L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Belle nordique

Mouette rieuse sur la glace – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Quand le bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy est gelé, les oiseaux d’eau sont à  pied sec et c’est bien pratique pour rechercher des mouettes baguées.

Justement en voici une avec une petite bague métallique à  la patte gauche. Une dame sur la passerelle distribue quelques graines, provoquant un attroupement bruyant. Trop peut-être pour cette mouette farouche, elle reste au milieu de l’étang, semble hésiter et finit par s’envoler vers l’Oise. Elle m’a tout de même laissé le temps de prendre quelques clichés de loin. Le zoom était au maximum et le résultat est un peu décevant.

La glace vient de céder sous le poids d’un cygne. C’est sà»r, j’ai bien fait de garder les deux pieds sur la passerelle.

Patte de mouette © CACP – Gilles Carcassès

Le code de la bague comprend 3 lignes. La première indique le centre de baguage, mais c’est écrit trop petit pour être lisible à  cette distance. La troisième est le numéro de code de l’oiseau : en combinant plusieurs vues, j’arrive à  lire HA25632. La deuxième ligne indique le pays, renseignement crucial !

Voyons, quel pays européen aligne les trois lettres HUA ?

LITHUANIA, la Lituanie bien sà»r ! C’est très loin, au nord de la Pologne !

La Lituanie © Google map

D’habitude, je rencontre sur ce bassin des mouettes tchèques, des polonaises ou des belges. C’est ma première lituanienne, je suis drôlement content ! En bon citoyen, j’envoie ma fiche de reprise d’oiseau bagué au Muséum pour faire avancer la recherche sur les migrations des mouettes.

Retrouvez quelques articles sur les mouettes baguées du parc François-Mitterrand :

Zdzmouette

Olomouc

Cergy-Pontoise, on y revient !

Histoire belge

L'actualité de la Nature

Les petits oiseaux du parc des arènes

Linottes et bruant des roseaux – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les grands espaces verts un peu sauvages du parc des arènes à  Cergy sont propices aux passereaux migrateurs. Ils picorent au sol en groupes serrés, y trouvant les graines dont ils se nourrissent. A la moindre alerte, tout la bande se perche pour évaluer le danger. Ici, le danger est un naturaliste photographe un peu trop pressant. Ce sont des linottes mélodieuses : voyez cette barre blanche au bord de l’aile et cette autre le long de la queue. Et le pépère tout en haut avec sa tête noire n’est pas de la même espèce, c’est un bruant des roseaux, déjà  presqu’en plumage nuptial. Les bruants se mêlent souvent aux linottes et aux pinsons lors de leurs migrations.

Bruant des roseaux – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

La tête de cet autre bruant des roseaux mâle n’est pas aussi noire, il est encore partiellement en plumage d’hiver.

Linottes mélodieuses – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Le bec court de la linotte fait paraître sa tête petite. Ne dit-on pas une petite tête de linotte ? Cette expression qui désigne une personne étourdie aurait pour origine le fait que cette espèce construit souvent son nid dans des endroits visibles, comme si elle n’arrivait pas à  se rappeler qu’il faut se cacher des prédateurs pour sauver sa nichée !

Pinson des arbres mâle – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Quelques dizaines de mètres plus loin, ce sont des bandes de pinsons qui explorent les prairies fleuries à  la recherche des graines tombées au sol.

Rouge-queue noir – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Et ce petit oiseau gracieux au bord du parking qui fait le va-et-vient entre les tuteurs des plantations et le sol alentour ? C’est un rouge-queue noir, déjà  sur le retour de sa contrée d’hivernage. Il est bien précoce celui-là  !

Rouge-queue noir – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Dans cette position, il nous montre les plumes rouges de sa queue, qui lui ont valu son nom, ainsi que son bec fin et pointu d’insectivore. Il se nourrit d’insectes, d’araignées, de petits vers, de mille-pattes et picore aussi des petits fruits sur les arbustes.

