L'actualité des jardins

Connaissez-vous l’espace naturel sensible du parc de Menucourt ?

En continuité écologique avec le massif de l’Hautil, le domaine du château de Menucourt couvre environ 60 hectares dont plus de la moitié a été classée Espace Naturel Sensible en 2005. Une partie seulement de cet espace est ouvert au public (7 hectares).

La diversité des milieux présents (berges de l’étang, ruisseaux et sources,  prairies, boisements forestiers), les modalités de gestion (fauchage tardif des prairies, préservation de vieux arbres et de bois mort en forêt) et la continuité avec le vaste ensemble forestier de l’Hautil en font un lieu privilégié pour le développement de nombreuses espèces.

Voici quelques images des paysages et des habitants de ce parc :

L’étang du parc de Menucourt © CACP – Marion Poiret
Leste vert sur une tige de rumex © CACP – Marion Poiret
La punaise de l’épiaire des bois © CACP – Gilles Carcassès
La couleuvre à  collier au bord de l’étang © CACP – Marion Poiret
La partie forestière du parc © CACP – Gilles Carcassès
Stereum purpureum affectionne les branches mortes de hêtre © CACP – Gilles Carcassès
Oenopia conglobata, une coccinelle forestière © CACP – Gilles Carcassès
Le cardinal à  tête rouge rencontré sur une ronce, dans une clairière. Sa larve carnassière vit sous les écorces des troncs pourris © CACP – Gilles Carcassès
L’orangerie du parc, utilisée pour des animations nature © CACP – Gilles Carcassès
Un crapaud commun, et une limace suicidaire © CACP – Gilles Carcassès
Leiothrix lutea, le rossignol du Japon, un échappé de captivité qui a fait souche dans le parc © CACP – Gilles Carcassès
Tritons palmés dans l’un des bassins du parc © CACP – Gilles Carcassès
L’aeschne mixte au bord de l’étang © CACP – Marion Poiret

Retrouvez quelques-uns de nos articles relatifs à  la biodiversité du parc du château de Menucourt :

Ero, l’araignée pirate

Les étranges champignons du parc du château de Menucourt

Un escargot poilu !

Pas d’âne

Inventaires au parc du château de Menucourt

Beauté rouge sur une feuille de rumex

L'actualité des jardins

Le blob et les petits bâtons

Ceci n’est pas une moisissure ni la ponte d’un escargot, c’est un myxomycète nommé Stemonitopsis typhina.

Un grand bravo à  Zibou et Hélène qui ont su résoudre cette énigme !

Stemonitopsis typhina – Menucourt © CACP – Gilles Carcasses

Stemonitopsis typhina est ici dans sa forme fixe. Les sporocarpes sont en forme de bâtonnets allongés pour cette espèce.

Sporocarpes de Stemonitopsis typhina © CACP – Gilles Carcassès

Ils vont brunir en mà»rissant et libérer des spores qui assureront sa dissémination.

© Marie-Louise Arnaudy

Les spores de myxomycètes, en conditions favorables, évoluent en petites amibes mobiles qui fusionnent pour former des masses gélatineuses (nommées parfois « blob ») qui peuvent être assez étendues. Elles sont capables de ramper, à  la vitesse de 4 cm par heure, et de digérer de petites proies, essentiellement des champignons et des bactéries.

Les myxomycètes sont consommés par de nombreux arthropodes qui vivent dans le bois pourri, et ils constituent un maillon essentiel dans le processus de dégradation de la matière organique.

Source :

L’histoire du blob, par Franceinfo

Retrouvez dans ces articles le monde étonnant des myxomycètes :

Bretzel d’or

Tout petit, superpouvoir

L'actualité de la Nature

L’arbre à  sangliers

Bravo à  Béatrice, Juliet et Colette qui ont les premières reconnu le passage des sangliers ! Et une mention spéciale à  Laurent Lebot de THEMA Environnement pour la précision de son commentaire.

Avez-vous déjà  essayé de vous frotter à  un tronc d’épicéa ?

à‡a gratte fort ! Les sangliers adorent…

Frottoir à  sangliers – parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

A la base du tronc, on remarque une coloration gris terne : c’est de la boue séchée ! Les sangliers font ainsi leur toilette : un bon bain de boue dans une souille bien fangeuse, puis une séance de gratte-dos sur le tronc d’un arbre pour enlever la boue. Ces croà»tes de boue sont nommées houzures, leur hauteur sur le tronc renseigne sur le gabarit des animaux qui fréquentent le frottoir.

Et les traces noires au-dessus ? C’est un truc de chasseurs : un badigeon de goudron de Norvège, les sangliers adorent cette odeur et ça les aide à  se débarrasser des parasites. A mon avis, il y a là -dessous des intentions pas très pures. Je ne crois pas que ce soit juste pour leur faire plaisir.

