Etienne, spécialiste de la biodiversité des étangs et ancien forestier, a monté sa micro-entreprise. Aux beaux jours, il est employé par un bureau d’études en hydrobiologie pour des diagnostics de fonctionnement de milieux aquatiques. L’autre moitié de l’année, il travaille à son compte et entretient des mares et des bassins pour des particuliers et des collectivités.
Pour Etienne, « un plan d’eau, c’est comme un jardin et tout est question d’équilibre ». Et il a fort à faire au bassin du parc François-Mitterrand à Cergy. Il faut retirer les déchets que le vent a apportés, limiter les plantes les plus envahissantes, tailler les tiges sèches de la végétation aquatique, supprimer les semis des arbres sur les berges, corriger les déséquilibres avec des solutions biologiques…
Le dada d’Etienne : le respect des sols. Il déplore l’artificialisation galopante des terres agricoles et milite pour le développement d’une agriculture urbaine respectueuse de l’environnement.
Un message à faire passer ? « J’aimerais bien que les usagers du parc jettent moins de pain dans l’eau : c’est mauvais pour la santé des canards et cela engendre une importante pollution de l’eau. »
Dans le cadre du colloque « Climat et biodiversité, la nature source de solutions en Ile-de-France » que Natureparif organisait du 28 au 30 septembre 2015, un groupe de visiteurs est venu lundi 28 septembre à Cergy-Pontoise pour une sortie commentée, conduite par la mission Développement durable et Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise.
Facile à élever, la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) a été produite pour protéger des cultures sous serres des attaques de pucerons. Ce qui devait arriver arriva. Un jour la porte d’une serre est restée ouverte et les coccinelles se sont disséminées dans la nature. Elles ont même été utilisées en plein champ et dans des jardins comme agent de lutte biologique.
Cette espèce originaire d’Asie se reproduit très bien chez nous. Aussi, elle est devenue l’une des coccinelles les plus communes en Ile-de-France.
Elle n’est pas facile à reconnaître, car son aspect est très variable. Sa grande taille est cependant le meilleur indice. Son thorax blanc est généralement orné d’un motif noir qui évoque un W ou une empreinte de patte de chat. Mais ce n’est pas la seule espèce à présenter ce type de dessin. Il existe d’ailleurs une autre espèce d’Harmonia qui est indigène. C’est pourquoi il ne faut pas chercher à détruire cette invasive : on risquerait fort de se tromper. De plus, elle est tellement bien installée que l’éradication est définitivement hors de portée. Il faut l’accepter : cette espèce fait maintenant partie de notre biodiversité.
Voici une forme noire à gros points jaunes. On peut rencontrer des individus aux élytres jaunes à points noirs, rouges à points noirs, noirs à quatre points rouges, ou encore unis, jaunes, orange ou rouges.
Les différentes formes de coccinelles asiatiques s’accouplent bien volontiers.
Les larves de cette espèce sont très voraces et le cannibalisme n’est pas rare. On les reconnaît aux quatre picots orange disposés en carré sur dessus de l’abdomen, encadrés par deux bandes latérales de la même couleur.
Le 26 juin 2015 nous avions accueilli à Cergy des jardiniers, des paysagistes et des écologues venus de toute l’Ile-de-France pour une formation animée par Natureparif sur le protocole de suivi botanique des prairies « Florilèges – prairies urbaines ». Les exercices de terrain s’étaient déroulé dans le parc François-Mitterrand.
Si vous avez appliqué cet été sur vos prairies le protocole Florilèges, c’est le moment d’envoyer vos données à Natureparif afin de bénéficier des analyses et conseils de gestion : Florilèges en Ile-de-France
Après la cantine, Marion et moi passons souvent par le parc François-Mitterrand, histoire de faire quelque observation naturaliste au bord du bassin. Les jardiniers ont tracé avec leurs tondeuses une nouvelle allée à travers la prairie : il nous faut l’essayer.
Les gens sont dégoutants, ils laissent leurs détritus au beau milieu du chemin.
En nous approchant, oh surprise, je réalise que cette chose blanche n’est pas un papier gras mais un oiseau ! Cela m’étonnait aussi, de la part des Cergypontains…
Ce ventre blanc, ce bec incroyable si pratique pour extirper les vers de la vase : c’est une bécassine des marais.
La pauvre est sans vie, elle a été sévèrement mâchouillée par un chien.
Quelques centaines de milliers de bécassines traversent notre pays chaque automne durant leurs migrations nocturnes. Celle-ci aura voulu sans doute se reposer dans la partie marécageuse du bassin du parc. Cette bécassine, partie peut-être d’Allemagne ou de Pologne, ne verra pas hélas les côtes espagnoles où elle aurait pu passer ses quartiers d’hiver.
Ces deux visiteurs de la carotte sauvage sont brillamment colorés. On dirait de petits bijoux !
Les Hedychrum sont des petites guêpes parasites d’autres hyménoptères, notamment les Cerceris. Il s’agit probablement d’Hedychrum nobile, une espèce assez commune dans la grande famille des Chrysididae. L’identification des espèces dans cette famille n’est pas chose simple. Il y aurait en Europe une centaine d’espèces.
