Le 26 juin 2015 nous avions accueilli à Cergy des jardiniers, des paysagistes et des écologues venus de toute l’Ile-de-France pour une formation animée par Natureparif sur le protocole de suivi botanique des prairies « Florilèges – prairies urbaines ». Les exercices de terrain s’étaient déroulé dans le parc François-Mitterrand.
Si vous avez appliqué cet été sur vos prairies le protocole Florilèges, c’est le moment d’envoyer vos données à Natureparif afin de bénéficier des analyses et conseils de gestion : Florilèges en Ile-de-France
Voilà une guêpe qui a la taille de guêpe ! Toute noire avec une pilosité blanche et les ailes fumées, elle est facile à reconnaître. On l’aperçoit souvent sur les panicauts, qu’elle affectionne particulièrement, et aussi sur les asters, la verge d’or, la menthe, les mélilots, le lierre, les sedums…
C’est une grande chasseuse de sauterelles qu’elle capture pour nourrir ses larves. Elle fréquente volontiers les hôtels à insectes et trahit sa présence par l’habitude qu’elle a d’obturer avec des brins d’herbes sèches l’orifice de la cavité dans laquelle elle a établi son nid.
Cette belle mexicaine est arrivée dans le Sud de la France vers 1960. Elle a profité de la canicule de 2003 pour s’étendre et est maintenant présente un peu partout en France sauf peut-être dans l’extrême Nord.
Facile à observer, ce diptère commun se pose sur toutes sortes de fleurs nectarifères. Il est ici sur un aster au bord du grand bassin de l’Ile de loisirs à Cergy-Pontoise.
Le motif sur son thorax lui vaut son surnom de « syrphe tête de mort », ou pour certains « mouche batman ». Ses yeux écartés nous indiquent qu’il s’agit d’une femelle.
Et voici un mâle avec ses yeux jointifs.
Les larves de cette espèce de syrphe ne s’intéressent pas aux pucerons, elles vivent dans les cavités des vieux arbres remplies d’eau stagnante.
Après la cantine, Marion et moi passons souvent par le parc François-Mitterrand, histoire de faire quelque observation naturaliste au bord du bassin. Les jardiniers ont tracé avec leurs tondeuses une nouvelle allée à travers la prairie : il nous faut l’essayer.
Les gens sont dégoutants, ils laissent leurs détritus au beau milieu du chemin.
En nous approchant, oh surprise, je réalise que cette chose blanche n’est pas un papier gras mais un oiseau ! Cela m’étonnait aussi, de la part des Cergypontains…
Ce ventre blanc, ce bec incroyable si pratique pour extirper les vers de la vase : c’est une bécassine des marais.
La pauvre est sans vie, elle a été sévèrement mâchouillée par un chien.
Quelques centaines de milliers de bécassines traversent notre pays chaque automne durant leurs migrations nocturnes. Celle-ci aura voulu sans doute se reposer dans la partie marécageuse du bassin du parc. Cette bécassine, partie peut-être d’Allemagne ou de Pologne, ne verra pas hélas les côtes espagnoles où elle aurait pu passer ses quartiers d’hiver.
Quand j’étais gamin, à l’époque de la rentrée scolaire, je ramassais les gendarmes que je trouvais au pied des tilleuls de la cour de récréation et je les gardais dans des boîtes. J’aimais bien les grands maigres avec leur masque africain sur le dos et aussi les petits dodus qui les accompagnent. Depuis, j’ai appris qu’il ne faut pas les mettre en boîte, car rien ne prouve qu’ils aient le sens de l’humour.
Les adultes sont faciles à reconnaître avec leur motif rouge et noir qui rappelle les costumes des anciens gendarmes. Les autres sont des larves. Au cours de leur croissance, les larves effectuent plusieurs mues successives ; les plus âgées vont se transformer en adultes.
En quelques minutes, l’insecte adulte s’extrait alors de l’enveloppe de la larve, qui s’est fixée à une brindille. Sur cette photo, l’adulte vient de sortir ses pattes et d’extraire ses antennes. A leur extrémité, on distingue l’enveloppe de la tête de la larve, avec ses deux yeux désormais vides, qui paraissent blancs, et ses antennes noires.
Le tout jeune gendarme adulte n’a pas encore pris ses galons et il est encore un peu mou. Les motifs noirs vont apparaitre progressivement au fil des heures, et ses téguments vont durcir.
Je sens poindre votre question : faut-il se méfier des gendarmes ?
Les rassemblements de gendarmes, bien que spectaculaires, sont parfaitement inoffensifs. Ces punaises se régalent de graines de tilleul. Elles fréquentent aussi les mauves, les roses trémières et d’autres plantes à l’occasion, dont elles sirotent la sève à l’aide de leur rostre allongé.
Les gendarmes ne font jamais de gros dégâts aux cultures ; il leur arrive même de neutraliser quelques pucerons. Ils ont leur place dans la nature et ne nous causent aucun désagrément : alors, protégeons et aimons nos amis les gendarmes !
Celui-là , avec son allure de guêpe et sa couronne sur le front, il est facile à identifier. C’est le philanthe des abeilles, et c’est même un mâle avec son beau trident. La femelle a un motif un peu différent, à deux dents seulement. Ce mâle perché sur un buisson défendait son territoire, pas très loin du terrier de sa femelle.
Le philanthe a capturé puis paralysé une abeille domestique, en la piquant sous le thorax avec son aiguillon. Il aura pris soin de vider le jabot de l’abeille, pour assurer la bonne conservation de sa proie. Puis, il la transporte par la voie des airs jusqu’à son terrier. Chacune de ses larves consommera plusieurs abeilles. On estime qu’un philanthe peut capturer une centaine d’abeilles pendant la belle saison.