Retrouvez cet autre article sur les oiseaux de ce secteur :

Les oiseaux rares de l’Aren’Ice

Sources :

La linotte mélodieuse, par Oiseaux.net

Le bruant des roseaux, par Oiseaux.net

L'actualité de la Nature

Rencontre avec le canard souchet

Perchoir des cormorans – étang des Galets à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

J’étais parti pour photographier les silhouettes fantomatiques des arbres qui servent de perchoirs aux cormorans. Leurs branches sont blanchies par les déjections nocturnes de ces oiseaux. A l’île de loisirs de Cergy-Pontoise, nos avons une colonie qui fréquente assidà»ment chaque hiver les îles des étangs des Galets et des Eguerets.

Une silhouette dans la passe © CACP – Gilles Carcassès

Dans la passe entre les deux petites îles de l’étang des Galets se profile un canard qui me paraît bien coloré. Ne serait-ce pas un canard souchet ? Les ornithologues en ont vu quelques-uns dans ce bassin lors du dernier comptage Wetlands. C’est le moment de tester le zoom de l’appareil photo.

Spatula clypeata, le canard souchet – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Pas de doute, la grande tache rouge sur le ventre, la base des ailes bleu clair, la tête verte avec l’œil doré et le long bec noir : c’est bien un canard souchet mâle. Ces canards sont des migrateurs, ils quittent dès les premiers froids leur lieu de reproduction en Russie, aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne pour passer l’hiver dans des zones plus tempérées. En Ile-de-France, ce sont principalement aux étangs de Saclay et de Saint-Quentin que l’on peut observer quelques rassemblements de canards souchets en hiver. Cet oiseau est un nicheur occasionnel très rare en Ile-de-France.

Canards souchets – Saint-Germain-en-Laye © CACP – Gilles Carcassès

Ces deux-là , vu à  l’étang du Corra en forêt de Saint-Germain-en Laye le 2 avril 2013, étaient en plumage nuptial.

Retrouvez nos articles :

Grand choix de canards sauvages

Coquillages et crustacés

Source :

Les oiseaux d’Ile-de-France – Nidification, migration, hivernage, de Pierre Le Maréchal, David Laloi et Guilhem Lesaffre

L'actualité des jardins

Un cerisier qui fleurit en hiver

Prunus subhirtella ‘Automnalis Rosea’ (27 novembre 2018) – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Sur le parvis du Théâtre 95, les Prunus subhirtella ‘Automnalis Rosea’ épanouissent sporadiquement quelques fleurs. Cet arbre est le seul cerisier du Japon à  fleurir ainsi tout l’hiver. Il commence sa floraison en novembre et le mariage de ses feuilles virant à  l’orange et de ses fleurs rosées constitue alors l’un des plus belles surprises de l’automne.

Prunus subhirtella ‘Automnalis Rosea’ – Cergy, floraison de Noà«l © CACP – Gilles Carcassès
Floraison des Prunus subhirtella ‘Automnalis Rosea’ (17 mars 2015) – Le Verger à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Son pic de floraison en mars annonce joliment le printemps. L’espèce est cependant sensible à  la moniliose qui gâte les fleurs si le temps est trop humide. Ce charmant petit arbre est facile à  trouver en pépinières (grâce à  Floriscope).

Retrouvez dans ces articles d’autres arbres ou arbustes à  floraison hivernale :

Insignifiantes ?

Le cornouiller mâle

La viorne de Bodnant

Source :

Prunus subhirtella ‘Automnalis’, par arbres-caue77

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Caneton de Noà«l

Cane colvert et son caneton – Parc François-Mitterrand à  Cergy, le 12 décembre 2018 © CACP – Gilles Carcassès

Voilà  qui n’est pas banal ! Un caneton en cette saison ? On ne doute de rien chez les canards colverts de Cergy-Pontoise !

Chez cette espèce, les premières pontes de l’année débutent fin février et les dernières pontes de remplacement sont possibles jusqu’à  fin juillet. L’incubation étant de 28 jours, les derniers-nés de l’année peuvent arriver fin aoà»t, mais pas en décembre ! C’est peut-être ici le fait d’une jeune femelle inexpérimentée qui se serait laissée influencer par la douceur automnale. Encore un effet du changement climatique ?

Caneton – parc François-Mitterrand à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Dès leur naissance, les canetons quittent le nid et se nourrissent seuls, mais ils sont protégés et surveillés de près par leur mère.

