L'actualité de la Nature

La piéride de la rave

Chenille de Pieris rapae © CACP – Gilles Carcassès

Joli contraste !

Dans un massif fleuri automnal, ce très beau chou frisé décoratif héberge quelques chenilles. J’en dégage une des plis du feuillage pour mieux la photographier. Avec cette tête verte et une ligne jaune sur le dos, pas de doute, c’est la chenille de la piéride de la rave, Pieris rapae, de la famille des Pieridae.

Elle présente aussi une ligne jaune discontinue sur le flanc.

A quoi ressemble l’adulte ?

Pieris rapae, la piéride de la rave, sur une lavande – Maurecourt © CACP – Gilles Carcassès
Couple de piérides du chou, Pieris brassicae © CACP – Gilles Carcassès

L’adulte se différencie de la piéride du chou, Pieris brassicae, par la forme de la tache noire présente à  l’apex de l’aile antérieure : vaguement rectangulaire, elle s’étend sur le bord antérieur alors que chez la piéride du chou cette tache est en forme de croissant aux deux extrémités effilées. Autre différence : la piéride de la rave est plus petite que celle du chou.

Source :

Pieris rapae, par l’Atlas des papillons de jour d’Ile-de-France (Cettia)

Retrouvez dans cet article une autre espèce de la même famille :

Mais où sont passées les femelles ?

L'actualité de la Nature

L’œdipode soufrée

Oedaleus decorus, l’œdipode soufrée © CACP – Gilles Carcassès

C’est dans les Landes au bord de la mer que j’ai rencontré l’œdipode soufrée (Oedaleus decorus). Comme beaucoup d’espèces méridionales, le massif de Fontainebleau, en àŽle-de-France, constitue la limite nord de sa répartition.

Oedaleus decorus © CACP – Gilles Carcassès
Oedalus decorus © CACP – Gilles Carcassès

Ce joli criquet a une grosse tête globuleuse. Il est facile à  reconnaître en observant les taches du pronotum.

Deux virgules blanches obliques, de chaque côté de la carène centrale, dessinent vues de dessus un motif en « x ».

L’œdipode soufrée n’est pas toujours verte, certains individus peuvent être bruns.

Oedaleus decorus, forme brune vue dans les Alpilles © CACP – Gilles Carcassès

L’espèce affectionne les dunes et les zones arides, elle est classée vulnérable dans la liste rouge des orthoptères d’àŽle-de-France.

Source :

L’atlas des orthoptères d’àŽle-de-France, CETTIA

Retrouvez un autre œdipode :

L’œdipode turquoise

L'actualité de la Nature

Le tigre du poirier

Après le tigre du platane, le tigre de l’andromède et le tigre du chantier, voici le tigre du poirier !

Stephanitis pyri, le tigre du poirier (un adulte et à  droite sur la nervure une petite larve) © CACP – Gilles Carcassès

Le tigre du poirier est une punaise de la famille des Tingidae. Ses piqures provoquent des décolorations du feuillage qui peuvent être importantes quand ces insectes pullulent. Les taches noires visibles sur la photo sont ses excréments.

Dégâts du tigre du poirier sur un cognassier du Japon (feuilles partiellement décolorées) © CACP – Gilles Carcassès

Contrairement au tigre de l’andromède (ou tigre du Pieris), cette espèce est indigène. Elle s’attaque surtout aux pommiers et aux poiriers, mais aussi occasionnellement à  d’autres plantes telles que les aubépines, les rosiers ou les châtaigniers.

Cette espèce méridionale progresse vers le Nord (encore une !) : elle a été vue en avril 2019 à  Bois-Colombes. Est-elle déjà  à  Cergy-Pontoise ?

Source :

Stephanitis pyri, par Ephytia

Reconnaissance de différentes espèces de Stephanitis, par la Fredon PACA

L'actualité de la Nature

La punaise des baies

Dolycoris baccarum – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Présente partout en France, la punaise des baies est l’une des plus communes des membres de la grande famille des Pentatomidae. Elle se nourrit des graines et des fruits d’au moins une cinquantaine d’arbres, d’arbustes et de plantes herbacées. On la reconnaît à  ses antennes bicolores, à  l’avant de sa tête nettement échancré, et aux soies dressées qui couvrent le dessus de sa tête et de son thorax.

Les couleurs des adultes de cette espèce sont variables, allant du brun violacé au rose pâle.

Dolycoris baccarum forme rose – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Ce spécimen couleur chair a été trouvé par des enfants de l’école des Larris de Pontoise lors d’une sortie à  la découverte des insectes que nous leur avons organisée à  la demande de leurs maitresses. En cliquant sur l’image ci-dessus, vous pourrez l’agrandir et voir les poils de la tête et du pronotum.

Retrouvez d’autres portraits de punaises dans nos articles :

La punaise en or

La punaise nez-de-rat

Les punaises du chou

L'actualité de la Nature

Un labyrinthe dans l’épaisseur d’une feuille

Mines de Phytomyza lappae © CACP – Gilles Carcassès

Cet impressionnant labyrinthe est l’œuvre de larves mineuses d’un moucheron de la famille des Agromyzidae (diptères). Phytomyza lappae est inféodée aux bardanes. Les mines sont sinueuses au début puis elles longent des nervures.

