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Le parc du château de Grouchy

Parc du château de Grouchy à  Osny © Gilles Carcassès

Le parc du château de Grouchy est un espace public de 39 hectares, aménagé sur d’anciens marais dans la vallée de la Viosne. Le Conseil départemental du Val d’Oise, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et la commune d’Osny se partagent sa gestion écologique. La château, autrefois propriété du marquis Jean-Félix de Grouchy (arrière-petit-fils du maréchal d’Empire Emmanuel de Grouchy), abrite la mairie d’Osny depuis 1989. Les corniches du château hébergent la plus belle colonie d’hirondelles de fenêtre de Cergy-Pontoise.

Orchis purpurea, l’Orchis pourpre, parc du château de Grouchy © CACP – Gilles Carcassès

Découvrez en images quelques aspects de la faune et de la flore du parc :

Les peupliers et les nombreux arbres morts accueillent une entomofaune particulière.

Saperda perforata, la saperde perforée. Cet longicorne est rare en Ile-de-France. Sa larve creuse les troncs des peupliers morts © CACP – Gilles Carcassès
Dorcus parallelipipedus, la Petite biche, est commune dans les souches pourries © CACP – Gilles Carcassès
Apatura ilia, le Petit mars changeant. Sa chenille consomme les feuilles des peupliers dans les boisements humides de bonne qualité écologique © CACP – Gilles Carcasses
Pyrochroa serraticornis, le Cardinal à  tête rouge. Sa larve aplatie chasse les insectes sous les écorces dans le bois mort © CACP – Gilles Carcassès

De nombreuses espèces introduites pour l’ornement se sont naturalisées dans le parc.

Potentilla indica, le faux-fraisier : une plante asiatique ornementale souvent naturalisée dans les parcs des châteaux © CACP – Gilles Carcassès
Bernache nonette, oie domestique et bernaches du Canada broutent tranquillement l’herbe devant le château © Gilles Carcassès

Les bords de l’étang et de la Viosne sont le paradis des oiseaux aquatiques, des odonates et des insectes qui apprécient la riche végétation des berges.

Calopteryx splendens, l’Agrion éclatant, près de la Viosne © Gilles Carcassès
Libellula fulva (mâle), la Libellule fauve, commune au bord de l’étang © CACP – Gilles Carcassès
Cane colvert et son caneton © CACP – Marion Poiret
Araschnia levana, la Carte géographique affectionne les massifs d’ortie des berges de la Viosne © Gilles Carcassès
Cassida rubiginosa, une chrysomèle carrossée comme une tortue, au bord de la Viosne © Gilles Carcassès

En limite ouest du parc, une prairie fleurie offre en hiver le couvert aux oiseaux granivores.

Deux chardonnerets, sur une chicorée et une cardère © Gilles Carcassès

La prairie humide du Verger permet de belles observations d’insectes. Nous y inventorions chaque année les papillons et les plantes de la prairie avec les protocoles Propage et Florilèges prairies urbaines.

Volucella pellucens, la volucelle transparente, sur un cirse maraîcher © CACP – Gilles Carcassès
Ectophasia crassipennis, la Phasie crassipenne. Cette mouche parasite les punaises © CACP – Gilles Carcassès
Timandra comae, la phalène anguleuse. Sa chenille consomme des rumex © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez quelques-uns de nos articles sur la biodiversité du parc du château de Grouchy :

Naissance d’une libellule au parc du château de Grouchy

Extra plats

Encore vivante !

Deux plumes d’Indien

Retour sur la fête de la nature 2018 à  Cergy-Pontoise

Une aeschne bleue au parc du château de Grouchy

Un papillon protégé observé au parc du château de Grouchy

La teigne de la scutellaire

Le pic mar

L'actualité de la Nature

L’émergence des hyponomeutes

L’énigme du fil de pêche en forêt…

Lors d’une sortie à  Vauréal, nous avons découvert un long fil suspendu à  une branche de fusain d’Europe. Il était tellement résistant que l’on en a déduit, un peu vite, que ça devait être un fil de pêche.

Etrange, tout de même, un fil de pêche à  la lisière d’un bois, sans point d’eau aux alentours… Regardons cela de plus près.

