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Une ortie de Noà«l

Dasineura urticae, sur Urtica dioica © CACP – Emilie Périé

Dans le bois de Cergy certains pieds de grande ortie ont l’air de s’être parés de décorations de Noà«l. Les nervures des feuilles sont couvertes de boules blanches : des galles.

Il n’est pas toujours aisé de déterminer par qui sont causées les galles des végétaux. Mais dans le cas présent on peut émettre une hypothèse assez plausible. Assez peu de galles sont référencées pour l’ortie et la plus connue est décrite comme provocant des excroissances blanches dans les nervures et les pétioles des feuilles et brunissant en vieillissant. A priori, nous avons bien affaire à  Dasineura urticae, une petite mouche de la famille des Cecidomyiidae.

Pour en découvrir plus sur les galles de Cecidomyiidae :

L’intervention de Gilles aux rencontres naturalistes 2019

Agenda

Rencontres naturalistes 2019

Un rendez-vous à  ne pas manquer

© ARB-idf

Le samedi 7 décembre 2019, les naturalistes franciliens professionnels et amateurs se retrouvent à  Nanterre pour échanger sur les sujets marquants de l’année concernant la nature. Ce rendez-vous annuel donne toujours lieu à  des exposés passionnants et de riches conversations sur la vie qui nous entoure.

Pour s’inscrire c’est ici !

Gilles y sera !

Le programme est déjà  alléchant. Il sera bien sà»r question des faits marquants régionaux (à  titre d’exemple, retrouvez les faits marquants de Cergy-Pontoise) ainsi que du bilan des Inventaires éclairs du mois de juin auxquels nous avons participé. Seront également présentés les syrphes, ces étonnantes mouches rayées ; la végétalisation des pelouses sur dalles ; les oiseaux parisiens ; les poissons migrateurs et les vers luisants. Quant à  notre cher Gilles, il nous parlera des galles de cécidomyies.

Cliquez dans l’image pour un aperçu de son intervention :

De quoi satisfaire tous les curieux de nature !

Alors ? Curieux ? © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez ses interventions des années précédentes :

Edition 2018

Edition 2017

L'actualité de la Nature

Le secret des beaux féviers

Gleditisia ‘Sunburst’ – gare routière de Cergy-préfecture © CACP – Gilles Carcassès

Les féviers sont de grands arbres d’origine américaine, ils sont appréciés pour leur robustesse en milieu urbain. La variété ‘Sunburst’ présente au début du printemps un feuillage jaune très lumineux qui vire au vert clair dans le courant de l’été.

Feuilles de févier déformées – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Peu de ravageurs s’en prennent à  cette espèce, mais une petite mouche spécifique (une cécidomyie) déforme parfois les jeunes feuilles à  l’extrémité des rameaux.

Galles de Dasineura gleditchiae – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Chacune de ces folioles transformées en pochette creuse contient une petite larve. Ordinairement, ces galles, en nombre limité, ne nuisent pas à  la santé de l’arbre mais elles peuvent en gâcher l’esthétique. J’ai souvent remarqué que les arbres sévèrement élagués souffrent au printemps suivant d’attaques importantes de ce diptère. Amis des beaux arbres, rangez les tronçonneuses !

Retrouvez dans ces articles d’autres galles de cécidomyies :

Les galles de cécidomyies

Les fleurs de mes hémérocalles avortent !

La galle poilue du hêtre

La galle des fleurs de tanaisie

L'actualité de la Nature

2018 : les petits nouveaux

A Cergy-Pontoise, 2018 aura été une bonne année pour les observations d’insectes rares ou remarquables ! Voici le résumé de nos découvertes :

Premières observations pour l’Ile-de-France

Larve d’Aproceros leucopoda © CACP – Gilles Carcassès

Aproceros leucopoda est un hyménoptère symphyte invasif d’origine asiatique. Il nous arrive de Belgique. Nous avons observé ce nouveau ravageur de l’orme au bord de l’Oise à  Vauréal en juin 2018.

Une galle de Rhopalomyia tanaceticola  sur une fleur de tanaisie © CACP – Gilles Carcassès

Rhopalomyia tanaceticola est une cécidomyie dont les larves se développent dans des galles sur les fleurs de tanaisie. Nous avons noté la présence de cet insecte dans le potager de la Ferme d’Ecancourt à  Jouy-le-Moutier en juillet 2018.

En fait cette rareté n’en est pas vraiment une, il s’agit plutôt d’une espèce qui n’intéresse pas grand monde. Elle n’a aucun impact économique connu, et comme toutes les espèces qui n’ont pas fait l’objet d’études, elle ne peut pas servir pas d’indicateurs de la qualité des milieux. Alors à  quoi bon l’observer ? Il faut reconnaître aussi que pour illustrer des atlas ou des études de biodiversité, les jolis oiseaux, libellules et papillons sont bien plus vendeurs que les moucherons !

