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Scène macabre dans les tomates

Scène du drame : mon plant de tomates © CACP – Emilie Périé

A défaut d’une nouvelle épopée de jardin confiné, je peux vous raconter une histoire de plant de tomates. J’ai, pour maintenir un peu de nature dans mon confinement, des pieds de tomates qui grandissent totalement librement dans un petit bac en compagnie de menthe et de chénopodes (tout aussi sauvages et désordonnés).

Ce matin là  je les observe, les feuilles paraissent raplapla, ça manque d’eau … Mais autre chose attire mon attention, ça bouge sous le bac. C’est étrange, il n’y a pas de vent dans l’appartement, ce n’est donc pas une feuille qui s’agite …

Je me baisse pour voir de quoi il s’agit et qu’elle ne fut pas ma surprise de découvrir une grosse chenille prise dans une toile d’araignée. Encore plus surprise de voir que le prédateur est toujours sur la scène du crime. L’occasion d’un reportage photo !

Steatoda triangulosa et sa proie © CACP – Emilie Périé

L’araignée est la malmignatte des maisons, Steatoda triangulosa. On la reconnait à  ses motifs marbrés en forme de triangles sur l’abdomen. C’est une araignée relativement commune dans l’hémisphère nord. Elle s’accommode très bien des habitations humaines, c’est d’ailleurs là  qu’on la repère le plus souvent.

Elle fait partie de la famille des Theridiidées, la même famille que les veuves noires. Elle est inoffensive pour l’Homme, mais ce n’est pas la même histoire pour mon amie chenille. Elle s’est vaillamment débattue une fois prise dans la toile, mais l’araignée a été plus efficace. On voit l’effet du venin sur l’extrémité haute de la chenille et elle est déjà  bien ficelée dans la toile.

72 heures plus tard, celle qui aurait probablement pu devenir un papillon blanc de la famille des piérides est dans un état de nécrose avancé. Madame l’araignée va bientôt pouvoir passer à  table.

L’effet du venin sur la proie © CACP – Emilie Périé

Qui sait ce que peuvent encore héberger mes tomates ? Heureusement, malgré ces péripéties je n’ai pas oublié de leur donner de l’eau.

Sources :

Steatoda triangulosa sur SpiderID

Insectes.org

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Dans l’intimité des araignées

Couple d’araignée Neriene radiata © CACP – Emilie Périé

Cette petite araignée (environ 1 cm) présente d’élégants motifs jaunes pour la femelle (en haut de l’image) et tirant sur l’orange pour le mâle (en bas de l’image). Pourtant, on ne peut que rarement les observer. Neriene radiata bâtit une toile en dôme dont elle parcoure le « plafond » la tête en bas en attendant qu’un insecte s’y prenne. Même la reproduction se passe à  l’envers. Impossible de s’approcher pour un angle de vue donnant sur l’abdomen sans empêtrer l’objectif dans la toile… Voyez un peu le travail : on peut apercevoir les fils de toile sur lesquels évoluent le mâle et la femelle se préparant pour l’accouplement.

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Chez les araignées, l’accouplement consiste à  l’insertion des bulbes copulatoires du mâle (les sortes de gants de boxe à  l’extrémité des pédipalpes, entre les pattes antérieures) dans l’épigyne de la femelle. Fait intéressant : la forme de ces organes est spécifique à  chaque espèce d’araignée, comme une clé et sa serrure ont une correspondance unique.

Retrouvez dans ces articles d’autres histoires d’araignées :

L’amaurobe féroce

Zoropsis spinimana

L'actualité de la Nature

L’amaurobe féroce

Amaurobidae – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Nounours

En retournant une écorce tombée à  terre au pied d’un vieux frêne, je découvre cette belle araignée. Entièrement couverte de longs poils soyeux, elle semble d’une incroyable douceur. Pour mieux l’observer, je l’invite à  rentrer dans un petit bocal en verre le temps de faire quelques photos.

Amaurobius ferox mâle © CACP – Gilles Carcassès

La présence des bulbes copulatoires, extrémités renflées de ses pédipalpes en forme de gants de boxe, me renseignent sur son sexe. C’est un mâle. Il a au bout de ses palpes les clés pour ouvrir le sexe des femelles de son espèce.

Gants de boxe ou trousseaux de clés ?

Amaurobius ferox © CACP – Gilles Carcassès

La forme et la disposition des crochets des bulbes copulatoires sont des critères de détermination très importants chez les araignées.

Il a tué sa mère !

Chez cette espèce, les enfants dévorent leur mère qui se liquéfie peu à  peu après la ponte. Cela leur procure les protéines nécessaires pour un bon départ dans leur vie de petites araignées.

