Cela fait quelques semaines que ce drôle d’oiseau rôde sur les berges de l’Oise entre Pontoise et Saint-Ouen l’Aumône. Un abonné au blog a eu le réflexe de le prendre en photo avec son téléphone portable. Ce canard mandarin est très loin de sa Chine natale ! Il s’est peut-être échappé d’un élevage ou d’un parc animalier.
Cette espèce exotique se reproduit parfois sur nos plans d’eau franciliens. Ce fut le cas à Cergy-Pontoise en 2015 : voir les bébés dans cet article.
Il paraît qu’en Chine cet oiseau était symbole de fidélité et qu’on l’offrait aux jeunes mariés.
Le débitage d’un peuplier blanc tombé à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise a réservé une surprise de taille aux élagueurs : des milliers d’abeilles furieuses d’être dérangées ! Les apiculteurs de l’Ile de loisirs sont intervenus en urgence pour assurer le sauvetage de cette ruche sauvage installée dans un tronc creux sur plus d’1,50 mètre de hauteur.
La ruche tronc a rejoint le rucher pédagogique de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. On distingue en partie basse le trou d’envol des abeilles. Un plancher et une toiture provisoires ont été ajoutés par les habiles apiculteurs bricoleurs de l’Ile de loisirs. Les rayons de miel perdus lors de l’intervention ont été remplacés par une réserve de liquide sucré placé sous le toit : de quoi passer l’hiver. Au printemps, une hausse avec des cadres suspendus sera ajoutée pour former un grenier à miel adapté pour la récolte et l’observation. Cela formera un bel ensemble pour expliquer aux groupes inscrits aux activités nature de l’Ile de loisirs que l’abeille domestique est une espèce indigène et qu’elle vit aussi en totale autonomie dans la nature.
Les abeilles font la démonstration qu’elles n’ont pas besoin des cadres de cire pré-imprimés pour aligner parfaitement leurs cellules.
L’optimisation de l’espace disponible s’exprime naturellement dans une géométrie plus inventive et plus riche que celle des fabricants de ruches, adeptes des cadres rectangulaires rigoureusement égaux et parallèles.
Ce soir-là , par un froid de canard, un équipage de galériens faisait des longueurs à la rame au fond du grand étang de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, sous les aboiements d’un coach motorisé. Ce manège peu discret ne semblait pas trop impressionner les grèbes huppés (au premier plan dans la photo ci-dessus) ni les mouettes rieuses rassemblées en nombre au centre de l’étang pour y passer la nuit. Un groupe serré de trois petits canards a attiré mon attention.
Le reflet du soleil sur une aile m’a envoyé un signal vert émeraude bien net : à cet indice, je me forge une conviction, ce sont des sarcelles d’hiver. Ces plumes irisées forment ce que l’on appelle le miroir alaire. A chaque espèce de canard, sa couleur : miroir bleu pour les colverts, vert pour les sarcelles d’hiver, blanc pour les chipeaux… C’est là un signe de reconnaissance entre individus de la même espèce, utile pour ne pas se tromper de femelle à la saison des amours. Et c’est bien commode pour les ornithologues.
Quelques ruses de sioux plus tard, j’ai pu m’approcher un peu pour prendre cette photo. Bizarre, le miroir paraît bleu. Aurai-je la berlue ? On m’explique que ce sont là des couleurs d’irisation, et qu’elles peuvent varier selon l’incidence de la lumière. Les spécialistes sont formels, car les autres critères ne mentent pas : le bec sombre, les grands motifs sur les flancs, la forme de la tête, les proportions générales : ce sont bien des sarcelles d’hiver. Des femelles bien sà»r, car les mâles sont beaucoup plus colorés. L’ornithologie est une science difficile…
Je n’avais encore jamais vu de sarcelles d’hiver à l’Ile de loisirs. D’habitude, en cette saison, je les observe plutôt sur la Seine. Leur présence m’a fait plaisir ; je les trouve bien jolis ces petits canards.
Les CAUE d’Ile-de-France proposent une formation sur la nature en ville en 7 modules d’une journée entre février et octobre 2017 :
mardi 21 février 2017 – Nature en ville : de quoi parle-t-on ? – CAUE 92 Nanterre (92) mardi 21 mars 2017 – Aménager et gérer durablement les espaces verts – Communauté d’agglomération de Cergy Pontoise, Le Verger à Cergy (95) jeudi 20 avril 2017 – Positionner l’agriculture comme une composante du projet urbain Rendez-vous : gare de Massy-Palaiseau (91) mardi 16 mai 2017 – Développer l’installation de jardins partagés – CAUE 93 Pantin (93) jeudi 15 juin 2017 – Gérer de façon alternative les eaux pluviales – Mairie d’Asnières-sur-Seine (92) mardi 19 septembre 2017 – Maintenir et développer la place de l’arbre en ville – C.A de Paris Vallée de la Marne Torcy (77) mardi 3 octobre 2017 – Protéger et gérer le patrimoine arboré – C.A de Paris Vallée de la Marne Torcy (77)
A voir en ce moment à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, près de la plage du parc à bateaux : le cygne noir. Il barbote en compagnie d’une petite troupe de cygnes tuberculés, remontant des herbes aquatiques du fond pour les consommer. Aux derniers comptages Wetlands, les ornithologues ont en recensé 5 seulement pour toute l’Ile-de-France.
Le parc François-Mitterrand, depuis les travaux de rénovation écologique, est devenu un haut lieu de la biodiversité ordinaire. Cela n’a pas échappé à quelques étudiants au sens artistique développé.
Très bruyantes et bien visibles, une cinquantaine de mouettes rieuses ont établi leur quartier d’hiver dans le parc, comme l’an dernier. Elles sont venues d’Europe du Nord et de l’Est, attirées par la douceur du climat. Je guette depuis début décembre le retour de nos habituées de Pologne, de Belgique et de Tchéquie.