Après quelques recherches, nous découvrons dans le secteur de nombreux cocons suspendus au revers de feuilles de lierre. La mise en élevage de quelques-uns de ces cocons dans un bocal aéré a permis rapidement de déterminer l’insecte : il s’agit de cocons d’Yponomeuta cagnagella, le grand hyponomeute du fusain.

Yponomeuta cagnagella à  l’émergence dans son bocal d’élevage © CACP – Gilles Carcassès
Le grand hyponomeute du fusain © CACP – Gilles Carcassès

Les chenilles de ce papillon de nuit sont d’excellentes tisseuses. Et le fil que nous avions trouvé était en fait un solide assemblage de soies produites par les chenilles pour descendre de l’arbre en groupe à  la recherche d’un lieu propice pour se nymphoser.

Toiles d’hyponomeutes et fils de de descente – bois de Cergy © François Lelièvre

A l’automne, la femelle pond sur les rameaux des fusains d’Europe des œufs très petits et recouverts d’une substance collante, imitant l’écorce. Les jeunes chenilles vont hiberner sous un bouclier brunâtre. Au printemps, elles se regroupent sur une branche pour tisser leur toile et commencer à  consommer les feuilles.

Chenilles d’hyponomeutes au mois de mai – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Des chenilles grégaires et voraces

Après avoir presque entièrement défolié l’arbre, elles tissent leur cocon et finalement se métamorphosent pour perpétuer l’espèce. Bien que ces chenilles fassent disparaitre toutes les feuilles de leur plante hôte et la recouvrent de toiles disgracieuses, l’arbuste survit facilement et se regarnit en été.

Surtout, ne pas traiter !

Les chenilles d’hyponomeutes ne sont pas dangereuses pour les fusains, elles ne sont pas non plus urticantes ni toxiques pour les humains. Les laisser vivre favorise la biodiversité : les papillons de nuit font le bonheur des chauves-souris ! Traiter chimiquement les chenilles d’hyponomeutes serait donc une bien mauvaise idée, un geste à  la fois inutile, coà»teux et néfaste !

Evitons toute de même les haies monospécifiques de fusains d’Europe

Pour éviter les catastrophes esthétiques, les jardiniers avisés éviteront cependant de planter en grandes masses cette espèce. Mais en tant que plante indigène, le fusain utilisé avec parcimonie a toute sa place dans les haies champêtres en mélange.

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Encore vivante !

Aà¯e ! © CACP – Gilles Carcassès

Une surprise au parc de Grouchy

En repérage pour une animation dans les allées du parc du château de Grouchy à  Osny, j’ai trouvé la tête d’un gros coléoptère sur un tas de bois. Un pic, un corvidé ou une chouette aura attaqué ce mâle Dorcus paralellipipedus, (reconnaissable à  ses mandibules courtes mais fortes), ne consommant que l’abdomen et une partie du thorax.

Intéressant, me suis-je dit, pour notre animation, et j’ai ramassé le trophée. Mais je n’avais pas imaginé que la tête de cette « Petite Biche » allait me mordre ! Et si je bougeais, elle serrait plus fort ! Pas vraiment douloureux, mais impressionnant. Alors j’ai attendu, une minute ou deux, qu’elle se fatigue et tombe à  terre. J’ai pris cette photo pour immortaliser l’aventure.

Je me suis demandé combien de temps la tête séparée du corps d’un insecte est encore capable d’effectuer des mouvements. Autrement dit, ai-je loupé le pic à  quelques minutes près ou à  quelques heures ? Et la chouette de la nuit précédente, est-elle aussi plausible ?

Pour répondre à  cette question, un entomologiste du début du siècle dernier a fait des expériences. Selon les espèces, la tête reste active entre 3 heures (pour les taons) et 6 jours (pour les perce-oreilles). Pour les coléoptères, ce serait de l’ordre d’une dizaine d’heures. Et le corps des insectes décapités, gigote-t-il aussi longtemps ? Plus encore que la tête : généralement plusieurs jours, jusqu’à  18 pour certains papillons !

