L'actualité de la Nature

Laine de cire

De petites boules laineuses sont accrochées sur une branchette d’aulne, au bord de l’eau, à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. Sà»rement les étoupes légères des graines de peupliers qui se sont collées là  avec la rosée.

Mais ce n’est pas ça : ces boules se déplacent, et même, elles ont des pattes !

Psylla alni - Cergy © Gilles Carcassès
Psylla alni, le psylle de l’aulne – Cergy. © Gilles Carcassès

Nous sommes devant une petite colonie de psylles, insectes proches des pucerons, et cette laine est constituée de filaments de cire sécrétés par ces animaux. Curieuse stratégie que de se promener avec une chose aussi voyante sur le dos !

Après tout, je m’y suis bien trompé, les mésanges aussi peut-être ?

l’arboretum de Cergy-Pontoise, nous faisons une observation semblable sur une feuille de ronce. Cette fois-ci, c’est sans doute une autre espèce, le psylle de la ronce.

Psylle sur une ronce - Cergy © Gilles Carcassès
Psylles sur une ronce – Cergy © Gilles Carcassès

En soufflant doucement, je dégage les petites larves poilues qui sucent la sève de la plante. On voit les ébauches des futures ailes qui équiperont les adultes, et les filaments de cire qui sortent de leur abdomen.

Larves de psylle - Cergy © Gilles Carcassès
Larves de psylle – Cergy © Gilles Carcasses

Des pucerons de plusieurs espèces fabriquent aussi de la cire, comme ces larves de Pemphigus qui habitent dans une galle sur le pétiole d’une feuille de peuplier. La cire pulvérulente qui se détache de leur abdomen enrobe leur miellat, ce qui forme ces sphères liquides. Ainsi, la colonie ne nage pas dans ses excréments et reste bien au sec.

Pemphigus : adultes aillées et larves lanigères © Gilles Carcassès
Pemphigus : adultes aillés et larves lanigères © Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature

Le Jour de la nuit

Pleuroptya ruralis, la pyrale du houblon © Gilles Carcassès
Pleuroptya ruralis, la pyrale du houblon © Gilles Carcassès

L’ile de loisirs de Cergy-Pontoise propose une découverte des papillons de nuit le jeudi 15 octobre 2015 : renseignements et inscriptions

logo le jour de la nuitCette animation s’inscrit dans l’initiative nationale « le Jour de la nuit », opération de sensibilisation à  la biodiversité nocturne et à  la lutte contre la pollution lumineuse qui reçoit le soutien du ministère de l’Ecologie et réunit 23 partenaires.

 

La nature et le lampadaire

La chasse nocturne aux papillons : facile !

Le lampadaire n’est pas l’ami des bêtes (France inter)

L'actualité de la Nature

Belles rencontres au bassin Blanche de Castille

Au bassin Blanche de Castille, de nombreux couples de lestes verts sont à  l’ouvrage sur les branches de saules.

Lestes viridis - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Lestes viridis – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

Les femelles de cette espèce incrustent leurs œufs sous l’écorce de branchettes surplombant l’eau, créant ces lignes de cicatrices boursouflées. On croirait qu’il n’y a plus de place, elles en trouvent encore ! Pendant que les femelles s’activent, les mâles, accrochés en tandem au cou de leur compagne, se reposent… Au printemps, les petites larves se laisseront tomber pour entamer leur vie aquatique, comme tous les autres odonates.

Marion me fait signe, un martin-pêcheur vient de se poser dans mon dos ! A quelques mètres seulement, dans la végétation de la berge.

Je tente de saisir cet instant magique, au prix de périlleuses contorsions. Sans les réflexes de ma collègue, je crois que j’aurais pris un bain forcé…

Martin-pêcheur - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Martin-pêcheur – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

Le martin-pêcheur

L'actualité des jardins

Une mexicaine basanée

Isodontia mexicana © Gilles Carcassès
L’hyménoptère Isodontia mexicana sur une feuille de capucine, photographiée dans un jardin remarquable en Alsace © Gilles Carcassès

Voilà  une guêpe qui a la taille de guêpe ! Toute noire avec une pilosité blanche et les ailes fumées, elle est facile à  reconnaître. On l’aperçoit souvent sur les panicauts, qu’elle affectionne particulièrement, et aussi sur les asters, la verge d’or, la menthe, les mélilots, le lierre, les sedums…

Isodontia mexicana sur des fleurs de persil - Cergy Grand centre © Gilles Carcassès
Isodontia mexicana sur des fleurs de persil – Cergy Grand centre © Gilles Carcassès

C’est une grande chasseuse de sauterelles qu’elle capture pour nourrir ses larves. Elle fréquente volontiers les hôtels à  insectes et trahit sa présence par l’habitude qu’elle a d’obturer avec des brins d’herbes sèches l’orifice de la cavité dans laquelle elle a établi son nid.

