Après la friche en bord d’Oise, la forêt. Nous voilà en exploration sur la butte boisée de la commune de Maurecourt. Le chèvrefeuille des bois, aux fleurs délicieusement parfumées, nous accueille.
Au bord du chemin forestier, nous rencontrons plusieurs espèces de carex, dont le géant Carexpendula aux longs épis pendants…
et le tout petit Carex remota, la laiche aux épis espacés.
Quel est cet arbrisseau qui couvre le sol sous une trouée de lumière ?
Eh oui, c’est bien une myrtille ! L’espèce est désormais rare en Ile-de-France, concentrée dans quelques stations du Val d’Oise, alors qu’elle était autrefois commune. Les hivers trop doux ne lui conviennent pas. J’ai compté quatre baies sur cette station de 30 mètres carrés. Je les ai laissées pour les blaireaux.
En revenant près de la route, un gros insecte m’est lourdement tombé dessus. C’est un frelon européen et le pauvre n’a pas l’air dans son assiette : il s’est fait becqueter une aile. Peut-être une attaque manquée du faucon hobereau ?
L’école régionale de botanique recommande un protocole d’inventaire qui peut servir à alimenter la partie botanique d’un Atlas de biodiversité communale. Nous décidons de tester la chose sur la commune de Maurecourt. Il nous faut choisir au moins cinq milieux différents sur la commune.
Que diriez-vous pour commencer de cette belle friche alluviale ensoleillée dans la zone naturelle des berges de l’Oise ?
La plante dominante semble bien être la tanaisie. En progressant dans la friche, nous faisons s’envoler des quantités de ces petites demoiselles aux tibias élargis : Platycnemis pennipes, bien sà»r !
Et là , c’est un couple de cette espèce, en position de cœur copulatoire. C’est le mâle qui a les yeux bleus.
Ah oui, c’est un inventaire botanique…
Qui nous griffe les mollets ? C’est la ronce bleuâtre. Ses fruits pruineux sont déjà mà»rs. Bouh, que c’est acide : pas bon !
Bien jolie plante que cet épiaire des marais, de la famille des Lamiaceae.
Quelques jeunes arbres tentent la conquête de l’espace : aubépine, saules… Si cette friche n’est pas débroussaillée une fois par an, elle va se boiser bien vite.
Nous serons présents à l’espace Gérard Blondeau de Maurecourt samedi 11 mars 2017 à 15 h pour vous proposer une animation sur le monde des arthropodes. Vous pourrez aussi découvrir dans cette salle plusieurs de nos expositions sur la biodiversité de Cergy-Pontoise.
En septembre 2014, nous vous montrions de jeunes plantations en pied d’arbres sans arrosage sur l’avenue de l’ancienne gare à Maurecourt. Une jolie façon d’améliorer la biodiversité en ville en offrant des floraisons aux insectes pollinisateurs, tout en évitant l’emploi des désherbants.
La sècheresse de l’été 2015 aura-t-elle eu raison de ces plantations ? Pour le savoir, nous y sommes retournés. Globalement, la palette végétale d’origine a parfaitement tenu ses promesses. Les touffes ont bien grossi, et leur visibilité leur assure maintenant une assez bonne protection contre les manœuvres des conducteurs maladroits.
Les éphémères de Virginie (ici une variété à fleurs blanches), pourtant réputées adaptées pour les situations fraiches, se comportent ici très bien.
Artemisia schmidtiana nana s’est développée mais a un peu de mal à couvrir le sol.
Rendez-vous dans deux ans, pour la suite de ce suivi…
Jardiniers professionnels, la version française du guide technique « Arbres en milieu urbain » est enfin disponible. Cet ouvrage collectif anglais qui fait le point sur les meilleures techniques visant à la bonne intégration de l’arbre en ville a pu être traduit grâce à l’action de VAL’HOR, l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage. Il est accessible gratuitement en ligne :
La Maison de la nature de Vauréal organisait mercredi 15 juin 2016 une sortie dans la zone naturelle des berges de l’Oise à Maurecourt.
Gilles Carcassès et Marion Poiret de la cellule biodiversité de la CACP avaient préparé un joli programme : un petit tour d’une heure et demie dans ce bel espace puis, pour finir, l’observation de quelques habitants de la mare.
Les odonates étaient au rendez-vous. Il n’y avait qu’à faire deux pas dans les hautes herbes pour voir s’envoler une myriade d’agrions.
L’agrion éclatant est une demoiselle que l’on trouve typiquement au bord des fleuves et des rivières lentes aux berges ensoleillées. Le mâle est bleu métallisé avec les ailes fumées tandis que la femelle est verte.
L’agrion à larges pattes possède des tibias très dilatés avec un trait noir longitudinal, ce qui fait un bon critère de détermination. Pour observer cette particularité, il faut utiliser un angle très particulier lors de la prise de vue et croyez moi, ce n’est pas chose facile !
Voici un exemple parfait de ce qu’est le mimétisme batésien, rencontré chez de nombreuses espèces de syrphes. On pourrait facilement prendre ce diptère pour une guêpe à cause de son abdomen rayé de noir et de jaune. Pourtant, il est tout à fait inoffensif ; il utilise cette ressemblance comme mécanisme de défense afin de dissuader les prédateurs. Ce syrphe est communément appelé « syrphe tête de mort » ou encore « mouche batman » à cause du motif présent sur son thorax. La plante sur laquelle il se trouve (probablement un cerfeuil des bois) fournit une très grande quantité de nectar facile d’accès, ce qui est favorable pour beaucoup d’insectes.
