





Ce n’est pas une spécialité gastronomique, mais une observation naturaliste faite dimanche 2 novembre 2014 à la base de loisirs de Cergy-Pontoise, où un groupe de plongeurs de la Fédération française d’études et de sports sous-marins a entrepris de cartographier la biodiversité des étangs. La plongée de dimanche a permis de débusquer cette écrevisse en chasse sur une colonie de bivalves.
Orconectes limosus, l’écrevisse américaine, nous vient de l’est des Etats-Unis. Introduite en France en 1911, elle est maintenant largement présente sur tout le territoire au détriment des espèces indigènes qui régressent très fortement, victimes de la concurrence et d’une maladie apportée par ces invasives. Deux autres espèces nord-américaines sont arrivées plus récemment : l’écrevisse du Pacifique (années 1970) et l’écrevisse rouge de Louisiane (années 1980). Cette dernière espèce est très redoutée en raison de son comportement fouisseur qui mine les berges et aussi parce qu’elle est vectrice d’une maladie mortelle pour les amphibiens. Trois autres espèces exotiques plus discrètes sont également présentes en France.
Guide des écrevisses, par Gt ibma
Brochure écrevisses, par l’ONEMA
Ce sont bien les pétioles de ces feuilles de peuplier qui sont ainsi déformés en bourses spiralées. Ces galles sont creuses et ont abrité chacune une colonie de pucerons. Chaque colonie est issue d’une fondatrice de l’espèce Pemphigus spyrothecae et peut compter jusqu’à 200 individus. Ces pucerons sécrètent sur leur abdomen de la cire de couleur grise. A l’intérieur de la galle, la colonie s’est organisée en société : certains pucerons aux pattes plus robustes sont chargés de la défense contre les prédateurs et attaquent les coccinelles qui tenteraient de pénétrer. Ces « pucerons soldats » ont aussi pour charge d’évacuer les boules de miellat (excréments visqueux produits par les pucerons) en les roulant jusqu’à la fente, et en les poussant à l’extérieur.
Les boules de miellat chargées de cire s’écrasent à terre, ou sur les carrosseries des véhicules, formant en quelques heures seulement de jolis pointillés gris. Le sol sous les peupliers noirs prend alors au fil des mois d’été, s’il ne pleut pas, une teinte de plus en plus claire.
Mais d’abord, c’est quoi une subimago ? Déjà plus une larve aquatique, adulte ailé mais pas encore capable de s’accoupler, la subimago devra encore faire une dernière mue avant de devenir un adulte reproducteur. Pour celle-ci (c’est une femelle), c’est bien mal parti, engluée qu’elle est dans les fils d’une araignée tendus le long de la clôture du parc à bateaux de la base de loisirs de Cergy-Pontoise.
Les éphémères passent jusqu’à trois ans de leur vie dans l’eau (1), puis un jour les larves montent à la surface pour émerger : la forme ailée, qui ne vivra généralement que quelques heures ou quelques jours, sortira de l’enveloppe par une déchirure au niveau du dos.
Cloeon est un genre d’éphémère caractérisé par sa nervation alaire. L’espèce pressentie, Cloeon dipterum, est très commune, y compris en ville. Elle est facile à observer car elle est attirée la nuit par la lumière. Sa larve vit dans toutes sortes d’eaux calmes, des étangs aux bassins de jardin et aux abreuvoirs.
Ce n’est donc pas cette fois-ci que je découvrirai la 143ème espèce d’éphémère pour la France. Il me faudrait pour cela beaucoup de compétence et de persévérance ou une chance insolente, mais ce genre d’espoir fait vibrer bien des naturalistes. La systématique et la prospection des éphémères est un sujet très jeune, des spécialistes le défrichent avec passion : pas moins de 16 nouvelles espèces pour la France ont été recensées depuis 1997, la dernière il y a quelques jours seulement !
Au fait, pourquoi ce serait une femelle ? Si ce Cloeon était un mâle, il aurait de plus bien gros yeux, m’a-t-on expliqué. Vous avez deviné : c’est pour mater les femelles !
Découvrez la fabuleuse histoire de la manne blanche
http://www.opie-benthos.fr/opie/pages_dyna.php?idpage=899
(1) Un spécialiste me précise : « La longévité de la larve est liée à la température du milieu : il y a donc des cycles vitaux qui s’accomplissent en quelques mois pour certaines petites espèces des cours d’eau de plaine, ou en quelques années dans les torrents d’altitude nés de la fonte des glaces. »
L’urbanité modifierait-elle les comportements ?
Parc des Buttes-Chaumont, parc de la Villette à Paris, ou ici parc François-Mitterrand à Cergy, les poules d’eau (Gallinula chloropus de la famille des Rallidae), inféodées aux milieux aquatiques, mais peu exigeantes sur la qualité du milieu qui les accueille, vont à l’encontre de leur naturel craintif et tolèrent la présence humaine dans les parcs urbains où elles se sont installées.