Isondontia - transport de feuille © Gilles Carcassès
Isondontia – transport de feuille © Gilles Carcassès
Le nid d'Isodontia mexicana © Gilles Carcassès
Le nid d’Isodontia mexicana © Gilles Carcassès

Cette belle mexicaine est arrivée dans le Sud de la France vers 1960. Elle a profité de la canicule de 2003 pour s’étendre et est maintenant présente un peu partout en France sauf peut-être dans l’extrême Nord.

A Cergy aussi, vit l’Isodontia

Tailles de guêpes

 

 

L'actualité de la Nature

Mouche tête de mort

Facile à  observer, ce diptère commun se pose sur toutes sortes de fleurs nectarifères. Il est ici sur un aster au bord du grand bassin de l’Ile de loisirs à  Cergy-Pontoise.

Myathropa florea - Cergy © Gilles Carcassès
Myathropa florea – Cergy © Gilles Carcassès

Le motif sur son thorax lui vaut son surnom de « syrphe tête de mort », ou pour certains « mouche batman ». Ses yeux écartés nous indiquent qu’il s’agit d’une femelle.

Myathropa florea mâle © Gilles Carcassès
Myathropa florea mâle © Gilles Carcassès

Et voici un mâle avec ses yeux jointifs.

Les larves de cette espèce de syrphe ne s’intéressent pas aux pucerons, elles vivent dans les cavités des vieux arbres remplies d’eau stagnante.

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Un parasite sur la pyrale du buis ?

Ca y est, elle sont arrivées dans mon jardin. Les pyrales du buis ont tissé leurs cocons sur les branches, cachés dans des feuilles collées avec des fils de soie. J’ouvre quelques loges pour vérifier leur présence. Et je tombe sur une chenille bizarrement décorée de deux perles blanches près de la tête.

Å’ufs de tachnaire sur une chenille de pyrale du buis © Gilles Carcassès
Å’ufs sur une chenille de pyrale du buis © Gilles Carcassès
© Gilles Carcassès
© Gilles Carcassès

Cela ressemble bien à  des œufs de mouches tachinaires, connues pour parasiter les chenilles. Je referme doucement le couvercle de la loge en m’excusant du dérangement, et je place le tout dans un bocal fermé avec un morceau de voile, pour que tout ce petit monde puisse respirer. Il n’y a plus attendre et espérer des naissances.

Tachina grossa © Gilles Carcassès
Tachina grossa © Gilles Carcassès

Une tachinaire, ça ressemble à  ça : une grosse mouche avec des poils raides sur le dos. La famille des Tachinidae compte environ 600 espèces en Europe.

L'actualité de la Nature

Du sable dans la poche

Parfois les apparences sont trompeuses. Cette mouche rayée n’est pas en train de pondre dans le sol. Elle met du sable dans sa poche !

Villa femelle © Gilles Carcassès
Villa femelle © Gilles Carcassès

Elle pondra ensuite ses œufs gluants dans cette poche spéciale située au bout de son abdomen afin de les enrober de sable fin. Ainsi lestés, elle pourra les lancer avec précision au fond des cavités où se trouvent les proies de sa future progéniture.

Ce diptère Bombyliidae vu dans une forêt de pins en Gironde est peut-être bien Villa brunnea, un des parasites les plus efficaces des chenilles processionnaires du pin. Elle expédie ses œufs dans toutes les anfractuosités du sol qu’elle trouve, à  charge pour ses larves de trouver les nymphes de ce papillon enfouies dans le sol. L’insecte compense la difficulté de réaliser cette rencontre avec le grand nombre d’œufs pondus : plusieurs milliers, nous disent les chercheurs qui les ont comptés.