Sources :

Le canard colvert, par l’ONCSF

Noà«l au balcon… pour les canetons, par la LPO Alsace

Retrouvez nos articles :

Oh ! Des bébés !

Le rouge-queue noir

Heureux évènement

Je suis fan du Poussin

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Avec Jardibiodiv, partez à  la découverte de la faune du sol de votre jardin !

Le programme de science participative Jardibiodiv proposé par Ephytia (INRA) et l’Université de Lorraine vous invite à  identifier les animaux du sol de votre jardin et à  aider des scientifiques qui travaillent sur la biodiversité des sols en leur transmettant vos observations.

Dysdera sp., une araignée qui chasse les cloportes sous la litière – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Pour participer il faut s’inscrire sur le site Ephytia et suivre les protocoles proposés. Le programme comprend des outils de reconnaissance par l’image et des informations très intéressantes sur la biologie des grands groupes de la faune du sol. Vous y trouverez également des conseils de jardinage écologique propres à  améliorer la vie du sol. Pensez à  installer des « corridors pédologiques » et à  pailler votre sol !

Phosphuga atrata, le petit sylphe noir- Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Le petit sylphe noir est un grand prédateur d’escargots.

Lithobie – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les lithobies font partie de la classe des chilopodes. Ce sont aussi des prédateurs, ils capturent des cloportes, des araignées et d’autres « mille-pattes ».

Retrouvez nos articles :

Opération vers de terre au parc du château de Menucourt

Le petit sylphe noir, tueur d’escargots

Le carabe purpurin

Combien de pattes ont les mille-pattes ?

L'actualité de la Nature

2018 : les petits nouveaux

A Cergy-Pontoise, 2018 aura été une bonne année pour les observations d’insectes rares ou remarquables ! Voici le résumé de nos découvertes :

Premières observations pour l’Ile-de-France

Larve d’Aproceros leucopoda © CACP – Gilles Carcassès

Aproceros leucopoda est un hyménoptère symphyte invasif d’origine asiatique. Il nous arrive de Belgique. Nous avons observé ce nouveau ravageur de l’orme au bord de l’Oise à  Vauréal en juin 2018.

Une galle de Rhopalomyia tanaceticola  sur une fleur de tanaisie © CACP – Gilles Carcassès

Rhopalomyia tanaceticola est une cécidomyie dont les larves se développent dans des galles sur les fleurs de tanaisie. Nous avons noté la présence de cet insecte dans le potager de la Ferme d’Ecancourt à  Jouy-le-Moutier en juillet 2018.

En fait cette rareté n’en est pas vraiment une, il s’agit plutôt d’une espèce qui n’intéresse pas grand monde. Elle n’a aucun impact économique connu, et comme toutes les espèces qui n’ont pas fait l’objet d’études, elle ne peut pas servir pas d’indicateurs de la qualité des milieux. Alors à  quoi bon l’observer ? Il faut reconnaître aussi que pour illustrer des atlas ou des études de biodiversité, les jolis oiseaux, libellules et papillons sont bien plus vendeurs que les moucherons !

Rhopalomya tanaceticola adulte au creux de ma main © CACP – Gilles Carcasses

J’avais conservé certaines de ces galles dans un bocal et quelques semaines plus tard des adultes en sont sortis. Ils n’ont pas réussi à  se dégager complètement de leur pupe. Peut-être que l’atmosphère de mon élevage était trop sèche… On voit sur cette photo que ce minuscule insecte est bien un diptère, on distingue l’un des balanciers (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

Premières données pour le Val d’Oise

Saperda perforata, la saperde perforée © CACP – Gilles Carcassès

Saperda perforata est un longicorne dont les larves consomment le bois mort des peupliers. Nous l’avons observé au parc de Grouchy à  Osny en mai 2018.

Stephanitis takeyai , le tigre de l’andromède © CACP – Gilles Carcassès

Stephanitis takeyai est un ravageur asiatique invasif qui s’attaque aux Pieris. C’est un organisme suivi par la Fredon Ile-de-France. Nous l’avons découvert dans le patio de nos bureaux à  Cergy.

