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Eloge au roi des plantes grimpantes

Vous connaissez tous cette fabuleuse plante de la famille des ARALIACEAE que l’on surnomme à  tort « bourreau des arbres ». Elle s’adapte à  tous les milieux, qu’elle soit à  l’ombre comme en plein soleil, grimpe sur toutes les surfaces possibles, peut vivre plus de 400 ans et est littéralement indispensable à  la biodiversité.

Hedera helix – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Et oui, il s’agit bien sà»r du lierre grimpant.

Hedera helix, de son nom scientifique, est un véritable refuge pour la biodiversité et également un sacré garde-manger. En effet son épais feuillage abrite une riche population d’insectes et d’autres types de petites bêtes, comme des araignées par exemple.

Gonocerus acuteangulatus – Vauréal © CACP – Léo Micouin

L’abondante floraison du lierre est capitale pour de nombreux insectes pollinisateurs. En raison de sa tardiveté, c’est une des dernières floraisons avant l’hiver. Elle rassemble donc un ensemble d’espèces très variées venues chercher les dernières gouttes de nectar disponibles. Chaque année c’est un véritable buffet à  volonté pour tout le monde !

Xylocopa – Vauréal © CACP – Emilie Périé

Même une fois la floraison aboutie, la festin ne prend pas fin. En effet, les fruits régalent également nos chers amis à  plumes frugivores tels que le merle noir par exemple.

Turdus merula – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Quant à  son interaction avec les arbres sur lesquels il pousse, elle a fait l’objet de bien des mythes pour la plupart infondés. Pour bien comprendre il est nécessaire de rappeler que le lierre, à  la différence du gui par exemple, n’est pas une plante parasite. Il possède ses propres racines qui captent les nutriments dans le sol et non pas dans l’arbre lui même. Les crampons qu’il développe lui serve à  tenir contre l’arbre mais ne pénètrent pas l’écorce.

Le lierre et son support n’entretiennent pas de relations toxiques, c’est même plutôt le contraire, le lierre peut avoir un effet bouclier protecteur. Un cas est à  noter, c’est lorsque l’arbre support est déjà  abîmé (malade, sec, accidenté). Auquel cas le poids supplémentaire du lierre peut entrainer une chute prématurée de l’arbre (phénomène parfaitement naturel en forêt qui peut effectivement causer des désagréments dans nos milieux anthropisés).

Branches d’Hedera helix – CACP © – Gilles Carcassès

Autre aspect important : le lierre grimpant, Hedera helix, ne fleurit et fructifie que lorsque qu’il grimpe sur un support. S’il est maintenu rampant ou trop bas par des coupes fréquentes il ne pourra pas fleurir et ne sera donc d’aucun secours pour les pollinisateurs affamés.

Aussi nous vous invitons à  porter sur le lierre un regard bienveillant et à  ne pas tenter de l’arracher des troncs des arbres en forêt comme nous avons déjà  pu malheureusement l’observer (dans le parc de Grouchy par exemple). Et même, pourquoi ne pas inviter cette jolie plante à  embellir nos jardins ?

Hedera helix – CACP © – Gilles Carcassès

Source :

Flore d’Ile de France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

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Une floraison discrète, mais généreuse à  une période ou pollen et nectar se raréfient ?

© Marion Poiret
Eh oui, le lierre fleurit : de septembre à  novembre, période à  laquelle les plantes à  fleurs, pour la plupart, ont déjà  fructifié. © Marion Poiret

© Marion Poiret
Ces minuscules fleurettes jaunes verdâtres, regroupées en inflorescence orbiculaire, libèrent un abondant nectar. De nombreuses glandes nectarifères recouvrent le réceptacle bombé de chaque fleur. On distingue aussi nettement les petites anthères sur leurs filets. Ils forment ensemble l’étamine (ou organe reproducteur mâle de la fleur). Le pollen se développe à  l’intérieur de l’anthère. © Marion Poiret

Le dernier bar ouvert attire de nombreux insectes butineurs venus constituer leurs dernières réserves avant l’hiver sur notre principale liane indigène (hyménoptères, diptères, lépidoptères).

© Marion Poiret
Ici, Apis mellifera, l’abeille domestique. Elle est dotée de peignes et de brosses sur ses pattes, lui permettant de récupérer les grains de pollen accumulés sur son corps pour les regrouper ensuite dans les corbeilles de ses tibias postérieurs sous la forme de pelotes humides. © Marion Poiret

© Marion Poiret
Côte à  côte papillon et éristale se déléctent. Comme toute espèce de la famille des syrphidae (500 espèces de syrphes en France), l’éristale est floricole. Les syrphidaes, pour la plupart, miment les abeilles, les guêpes ou les bourdons : une stratégie de défense contre les prédateurs insectivores. © Marion Poiret

© Marion Poiret
Un autre petit diptère profite de l’open bar. Il appartient très certainement à  la famille des syrphidae. La photo n’est pas exploitable pour une identification sà»re, les détails de la nervation alaire et des pattes n’étant pas visibles © Marion Poiret

© Marion Poiret
Les petites baies noires commencent doucement à  se teinter de pourpre et seront mà»res en fin d’hiver. A cette époque de l’année, les autres plantes n’ont pas grand chose à  proposer et les baies du lierre feront le bonheur des oiseaux comme par exemple, la fauvette à  tête noire ou le merle (attention ces baies sont toxiques pour l’Homme). Une vespidae suçote ici, le nectar présent sur le réceptacle floral © Marion Poiret

Un cycle de vie décalé, un feuillage dense et persistant l’hiver…Notre lierre est un véritable petit écosystème à  lui seul ! Il nourrit et abrite de nombreuses espèces tout au long de l’année et les protège des rigueurs hivernales comme des grandes chaleurs estivales. Les passereaux y nichent et se nourrissent des baies et des nombreux insectes et araignées présents. D’autres petits mammifères comme les lérots et les écureuils y trouvent aussi refuge. Il agit aussi comme régulateur thermique pour son support (arbre ou mur). Plusieurs espèces lui sont inféodées comme la colette du lierre, l’orobanche du lierre (plante parasite), ou encore le marasme du lierre (champignon qui se fixe sur les feuilles en décomposition).

© Marion Poiret
La colette du lierre, Colletes hederae. Cette abeille solitaire s’est spécialisée et nourrit ses petits essentiellement avec le nectar et le pollen récoltés sur les fleurs de lierre. © Marion Poiret

Ces photos ont été prises fin octobre, chemin de la sente Saint-Denis à  Pontoise.

http://vigienature.mnhn.fr/blog/focus/lincontournable-lierre

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http://www.jardinsdenoe.org/la-biodiversite-des-jardins/le-lierre-grimpant