Source :

Amaraubius ferox, fiche descriptive par l’INPN

Retrouvez d’autres portraits d’araignées :

L’épeire à  quatre points

La petite bouteille

Belle blonde, à  pattes de léopard

Agenda

Retour sur les rencontres naturalistes 2019

L’édition 2019 des Rencontres naturalistes a eu lieu le samedi 7 décembre au château de Nanterre. Ces rencontres, organisées par l’Agence Régionale de la Biodiversité (ARB) depuis 2008, permettent à  tous les professionnels et amateurs naturalistes d’àŽle-de-France de se retrouver pour écouter des personnes passionnantes sur divers sujets.

Lors de cette 11ème édition, 150 personnes ont assisté aux exposés. Les présentations étaient variées et riches en contenu : des vers luisants aux araignées, en passant par les poissons migrateurs, les galles de cécidomyies et la bioacoustique, nous nous sommes régalés ! Voici quelques-unes des informations importantes à  retenir.

Suivez les vers luisants

Fabien Verfaillie nous a présenté l’Observatoire des Vers Luisants et des Lucioles : un outil de science participative qui permet aux chercheurs de mieux connaitre l’écologie et les comportements des 11 espèces de vers luisants et de lucioles. Des premiers résultats sur l’impact de la pollution lumineuse ou sur les pratiques aux jardins sur les populations de vers luisants ont pu être avancés.

Lampyris noctiluca, larve de ver luisant – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Observez, notez, participez : dans votre jardin ou lors de missions spéciales de l’Observatoire, cet été, partez à  la recherche des vers luisants !

La présentation filmée et le document support

Retrouvez quelques histoires de vers luisants :

Observez les mouches

Raphaà«l Vandeweghe et Alexia Monsavoir de l’Office pour les insectes et leur environnement nous on présenté la méthode SyrphTheNet et la nouvelle liste des syrphes déterminants ZNIEFF.

Myathropa florea, l’eristale des fleurs © CACP – Emilie Périé

Les syrphes sont ces jolies mouches qui ont souvent l’aspect d’abeilles, de guêpes ou de bourdons. On dit qu’une espèce est déterminante ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) quand sa présence dans un espace permet de justifier la bonne qualité écologique du milieu. On peut alors classer cet espace parmi les ZNIEFF, qui font l’objet d’études particulières (notamment en termes d’inventaires). Sur les 216 espèces de syrphes présentes dans la région, 84 ont été retenues comme étant déterminantes ZNIEFF. Et malgré les nombreuses rencontres que nous avons eu avec ses belles rayées, nous n’avons encore croisé aucune des 84 retenues ! Si vous les voyez avant nous faites le nous savoir, et surtout, n’hésitez pas à  participer au programme SPIPOLL !

La présentation filmée et le document support

Retrouvez quelques histoires de syrphes :

Le pâturage : outil indispensable de la gestion du paysage

Vincent Vignon a présenté un historique passionnant sur les héritages patrimoniaux du pâturage par les grands herbivores. Les modulations du paysage de la toute petite échelle au grand territoire, sont expliquées par les relations trophiques entres animaux et végétaux et illustrées par de magnifiques images d’espaces naturels et de faune sauvage.

Brebis pâturant à  Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

A Cergy-Pontoise, faute de troupeaux sauvages, on développe tout de même la gestion d’espaces par le pâturage. Moutons, vaches, ânes, chevaux et même bernaches, parcourent les prairies de l’agglomération. Il manque bien entendu certains maillons de la chaîne naturelle mais la biodiversité se réinstalle peu à  peu.

La présentation filmée et le document support.

Retrouvez quelques histoires de pâturage :

Les araignées, un monde merveilleux et méconnu

Claire Jacquet, l’une des rares mais non moins éminentes aranéologues d’àŽle-de-France, nous a présenté le monde fascinant des araignées franciliennes. Après avoir rapidement éliminé les clichés des araignées qui sont moches, dangereuses et font peur, elle nous a montré l’incroyable diversité des formes, couleurs et modes de vie de ces petits animaux.

Synema globosum, l’araignée Napoléon © CACP – Gilles Carcassès

Il nous reste encore beaucoup d’espèces à  rencontrer sur le territoire et à  vous présenter. Ce petit monde est finalement très vaste.

La présentation filmée et le document support.

Retrouvez quelques histoires d’araignées :

Si ces sujets vous intéressent et que vous n’avez pas pu assister aux rencontres, pas d’inquiétude, les exposés ont tous été filmés et sont mis en ligne sur le site de l’ARB ainsi que l’intégralité des supports de présentation.

Quant à  nous, on a hâte de voir l’édition 2020, vous pouvez déjà  réserver la date, ce sera le 28 novembre !