Source :

Résistance à  la mort par décapitation ou immersion, V. Brandicourt (1901), OPIE

Retrouvez notre article :

Ma petite biche

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Extra plats

Larve de Cardinal (Pyrochroa sp.) – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Pour chasser sous les écorces des arbres morts, mieux vaut avoir le bon profil ! Cette larve de Pyrochroa est très à  l’aise pour se faufiler dans la moindre fente ou galerie à  la recherche des larves de buprestes et d’autres insectes xylophages qui font son ordinaire. Les Pyrochroa sont réputés fréquenter surtout les troncs pourrissants des chênes. J’ai trouvé cette larve sous l’écorce d’un peuplier dans le parc du château de Grouchy à  Osny. On voit facilement sur la végétation dans les clairières les adultes des deux espèces qui cohabitent dans le parc : Pyrochroa coccinea (à  tête noire) et Pyrochroa serraticornis (à  tête rouge).

Pyrochroa coccinea sur un fusain – Osny © CACP – Gilles Carcassès
Pyrochroa serraticornis – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Sous l’écorce de la même grume de peuplier, j’ai trouvé un autre coléoptère tout plat, un adulte cette fois-ci.

Hololepta plana – Osny © CACP – Marion Poiret

Il s’agit de Hololepta plana, de la famille des Histeridae. Contrairement aux autres membres de sa famille qui sont plutôt rondouillards, cette espèce est très aplatie : c’est une adaptation pour son mode de vie particulier. C’est en effet un prédateur de larves d’insectes, de diptères notamment, qu’il chasse sous les écorces des troncs de saules et de peupliers morts.

Source :

Le cardinal, par Quel est ce animal ?

Retrouvez un autre article sur les Pyrochroa :

Pince monseigneur

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La saperde perforée

Saperda perforata – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Saperda perforata, une espèce en extension vers l’ouest

Cette saperde d’Europe centrale est longtemps restée une rareté alsacienne, connue seulement de la région de Haguenau, dans le Bas-Rhin ; sa première mention dans cette localité date de 1866. Elle a gagné le Haut-Rhin en 1974, puis est signalée dans les Hautes-Alpes en 1995, elle est ensuite observée dans l’Allier et dans la région Centre en 1997. Aujourd’hui, elle semble bien établie dans les Alpes et le centre de la France et est attestée en Seine-et-Marne et dans l’Oise. Elle aurait été vue aussi dans les Yvelines et en Essonne.

Carte de répartition de Saperda perforata, par l’INPN

Je suis content de pouvoir ajouter le Val d’Oise au domaine de ce superbe coléoptère. Mon observation viendra verdir la carte de répartition de l’espèce sur le site de l’INPN lorsque la donnée sera intégrée, l’an prochain sans doute.

La saperde perforée est inféodée aux peupliers. Sa larve se développe sous l’écorce des arbres morts. Il paraît que lorsque la larve consomme le bois d’un peuplier tremble, l’adulte est de couleur grise.

Source :

Extension en àŽle-de-France de Saperda perforata, par Philippe REISDORF, Pierre ZAGATTI et Nicolas MOULlN (2012)

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Un canard qui boite de l’aile

Canard colvert à  l’aile déformée – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Le syndrome des ailes d’ange

Dans le cadre du comptage annuel des oiseaux d’eau, nous avons observé dans l’étang du parc du château de Grouchy ce canard colvert à  l’aile anormalement basse. La dernière articulation de l’aile est tournée vers l’extérieur. Cette infirmité, qui semble plus toucher les mâles que les femelles, est une maladie d’origine alimentaire ; elle empêche l’oiseau de voler. Ne pouvant fuir efficacement les prédateurs, son espérance de vie est forcément très limitée.

Halte au pain !

Qu’a-t-il donc mangé qui ne lui a pas réussi ? Du pain, tout simplement ! L’excès de pain chez les jeunes canards engendre ces malformations osseuses.

Dira-t-on jamais assez qu’il ne faut pas donner du pain aux oiseaux d’eau ?