Une Villa qui se chauffe au soleil - Puiseux-Pontoise © Gilles Carcassès
Une Villa qui se chauffe au soleil à  Puiseux-Pontoise © Gilles Carcassès

Cette autre Villa se tenait près d’un talus sablonneux à  Puiseux-Pontoise. Les Villa que l’on rencontre en Ile-de-France parasitent plutôt des noctuelles. Mais peut-être que l’espèce inféodée aux chenilles processionnaires a suivi la progression vers le Nord de ses hôtes ?

Une vidéo sur les mœurs étonnantes des Bombyliidae

La progression vers le Nord de la chenille processionnaire du pin

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On ne choisit pas sa famille

Les micro lépidoptères ont souvent de jolis motifs sur leurs ailes. J’ai trouvé celui-ci dans mon jardin sur une feuille de noisetier et il a piqué ma curiosité.

Je le cherche en galeries dans les forums d’entomologie. J’ai déjà  rencontré ce regard étonné et je le verrais bien dans la famille des Tortricidae.

Olethreutes arcuella, vu sur un noisetier à  Poissy © Gilles Carcassès
Olethreutes arcuella © Gilles Carcassès

Effectivement, c’est un Tortricidé. Il s’agit d’ Olethreutes arcuella, et j’apprends que c’est un sympathique brouteur de feuilles mortes. Plus exactement ce sont ses chenilles qui consomment des feuilles sèches ou fanées. (L’adulte, on ne sait pas ce qu’il mange, s’il mange quelque chose.) J’ai lu qu’il est possible de réussir l’élevage des chenilles de cette espèce avec de tout petits morceaux de feuilles mortes de bouleaux.

La famille des Tortricidae comprend beaucoup d’espèces nuisibles aux cultures, causant d’importants préjudices : la tordeuse de la vigne, le ver de la grappe, la tordeuse du pêcher, le carpocapse du prunier, celui du pommier et du poirier…

dégât de carpocapse sur pomme © Gilles Carcassès
dégât de carpocapse sur pomme © Gilles Carcassès

Ce petit tas de déjections noires est la signature du carpocapse : cette pomme est véreuse. La chenille, qui apprécie beaucoup les pépins, sortira de la pomme et ira se nymphoser dans la terre ou dans une crevasse d’écorce.

La fiche de Jardiner Autrement sur le carpocapse

 

L'actualité de la Nature

A chacun sa pitance

Les graminées, les menthes, les mauves, les rumex : se sont les nourritures préférées des chenilles de ces quatre papillons. Saurez-vous donner à  chacun sa pitance ?

Pyrausta aurata, la pyrale de la menthe © Gilles Carcassès
Pyrausta aurata  – Saint-Ouen-l’Aumône© Gilles Carcassès
Lycaena phlaeas © Gilles Carcassès
Lycaena phlaeas, le cuivré – Cergy © Gilles Carcassès
Ochlodes sylvanus © Gilles Carcassès
Ochlodes sylvanus – Maurecourt © Gilles Carcassès
Carcharodus alcaea © Gilles Carcassès
Carcharodus alceae – Cergy © Gilles Carcassès

Découvrez les plantes préférées de ces quatre papillons

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A douze points

Sur un pied d'asperge © Gilles Carcassès
Caché ! © Gilles Carcassès

J’ai rencontré ce petit coléoptère dans un potager alsacien. A mon approche, il est parti se cacher derrière une feuille d’asperge. Quel sens inné du camouflage !…

Crioceris duodecimpunctata © Gilles Carcassès
Crioceris duodecimpunctata © Gilles Carcassès
Criocère de l'asperge © Gilles Carcassès
Le criocère à  douze points © Gilles Carcassès

J’ai attendu qu’il se remette en route pour lui tirer le portrait. Il s’agit du criocère à  douze points, inféodé aux asperges. Il est semble-t-il assez commun, mais je ne l’avais jamais encore rencontré. Cet insecte n’occasionne que peu de dégâts aux plantations d’asperges, car si l’adulte grignote un peu les tiges et les feuilles, sa larve se contente des baies de cette plante. Ce n’est pas le cas d’une espèce voisine, dont les élytres sont orange et noires à  points blancs, Crioceris asparagi, ou criocère de l’asperge, dont les larves dévorent l’épiderme des tiges des asperges, ce qui affaiblit beaucoup les pieds.

http://www7.inra.fr/hyppz/RAVAGEUR/3criduo.htm