L'actualité de la Nature

Ca chatouille ou ça gratouille (2) ?

Les réponses au quizz du 28 novembre sur le mode de dissémination des graines se trouvent dans le tableau en fin d’article.

Merci aux participants, car les réponses étaient loin d’être évidentes et sont sujettes à  débat : l’efficacité de la dispersion résulte des milliers d’années de co évolution des plantes et de leurs partenaires disséminateurs mais aussi de la capacité de celles-ci à  utiliser plusieurs agents de propagation.

90 % des espèces végétales utilisent le vent comme moyen de dispersion. Les graines sont généralement de petites tailles pour pouvoir être transportées plus facilement. Pour faire voler les graines, le monde végétal a développé différents procédés. Et force est de constater une nouvelle fois que l’homme n’a rien inventé !

Taraxacum (pissenlit) © Marion Poiret
Taraxacum (pissenlit). Certains fruits sont pourvus d’aigrettes ou de filaments soyeux qui favorisent leur prise au vent comme les typhas, les cirses, les salsifis, les clématites ou encore les crépides et les picrides, cousins du pissenlit. A la moindre brise, la graine est emportée et voyage au gré des courants atmosphériques. © Marion Poiret
Acer platanoà¯des, érable plane © Marion Poiret
Acer platanoà¯des (érable plane). Pour améliorer leur portance, certains fruits possèdent des extensions menbraneuses. C’est le cas des érables, chez qui chaque fruit dispose d’une aile allongée permettant le tournoiement lors de la chute de l’arbre. Ces fruits ailés, présents également chez l’orme et le frêne s’appellent des samares. © Marion Poiret

Pour le coquelicot ou le compagnon blanc, les minuscules graines tombent au sol, au pied de la plante, sous l’effet de la pesanteur. Mais, elles sont si petites et si légères qu’elles sont fréquemment emportées par le vent qui secouent les capsules.

De nombreuses plantes aquatiques et plantes de berges (rivières, étangs) utilisent l’eau comme moyen de locomotion, en complément d’autres techniques. Leurs graines sont donc capables de flotter.

© Marion Poiret
Alnus glutinosa (aulne glutineux). Les fleurs femelles de l’aulne se transforment en petits cônes foncés (les strobiles) qui renferment entre leurs écailles de minuscules fruits possédant une aile circulaire. La dissémination de l’aulne se fait par l’eau et le vent. © Marion Poiret

Certains fruits, armés de crochets ou de harpons s’agrippent aussi bien aux poils et plumes qu’aux chaussettes et bas de pantalon. Carotte sauvage, benoîte, bardane, gaillet, aigremoine peuvent ainsi parcourir une grande distance.

Les graines d'Arctium lappa, la grande bardanne. Autrefois utilisée comme plante potagère, la bardane, dont les fruits sont pourvus de crochets, serait à  l'origine de l'invention du velcro. © Marion Poiret
Les fruits d’Arctium lappa, la grande bardane. Autrefois utilisée comme plante potagère, la bardane, dont les fruits sont pourvus de crochets, serait à  l’origine de l’invention du velcro. © Marion Poiret

L’intérêt nutritif d’un certain nombre de fruits est une autre stratégie de dispersion.

Rubus ideatus (framboisier).  © Gilles Carcassès
Rubus idaeus (framboisier). Les petits fruits juteux de la mà»re ou de la framboise sont un ensemble de fruits simples agrégés : une seule masse comestible pour plusieurs graines disséminées ! © Gilles Carcassès

 

NOM DE LA PLANTE (GENRE et/ou ESPECE) MODE DE DISSEMINATION PRINCIPAL
Typha latifolia (massette ou quenouille) anémochorie
Crataegus monogina (aubépine) zoochorie
Clematis vitalba (clématite des haies) anémochorie
Silene latifolia (compagnon blanc) anémochorie (et barochorie)
Daucus carota (carotte sauvage) zoochorie
Butomus umbellatus (jonc fleuri) hydrochorie
Alnus glutinosa (aulne glutineux) anémochorie et hydrochorie
Picris (picride) anémochorie
Bidens zoochorie

 

L'actualité de la Nature

Ca gratouille, ou ça chatouille ?

Comment conquérir de nouveaux territoires et perpétrer la vie lorsque l’on est, à  priori, figé en terre ?

Pour transmettre leur patrimoine génétique et se propager les plantes ont déployé tout un arsenal de dispositifs et de stratégies, ajustant au fur et à  mesure de la sélection naturelle, les caractéristiques de leurs fleurs et de leurs fruits (taille, forme, texture, couleur, odeur, saveur…). Le transport des graines plus ou moins loin de la plante mère, constitue la fin de l’odyssée.