Ce petit coléoptère de la famille des Oedemeridae est très fréquemment trouvé sur les fleurs car il se nourrit de pollen. Le mâle de cette espèce est facilement reconnaissable à ses fémurs postérieurs enflés.
Un précédent article montrait une petite larve de triton trouvée dans un bassin du parc du château de Menucourt. Cette fois-ci, c’est une larve à un stade un peu plus avancé qui a été observée, les quatre pattes ont poussé et elle a gagné en taille.
Ces larves d’anisoptères (probablement de la famille des Libellulidae) étaient présentes en très grand nombre dans la mare. Elles sont beaucoup plus grosses que les larves de zygoptères mais sont moins longues. Elles se nourrissent de petites proies. Je l’ai appris à mes dépens lorsque j’ai eu la « bonne » idée de mettre tous les insectes que j’avais trouvés dans le même bac d’eau claire… Le temps de faire un aller-retour à la mare et trois petites larves avaient disparu.
Les sésies, avec leurs petites ailes en partie transparentes ne ressemblent pas vraiment à des papillons. Pourtant, ce sont bien des lépidoptères, et même de la famille des Sesiidae, figurez-vous. Cette famille compte 56 espèces en France.
Si la larve de la sésie de l’oseille (Pyropteron chrysidiformis) consomme les rumex, celles des Bembecia se régalent des racines de diverses fabacées, comme les lotiers, les ononis ou les sainfoins. D’autres saisies sont des ravageurs des arbres, comme la grande saisie, appelée aussi saisie apiforme en raison de sa ressemblance avec une abeille.
Malgré un temps maussade, 200 personnes étaient dans la cour de la ferme d’Ecancourt pour prendre le départ de la transhumance ce samedi 11 avril 2015.
Serge, conducteur bénévole de chiens de berger a expliqué les consignes pour le bon déroulement de la transhumance. L’organisation fut digne d’un cortège présidentiel : deux ânes pour ouvrir la marche, puis la meute des photographes officiels, ensuite un chien et sa conductrice pour freiner et guider le troupeau, à gauche et à droite un service canin de sécurité des cultures aux ordres des bergers, et vingt pas plus loin la cohorte des accompagnants, tous derrière la houlette portée par un enfant.
Ces outils de berger ont été forgés par un artisan du Vexin à partir de gravures anciennes. La houlette est composée d’une petite pelle et d’un crochet. La pelle sert à ramasser et lancer une petite motte de terre en direction d’une brebis qui s’écarterait du troupeau. Elle allonge de dix mètres le bâton du berger. Quant au crochet, il permet d’attraper commodément une brebis (démonstration plus loin).
La cohorte des accompagnants fait une petite pause, le temps de remplacer le porteur de houlette, fatigué. Le chien de tête fait stopper le troupeau en attendant l’ordre de reprise de la marche.
A droite, dans les blés, le service de sécurité des cultures : pas question de venir brouter les jeunes pousses. En arrière, on aperçoit les deux chiens en réserve destinés à relayer ceux qui sont au travail auprès des moutons.
La première maison en arrivant à Maurecourt a eu droit à une taille de haie gratuite !
Le groupe a beaucoup grossi en cheminant dans les rues de Maurecourt et la foule joyeuse s’est mêlée aux visiteurs des Gargantuades.
Et hop ! Voilà comment on crochète une brebis. Très utile pour attraper et soigner celles qui semblent avoir un problème.
Le lendemain matin, la distribution des ovins s’est poursuivie, sous un beau soleil, vers les pâtures de Jouy-le-Moutier, Vauréal, Cergy et Courdimanche. Plusieurs haltes étaient organisées avec la participation des communes pour offrir au public des animations autour du pâturage.
Les photographes s’en s’ont donné à cœur joie pour immortaliser ce spectacle insolite.
Après une halte sur la promenade des deux bois, au village des associations de la journée éco-citoyenne organisée par la maison de quartier des Hauts-de-Cergy, les dernières brebis ont pris le chemin de leur destination finale : la prairie de la rue Vieille Saint-Martin à Courdimanche. Un goà»ter et des rafraichissements y étaient offerts par la ville au public venu nombreux pour accueillir le troupeau.
De la taille d’un merle, le pic épeiche (Dendrocopos major) est l’une des espèces les plus ubiquistes des pics.
La présence d’arbres mâtures et de bois mort est essentielle au maintien de l’espèce. Les vieux arbres lui procurent à la fois des sites de nidification et une source de nourriture (insectes xylophages notamment). Son anatomie est très bien adaptée à sa vie arboricole : quatre doigts mobiles, opposés deux à deux et griffus, des rectrices courtes et rigides (plumes de la queue) qui lui permettent de prendre appui sur le tronc, un bec puissant pour creuser le bois et porter les messages. Agrippé sur son tronc, il toque, pique et tape inlassablement à la fin de l’hiver et au début du printemps pour marquer son territoire et attirer les femelles lors des parades nuptiales. Le moment de tendre l’oreille est donc arrivé !
Notre guignol emplumé se distingue des autres pics bigarrés par sa taille, des sous-caudales rouge vif (nettement délimité du reste du ventre blanc crème), un dos noir et des épaules marquées d’une grande tache blanche, une ligne noire à la base du bec remontant à la nuque, le bout des ailes piquées de blanc.
Les pics sont des espèces clefs au sein de l’écosystème forestier : ils favorisent l’installation et le développement d’autres espèces dans les cavités délaissées (oiseaux, mammifères ou insectes xylophages) et régulent par la prédation les populations d’insectes.