J’ai observé cette belle punaise verte sur un Allium christophii au jardin du Belvédère à Vauréal. Très commune sur les plantes herbacées et sur les arbres, Palomena prasina, la punaise verte des bois, passe facilement inaperçue sur le feuillage.
Au verger, elle peut provoquer quelques dégâts sur les fruits : les poires piquées deviennent pierreuses, les pommes et les noisettes présentent des déformations. Cette punaise prend une teinte brune en fin de saison avant d’hiverner.
Pour la différencier de l’autre punaise verte de nos jardins, Nezara viridula, qui est un ravageur redouté pour ses piqures sur les poivrons, tomates, aubergines et concombres cultivés sous serres, je vous renvoie à mon article Palomena et Nezara.
Aux abords du campus de Neuville-sur-Oise, nous observons régulièrement sur les fleurs de tanaisie le cuivré commun. Ce papillon de la famille des Lycaenidae a pour plante-hôte les rumex. On le trouve dans les formations végétales où sont présentes les différentes espèces d’oseilles sauvages : pelouses, friches, prairies humides, tourbières… Le mâle a un comportement territorial et décolle au moindre passage d’un papillon dans son champ de vision.
Stachys menthifolia, l’épiaire à feuilles de menthe, est une Lamiaceae endémique de Yougoslavie, Grèce et Albanie. On peut en voir quelques pieds dans les parterres de l’école de botanique au Jardin des plantes de Paris. A l’évidence, cette plante exerce une très forte attraction pour de nombreuses espèces d’abeilles, dont des anthidies.
Je suis cette grosse anthidie du regard : elle patrouille inlassablement dans le petit massif fleuri. En vol stationnaire, elle surveille son territoire et n’hésite pas à foncer sur les autres butineurs, en particulier les abeilles domestiques qui ne demandent pas leur reste.
De temps en temps, l’insecte fait une pose sur une feuille, ce qui me permet une approche. Je distingue la pilosité rousse sur les côtés de l’abdomen qui me confirme l’espèce Anthidium manicatum. Il s’agit d’un mâle, beaucoup plus gros que la femelle qui vient se nourrir sur les fleurs, et que je n’ai pas réussi à photographier.
Les anthidies sont dites abeilles cotonnières parce qu’elles récoltent des boules de poils avec leurs mandibules sur les feuilles de plantes très duveteuses comme les balottes, les molènes ou l’épiaire laineuse pour construire leur nid.
Quelles différences voyez-vous entre le mâle et la femelle de la phalène picotée ?
La femelle a le fond des ailes plus blanc ? C’est vrai, le mâle est de teinte plus jaune.
Les antennes du mâle sont pectinées ? Voilà un critère décisif. Mais à quoi lui servent ses antennes extravagantes ? A chercher les femelles bien sà»r, car il les repère à l’odeur, et de très loin paraît-il.
Ematurga atomaria n’est pas difficile quant aux plantes hôtes : ses chenilles consomment les bruyères, les genêts, les lotiers, les coronilles, les centaurées et bien d’autres plantes basses.
Ce papillon est un hétérocère, c’est-à -dire un papillon de nuit, bien qu’on le voie souvent voleter en plein jour quand on le dérange en passant dans les hautes herbes.
Le 21 juin 2019, nous organisions pour un groupe d’étudiants et de professeurs de l’Université de Cergy-Pontoise un inventaire des coccinelles des espaces naturels proches du campus de Neuville-sur-Oise.
Adalia bipunctata est une espèce très variable, nous l’avons vue dans trois formes différentes, également sur les chênes, mais aussi dans les friches, sur les tanaisies.
Les tanaisies, souvent attaquées par des pucerons, sont de bonnes plantes pour l’observation des coccinelles. Hippodamia variegata est une petite coccinelle allongée, dont les points sont majoritairement situés sur l’arrière des élytres. Son pronotum présente un motif en noir et blanc qui me rappelle une tête de panda.
Il nous manquait encore les coccinelles à points blancs ! En examinant les feuilles des arbres, une étudiante a capturé la petite Vibidia duodecimguttata, une mangeuse de champignons. Vue du dessus, six points blancs forment une couronne.