Sources :

Ne donnez pas du pain aux cygnes et aux canards, un article de la LPO PACA

Nourrir les oiseaux – Règles de bonne conduite pour ne pas les mettre en danger, un article de Lac de Créteil

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Deux volucelles au verger de Grouchy

Les cirses maraîchers en fleurs attirent de nombreux insectes. Au parc du château de Grouchy à  Osny, j’ai observé ces deux espèces de volucelles attablées sur la même plante.

Un abdomen à  moitié translucide !

Volucella pellucens – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

La volucelle transparente vit aux dépends des guêpes. Elle s’introduit dans le nid souterrain de la guêpe commune ou de la guêpe germanique en trompant les occupantes avec des phéromones. Sa larve est un ectoparasite du couvain.

Le faux frelon, et le vrai

Volucella zonaria – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Avec ses 2,5 centimètres de long, la volucelle zonée est l’une de nos plus grandes mouches. Comme la volucelle transparente, elle pond sur la paroi des nids d’hyménoptères sociaux. Sa ressemblance avec le frelon européen lui est peut-être utile pour parasiter incognito les nids de cette espèce ?

Vespa crabro, le frelon européen © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez nos articles :

Sur le cirse maraîcher

Volucelle que vous croyez

L'actualité de la Nature

Nonnette

Groupe d'oies au château de Grouchy © Gilles Carcassès
Groupe d’oies devant le château de Grouchy à  Osny © Gilles Carcassès

Qui domine de la tête et des épaules ce troupeau de bernaches du Canada ? C’est une oie domestique. Mais regardez bien au premier plan, devant cette grosse oie, cette bernache plus petite avec une bavette noire : c’est une bernache nonnette.

Bernache nonette © Gilles Carcassès
Bernache nonnette © Gilles Carcassès

Outre sa petite taille et sa bavette noire, on remarque son front blanc et son dos gris bleuté nettement barré. Cette espèce niche en Arctique et hiverne sur les côtes en Ecosse, Angleterre, Allemagne, Pays-Bas… En Ile-de-France, les rares oiseaux observés sont essentiellement échappés de captivité. Parfois, une vague de grand froid nous apporte quelques troupes de nonnettes sauvages. La reproduction de bernaches nonnettes en liberté n’a encore jamais été observée dans notre région, ce qui n’est pas le cas de la bernache du Canada, qui est une espèce invasive.

Bravo à  Mathilde Vassenet, Peaupaul et Florent Roubinet, les trois premiers à  avoir identifié les deux intrus !

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Les princes de la friche

Carduelis carduelis, le chardonneret élégant © Gilles Carcassès
Carduelis carduelis, le chardonneret élégant © Gilles Carcassès

Au fond du parc du château de Grouchy, sous les grands peupliers, la friche n’a pas été fauchée. C’est une aubaine pour les chardonnerets qui se régalent des graines de ces hautes herbes. Avec leurs ailes zébrées de jaune vif, on les repère de loin. De plus près, on remarque leur incroyable masque rouge qui brille au soleil.

Deux chardonnerets au parc du château de Grouchy à  Osny © Gilles Carcassès
Deux chardonnerets au parc du château de Grouchy à  Osny © Gilles Carcassès

A gauche, chicorée sauvage, à  droite, cardère. Lequel finira le premier ?

A table ! © Gilles Carcassès
A table ! © Gilles Carcassès
Quelques graines de centaurée pour le dessert © Gilles Carcassès
Quelques graines de centaurée pour le dessert © Gilles Carcassès

Si les chardons et les cardères ont leur préférence, les chardonnerets consomment aussi des graines d’arbres : aulnes, platanes, bouleaux… Ils fréquentent aussi l’hiver les mangeoires et semblent apprécier les graines de tournesol.

Les chardonnerets sont des migrateurs partiels : l’hiver, de grandes troupes d’oiseaux originaires d’Europe de l’Est hivernent dans notre région ou la traversent, comme l’illustre ce graphique tiré du site www.faune-iledefrance.org.Sans titre

Ces oiseaux élégants et bons chanteurs sont parfois victimes de trafics. Plusieurs réseaux de braconniers ont été récemment démantelés par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCSF). N’hésitez pas à  prévenir leurs services en cas de suspicion de braconnage.

Alerte au braconnage