Cliquez sur l’image pour lire le numéro de la bague posée par le Muséum de Prague : ES 15.728 est bien là ! Cette native de Vojkovice était déjà venue en janvier 2015.
D’autres habitants du parc sont plus discrets en cette saison.
Sur le tronc de ce cèdre, chaque fissure est mise à profit. Les gendarmes se pressent les uns contre les autres dans ces abris en attendant le retour des beaux jours. Mais regardez bien, ne dirait-on pas qu’une autre espèce, avec un point blanc tout rond sur la membrane noire, occupe aussi les lieux ?
Effectivement, quelques Melanocoryphus albomaculatus ont rejoint les troupes de gendarmes. Ces punaises consomment les fruits des Astéracées, notamment ceux des séneçons. Les gendarmes, quant à eux, se nourrissent des fruits des tilleuls et aussi des mauves. Ici, point de tilleuls à proximité, mais une très belle prairie riche en mauves et en séneçons.
Une coccinelle asiatique, retardataire, inspecte les fissures du tronc et cherche un logement encore vacant pour se mettre à l’abri du froid. Tu t’y prends bien tard, petite coccinelle…
Que s’est-il donc passé au pied de cet arbre pour que le sol soit aussi noirci ?
Les responsables, ce sont ces pucerons et leur miellat abondant qui est tombé au sol et sur les feuilles des plantes basses. Des moisissures se sont développées sur ce miellat et ont formé ce dépôt noir que l’on nomme fumagine.
Voici l’un de ces pucerons de grande taille (5 mm). L’ornementation caractéristique de leur abdomen confirme l’espèce Tuberolachnus salignus, le puceron géant du saule.
Chaque année à la sortie de l’hiver, le puceron géant du saule disparaît. On le voit à nouveau sur les saules à partir de juillet. Où est-il passé entre temps ? Personne ne le sait. Au printemps prochain, c’est décidé, je vais en suivre un pour le découvrir.
Le site de l’Aren’ice est l’un des quarante points d’écoute d’oiseaux où nous nous rendons chaque année en avril et en mai, dans le cadre de nos relevés du Suivi Temporel des Oiseaux Communs. Nous avions choisi cette belle friche armée de ronces et d’aubépines parce qu’elle était bien représentative de ce secteur. Nous y trouvions des espèces peu communes typiques de ce type de milieu : la fauvette grisette, l’hypolaà¯s polyglotte, la linotte mélodieuse, le tarier pâtre.
Les travaux de construction de l’Aren’ice ont quelque peu perturbé le secteur, mais les grands espaces paysagers d’esprit très naturel qui accompagnent l’équipement laissent présager une évolution favorable pour l’avifaune. Un petit tour sur place nous a permis d’apprécier la situation.
Grosse surprise : un couple de tariers pâtres n’est pas parti en migration comme tous ceux de son espèce ! Ils ne sont chaque hiver, dans toute l’Ile-de-France, que quelques dizaines d’individus à faire ce pari très risqué. Espérons pour ces deux oiseaux que l’hiver ne sera pas trop rigoureux.
Certains bassins d’infiltration sont en eau : une aubaine pour les espèces insectivores de passage ! Nous y avons vu la bergeronnette grise, la bergeronnette des ruisseaux et même un pipit spioncelle, un hivernant rare pour l’Ile-de-France.
Dans les zones de friches adjacentes, les ronces et les saules accueillaient de nombreux passereaux, notamment des pinsons des arbres, des accenteurs mouchets et cet étonnant bruant des roseaux.
Au pied des grands pylônes électriques, la végétation naturelle présente avant travaux a été conservée intacte. Ces endroits providentiels sont autant de zones de refuges et de recolonisation de l’espace pour toute la petite faune sauvage.
Merci aux fidèles lectrices et lecteurs qui ont tenté leur chance. Ces mystérieuses bestioles ne sont pas des mues de coccinelles, ni des graines, ni des cloportes poilus, ni des poux de loups (quelle imagination !)…
Le polyxène à pinceau est un mille-pattes ! Il possède même deux paires de pattes par segment, ce qui le place dans la classe des diplopodes.
Evidemment, il faut y regarder de près car la bête adulte ne dépasse pas 4 mm. Cette petite famille était dans son habitat préféré : sous une écorce de platane. Les polyxènes mangent des détritus organiques, sans doute aussi des algues et des champignons microscopiques.
Mais que font-ils avec leur pinceau en l’air ? Cherchent-ils à m’impressionner ? En fait, ces pinceaux sont des armes redoutables ! Lorsque les polyxènes se sentent menacés par une fourmi ou une araignée, ils frottent la face de leur agresseur avec leur pinceau, dont les longs poils détachables sont armés de barbes et de crochets minuscules. Le prédateur incommodé cherche à se défaire de ces poils qui s’accrochent à ses soies et ne fait que s’emmêler plus encore, laissant à ses proies leur chance dans la fuite.
Encore une qui voulait rentrer chez moi. Les chrysopes, qui ont perdu leur belle teinte verte, cherchent un abri avant l’arrivée des grands froids. Celle-ci était déjà un peu engourdie, j’en ai profité pour lui tirer le portrait.
Au printemps les chrysopes se réveilleront, retrouveront leurs couleurs et reprendront leurs activités de brouteuses de pollen. Les femelles iront pondre au plus près des colonies de pucerons.
Lees œufs de chrysopes sont singuliers : ils sont toujours ainsi déposés au bout d’un filament souple produit par la femelle.
Cliquez sur l’image pour comprendre pourquoi on surnomme la larve du chrysope le lion des pucerons.