Imaginez un peu l’embarras dans lequel se serait retrouvé un chantre* complètement enroué ? Heureusement cela ne pouvait tout bonnement jamais arriver, car avec notre plante du jour, les maux de gorges n’étaient qu’histoire ancienne.
Le sisymbre officinal est une petite BRASSICASSEAE annuelle ou bisannuelle à port dressé des friches, décombres, cultures, jachères… Sa floraison jaune de mai à septembre est assez reconnaissable par la taille très réduite de ses fleurs 3-4 millimètres maximum. Les feuilles basales sont profondément divisées en 3 à 5 segments, assez pubescentes comme le reste de la plante.
De nos jours cette plante est toujours utilisée contre l’enrouement, les bronchites et autres maux de gorges divers et variés…
*Chantre : Personne qui assure les chants dans les offices religieux.
Clôturons notre série sur les astéracées à fleurs tubulées jaunes et ligulées blanches qui ressemblent à la pâquerette avec une plante un peu plus rare : l’aster lancéolé.
C’est une américaine naturalisée dans la région, bien qu’encore assez rare, qui se plaît bien sur les rives de cours d’eau (ici l’Oise).
Elle ressemble un peu à l’érigéron annuel que l’on a vu dans le dernier épisode de la série mais ses ligules sont moins nombreuses et plus larges, et l’aster est globalement moins poilu que l’érigéron.
Quant à sa ressemblance avec la pâquerette, elle s’arrête au format du capitule. L’aster lancéolé a des feuilles, comme son nom l’indique, lancéolées contrairement aux feuilles arrondies de la pâquerette. Et il forme des petits buissons, ou des grosses touffes, allant jusqu’à 1,5 mètre de haut.
Sources :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Souvent perchée à la cyme d’un grand arbre, la grive musicienne chante à tue-tête une mélodie composée de motifs variables répétés trois fois. Comme son camarade le merle noir, également membre de la famille des Turdidés, c’est une chanteuse plutôt douée, et qu’on entend de loin au printemps, parfois même jusqu’à un kilomètre.
Hors période de reproduction, quand elle ne chante pas, on peut différencier la grive musicienne à son plumage. Bien qu’un peu plus petite, elle ressemble beaucoup à la grive draine, une autre Turdidé que l’on peut rencontrer toute l’année sur notre territoire. En revanche, les taches ventrales de la grive draine sont bien rondes alors que celles de la grive musicienne sont en forme de fer de lance, ou d’as de pique selon l’imagination de chacun.
Comme ses compères, la grive musicienne a un régime alimentaire opportuniste et varié. A la belle saison, en période de reproduction et de nourrissage elle consomme divers insectes et petits invertébrés. En hiver en revanche elle se rabat sur les baies, beaucoup plus disponibles. Vous pourrez la trouver dans les massifs de lierre, les houx, ou les boules de gui.
Plusieurs grandes et belles ombelles de fleurs blanches ou roses ? Une ou plusieurs tiges principales à tendance rouge virant au pourpre ? Des grandes feuilles découpées en de nombreux folioles ? Le tout sur un plante d’une taille comprise entre 50 cm et 2 m ? Pas de doute ! C’est l’angélique sylvestre.
L’impératoire sauvage, d’un de ses autres noms, se rencontre d’habitude le long des cours d’eau, ripisylves, fossés humides… Mais il est également possible de la retrouver, dans les milieux forestiers ou les petits bois, car si elle apprécie les situations ensoleillées elle peut également croitre à la demi-ombre.
Cette jolie APIACEAE peut être facilement confondue avec ses deux cousines, la berce commune (Heracleum sphondylium) ainsi que la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum). Il existe quelques petites astuces afin de la différencier au niveau des feuilles :
La feuille d’angélique (à gauche) est presque entièrement glabre et a tendance à se diviser en de nombreux petits folioles, elle mesure jusqu’à 60 cm de long. La feuille de berce du Caucase (en haut à droite), atteignant parfois 1 m de long, est profondément lobée, mais non divisée en folioles, et peu velue. Et enfin la feuille de berce commune (en bas à droite) est intégralement munie de petits poils durs et hérissés (touché rêche) et est divisée en 5 à 9 gros segments lobés.
L’inule conyze, l’inule squarreuse, le chasse-puces, l’œil de cheval ou encore l’herbe aux mouches, voici notre plante du jour que nous avons eu l’occasion de rencontrer lors d’un inventaire dans le bois de Cergy.
