L'actualité de la Nature

Petit têtard deviendra grand

Voici les premiers stades d’évolution de la ponte de grenouilles rousses du 27 février 2015. Avant de devenir de jeunes grenouilles terrestres à  respiration pulmonaire, les larves aquatiques vont connaître une succession de transformations.

grenouille rousse ponte
27 février 2015. Accolées les unes aux autres, ces petites boules de gelées transparentes contenant les embryons de grenouilles rousses forment le frai. © Marion Poiret

La gangue gélatineuse nourricière sert tout autant à  protéger des chocs ou de la dessication qu’à  générer un microclimat favorable au développement de l’embryon, par effet de loupe, sous les rayons de soleil printannier. Cette enveloppe est d’ailleurs particulièrement volumineuse chez les espèces à  ponte précoce, comme la grenouille rousse.

© Gilles Carcassès
13 mars 2015. Après de nombreuses divisions cellulaires, l’embryon s’allonge et des ébauches d’organes apparaissent. © Gilles Carcassès
© Marion Poiret
Quelques jours plus tard seulement, la nageoire ainsi que les branchies externes qui forment une collerette de part et d’autre de la tête sont nettement visibles. Ces dernières permettent aux jeunes têtards de respirer sous l’eau. © Marion Poiret
Marion Poiret
20 mars 2015. Trois semaines après la ponte, les têtards sont enfin sortis de leurs capsules. Libérés depuis peu, ils sont encore sur cette photo agglutinés les uns aux autres. ©Marion Poiret

Les branchies se sont ramifiées et ornent encore bien visiblement leur tête. D’ici quelques jours, elles ne seront plus visibles : le têtard respirera alors à  l’aide de branchies internes, recouvertes d’une opercule. Juste après l’éclosion, les jeunes têtards consomment les protéines de réserve de la membrane qui contenait l’embryon. Puis un à  deux jours plus tard, ils se nourrissent d’algues et de plantes aquatiques.

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Sur ces jeunes têtards, bouche et yeux sont perceptibles. © Marion Poiret

Au cours de la dernière étape de la métamorphose, les membres antérieurs et postérieurs se forment, la queue régresse et les poumons se développent progressivement. La peau, le système circulatoire, les organes sensoriels connaissent aussi des changements. Les branchies, restées fonctionnelles, s’atrophient. Le têtard doit alors aller respirer à  la surface de l’eau. Il est prêt pour passer à  un mode de vie complétement différent. La jeune grenouille change aussi de régime alimentaire et se nourrit de petits insectes et vers.

vidéo de la ponte au têtard (Université Pierre et Marie Curie)

Nos premières anoures

L'actualité de la Nature

Tic Tac Toc

De la taille d’un merle, le pic épeiche (Dendrocopos major) est l’une des espèces les plus ubiquistes des pics.

© Marion Poiret
Cet oiseau forestier se rencontre en effet fréquemment dans les parcs et jardins franciliens. Ici, dans le parc jouxtant l’espace Gérard-Blondeau à  Maurecourt, commune en limite du massif forestier de l’Hautil. © Marion Poiret

La présence d’arbres mâtures et de bois mort est essentielle au maintien de l’espèce. Les vieux arbres lui procurent à  la fois des sites de nidification et une source de nourriture (insectes xylophages notamment). Son anatomie est très bien adaptée à  sa vie arboricole : quatre doigts mobiles, opposés deux à  deux et griffus, des rectrices courtes et rigides (plumes de la queue) qui lui permettent de prendre appui sur le tronc, un bec puissant pour creuser le bois et porter les messages. Agrippé sur son tronc, il toque, pique et tape inlassablement à  la fin de l’hiver et au début du printemps pour marquer son territoire et attirer les femelles lors des parades nuptiales. Le moment de tendre l’oreille est donc arrivé !

Notre guignol emplumé se distingue des autres pics bigarrés par sa taille, des sous-caudales rouge vif (nettement délimité du reste du ventre blanc crème), un dos noir et des épaules marquées d’une grande tache blanche, une ligne noire à  la base du bec remontant à  la nuque, le bout des ailes piquées de blanc.

© Marion Poiret
La calotte change de couleurs en fonction de l’âge et du sexe. Elle est rouge chez les jeunes et noire avec la nuque rouge chez les mâles. Quand à  cette femelle, sa calotte est entièrement noire © Marion Poiret

Les pics sont des espèces clefs au sein de l’écosystème forestier : ils favorisent l’installation et le développement d’autres espèces dans les cavités délaissées (oiseaux, mammifères ou insectes xylophages) et régulent par la prédation les populations d’insectes.

© Gilles Carcassès
Des coquilles vides, des pommes de pin aux écailles déchiquetées au pied d’un arbre ?  Pour compléter son alimentation, le pic épeiche, coince des fruits (cônes, glands) dans des encoches, des fourches, des cavités creusées ou naturelles. « Ces forges », fréquemment utilisées  lui permettent d’éplucher soigneusement le fruit afin de pouvoir en extraire les graines.   © Gilles Carcassès

 aide à  l’identification

l’arbre, HLM pour la biodiversité

le pic épeiche et le pic vert