Trois autres coccinelles déjà observées sur le site n’ont pas été retrouvées lors de l’inventaire. Les voici :
Oenopia conglobata, la coccinelle rose, est une carnassière qui chasse dans les arbres les psylles et les pucerons, mais on l’observe parfois sur les plantes basses en lisière.
Cette coccinelle méridionale, classique en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie, semble en expansion récente vers le Nord. Ces douze derniers mois, elle a été signalée quatre fois en Ile-de-France sur Cettia, la plateforme naturaliste de l’Agence régionale de la biodiversité : à Roissy-en-Brie (77), Gagny (93), Choisy-le-Roi (94) et Gonesse (95). Cette espèce a même été vue en baie de Somme, ce qui semble être sa limite nord actuelle.
Ceratomegilla undecimnotata est utilisée en lutte biologique, elle est vendue pour lutter contre le puceron jaune du laurier-rose, sous le nom commercial de Coccilaure, une souche réputée incapable de voler et donc de se disséminer dans la nature.
En juin, la campanule raiponce monte ses hauts épis de fleurs mauves dans les prairies et sur les talus des bords de route. J’en ai vu quelques pieds au bord d’un chemin derrière la grande mosquée de Vauréal.
Plusieurs espèces d’abeilles sauvages sont spécialisées dans la collecte du pollen de cette plante. J’attends que cette visiteuse sorte de la corolle pour essayer de l’identifier.
Ma patience est récompensée, la petite abeille s’extrait de la fleur. Le fémur et le tibia de la patte postérieure sont garnis de longs poils servant au transport du pollen destiné à l’élevage des larves. La couleur du pollen ne trompe pas, c’est une butineuse assidue des campanules. Je remarque le dessus de son thorax brun foncé et d’un aspect feutré. Deux espèces peuvent correspondre à ces caractéristiques : Andrena curvungulla et Andrena pandellei. Ces deux abeilles solitaires qui creusent des terriers sont dépendantes des campanules.
Pour distinguer ces deux espèces, il me faut apprécier la forme du dernier article du tarse de la patte postérieure. Est-il presque droit ou nettement incurvé ?
Je le vois presque droit, alors je décide qu’il pourrait bien s’agir de l’espèce Andrena pandellei. Dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), ne sont citées en France que quelques observations dans la région de Nantes et de Tours.
En grossissant l’image pour voir le critère du tarse, je remarque les solides éperons à l’extrémité des tibias. Celle-ci, j’hésiterais à la prendre dans la main…
L’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise est un bon terrain de chasse pour observer les insectes qui fréquentent les massifs d’ortie. J’y ai découvert cette belle punaise très allongée que je ne connaissais pas :
Mermitelocerus schmidtii est une punaise de la famille des Miridae. On la rencontre sur l’ortie dioà¯que, sur les frênes, les noisetiers, les érables, les aubépines… Son régime alimentaire est varié : elle suce la sève de ces plantes mais ne dédaigne pas les pucerons, les chenilles et les psylles qu’elle trouve sur son chemin.
On peut voir sur cette photo de profil son rostre piqueur rangé en position de repos. Observons au passage que cette espèce est assez fortement poilue, ce qui n’est pas très fréquent chez les punaises. J’aime beaucoup ses genoux couleur caramel.
En repérage sur la butte à Juju pour préparer une visite scolaire, je remarque ce couple de petites mouches sur une feuille de Picris hieracioides, la picride fausse épervière. Il s’agit de diptères Tephritidae, aux ailes joliment ornées. La femelle ira probablement pondre dans les boutons floraux de cette plante et ses larves consommeront les graines en formation.
En comparant les photos de la galerie de Diptera.info, l’espèce Tephritis separata me paraît la plus ressemblante. Sur d’autres sources, il est indiquée qu’elle fréquente les picrides. Elle me paraît donc très probable. Je l’ajoute à ma collection !
Contrairement aux apparences ce n’est pas une lutte, mais une parade nuptiale. Le mâle, plus petit, est en haut. Il applique les premiers articles de ses antennes sur le front de sa partenaire. Une substance sécrétée par la base de ses antennes est censée mettre la femelle en bonne disposition pour l’accouplement.