Petite remarque en passant : un chasseur respectueux de la nature ne balance pas le bidon vide de goudron de Norvège dans les fourrés…

L'actualité de la Nature

Pas d’âne

Le tussilage en fleurs – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Quelle est donc cette brillante floraison vue au parc du château de Menucourt ? C’est celle du tussilage qui a la particularité d’émettre des tiges florales et de produire des fruits avant de développer ses feuilles.

Tussilago farfara © CACP – Gilles Carcassès

Comme beaucoup d’Asteraceae, les capitules sont composés de deux types de fleurs : celles du centre, en tube, sont dotées de pistil et étamines, celles du pourtour sont de fines ligules qui n’ont d’autre fonction que l’améliorer la visibilité de la fleur pour les insectes pollinisateurs et de faciliter leur atterrissage. Diverses espèces d’abeilles et de petits coléoptères apprécient cette ressource précoce en pollen. Aux fleurs vont bientôt succéder des fruits surmontés d’une aigrette soyeuse que le vent dispersera.

Les fruits du tussilage © CACP – Gilles Carcassès

Le tussilage est une vivace pionnière, typique des sols remués et instables, il colonise souvent les talus argileux ou marneux.

Le limbe des feuilles, de forme arrondie, évoque l’empreinte du sabot d’un âne, d’où le nom vernaculaire de la plante « pas d’âne ».

Les chenilles de plusieurs espèces de papillons consomment le tussilage. Tyria jacobaeae, la « goutte de sang » que je vous ai montré sur le séneçon jacobée pourrait aussi occasionnellement se nourrir du tussilage.

Source :

Tussilago farfara, par la ville de Genève

L'actualité des jardins

Les moutons Ouessant débarquent à  Menucourt

L’attente… © CACP – Gilles Carcassès

Le 23 janvier 2018, j’étais invité à  un événement bien sympathique : l’arrivée d’un troupeau de moutons au pavillon Bethanie à  Menucourt. Ce foyer d’accueil médicalisé de la fondation John BOST dispose de vastes espaces naturels. Cette année sa direction a fait appel pour leur entretien à  une entreprise spécialisée dans l’éco-pâturage : Ecomouton.

Sylvain Girard, patron d’Ecomouton © CACP – Gilles Carcassès

Devant le personnel et les pensionnaires assemblés, Sylvain Girard a expliqué les vertus de la race Ouessant : des ovins légers, très rustiques et particulièrement bien adaptés pour la gestion écologique des prairies. Ecomouton est à  la tête d’un cheptel de 3600 ovins et emploie 24 personnes. En quelques années, il est devenu le plus important éleveur français de moutons Ouessant.

La sortie du troupeau © CACP – Gilles Carcassès

A l’ouverture de la bétaillère, moment d’hésitation : qui osera sortir en premier ? Une brebis saute, les autres lui emboîtent le pas.

Les moutons découvrent leur nouvelle pâture © CACP – Gilles Carcassès

Chez les Ouessant, les béliers portent des cornes. Le petit troupeau est constitué de huit brebis et deux béliers. En bas de la pâture, près de la clôture du parc public du château de Menucourt, ils contribueront à  maintenir la végétation d’une station de renouées du Japon, plante invasive difficile à  réguler.

Retrouvez nos articles :

Accros à  la renouée

Des moutons et des Hommes

L'actualité de la Nature

Reconnaître les libellules

Pour briller en société, rien de tel que de savoir différencier au premier coup d’œil les trois espèces de Libellula de la faune française.
Il suffit de savoir quoi observer : ce sont les taches sombres sur les ailes !

Démonstration :

Libellula quadrimaculata, la libellule à  quatre taches (mâle) – parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Libellula quadrimaculata : immanquable, la tache sombre aux nodus (au milieu, à  l’avant de chaque aile).

Libellula fulva, la libellule fauve (femelle) © CACP – Gilles Carcassès

Libellula fulva : extrémité des ailes (plus ou moins) assombrie et une tache peu étendue à  la base de chaque aile.

Libellula depressa, la libellule déprimée (femelle) – parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès

Libellula depressa : une tache étendue et bien visible à  la base de chaque aile.

La plus difficile c’est la libellule fauve, parce que les taches sombres à  l’extrémité des ailes ne sont pas toujours présentes. Mais il faut bien regarder les taches à  la base des ailes : elles sont vraiment moins étendues que chez la libellule déprimée (surtout pour l’aile antérieure).

Chez Libellula quadrimaculata les deux sexes sont semblables, pour les espèces Libellula fulva et Libellula depressa, les mâles matures sont teintés de gris ou de bleu.

Application :

Quelle est l’espèce de cette Libellula mâle ?

Libellula mâle © Gilles Carcassès

Vous avez vu, c’est facile : Libellula depressa

Et celui-ci ?