L'actualité de la Nature

Araignée du soir, espoir

Zoropsis spinimana femelle – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Et pas n’importe quelle araignée : Zoropsis spinimana, femelle ! Il y a tout juste un an, Gilles présentait le mâle de cette espèce et espérait avoir l’occasion de croiser la femelle. C’est chose faite. Et il n’avait pas menti, elle est effectivement bien plus imposante que le mâle, comme souvent chez les araignées.

La zoropse à  patte épineuse est parfois appelée l’araignée Nosferatu, en référence aux motifs de son céphalothorax. C’est une paréidolie fréquente, beaucoup y voient les traits du vampire Nosferatu. Vous aussi ?

Paréidolie de Nosferatu sur l’abdomen de Zoropsis spinimana © CACP – Gilles Carcassès

Cette marque n’est heureusement pas porteuse de malédiction, bien au contraire. La zoropse à  patte épineuse, habitante des maisons présente deux avantages : elle ne tisse pas de toile et elle chasse les insectes et autres araignées de la maison. Une vraie fée du logis !

Pour en savoir plus :

Zoropsis spinimana, par l’INPN

Les araignées de nos maisons, par l’ANCA

Différencier les mâles des femelles chez les araignées, par Science Infuse

Retrouvez d’autres paréidolies dans nos articles :

Le lamier amplexicaule

La noctuelle de l’arroche

La cicadelle de l’érable

L'actualité de la Nature

L’épeire à  4 points

Bravo à  Juliet, José et Véronique qui sont les premiers à  avoir retrouvé la bête !

En effet, ces 4 grosses taches blanches disposées en carré sont le signe distinctif de Araneus quadratus, l’épeire à  4 points ou épeire carrée.

L’épeire à  4 points – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Cette élégante araignée habite nos prairies durant l’été. Son cycle de vie est annuel. Les œufs éclosent au printemps, les araignées grandissent, muent, puis se reproduisent durant l’été. Les œufs passent l’hiver alors que les adultes meurent au cours de l’automne. Cette rescapée trouvée fin septembre n’en avait plus pour très longtemps. Elle a cependant fortement impressionnée les élèves de l’école des Larris lors de leur chasse aux insectes*. Pourtant, selon mes sources, elle consomme essentiellement des criquets et sauterelles, et assez peu d’enfants.

*NB : les araignées ne sont pas des insectes, mais des arachnides. Cela faisait partie des connaissances transmises aux élèves lors de l’animation.

Outre ses 4 taches blanches, cette araignée a une grande variabilité de couleurs, allant du jaune, vert clair au brun en passant par le rouge et le orange. Par exemple, cette araignée tissant sa toile dans les pulicaires dysentériques de Courdimanche est aussi Araneus quadratus.

L’épeire à  4 points – Courdimanche © CACP – Alexandra Marques

Sources :

L’épeire à  4 points, par Quel est cet animal

L’épeire à  4 points, par l’INPN

Retrouvez d’autres araignées de la même famille :

La petite bouteille

La belle à  rayures

L'actualité de la Nature

La petite bouteille

Les nombreux boutons floraux du Magnolia lilifora de mon jardin sont une belle promesse de fleurs pour ce printemps. Sur l’un d’eux, je distingue une toute petite chose qui me paraît joliment contrastée.

Bouton floral de Magnolia liliflora © CACP – Gilles Carcassès

C’est une minuscule araignée, elle ne dépasse pas 2 mm.

Mangore petite-bouteille (Mangora acalypha) © CACP – Gilles Carcassès

Mangora acalypha est une petite araignée des friches, des landes et des prairies. Elle est très facile à  reconnaître avec le dessin de bouteille à  long col qui orne son abdomen. Sa teinte orangée et sa petite taille indiquent qu’il s’agit d’un jeune. Né en juillet, il a passé l’hiver sous la mousse et s’est réveillé aux premières douceurs. L’abdomen chez l’adulte est blanc, noir et jaune.

Cette araignée, de la même famille que les épeires et l’argiope fasciée, est très commune et largement répandue dans toute l’Europe. Elle attend ses proies au milieu de la toile horizontale ou oblique qu’elle tisse dans la végétation basse.

Sources :

Fiche de Mangora acalypha, par l’INPN

L’araignée Mangora acalypha, dans le blog de Jean-Yves Cordier

L'actualité de la Nature

Du monde sous les écorces

Cachés sous une écorce © CACP – Gilles Carcassès

En cueillant quelques pleurotes sur le tronc d’un vieux hêtre, je ne résiste pas à  l’envie de soulever un petit bout d’écorce sur une partie de bois pourri pour voir qui se cache dessous.

