Agenda, L'actualité de la Nature

Joyeux Noà«l 2018 !

La phalène brumeuse © CACP – Gilles Carcassès
Operophtera brumata © CACP – Gilles Carcassès

D’or et de lumière !

Ce mâle de phalène brumeuse, en ce soir de décembre est venu me rendre visite à  la fenêtre du salon. Les écailles de ses ailes brillent sous la lumière de mon flash et font écho aux décors de Noà«l.

Je vous souhaite à  tous de très bonnes fêtes !

L'actualité de la Nature

Qui mange la vipérine ?

Chenille d’Ethmia bipunctella – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Cette chenille vivement colorée est celle d’Ethmia bipunctella. On la rencontre classiquement sur les vipérines, mais aussi sur la bourrache et d’autres plantes de la famille des Boraginaceae. Les Ethmia sont de petits papillons de nuit, noir et blanc et de forme allongée.

Ethmia quadrillella – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Voici Ethmia quadrillella, une espèce très proche d’Ethmia bipunctella. J’ai observé ce papillon dans un jardin près d’un ruisseau à  Vauréal, près d’une touffe de consoude, une autre Boraginaceae.

Source :

Ethmia bipunctella, par MyrmecoFourmis

Retrouvez notre article :

Vipérines

L'actualité de la Nature

Camouflages

Merci à  ceux qui ont essayé de résoudre l’énigme d’octobre 2018. Changeons d’angle de vision et le mystère s’éclaircit.

Larve de casside – parc du château de Grouchy © CACP – Gilles Carcassès

Cette petite bête très épineuse est la larve d’une casside, coléoptère de la famille des Chrysomelidae. Pour se camoufler et se protéger des prédateurs, elle entasse ses excréments sur son dos.

D’autres espèces adoptent des stratégies de camouflages assez proches :

Larve de Dichohrysa – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Cette larve de chrysope du genre Dichochrysa entasse sur son dos les dépouilles de ses proies ! On voit en bas à  droite sur cette photo ses terribles mandibules en forme de crochets.

Chenille de Thyatira batis (Drepanidae) – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Quand à  cette larve, c’est la chenille d’un papillon de nuit, Thyatira batis. Sa ressemblance avec une crotte d’oiseau est le fait de ses motifs et de la posture qu’elle prend le jour lorsqu’elle elle est au repos.

Dans cet article, découvrez le portrait d’une casside adulte :

Cassida, un ovni chez les coléoptères

L'actualité de la Nature

La teigne de la scutellaire

En longeant les berges de l’étang du parc du château de Grouchy, j’ai trouvé sur une branche basse de robinier ce curieux papillon, tout petit et finement pointillé de blanc.

Choreutidae © CACP – Gilles Carcassès

Sa silhouette particulière m’indique sa famille : les Choreutidae, représentée en France par 11 espèces seulement, dont deux ravageurs au jardin, la teigne des feuilles du pommier (Choreutis pariana) et la teigne du figuier (Choreutis nemorana). Dans cette famille, les chenilles consomment le parenchyme de la face supérieure des feuilles en se protégeant d’un réseau de fils de soies.

Prochoreutis sehestediana ? Osny © CACP – Gilles Carcassès

Les motifs des ailes permettent en théorie de distinguer les espèces de ces microlépidoptères mais les critères ne sont pas toujours clairs et les spécialistes ne courent pas les rues pour les préciser. Après quelques recherches, je pense raisonnablement qu’il s’agit de Prochoreutis sehestediana, dont la chenille se nourrit des feuilles des scutellaires.

Scutellaria galericulata © CACP – Gilles Carcassès

Et justement, cette jolie plante fleurie au bord de l’étang, à  quelques mètres, c’est une scutellaire ! Scutellaria galericulata, la scutellaire en casque, est assez commune en Ile-de-France dans les milieux humides. C’est une Lamiaceae vivace qui peut atteindre un mètre de haut.