Mâles et femelles se ressemblent et s’unissent pour la vie. La période de reproduction a lieu de mars à septembre avec généralement 2 à 3 couvées par saison. Les aînés de la première couvée aident leurs parents à alimenter les oisillons affamés et à leur assurer un refuge entre leurs pattes. Quelle aubaine!
le pain n’est pas bon pour les oiseaux d’eau
Feuilles et tiges jaunissantes, desséchées, flétries, roussies, fanées… Certains entrevoient là le symbole du déclin, de la décadence lorsque d’autres y trouvent le signe de la conservation, de la continuité, de la renaissance…
Est-il nécessaire de rappeler le fameux adage : rien ne se perd tout se transforme ? Il se vérifie tous les jours dans la nature comme au jardin…
La maturation des graines permettra la régénération des plantes et la subsistance d’un certain nombre d’espèces qui s’en nourrissent. Au jardin en hiver, le maintien des plantes sur pied offrira aussi gîtes et couverts, préservera les volumes dans les massifs et évitera la mise à nue de la terre qui souffrirait du battement de la pluie et de l’érosion.
Les belles journées d’automne sont propices à l’observation de la lente et poétique dégénérescence végétale. Admirez les douces couleurs fauves, lie de vin, brun chocolat ou caramel grillé…Profitez du frémissement, des bruissements, des murmures des feuilles mortes et des tiges sèches au vent. La nature et le jardin en hiver nous offrent des scènes charmantes, sachons les apprécier.
Les deux taches sombres que l’on devine au bout des ailes ont trahi cette petite mouche : c’est un mâle de l’espèce Drosophila suzukii et non pas une drosophile ordinaire, que l’on connaît aussi sous le nom de mouche du vinaigre.
Encore une invasive ! Arrivée en 2008 dans le Mercantour, elle a été repérée l’année suivante en Italie et en Espagne. Depuis, elle s’est largement disséminée en Europe. Elle est maintenant présente dans toute la France et les pays limitrophes. Cette mouche est une plaie pour les cultures de fruits rouges : contrairement aux inoffensives mouches du vinaigre qui ne s’attaquent qu’aux fruits pourris, celle-ci est dotée d’un ovipositeur capable de perforer l’épiderme des fruits, ce qui gâte rapidement les fruits infestés de minuscules asticots. Nos mauvaises récoltes de cerises du printemps dernier n’étaient pas dues qu’à la météo…
http://www.jardiner-autrement.fr/fiches-techniques/arbres-et-petits-fruitiers/350-cerisier-drosophile-asiatique
http://www.jardiner-autrement.fr/partageons-nos-bonnes-pratiques/reponses-aux-questions/5-plantes/details-fiche/862-mouche-de-la-cerise
Retrouvez dans ce dossier destiné aux producteurs de fruits rouges les plans des meilleurs pièges à Drosophila suzukii
Avec leurs longues soies, leurs crêtes, leurs pustules, leurs aigrettes et leurs couleurs chamarrées, pas de doute, elles se font remarquer ! L’extravagance de ces deux chenilles n’a d’égale que la discrétion de leurs formes adultes. Elles appartiennent toutes deux à la sous-famille des Lymantriinae (la pilosité et les brosses dorsales sont une caractéristique familiale).
Cette sous-famille comprend une petite vingtaine d’espèces en France et appartient au sous ordre des Hétérocères (les papillons de nuit). La diversité des espèces de papillons de nuit est très grande et ils sont de loin les plus nombreux dans l’ordre des lépidoptères (ils représenteraient 95% des papillons).
Nos deux punks dévorent gloutonnement des feuilles d’arbres et d’arbustes caduques. Mais elles ne se nourrissent plus à l’âge adulte : la trompe des imagos est atrophiée, un signe évident de la brièveté de la vie chez cette famille de papillons de nuit.
Autre caractéristique des Lymantriidae : un fort dimorphisme sexuel.
Il est particulièrement marqué chez Orgyia antiqua. Si le mâle ressemble à un papillon de nuit « classique », la femelle, blanchâtre, avec ses ailes quasi inexistantes et son abdomen rebondi ressemble davantage à un jeune phoque. Elle est condamnée à rester à proximité de son cocon jusque la mort qui surviendra peu de temps après la ponte.
Le dimorphisme sexuel chez Calliteara pudibunda s’exprime quant à lui au niveau des antennes.
Un minus, mais il ne faut pas s’y fier, c’est un tueur ! Il s’agit d’un Claviceps, peut-être de l’espèce purpurea, l’ergot du seigle, qui est très polyphage et peut contaminer de nombreuses graminées sauvages qui constituent le réservoir de la maladie.
Claviceps purpurea provoque des convulsions, des délires et un engourdissement douloureux des extrémités qui dans les cas d’intoxication sévère aboutit à une gangrène : les pieds et les mains se nécrosent et finissent par tomber. Et là , on meurt.
Les années à l’été excessivement humide, lorsque les récoltes avaient été très mauvaises, les paysans poussés par la faim ne séparaient plus les ergots des grains de seigle sains. Le pain au seigle, aliment principal des familles, s’en trouvait gravement contaminé.
En 994 dans le Limousin, ce champignon aurait tué 40 000 personnes ! On dut invoquer Saint-Martial en procession solennelle. Le lien entre l’ergot de seigle et le « mal des ardents » (ou « feu de Saint-Antoine ») ne fut compris qu’en 1777.
http://ephytia.inra.fr/fr/C/16258/hypp-Description-de-l-agent-pathogene
http://mycologia34.canalblog.com/archives/2009/07/07/14324216.html