Mine de Chromatomyia aprilina – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Dans la même famille, voici Chromatomyia aprilina qui s’attaque aux chèvrefeuilles et aux symphorines. Sa forme est en étoile, la branche la plus longue contourne le bord de la feuille. On voit le trou de sortie du moucheron sur la feuille de gauche.

Retrouvez d’autres espèces mineuses de feuilles (lépidoptères) :

La mine digitée du robinier

La mineuse du platane

Ligne continue : pas doubler !

La mite à  trois bandes

L'actualité de la Nature

Le bombyx du chêne

Lasiocampa quercus femelle © CACP – Gilles Carcassès

Un bombyx du chêne est venu un soir à  la lumière de la terrasse. Je l’ai sauvé des griffes du chat, mais il en garde quelques séquelles. De couleur caramel blond avec des antennes fines, c’est une femelle.

Lasiocampus quercus mâle © CACP – Gilles Carcassès

Le mâle de cette espèce est nettement bicolore (caramel et chocolat). Ses antennes pectinées lui servent à  pister les femelles : il est capable de repérer quelques molécules de phéromones sur de longues distances.

Chenille de Lasiocampa quercus rencontrée sur une feuille de viorne lantane – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La chenille du bombyx du chêne est très poilue. Elle fréquente les chênes bien sà»r, mais aussi les bruyères, les genêts, la viorne lantane, et de nombreuses autres espèces d’arbres et d’arbustes.

Source :

Le Bombyx du chêne, par André Lequet

Retrouvez d’autres papillons de nuit :

Mes belles nuits d’été

La chasse nocturne aux papillons : facile !

Le bombyx disparate

L'actualité de la Nature

L’altise rouge

Sphaeroderma sp. © CACP – Gilles Carcassès

J’ai trouvé sur une bardane à  petites têtes ce joli coléoptère d’un rouge brillant. C’est une chrysomèle de la sous-famille des Alticinae, espèces sauteuses que l’on reconnaît aux gros fémurs des pattes postérieures.

Un numéro de funambule sur un capitule de bardane !

Sphaeroderma sp. © CACP – Gilles Carcassès

On aperçoit sur la photo ci-dessus le gros fémur en question.

Sphaeroderma sp. © CACP – Gilles Carcassès

Pour différencier Sphaeroderma rubidum de Sphaeroderma testaceum, il faudrait avoir une vision nette de la présence ou pas d’une ponctuation à  la base du pronotum. Je ne m’avancerai pas et en resterai prudemment au genre.

Ravageur des artichauts

Ces espèces sont appelées altises rouges, elles sont connues pour être des ravageurs des artichauts. On les rencontre aussi sur les cirses, les centaurées, les bardanes, parfois les onopordons.

Source :

Les Chrysomèles, par Euphytia (INRA)

Retrouvez d’autres portraits de chrysomèles :

Le gribouri à  deux taches

Bonbon à  la menthe

Les donacies, fossiles vivants

Le doryphore

L'actualité de la Nature

Nouvelles rencontres en 2019

Comme l’an dernier, nous vous présentons nos découvertes de 2019.  Ces douze espèces n’avaient pas encore fait l’objet d’observations au plan national ou régional.

1ère inscription nationale (INPN) :

Un hyménoptère

Galle de tige de Timaspis lampsanae sur Lapsana communis © CACP – Gilles Carcassès

J’ai observé cette galle de Cynipidae à  Feucherolles et à  Clairefontaine-en-Yvelines. Nous l’avons aussi rencontré dans le parc du château de Grouchy à  Osny.

1ères données régionales (Cettia Ile-de-France) :

Deux acariens

Aceria lycopersici sur la morelle douce-amère – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès
Aceria echii, l’Aceria de la vipérine- campus de Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Les Aceria sont des acariens qui provoquent souvent chez les plantes contaminées des formes nanifiées et très ramifiées. Il existe de nombreuses espèces inféodées à  une seule plante. Nous avions rencontré l’an dernier Aceria genistae, sur le genêt à  balais.

Sept diptères

Myopites apicatus sur une fleur de pulicaire – Courdimanche © CACP – Alexandra Marques
Couple de Goniglossum wiedemanni sur une bryone – Cergy © CACP – Gilles Carcassès
Couple de Tephritis separata sur une picride fausse-épervière – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les trois mouches Tephritidae ci-dessus sont respectivement inféodées à  la pulicaire, à  la bryone et à  la picride fausse-épervière.

Galles de Dasineura gleditchiae sur un févier – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès
Dasineura rosae sur l’églantier – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès
Obolodiplosis robiniae sur le robinier – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Les trois espèces ci-dessus sont des diptères Cecidomyiidae qui provoquent des galles sur folioles.