© Marion Poiret
Un merle se nourrit sur un cotonéaster en ville. Les animaux, participent beaucoup à  la dissémination des graines. Leurs excréments peuvent contenir les graines des fruits ingérés (gui, lierre, merisier, mà»res…). La constitution de réserves de nourriture qui ne seront pas toutes utilisées ou germeront avant consommation (noisettes, glands, faînes) est un autre moyen de dissémination. © Marion Poiret

La dispersion des semences (graines libres ou contenues dans un fruit) prend diverses formes. Certaines plantes ont développé un mécanisme propre d’expulsion (on parle d’autochorie). Les autres utilisent des agents de transport comme le vent (anémochorie), l’eau (hydrocorie), les animaux (zoochorie) ou encore la pesanteur (barochorie). Les attributs de la graine et les singularités des fruits, sont autant d’indices sur le mode de dissémination.

Un petit pot de miel de Cergy-Pontoise est offert pour le premier qui se prendra au jeu et trouvera le mode principal de dispersion des graines des plantes suivantes ; un autre pot de miel pour celui qui identifiera le genre de chaque plante (toutes ont été photographiées à  la base de loisirs de Cergy-Pontoise et au parc François-Mitterrand à  Cergy) :

© Marion Poiret
Associer à  chaque photo, un mode de dissémination (anémochorie, zoochorie…) et le nom du genre; Attention, tous les modes de dispersion ne sont pas forcément représentés.  © Marion Poiret

Les réponses peuvent-être envoyées à   : biodiversite@cergypontoise.fr

Parmi les références ci-dessous, nous vous proposons des documents qui peuvent servir de supports d’animation auprès des enfants sur la reproduction et la dissémination des plantes :

à  quoi servent les fleurs et comment se reproduisent-elles (association des petits débrouillards)

unegraineuneplante – enseigner les sciences à  l’école, ministère de l’éducation nationale

graines et fruits

l’exposition des Quatre saisons du Musée de la Nature de Sherbrooke

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Sénescence

Feuilles et tiges jaunissantes, desséchées, flétries, roussies, fanées… Certains entrevoient là  le symbole du déclin, de la décadence lorsque d’autres y trouvent le signe de la conservation, de la continuité, de la renaissance…

Est-il nécessaire de rappeler le fameux adage : rien ne se perd tout se transforme ? Il se vérifie tous les jours dans la nature comme au jardin…

Déhiscence d’un fruit d’Iris pseudoacorus, laissant apparaître les graines à  maturité – photo prise sur le bord du bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy. © Marion Poiret

La maturation des graines permettra la régénération des plantes et la subsistance d’un certain nombre d’espèces qui s’en nourrissent. Au jardin en hiver, le maintien des plantes sur pied offrira aussi gîtes et couverts, préservera les volumes dans les massifs et évitera la mise à  nue de la terre qui souffrirait du battement de la pluie et de l’érosion.

© Marion Poiret
Inflorescence des massettes au mois de Juin, bassin du parc François-Miterrand (ici Typha latifolia). Contrairement à  la grande majorité des plantes à  fleurs qui sont hermaphrodites, les typhas sont des plantes monoà¯ques : les organes reproducteurs mâles et femelles sont portés par des fleurs unisexuées différentes sur une même plante. Hampe florale portant au-dessus l’épi de fleurs mâles, de couleur crème et en dessous l’épi de fleurs femelles, cylindrique, de couleur brune. Les deux épis sont contigus chez Typha latifolia (massette à  larges feuilles) et espacés de 3 à  4 cm chez Typha angustifolia (massette à  feuilles étroites) © Marion Poiret
© Marion Poiret © Gilles Carcassès
Dissémination des graines de Typha latifolia © Marion Poiret © Gilles Carcasses
© Marion Poiret
Graphosoma lineatum, la punaise arlequin. Ses plantes hôtes font partie, comme ce fenouil, de la famille des Apiacées (carotte sauvage, angélique, panais…) © Marion Poiret

Les belles journées d’automne sont propices à  l’observation de la lente et poétique dégénérescence végétale. Admirez les douces couleurs fauves, lie de vin, brun chocolat ou caramel grillé…Profitez du frémissement, des bruissements, des murmures des feuilles mortes et des tiges sèches au vent. La nature et le jardin en hiver nous offrent des scènes charmantes, sachons les apprécier.

© Marion Poiret
Sédum et Géranium commencent à  prendre leurs teintes automnales © Marion Poiret
© Marion Poiret
Les fruits de Phlomis fruticosa, la sauge de Jérusalem © Marion Poiret
© Marion Poiret
Fin de vie des fleurs des Rudbékia, de belles vivaces de la famille des Astéracées, donnant en été profusion de magnifiques capitules. Il existe une trentaine de variétés © Marion Poiret