Cette plante vivace de la famille des ASTERACEAE fleurit jaune de juillet à octobre. Ses feuilles alternes sont pubescentes, comme les tiges, lancéolées et denticulées. Les boutons floraux sont très reconnaissables grâce à leur couleur pourpre/violet.
Certains connaitront peut-être cette plante sous le nom latin « Inula conyzae », en effet cette plante a subi un changement de nom en début d’année. On pouvait y distinguer le nom d’espèce « conyzae » qui se rapporte à l’ancien genre « Conyza » celui de la vergerette qui est désormais « Erigeron ».
Bravo à tous ! Vous avez bien reconnu l’ombre portée du grand cormoran sur la pyramide des étangs de Cergy.
C’est l’un de leurs spots préférés. Sur les marches de la pyramide le perchoir est facile, bien ensoleillé pour faire sécher les plumes après la pêche et bien isolé des prédateurs. Seule perturbation : des naturalistes en canoà« à l’affut des silures.
Ils n’étaient que deux ce jour-là . Mais le froid arrivant, les groupes venus du nord ne devraient plus tarder. Les étangs de Cergy sont un lieu de dortoir bien connu pour cette espèce. D’ici quelques semaines les marches seront peuplées de dizaines d’individus.
Afin de répondre à la question que nous nous étions posés dans l’article du 15 novembre, voici quelques exemples de nos amis à plumes que vous pourriez avoir la chance d’observer :
Le pic mar, il ressemble beaucoup à son cousin le pic épeiche mais quelques petits détails permettent de les différencier l’un de l’autre.
En effet à l’âge adulte l’épeiche possède une moustache atteignant son bec ainsi qu’une calotte rouge recouvrant uniquement une petite partie de l’arrière de sa tête. Au contraire le mar possède une moustache interrompue et sa calotte recouvre tout le dessus de sa tête.
Malgré son nom, la sitelle torchepot ne torche pas les pots mais en revanche elle est capable d’élaborer un torchis pour parfois réduire le diamètre d’entrée d’un nid. Et à la gauche de la sitelle, nous pouvons observer un pinson des arbres, qui pour le coup porte bien son nom perché sur cette branche en attendant que la place se libère à la mangeoire.
Bien qu’elle soit extrêmement rare à l’état sauvage en àŽle-de-France, cette petite plante des milieux secs est très appréciées dans les massifs urbains. Il n’est donc pas rare de la croiser sur le territoire, dans les massifs du cimetière de Vauréal ou échappée sur le parvis de la gare de Neuville-Université.
Au premier coup d’œil la vergerette de Karvinsky peut paraître pour une pâquerette. Pourtant, plusieurs détails permettent de les différencier assez rapidement. Les fleurs d’abord : la vergerette porte des ligules blanches plus fines et bien plus nombreuses que la pâquerette. La teinte rose de ces ligules est également plus marquée. La tige ensuite : la vergerette est une plante de plus grand développement que la pâquerette. Elle fait une tige qui porte des feuilles et plusieurs capitules, alors que la pâquerette n’a que des feuilles en rosette au sol et une seule hampe florale. De plus, la forme de la feuille est nettement différente, beaucoup plus fine chez la vergerette. Enfin, les fruits (akènes) de la vergerette sont surmontés d’un pappus (de soies, comme chez le pissenlit) alors que ceux de la pâquerette sont nus.
Dans le genre Erigeron, une autre espèce a le même modèle de fleurs que la pâquerette : c’est la vergerette annuelle. Mais celle-ci pouvant mesurer jusqu’à 1,20 mètre, elle ne se confond pas avec la pâquerette.
De manière générale chez les vergerettes, le modèle de fleurs est toujours un capitule formé de tubules tendant vers le jaune au milieu et entourées de ligules blanches ou roses. Mais chez les autres espèces, comme la vergerette âcre, celle de Sumatra, du Canada ou de Buenos Aires, le capitule est bien plus petit, moins ouvert et les ligules sont beaucoup plus réduites, si bien qu’elles ne ressemblent plus du tout à des pâquerettes.
Sources :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Durant tout un weekend, les 27 et 28 novembre 2021, l’Office Français pour la Biodiversité propose des conférences et des échanges pour tout comprendre à la biodiversité. Cet événement, qui s’appelle Université populaire de la biodiversité, se déroule en présentiel pour les tourangeaux et en ligne pour tous les autres. Vous y trouverez des conférences inspirantes, des débats, des temps pédagogiques, des décryptages scientifiques, des regards croisés, des témoignages et une interaction avec le public.
Au préalable vous pouvez tester vos connaissances sur la biodiversité grâce aux quizz conçus spécialement pour l’occasion par l’OFB. Etes-vous incollables ?