Encore une Libellula mâle – étang du parc de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Enfantin : petites taches = Libellula fulva.

Et celui-là  ?

© CACP – Gilles Carcassès

Aucune tache : ce n’est pas une Libellula, celui-ci est un Orthetrum. C’était un piège.

Retrouvez nos articles :

Les libellules pour les nuls

La libellule déprimée

Libellules

L'actualité de la Nature

Les inventaires du parc du château de Mencourt

La Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise a décidé de procéder à  un inventaire de la faune et de la flore du parc du château de Menucourt. Cet Espace Naturel Sensible, lieu de promenade prisé des habitants de l’agglomération, est en effet une réserve de biodiversité et constitue un maillon essentiel de la trame verte et bleue du territoire.

Voici quelques habitants du parc, photographiés lors nos investigations.

Pyrrhosoma nymphula © CACP – Gilles Carcassès

La petite nymphe à  corps de feu est un agrion printanier qui fréquente les ruisselets et les petites pièces d’eau.

Mononychus punctumalbum © CACP – Gilles Carcassès

Le charançon de l’iris des marais est reconnaissable à  son point blanc central. Ses larves consomment les graines de cet iris.

Chiasma clathrata © CACP – Gilles Carcassès

La chenille du Géomètre à  barreaux consomment les trèfles et d’autres légumineuses.

Larve d’Acilius © CACP – Gilles Carcassès

Cette larve aquatique aux pattes rameuses ciliées est celle d’un Acilius, coléoptère proche des dytiques. La larve et l’adulte chassent de nombreux petits animaux de la mare.

Retrouvez d’autres articles sur la faune du parc du château de Menucourt :

Grande chasse aux insectes

Le rossignol du Japon

La mante religieuse

L'actualité de la Nature

L’aeschne bleue

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Exuvie d’odonate – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Cette exuvie était fixée sur une feuille d’acore dans l’un des petits bassins du parc du château de Menucourt. Assurément une grande libellule, mais comment déterminer l’espèce ?

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Le masque de l’exuvie © CACP – Gilles Carcassès

Le masque de la larve de la libellule sert à  capturer les proies pendant sa vie aquatique. Ses proportions sont un critère de détermination. La forme des yeux et la longueur des épines de l’abdomen doivent être également observées pour avancer dans la clé. J’ai utilisé celle de Guillaume Doucet de la Société Française d’Odonatologie.

Extrait de la page 64 – clé de détermination des exuvies d’odonates (Guillaume Doucet) © CACP – Corentin Pinheiro

En plaçant l’exuvie sur la planche du genre Aeshna (dessins grandeur nature), j’ai pu confirmer ma détermination. Il s’agit d’une exuvie de l’espèce Aeshna cyanea. Cette espèce forestière est l’une des plus communes du genre Aeshna.

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Ponte d’une femelle Aeshna cyanea sur la berge d’une mare forestière © CACP – Gilles Carcassès

La femelle de l’aeshne bleue porte bien mal son nom. Seul le mâle a des taches bleues.

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Aeshna cyanea – émergence – mare forestière Rosny-sur-Seine © CACP – Gilles Carcassès

A la sortie de l’exuvie, le jeune adulte déploie ses ailes et procède à  des essais moteur avant de prendre son envol.

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Retrouvez nos articles sur les exuvies :

Qui se cache derrière le masque ?

La sortie de l’empereur

Naissance d’une cigale

Le mini-monstre du tilleul

L'actualité de la Nature

Rossignol du Japon

Bravo à  Thierry, Patrick et Florent qui ont les premiers identifié l’oiseau mystère.

Leiothrix lutea, le rossignol du Japon – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Le rossignol du Japon, échappé de captivité, est capable en quelques endroits de se reproduire dans la nature. Il affectionne les boisements humides et niche dans les ronciers ou les touffes d’herbes des sous-bois. Il inspecte avec vivacité le feuillage et les branchages, à  la recherche d’insectes, comme le font le rouge-gorge et la fauvette à  tête noire. Mais il est capable aussi de sauter pour attraper ses proies en vol, ce qui lui confère, semble-t-il, un avantage lui permettant de coloniser les sites qui lui sont favorables. Il s’est ainsi installé dans le Sud-Ouest de la France, en Picardie, en Alsace, sur la Côte d’Azur, dans le Val d’Oise (essentiellement dans le Vexin et en forêt de Montmorency). Il y en aurait une quarantaine de couples en Ile-de-France, et peut-être 5000 individus en France. La première observation francilienne remonte à  1993.

Leiothrix lutea © François Lelièvre

Cette espèce est envahissante à  La Réunion.

Source :

Connaissez-vous le Léiotrhix jaune ? par Alain Dutartre (2018) , Centre de ressources Espèces exotiques envahissantes