Comme ils pondent dans les terriers des autres hyménoptères, on les nomme guêpes-coucous. Leurs larves se nourrissent des larves du locataire légitime, parfois des réserves de nourriture trouvées dans le nid. A l’approche des terriers, s’ils sont attaqués par les abeilles solitaires qu’ils parasitent, ils se roulent en boule, leur carapace très solide leur offrant une bonne protection. La forme concave du dessous de leur abdomen leur permet cette gymnastique.
Ce coléoptère observé également sur une ombelle de carotte, à Saint-Léons (commune d’origine de Jean-Henri Fabre, mondialement connu pour ses Souvenirs entomologiques), présente curieusement les mêmes couleurs rutilantes.
La larve de cette espèce creuse des galeries dans les branchettes des pruniers. Les Anthaxia adultes visitent les fleurs, ils sont très vifs et difficiles à photographier ! Ce sont des proches parents du bupreste du genévrier, principal responsable du dépérissement des thuyas. Ces insectes appartiennent à la famille des Buprestidae, riche en France de 130 espèces environ, pour la plupart méditerranéennes. Leurs larves s’attaquent au bois pourri ou aux arbres déjà affaiblis. Par leur action, elles participent au processus de décomposition de la matière organique.
Ces couleurs métalliques sont dues à des effets de diffraction optique, comme pour les ailes de l’argus vert.
Matricule ES 15.728 d’où viens-tu ? Le Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux nous a répondu. Cette mouette a été baguée quand elle était encore poussin le 14 juin 2010 à Vojkovice en République Tchèque.
Vous pouvez facilement la voir perchée sur la rambarde du ponton du bassin du parc François-Mitterrand, souvent en compagnie de sa compatriote ES 33.382 et de sa copine belge 8T56413.
A qui appartient donc cette empreinte ? Un monstre lacustre ? Un bébé crocodile ?
Non, un ragondin ! Nous soupçonnions son existence, aussi nous avions déposé un peu de sable dans une coulée suspecte. La mesure de cette empreinte ne laisse aucun doute, c’est bien un ragondin qui a élu domicile au bassin. Et c’est une grosse bête : le doigt médian de sa patte postérieure mesure 7 cm.
Mais comment est-il venu là ? A pied depuis les berges de l’Oise ? Cela fait tout de même plusieurs centaines de mètres de trottoirs en milieu très urbain… Pour cet animal qui a la réputation d’être un peu poussif et malhabile à la marche, c’est étonnant.
On l’aurait vu rentrer à la nage sous la passerelle séparant les deux bassins et ne pas ressortir de l’autre côté. Aurait-il trouvé un souterrain secret ?
Ca faisait un moment qu’elle nous narguait, celle-là .
Encouragés par notre identification d’une mouette tchèque au bassin du parc François-Mitterrand, nous nous étions donné un nouveau défi : déchiffrer les inscriptions de la petite bague grise de cette autre mouette plutôt timide que l’on voyait parfois de façon fugace au bassin. Et malgré nos efforts, nous n’arrivions à deviner que le début du code : 87 ou 8T peut-être…
« Facile, ont répondu les experts mouettologues du CORIF, avec un code qui commence par 8T, c’est presque à coup sà»r une bague du Muséum des sciences naturelles de Bruxelles ».
Une mouette belge ? Pour la séduire, nous avons décidé d’utiliser une arme secrète.
Et le stratagème a fonctionné : intriguée par l’attroupement bruyant que nous avons provoqué, l’énigmatique mouette belge s’est enfin approchée. En multipliant les angles de vue, nous avons pu lire le numéro complet (8T56413).
Nos notes fièrement transmises aux experts iront alimenter la base de données régionale et celle du CRBPO.
Comment conquérir de nouveaux territoires et perpétrer la vie lorsque l’on est, à priori, figé en terre ?
Pour transmettre leur patrimoine génétique et se propager les plantes ont déployé tout un arsenal de dispositifs et de stratégies, ajustant au fur et à mesure de la sélection naturelle, les caractéristiques de leurs fleurs et de leurs fruits (taille, forme, texture, couleur, odeur, saveur…). Le transport des graines plus ou moins loin de la plante mère, constitue la fin de l’odyssée.
La dispersion des semences (graines libres ou contenues dans un fruit) prend diverses formes. Certaines plantes ont développé un mécanisme propre d’expulsion (on parle d’autochorie). Les autres utilisent des agents de transport comme le vent (anémochorie), l’eau (hydrocorie), les animaux (zoochorie) ou encore la pesanteur (barochorie). Les attributs de la graine et les singularités des fruits, sont autant d’indices sur le mode de dissémination.
Un petit pot de miel de Cergy-Pontoise est offert pour le premier qui se prendra au jeu et trouvera le mode principal de dispersion des graines des plantes suivantes ; un autre pot de miel pour celui qui identifiera le genre de chaque plante (toutes ont été photographiées à la base de loisirs de Cergy-Pontoise et au parc François-Mitterrand à Cergy) :
Les réponses peuvent-être envoyées à : biodiversite@cergypontoise.fr
Parmi les références ci-dessous, nous vous proposons des documents qui peuvent servir de supports d’animation auprès des enfants sur la reproduction et la dissémination des plantes :