Retrouvez dans cet article un autre hôte de la scutellaire :

Belle découverte sur une scutellaire

L'actualité de la Nature

Robert-le-Diable

Un papillon très facile à  reconnaître

Polygonia c-album, le Robert-le-Diable © CACP – Gilles Carcassès

Le Robert-le-Diable est un papillon commun facile à  observer en lisière forestière. La forme découpée des ailes est tout à  fait caractéristique.

Robert-le-Diable © CACP – Gilles Carcassès

Mais pourquoi Robert-le-Diable ?

Peut-être ce papillon évoque-t-il par son aspect les flammes de l’enfer ? Ou bien le profil de la tête d’un Robert historique ? Bien malin celui qui connaît la véritable origine de ce nom !

Polygonia c-album – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Le revers de son aile postérieure est marqué en blanc de la lettre c, d’où son nom d’espèce en latin « c-album ».

Et sa chenille ?

La chenille du Robert-le-Diable sur l’ortie dioà¯que © CACP – Gilles Carcassès

La chenille du Robert-le-Diable est tout aussi caractéristique que le papillon : elle est marquée d’une grande tache blanche sur le dos. Sa plante-hôte préférée est l’ortie, mais on la rencontre aussi sur le houblon et sur les feuilles de ligneux comme le noisetier, l’orme ou les saules.

Ce papillon hiberne à  l’état adulte et on peut le rencontrer dès les premières belles journées de mars. Il a deux générations par an. En automne, on peut voir la deuxième génération se préparer à  l’hivernage en se gorgeant de sucre sur les fruits tombés au sol dans les vergers.

Retrouvez un autre article sur ce papillon :

Bouh, fais moi peur !

Sources :

Polygonia c-album dans l’Atlas des papillons de jour et des zygènes d’Ile-de-France

Le Robert-le-Diable par André Lequet

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L’argus bleu-nacré

Lysandra coridon mâle – La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

En excursion sur les coteaux crayeux de La Roche-Guyon, j’ai rencontré ce charmant azuré. La présence de petits traits noirs dans la bordure blanche des ailes et sa teinte bleu pâle m’orientent vers Lysandra coridon, l’argus bleu nacré, un Lycaenidae souvent abondant sur les pelouses sèches des coteaux calcaires. L’excellent site Lepi’Net m’indique que sa plante hôte est l’hippocrépide, une Fabacae typique de ces milieux.

Couple de Lysandra coridon © CACP – Gilles Carcassès

Un peu plus loin, j’ai trouvé le couple. La femelle est celle qui a le gros abdomen, bien rempli d’œufs.

Comme chez d’autres espèces de Lycaenidae, les chenilles sont soignées et protégées par les fourmis en échange de miellat.

Retrouvez dans nos articles d’autres Lycaenidae :

Collier de corail

L’azuré de la luzerne

Le brun du pelargonium

L’azuré porte-queue

L’azuré des nerpruns

Sources :

Une clé des Lycaenidae de Champagne-Ardennes, par R. Leconte, M. et V. Baudraz

Relation entre forumis et plusieurs lycènes en France, par T. Lafranchis et P. Kan

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La ponte du Flambé

Bravo à  Thierry qui a trouvé la bonne réponse à  la photo mystère de septembre 2018. C’était bien un œuf de papillon ! La plante-hôte donne une bonne indication sur l’espèce : quelle chenille consomme le cerisier de Sainte-Lucie (et aussi le prunellier et l’aubépine) ? C’est celle du Flambé !

L’œuf du Flambé (Iphiclides podalirius) sur une feuille de Prunus mahaleb © CACP – Gilles Carcassès

Le Flambé butine les fleurs de la prairie : cirses, trèfles, luzernes, lotiers, origan, scabieuses… Au jardin, il vient souvent sur les lavandes et les buddleias.

Flambé – La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

J’ai trouvé un autre œuf de Flambé sur le même arbre, mais, trop tard, il est vide (cliquez sur l’image ci-dessous pour l’agrandir) ! Peut-être que la chenille est déjà  sortie ? Ou bien faut-il voir là  la trace du passage d’un parasitoà¯de ou d’un prédateur ?