Galles de Kiefferia pericarpiicola – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Cette cécidomyie pond dans les graines de carotte et d’autres Apiaceae. Les graines déformées et creuses abritent la larve.

Un hyménoptère

Formica pratensis – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La fourmi rousse des prés colonise souvent les bords de route.

Un homoptère

Macrosiphoniella tanacetaria – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

On rencontre parfois cette très belle espèce aux yeux rouges sur la tanaisie.

Retrouvez plus d’informations sur ces espèces dans nos reportages :

Timaspis lampsanae (Retour sur la rencontre technique 2019 à  Clairefontaine et Bonnelles)

Aceria echii et Aceria lycopersici (Galles en choux-fleurs)

Goniglossum wiedemanni (Le petit monde des bryones)

Tephritis separata (La mouche des picrides)

Dasineura gleditchiae (le secret des beaux féviers)

Kiefferia pericarpiicola (la cécidomyie de la carotte)

Formica pratensis (La fourmi rousse des prés)

Macrosiphoniella tanacetaria (Le puceron de la tanaisie)

L'actualité de la Nature

Sur les feuilles des ormes

Superbe chrysomèle jaune et noire

Xanthogaleruca luteola, de la famille des Chysomelidae © CACP – Gilles Carcassès

Sur les feuilles des ormes, on rencontre souvent Xanthogaleruca luteola la galéruque de l’orme. C’est une sacrée grignoteuse !

Galéruques de l’orme qui digèrent leur repas de feuilles (Xanthogaleruca luteola) © CACP – Gilles Carcassès

Sa larve est moins élégante. C’est en retournant les feuilles qu’on peut la voir affairée à  décaper méthodiquement de larges plages en ménageant les nervures et l’épiderme supérieur.

Larve de la galéruque de l’orme © CACP – Gilles Carcassès

Mais sous les feuilles des ormes, on peut aussi observer de nombreuses autres espèces !

Poilue à  deux bosses

Voici la chenille du Trident, une noctuelle très commune, qui consomme également les feuilles d’autres arbres (saules, chênes, aubépines…)

Chenille du Trident (Acronicta tridens) © CACP – Gilles Carcassès

Epineuse à  dos blanc

Chenille du Robert-le-Diable (Polygonia c-album) © CACP – Gilles Carcassès

Cette chenille aux couleurs caractéristiques est celle du Robert-le-diable. Elle aussi est polyphage : on peut la trouver sur les saules, les ormes, les orties et le houblon. Le papillon est facile à  reconnaître avec ses ailes aux bordures découpées :

Robert-le-Diable – sur une touffe d’orties au bois de Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Je crois distinguer le profil grimaçant de Robert le Diable dans l’ombre portée sur la feuille d’ortie.

Moustachu aux yeux verts

Et celui-ci, aux palpes poilus, c’est un habitué des ormes également ?

Le Crambus des tiges (Agriphila tristella) © CACP – Gilles Carcassès

Cette pyrale endormie a seulement trouvé là  une cachette. Sa chenille ne consomme que des graminées.

Retrouvez nos articles :

La galéruque de l’orme

Robert-le-Diable

Pyrales

La téchla de l’orme

L'actualité de la Nature

La galle de la graine de la carotte

Un ami photographe m’a fait découvrir le secteur du moulin de Busagny à  Osny, un très bel espace naturel dans la vallée de la Viosne. J’y ai observé, dans une clairière, des carottes sauvages aux ombelles un peu irrégulières, certaines graines étant plus grosses et plus vertes.

Galles de Kiefferia pericarpiicola – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Une recherche documentaire m’a permis de comprendre que ces graines ont été déformées par la ponte du diptère Kiefferia pericarpiicola, qu’elles sont creuses et qu’elles hébergent la larve du moucheron. Cette cécidomyie s’attaque aux carottes, mais aussi au fenouil, aux angéliques, aux buplèvres, au persil, au panais, à  la berce commune et aux graines de nombreuses autres Apiaceae… Mais je n’ai jamais détecté sa présence que sur la carotte sauvage. La larve, nous dit-on, passe l’hiver dans un cocon. J’ouvre une galle pour voir cette larve qui est ordinairement d’une belle teinte orange.

Galle ouverte de Kiefferia pericarpiicola © CACP – Gilles Carcassès

Surprise, ce n’est pas une larve qui se trouve à  l’intérieur, mais une nymphe, peut-être bien celle d’un hyménoptère parasitoà¯de ! Normalement, la larve se présente ainsi :

Larve de Kiefferia pericarpiicola © CACP – Gilles Carcassès

Au passage, je saisis sur Cettia Ile-de-France mon observation : cette cécidomyie n’est pas rarissime, mais c’est une première observation pour l’Ile-de-France. Il faut dire que les chercheurs de galles de graines de carottes ne doivent pas être très nombreux…

Source :

Kiefferia pericarpiicola, par le site Bladmineerders.nl

Retrouvez les portraits d’autres galles :

La galle en bourse de l’orme

Carnet de galle

La galle des fleurs de tanaisie