Le logement est très humide, mais cela n’a pas l’air de déranger. Je vous présente mes trouvailles, engourdies par le froid. De gauche à  droite : une araignée du genre Philodromus, la sublime coccinelle rose Oenopia conglobata et la coccinelle asiatique Harmonia axyridis. La différence de taille entre ces deux espèces de coccinelles est ici flagrante.

Oenopia conglobata, la coccinelle rose – © CACP – Gilles Carcassès

La coccinelle rose s’est réveillée et part à  la recherche d’un nouveau logement plus tranquille.

Rhaphigaster nebulosa © CACP – Gilles Carcassès

Les punaises nébuleuses, communes en forêt, profitent aussi de ces écorces décollées pour passer l’hiver en amas compacts.

Dans quelques jours ou quelques semaines, le tronc qui les héberge sera chargé sur un camion pour une destination inconnue, peut-être à  l’autre bout du Monde. Beaucoup d’espèces changent ainsi de région ou de continent au gré des transports de marchandises. Ainsi naissent les espèces invasives…

Retrouvez nos articles :

J’ai vu une coccinelle rose !

Punaise nébuleuse, punaise diabolique : ne les confondez plus !

La coccinelle asiatique

Les champignons du commerce international du bois

L'actualité de la Nature

La petite bête qui monte

Si vous n’appréciez pas trop les araignées dans votre maison, vous allez adorer celle-ci : elle mange les autres araignées, même les grosses tégénaires !

Zoropsis spinimana © CACP – Gilles Carcassès

Tous les matins à  l’heure du petit déjeuner, cette grosse araignée traverse ma cuisine d’un pas pressé, et je n’arrivais pas à  la prendre en photo. Ce soir-là , elle était aimablement immobile sur le mur de l’escalier et j’ai pu lui tirer le portrait. A ses palpes en massue, j’identifie un mâle.

Le dessin sur son céphalothorax est caractéristique du genre Zoropsis. Les spécialistes croient y reconnaître les traits de Nosferatu le vampire (bon, il faut un peu d’imagination). La couleur sombre des chélicères et des pattes donne l’espèce  : Zoropsis spinimana.

Les beaux dessins de Zoropsis spinimana © CACP – Gilles Carcassès

Cette araignée est une méridionale en expansion qui progresse le long du littoral atlantique. Elle est également bien établie depuis quelques années en région parisienne.

Zoropsis spinimana ne tisse pas de toile, elle chasse la nuit en explorant son territoire. Si vous la croisez, elle ne vous fera aucun mal. Attention tout de même, cette prédatrice peut se montrer un peu agressive si elle se sent menacée. Mais sa morsure est sans danger.

Le corps de ce beau mâle fait un bon centimètre, sans les pattes. J’espère croiser un jour la femelle, encore plus imposante !

Sources :

Le genre Zoropsis en France, par Sylvain Dejean et Marina Chavernoz – 2009

Zoropsis spinimana, par l’INPN

Retrouvez dans ces articles d’autres arachnides d’origine méditerranéenne :

Le cerf qui venait du Maroc

Le pholque de Pluche

L'actualité de la Nature

Le pholque de Pluche

J’ai décidé de m’intéresser aux petites bêtes injustement méprisées. Après les psoques, voici les pholques.

Holocnemus pluchei, le pholque de Pluche © CACP – Gilles Carcassès

Le pholque de Pluche n’est pas un insecte, mais une araignée. On peut rencontrer cette espèce méditerranéenne hors de sa zone d’origine dans les jardineries et parfois les annexes chauffées des habitations. Celle-ci, je l’ai trouvée dans la serre tempérée de la Maison de la Nature de Rueil-Malmaison. Holocnemus pluchei tisse une toile irrégulière en dôme et se poste dessous. Elle capture des mouches, des moustiques, des cloportes, et même d’autres araignées bien plus grosses qu’elles. On reconnaît cette espèce à  son ventre noir.

Voici la face dorsale, joliment ornée, d’un autre individu, observé à  l’intérieur d’une véranda dans la Drôme :

Holocnemus pluchei © CACP – Gilles Carcassès

Inquiété, le pholque de Pluche a le don d’invisibilité : il oscille de haut en bas sous sa toile avec une fréquence tellement rapide qu’il en devient (presque) indiscernable !

Source :

Holocnemus pluchei, par l’INPN

Découvrez le monde fascinant des araignées avec ces articles :

Belle blonde aux pattes léopard, qui m’a tapé dans l’œil

Araignées sauteuses

L’araignée-loup

L’ombre de Napoléon

L’araignée zèbre

Mon beau sapin

Ero, l’araignée pirate

Araignées crabes

La belle à  rayures

Une araignée traverse le salon