Un œuf de Flambé ouvert © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez notre article :

Un papillon protégé observé au parc du château de Grouchy

Source :

Le Flambé par André Lequet

L'actualité de la Nature

Petite ou grande tortue ?

Ces deux papillons se ressemblent beaucoup !

Pour ne plus les confondre, il suffit de retenir le détail qui les différencie facilement :

Les deux tortues (famille des Nymphalidae) © CACP – Gilles Carcassès

Notons aussi que la grande tortue, comme son nom le laisse deviner, est plus grande que la petite tortue. Cette dernière a aussi des couleurs plus vives.

Des deux espèces, la grande tortue est la moins observée en Ile-de-France.

Nymphalis polychloros, la grande tortue © CACP – Gilles Carcassès

Les chenilles de la grande tortue consomment des feuilles d’arbres : saules, bouleaux, ormes, peupliers, cerisiers…

Aglais urticae, la petite tortue – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les chenilles de la petite tortue consomment des orties.

Retrouvez nos articles :

La petite tortue

Le déclin des papillons de jour

Reconnaître les chenilles sur l’ortie

Sources :

Aglais urticae, par l’Atlas des papillons de jour et des zygènes d’Ile-de-France

Nympahlis polychloros, par l’Atlas des papillons de jour et des zygènes d’Ile-de-France

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A la mare forestière de Boisemont

Mare forestière – Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

à‡a et là , dans les bois de Boisemont, des mares permanentes font le bonheur de toute une faune aquatique, et des naturalistes. A en croire l’eau troublée, les sangliers aussi apprécient l’endroit. C’est dans cette mare que nous avions observé un impressionnant rassemblement de grenouilles rousses à  la saison des amours.

Tentative de récupération d’exuvies d’odonates fixées sur des feuilles de massettes © CACP – Gilles Carcassès

Ces grandes exuvies d’Aeshnidae sont peut-être celles de l’anax empereur, ou de l’aeschne bleue. L’étude des exuvies est importante dans les techniques d’inventaire, car elles constituent des preuves de reproduction des espèces. En effet, les adultes observés près des mares ne sont pas forcément d’origine locale, certaines espèces étant de grandes migratrices.

Sympetrum sanguineum – Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Voici un Sympetrum sanguin mâle. On le différencie des autres espèces rouges à  ses pattes uniformément noires et à  la forme de son abdomen.

Utricularia sp. © CACP – Gilles Carcassès

Les fleurs jaunes qui dépassent de l’eau trahissent la présence des utriculaires, ces plantes carnivores aquatiques. Leurs fines feuilles portent de petites urnes capables d’aspirer les animaux qui s’aventurent à  proximité et de les digérer. Non, les sangliers n’ont rien à  craindre, elles ne capturent que des proies de moins d’un millimètre comme des daphnies.

Elophila nymphaeata –  Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Au revers d’une feuille de chêne, se cache cet élégant papillon de nuit, typique des abords de mares. C’est l’hydrocampe du potamot, Elophila nymphaeata. Les chenilles de ce Crambidae sont aquatiques, elles vivent dans un fourreau qu’elles confectionnent avec un morceau de feuille de potamot ou de nénuphar. Elles passent l’hiver au fond de l’eau.

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Le tircis

Pararge aegeria, le Tircis – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Le Tircis est un papillon commun, répandu partout en France. On le rencontre dans les trouées de soleil des clairières en forêt, souvent au bord des chemins. Le mâle se tient posté au soleil sur la végétation basse ou sur les feuilles des arbres. Il attend le passage d’une femelle, et pourchasse les autres mâles de son espèce. Certains mâles n’adoptent pas ce comportement territorial et préfèrent vagabonder.

Pararge aegeria – Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

La chenille du Tircis consomme des graminées forestières, surtout des pâturins, mais aussi le dactyle et des brachypodes. Il y a deux générations par an.

C’est l’un des rares papillons de jour à  ne pas voir ses effectifs décliner.

Retrouvez notre article :

Le déclin des papillons de jour