Il faut ajouter à  ce tableau de chasse un syrphe rare qui ressemble à  s’y méprendre à  certaines espèces de guêpes :

Sphiximorpha subsellis © CACP – Gilles Carcassès

Sphiximorpha subsesilis pond dans les suintements des vieux arbres pourris, dans les zones humides. Nous avons eu la chance de tomber dessus. Ce diptère a été observé dans le parc du château de Marcouville à  Pontoise en mai 2018.

Retrouvez plus d’informations sur ces espèces dans nos reportages :

La tenthrède zigzag de l’orme

La galle des fleurs de tanaisie

La saperde perforée

Le tigre du Pieris

Fausse guêpe

L'actualité de la Nature

La matricaire odorante

Matricaire odorante – bord de champ en plaine maraichère à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette espèce de matricaire a la caractéristique de ne pas avoir de fleurs ligulées, aussi ses inflorescences forment de curieux cônes verts. Toute la plante dégage quand on la froisse une odeur aromatique qui rappelle l’ananas.

Cette adventice annuelle est largement présente dans les champs de betteraves, de céréales et les cultures maraîchères. D’origine asiatique et américaine, elle a été introduite en France vers 1860. Elle se plaît dans les sols tassés, c’est pourquoi on la trouve fréquemment dans les chemins et aux abords des fermes.

Matricaria discoidea – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Source :

Matricaria discoidea, par Ephytia (INRA)

L’herbe-ananas a fait son chemin, par Zoom Nature

Retrouvez d’autres articles sur les fleurs des champs :

Quelques messicoles du Vexin français

L’observatoire des messicoles

Faune et flore des champs

Quelques autres plantes qui affectionnent les sols tassés :

Le jour de la trainasse

Le pourpier maraîcher

La roquette vivace

L'actualité de la Nature

Vignes vierges

Parthenocissus insert , la vigne vierge commune – vallée de la Viosne à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

On la trouve dans les zones boisées humides où elle prend souvent de belles proportions au point de gêner un peu le développement de la flore indigène. La vigne vierge commune est originaire d’Amérique du Nord. Elle a été introduite en France au XXème siècle comme plante grimpante d’ornement. Naturalisée, elle se comporte parfois comme une invasive.

Grimpante… et rampante !

Parthenocissus inserta – Eragny-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La voici au bord de l’Oise à  Eragny. Cette plante grimpante montre qu’elle a aussi de bonnes capacités pour couvrir le sol.

C’est une Vitaceae comme la vigne. Ses fruits bleutés disposés en petites grappes sont des baies appréciées par les oiseaux qui assurent par leurs fientes la dissémination de cette liane. Ses fleurs sont très visitées par les abeilles domestiques.

Parthenocissus inserta – Jouy-le-Moutier, au bord de l’Oise © CACP – Gilles Carcassès

A l’automne, la vigne vierge commune prend de belles teintes rouges.

On peut trouver dans les jardins un autre Parthenocissus américain très ressemblant avec lequel cette plante peut s’hybrider facilement : Parthenocissus quinquefolia. Cette espèce possède des vrilles divisées en 5 à  8 bras, contre 3 à  5 bras pour Parthenocissus inserta.

Et bien sà»r, la plus employée pour grimper sur les murs est Parthenocissus tricuspidata, aux feuilles entières et aux solides crampons. Cette espèce est d’origine asiatique.

Parthenocissus tricuspidata – Cergy © CACP – Gilles Carcassès
Les crampons de Parthenocissus tricuspidata – Cergy © CACP – Gilles Carcassès
Les fruits de Parthenocissus tricuspidata – Potager du Roi à  Versailles © CACP – Gilles Carcassès

Une élégante dans la famille

Les fruits mauves de l’Ampelopsis glandulosa ‘Elegans’ deviennent turquoise à  maturité © Gilles Carcassès

Ampelopsis glandulosa ‘Elegans’, dite vigne vierge panachée, est la forme panachée d’une espèce d’origine asiatique, de taille modeste et sans crampons, très décorative par ses fruits.

Sources :

Parthenocissus inserta, par le site suisse infoflora

Catalogue des plantes grimpantes des pépinières Brochet Lanvin

Retrouvez notre article :

Couleurs d’automne à  Pontoise