquer quelques dégâts sur les fruits : les poires piquées deviennent pierreuses, les pommes et les noisettes présentent des déformations. Cette punaise prend une teinte brune en fin de saison avant d’hiverner.
Pour la différencier de l’autre punaise verte de nos jardins, Nezara viridula, qui est un ravageur redouté pour ses piqures sur les poivrons, tomates, aubergines et concombres cultivés sous serres, je vous renvoie à mon article Palomena et Nezara.
Cette punaise a réussi à pénétrer chez moi. Ses intentions sont claires : dormir au chaud tout l’hiver et attendre le printemps pour retourner au jardin. Cette fois-ci ce n’est pas la célèbre punaise américaine des pins, bien connue pour se comporter de la sorte. Il s’agit d’une espèce devenue très commune dans nos jardins, Nezara viridula, l’une des punaises vertes.
Vous ne la trouvez pas vraiment verte, n’est-ce pas ? C’est qu’en hiver, cette punaise change de couleur, de verte elle passe à brune. Et ce museau bicolore et ces épaules claires ? C’est une variation individuelle. Pour ces individus présentant ce pattern particulier, on parle de la forme torquata. Et les trois points clairs alignés en travers du dos ? C’est à ce détail que l’on reconnaît l’espèce.
Je l’ai délicatement remise dehors, elle n’a qu’à aller sonner chez les poules.
En cueillant quelques pleurotes sur le tronc d’un vieux hêtre, je ne résiste pas à l’envie de soulever un petit bout d’écorce sur une partie de bois pourri pour voir qui se cache dessous.
Le logement est très humide, mais cela n’a pas l’air de déranger. Je vous présente mes trouvailles, engourdies par le froid. De gauche à droite : une araignée du genre Philodromus, la sublime coccinelle rose Oenopia conglobata et la coccinelle asiatique Harmonia axyridis. La différence de taille entre ces deux espèces de coccinelles est ici flagrante.
La coccinelle rose s’est réveillée et part à la recherche d’un nouveau logement plus tranquille.
Les punaises nébuleuses, communes en forêt, profitent aussi de ces écorces décollées pour passer l’hiver en amas compacts.
Dans quelques jours ou quelques semaines, le tronc qui les héberge sera chargé sur un camion pour une destination inconnue, peut-être à l’autre bout du Monde. Beaucoup d’espèces changent ainsi de région ou de continent au gré des transports de marchandises. Ainsi naissent les espèces invasives…
Une grosse punaise grise ? D’habitude j’identifie celle-ci : Rhaphigaster nebulosa, la punaise nébuleuse, très commune dans les jardins.
Mais cette fois-ci, c’est autre chose…
Elle est plus sombre et surtout les taches blanches des antennes sont disposées différemment.
Il s’agit de la tristement célèbre punaise diabolique ! Je savais qu’elle était à Paris depuis 2015. Elle est manifestement sortie de la capitale puisqu’elle a été observée le 17 octobre 2018 à Villejuif et le même jour à Rosny-sous-bois. Et j’ai observé cet individu le lendemain devant la Maison de la Nature de Rueil-Malmaison.
Cette punaise d’origine asiatique a envahi les Etats-Unis au début des années 2000, y causant des dégâts considérables aux vergers de pommiers, pêchers, agrumes, et aussi aux vignobles, au maà¯s, au soja, et aux cultures maraichères. Elle peut aussi compromettre les récoltes de noisettes. En Europe, l’envahisseur est sous surveillance, pour l’instant il ne cause pas de dégâts significatifs en grandes cultures, mais le risque est important, d’après un rapport de l’ANSES de 2014.
Cette espèce, comme la punaise américaine du pin, cherche pour passer l’hiver un endroit où se mettre au chaud. C’est pourquoi il peut lui arriver de rentrer dans les maisons. En cas de pullulation de cette punaise, les habitants peuvent être tentés de traiter leur domicile avec des doses massives d’insecticide, ce qui serait très néfaste pour leur santé ! L’insecte en revanche est inoffensif pour l’homme et les animaux domestiques. Si l’on veut les chasser de la maison, il faut utiliser des moyens non toxiques, l’aspirateur par exemple et penser à fermer les fenêtres.
La punaise asiatique est arrivée en France en 2012, plus précisément à Strasbourg. Depuis, elle a été signalée dans une bonne dizaine de départements.
A l’inauguration du parc du peuple de l’herbe, il y avait du vent, des cerfs-volants, des clowns, des jeux pour les enfants, du public, visiblement ravi, des troupes fournies de personnels, et des bénévoles aussi, une Maison des insectes remplie d’une foule compacte. Bon, je passerai un autre jour faire mon selfie avec Pupuce, la mascotte de la Maison…
Une superbe friche à onopordons, au détour d’un chemin, m’a offert le ballet-spectacle de la grande sauterelle verte, du criquet à ailes bleues (une espèce protégée en Ile-de-France) et de ce demi-deuil (Melanargia galathea) femelle, reconnaissable à sa teinte plus jaune que le mâle.
Coriomeris denticulatus est la punaise dentée du mélilot. (Pour bien voir les dents de la bête, cliquez sur l’image pour l’agrandir.) Celle-ci, je l’ai observée sur une repousse de peuplier noir, mais c’est vrai que le parc ne manque pas de mélilots.
Sur la berge de la Seine, j’ai rencontré la mythique punaise bleue, en chasse sur un pied d’épilobe grignoté par des larves de coléoptères. Cette punaise est un excellent auxiliaire de culture : elle consomme beaucoup de chrysomèles, larves et adultes, comme les altises et même les doryphores, paraît-il… Dommage qu’elle ne soit pas plus courante dans les jardins. Elle aime les friches, les landes et les milieux humides.
Je crois avoir trouvé sa ponte, rarement observée.
Ce gamin « Pheuillu », tout en feuilles sèches, semble me dire au revoir du haut de sa balançoire. C’est sà»r, je reviendrai explorer ce superbe coin de nature.
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