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La massette à larges feuilles

Quelle est donc cette curieuse plante des zones humides dont la fructification ressemble à une saucisse poilue ? En tout cas c’est ce qui rend cette plante impossible à confondre avec d’autres taxons des mêmes milieux.

Typha latifolia, la massette à larges feuilles © CACP – Emilie Périé

Dans notre région seules deux espèces produisent ce genre d’épis compacts :

  • Typha latifolia, la massette à larges feuilles
  • Typha angustifolia, la massette à feuilles étroites

D’ailleurs on remarquera que le genre Typha donne son nom à la famille à laquelle il appartient, les Typhacées.

Typha latifolia, la massette à large feuilles – Carrières-sous-Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Pour ce qu’il s’agit de la massette à large feuilles, c’est une plante vivace comprise entre 1 et 3 mètres de haut. Elle est très commune sur la région en raison de la répartition de ses habitats et sa résistance aux eaux polluées. Comme son nom l’indique cette plante possède des feuilles plus larges que sa cousine Typha angustifolia.

Typha latifolia, la massette à larges feuilles – Maurecourt © CACP – Gilles Carcassès

L’organe reproducteur de la plante est composé de deux parties distinctes l’une de l’autre. Au sommet se trouve l’épi floral mâle dont on peut voir des grains de pollens s’échapper sur la photo ci-dessus. Puis juste en dessous se trouve l’épi femelle qui est beaucoup plus compact et fourni en pièces florales. Un autre moyen de différencier latifolia de angustifolia est de regarder l’écart entre les deux épis de sexes opposés. Chez latifolia ils sont pratiquement collés tandis que chez angustifolia on distingue un écart de 3 à 4 centimètres.

Typha latifolia et Prunella modularis, les massettes à larges feuilles accompagnées d’un accenteur mouchet © CACP – Emilie Périé

La massette à larges feuilles que l’on peut également appeler quenouille ou masse-d’eau produit une quantité de graines très impressionnante, en effet selon les sources on estime la quantité d’akènes produits par cette plante entre 20 000 et 300 000 par tige.

Typha minima, la petite massette – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Sur les berges du bassin du Parc François Mitterrand, on peut observer une espèce présentant des épis et une taille générale bien plus réduite que la massette à feuille larges. Et en l’occurrence cette plante porte bien son nom, c’est la petite massette. Contrairement à ses deux cousines indigènes dans notre région, cette espèce est exclusivement plantée.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

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Sénescence

Feuilles et tiges jaunissantes, desséchées, flétries, roussies, fanées… Certains entrevoient là  le symbole du déclin, de la décadence lorsque d’autres y trouvent le signe de la conservation, de la continuité, de la renaissance…

Est-il nécessaire de rappeler le fameux adage : rien ne se perd tout se transforme ? Il se vérifie tous les jours dans la nature comme au jardin…

Déhiscence d’un fruit d’Iris pseudoacorus, laissant apparaître les graines à  maturité – photo prise sur le bord du bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy. © Marion Poiret

La maturation des graines permettra la régénération des plantes et la subsistance d’un certain nombre d’espèces qui s’en nourrissent. Au jardin en hiver, le maintien des plantes sur pied offrira aussi gîtes et couverts, préservera les volumes dans les massifs et évitera la mise à  nue de la terre qui souffrirait du battement de la pluie et de l’érosion.

© Marion Poiret
Inflorescence des massettes au mois de Juin, bassin du parc François-Miterrand (ici Typha latifolia). Contrairement à  la grande majorité des plantes à  fleurs qui sont hermaphrodites, les typhas sont des plantes monoà¯ques : les organes reproducteurs mâles et femelles sont portés par des fleurs unisexuées différentes sur une même plante. Hampe florale portant au-dessus l’épi de fleurs mâles, de couleur crème et en dessous l’épi de fleurs femelles, cylindrique, de couleur brune. Les deux épis sont contigus chez Typha latifolia (massette à  larges feuilles) et espacés de 3 à  4 cm chez Typha angustifolia (massette à  feuilles étroites) © Marion Poiret

© Marion Poiret © Gilles Carcassès
Dissémination des graines de Typha latifolia © Marion Poiret © Gilles Carcasses

© Marion Poiret
Graphosoma lineatum, la punaise arlequin. Ses plantes hôtes font partie, comme ce fenouil, de la famille des Apiacées (carotte sauvage, angélique, panais…) © Marion Poiret

Les belles journées d’automne sont propices à  l’observation de la lente et poétique dégénérescence végétale. Admirez les douces couleurs fauves, lie de vin, brun chocolat ou caramel grillé…Profitez du frémissement, des bruissements, des murmures des feuilles mortes et des tiges sèches au vent. La nature et le jardin en hiver nous offrent des scènes charmantes, sachons les apprécier.

© Marion Poiret
Sédum et Géranium commencent à  prendre leurs teintes automnales © Marion Poiret

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Les fruits de Phlomis fruticosa, la sauge de Jérusalem © Marion Poiret

© Marion Poiret
Fin de vie des fleurs des Rudbékia, de belles vivaces de la famille des Astéracées, donnant en été profusion de magnifiques capitules. Il existe une trentaine de variétés © Marion Poiret