Rhopalomya tanaceticola adulte au creux de ma main © CACP – Gilles Carcasses

J’avais conservé certaines de ces galles dans un bocal et quelques semaines plus tard des adultes en sont sortis. Ils n’ont pas réussi à  se dégager complètement de leur pupe. Peut-être que l’atmosphère de mon élevage était trop sèche… On voit sur cette photo que ce minuscule insecte est bien un diptère, on distingue l’un des balanciers (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

Premières données pour le Val d’Oise

Saperda perforata, la saperde perforée © CACP – Gilles Carcassès

Saperda perforata est un longicorne dont les larves consomment le bois mort des peupliers. Nous l’avons observé au parc de Grouchy à  Osny en mai 2018.

Stephanitis takeyai , le tigre de l’andromède © CACP – Gilles Carcassès

Stephanitis takeyai est un ravageur asiatique invasif qui s’attaque aux Pieris. C’est un organisme suivi par la Fredon Ile-de-France. Nous l’avons découvert dans le patio de nos bureaux à  Cergy.

Il faut ajouter à  ce tableau de chasse un syrphe rare qui ressemble à  s’y méprendre à  certaines espèces de guêpes :

Sphiximorpha subsellis © CACP – Gilles Carcassès

Sphiximorpha subsesilis pond dans les suintements des vieux arbres pourris, dans les zones humides. Nous avons eu la chance de tomber dessus. Ce diptère a été observé dans le parc du château de Marcouville à  Pontoise en mai 2018.

Retrouvez plus d’informations sur ces espèces dans nos reportages :

La tenthrède zigzag de l’orme

La galle des fleurs de tanaisie

La saperde perforée

Le tigre du Pieris

Fausse guêpe

L'actualité de la Nature

La galle poilue du hêtre

A Asnières-sur-Oise, une amie m’a fait découvrir ce superbe hêtre remarquable.

Fagus sylvatica © CACP – Gilles Carcassès

C’est bizarre, par ici les hêtres ont de galles poilues sur les feuilles ! Je n’avais encore jamais vu ça.

Galle poilue sur une feuille de hêtre © CACP – Gilles Carcassès

C’est l’oeuvre d’un diptère Cecidomyiidae du nom de Hartigiola annulipes. Les adultes, sortes de moucherons, émergent en mai et pondent à  la face inférieure des feuilles près de la nervure principale. C’est la petite larve qui va induire par ses morsures la croissance progressive de la galle. Rapidement, elle s’installe à  l’intérieur de la cavité et en consomme les parois. L’automne venu, la galle se détache de la feuille et tombe au sol. La larve hiverne à  l’intérieur de la galle dans la litière et la nymphose se produit au printemps.

Galle d’Hartigiola annulipes © CACP – Gilles Carcasses

Sur cette feuille, on voit une galle et les cicatrices laissée par deux autres galles qui sont déjà  tombées à  terre.

J’ai récolté quelques feuilles présentant des galles pour tenter un élevage. Rendez-vous au printemps prochain pour le portrait du moucheron (ou peut-être d’un parasitoà¯de ?)…

Retrouvez notre article :

Les galles de cécidomyies

L'actualité de la Nature

Les galles de cécidomyies

Galle de Dasineura ericae scopariae sur la bruyère à  balais © CACP – Gilles Carcassès

Qu’est-ce qu’une galle ?

Une galle est une excroissance d’un végétal produite par une bactérie, un nématode, un acarien, un champignon, ou, plus généralement, par l’effet de la piqure d’un insecte parasite. Parmi ces insectes, les Cecidomyiidae, très petits diptères, sont responsables de nombreuses galles sur une grande diversité de végétaux.

Les cécidomyies, ravageurs des cultures

Les cécidomyies causent souvent des dommages aux cultures. C’est le cas par exemple de la cécidomyie de l’hémérocalle qui fait avorter les boutons floraux et celle du robinier qui déforme ses folioles. On peut citer aussi la cécidomyie des siliques du colza et du chou et celle des pousses de la luzerne. D’autres espèces nuisent aux céréales, aux poiriers, aux oliviers, aux lavandes… Toutes ne sont pas nuisibles : les larves de certaines espèces de cécidomyies, prédatrices de pucerons, sont utilisées en lutte biologique.

Quelques exemples de galles de cécidomyies

Dasineura fraxini forme des galles caractéristiques sur les feuilles de frêne – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Dasineura rosae déforme les feuilles des églantiers – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

La larve de Dasineura rosae dans sa feuille d’églantier © CACP – Gilles Carcassès

Kiefferia pericarpiicola déforme les graines de carotte © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez l’étrange beauté des galles dans nos articles :