Le philanthe dépose dans les cellules du couvain une substance, secrétée par ses glandes antennaires, qui contient des bactéries symbiotiques. Celles-ci protégeront les cocons des micro-organismes pathogènes, jusqu’à l’émergence de la nouvelle génération au printemps suivant.
Les philanthes ne sont pas les seuls hyménoptères à capturer des abeilles. Les abeilles domestiques sont aussi au menu du frelon asiatique, mais également du frelon européen. Certains Cerceris, genre proche des philanthes, chassent des abeilles solitaires de différentes espèces (halictes, andrènes, lasioglosses…).
Brun dessus, des dessins blancs dessous, et une queue sur l’aile postérieure : impossible de confondre, c’est bien le brun du pélargonium. Il voletait dans les jardinières de la place Charles-de-Gaulle à Cergy. Je ne m’attendais pas à croiser là cette espèce sud-africaine.
Cacyreus marshalli est un petit papillon de jour de la famille des Lycaenidae. Originaire d’Afrique du Sud, comme les pélargoniums, il est arrivé en France en 1997 par les Pyrénées-Orientales. Il est installé maintenant dans presque toute la moitié sud de la France et est régulièrement observé en Ile-de-France, surtout lors des étés chauds.
Alors que l’on cultive des pélargoniums depuis la fin des années 1600 en France, ce papillon aura mis quatre siècles à rejoindre sa plante hôte, profitant de la multiplication des transports internationaux pour s’introduire accidentellement sur notre territoire.
Ses chenilles peuvent causer des dégâts importants aux pélargoniums (les « géraniums » de nos jardinières), elles consomment les boutons floraux et en grandissant percent les tiges provoquant le jaunissement ou la rupture des branches attaquées.
Les jardiniers amateurs sont largement responsables de la diffusion de ce papillon, en conservant d’une année sur l’autre les pieds de pélargoniums infestés.
La chenille est discrète, ses couleurs sont très proches de celles de sa plante hôte. C’est pourquoi elle passe souvent inaperçue au début de sa croissance. Quand il fait chaud, les générations se succèdent au rythme d’une par mois.
Ces deux visiteurs de la carotte sauvage sont brillamment colorés. On dirait de petits bijoux !
Les Hedychrum sont des petites guêpes parasites d’autres hyménoptères, notamment les Cerceris. Il s’agit probablement d’Hedychrum nobile, une espèce assez commune dans la grande famille des Chrysididae. L’identification des espèces dans cette famille n’est pas chose simple. Il y aurait en Europe une centaine d’espèces.
Comme ils pondent dans les terriers des autres hyménoptères, on les nomme guêpes-coucous. Leurs larves se nourrissent des larves du locataire légitime, parfois des réserves de nourriture trouvées dans le nid. A l’approche des terriers, s’ils sont attaqués par les abeilles solitaires qu’ils parasitent, ils se roulent en boule, leur carapace très solide leur offrant une bonne protection. La forme concave du dessous de leur abdomen leur permet cette gymnastique.
Ce coléoptère observé également sur une ombelle de carotte, à Saint-Léons (commune d’origine de Jean-Henri Fabre, mondialement connu pour ses Souvenirs entomologiques), présente curieusement les mêmes couleurs rutilantes.
La larve de cette espèce creuse des galeries dans les branchettes des pruniers. Les Anthaxia adultes visitent les fleurs, ils sont très vifs et difficiles à photographier ! Ce sont des proches parents du bupreste du genévrier, principal responsable du dépérissement des thuyas. Ces insectes appartiennent à la famille des Buprestidae, riche en France de 130 espèces environ, pour la plupart méditerranéennes. Leurs larves s’attaquent au bois pourri ou aux arbres déjà affaiblis. Par leur action, elles participent au processus de décomposition de la matière organique.
Ces couleurs métalliques sont dues à des effets de diffraction optique, comme pour les ailes de l’argus vert.
L’association Florysage organise le 23 juin à Cergy-Pontoise une journée technique sur les murs et les toitures végétalisés. Cet événement a pour partenaires la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et l’Adivet (l’association française des toitures et façades végétales). Il est à destination des collectivités (élus et agents), des paysagistes et des producteurs de plantes.
Cette journée technique a pour objectif d’apporter des connaissances globales pour mieux appréhender un projet de mise en place de murs ou de toitures végétalisés. Différentes facettes de ces types d’installation seront abordées : expériences scientifiques, réglementation, composition des infrastructures, pré-requis avant l’installation… Ces présentations seront illustrées par une visite du mur végétalisé de la rue de la préfecture à Cergy et du retour d’expérience de sa mise en place par les agents de la Communauté d’agglomération.
Un très bon cru pour cette séance des Rendez-vous du développement durable consacré au jardinage collectif puisque 50 personnes (dont la moitié d’abonnés à Nature en ville à Cergy-Pontoise) étaient venues pour débattre sur ce thème à l’hôtel d’agglomération.
Pour l’occasion, la ville de Cergy avait prêté son exposition « portraits de jardiniers ». Cette œuvre collective réalisée par des enfants de Cergy dans le cadre d’un atelier d’initiation à la photographie avait été inaugurée le samedi 30 mai 2015 à l’issue de l’évènement « Butinage urbain » qui avait permis de visiter de nombreux jardins collectifs.
Un moment fort de la soirée fut l’évocation de la réalisation par les collégiens des Touleuses de l’incroyable kiosque à jardiner baptisé « l’Ouortou », installé depuis quelques jours dans le jardin d’une résidence pour personnes âgées.