L'actualité de la Nature

Poisson scie ?

C’est un gros poisson échoué au bord de l’étang des Galets à  la base de loisirs de Cergy-Pontoise qui a attiré notre attention : une carpe miroir, avec seulement quelques grandes écailles brillantes en haut du dos. Sa nageoire dorsale est terrifiante : le premier rayon est armé de petits crochets acérés qui lui donnent l’aspect d’une scie.

Nageoire dorsale de la carpe miroir - base de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Nageoire dorsale de la carpe miroir – base de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Nombre de pêcheurs rapportent des casses de ligne lorsque leur fil de pêche se prend dans ces dents très coupantes. De là  à  prétendre que ce détail anatomique serait le résultat d’un processus d’adaptation de la carpe à  la pêche à  la ligne… A mon avis, la « scie dorsale » existait bien avant l’invention du fil de pêche. Alors, à  quoi ça sert ? Décourager les cormorans trop voraces peut-être…

La carpe n’est pas un poisson originaire de nos contrées, elle a été domestiquée par les Romains à  partir de captures faites au bord du Danube. Ce fut longtemps en Europe un poisson uniquement présent en étangs de pisciculture. Les différentes races de carpe d’élevage, dont cette carpe miroir, sont maintenant largement disséminées dans de nombreux milieux naturels.

La carpe est omnivore, elle consomme une grande variété de végétaux aquatiques, des vers, des larves d’insectes, des gastéropodes… Les vieilles carpes se régalent aussi d’écrevisses et d’anodontes.

Les origines de la carpe

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Tous au Salon

Au salon de l'Agicuture, heureux ceux qui sont enfermés, ils ont leurs aises © Gilles Carcassès
Heureux celui qui est enfermé, car il aura de l’espace. © Gilles Carcassès

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Au Salon de l’Agriculture, j’ai vu des cochons coquets, des agneaux, des carottes géantes, des bouses énormes, des personnalités politiques, des fromages, la tour Eiffel en légumes… et une marée d’équinoxe de visiteurs aux accents fleuris !

Des tables rondes et conférences au stand du GNIS
Tables rondes et conférences au stand du Groupement National Interprofessionnel des Semences.

J’ai aussi participé à  une table-ronde, animée par Marc Mennessier, journaliste au Figaro, avec le député Dominique Potier, l’auteur du rapport au gouvernement pour un nouveau plan Ecophyto.

Comme c’était pour la télé, la maquilleuse m’a poudré le nez. Délicieuse femme, elle m’a dit que j’étais superbe. J’ai bien fait de venir.

 

La vidéo de la table-ronde est sur le site du Figaro « Pesticides au jardin : Comment se préparer à  leur interdiction en 2022 ? »

Le Salon de l’Agriculture : jusqu’à  dimanche soir 1er mars 2015 , porte de Versailles

 

L'actualité des jardins

Attention aux poils !

Elles progressent vers le nord, profitant du changement climatique. Depuis quelques années déjà , les chenilles processionnaires du pin ont établi autour d’Eragny-sur-Oise un avant-poste au nord de leur front d’expansion.

L'avancée de la chenille processionnaire du pin en Ile-de-France - source Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique
L’avancée de la chenille processionnaire du pin en Ile-de-France – source : Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique (ONERC)

Les poils urticants de ces chenilles, très légers  et persistant longtemps, peuvent poser de vrais problèmes de santé : conjonctivite, toux d’irritation, vives démangeaisons, œdème, choc anaphylactique.

Nids de chenilles processionnaires - Cergy © Gilles Carcassès
Nids de chenilles processionnaires – Cergy © Gilles Carcassès

La conduite à  tenir

Si vous voyez ces nids soyeux dans le pin ou le cèdre de votre jardin, quelques précautions s’imposent :

  • Ne stationnez pas sous un arbre infesté, ne touchez pas aux nids sans protection
  • En cas de doute, prenez une douche et lavez vos vêtements
  •  Lavez les légumes du jardin car les poils des chenilles peuvent s’y déposer
  • N’étendez pas du linge près des arbres infestés

Que peut-on faire pour s’en débarrasser ?

L’hiver est propice aux travaux d’échenillage. Il s’agit de couper les extrémités occupées par les nids et de les brà»ler. Mais attention, il serait dangereux de le faire sans une protection complète (combinaison avec capuche, masque respiratoire, lunettes étanches…) !

Vous pouvez aussi installer des nichoirs à  mésanges pour attirer ces oiseaux dans votre jardin. Au printemps, pour nourrir leurs oisillons, les mésanges peuvent prélever beaucoup de ces chenilles.

Mésange bleue à  l'entrée d'un nichoir - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Mésange bleue à  l’entrée d’un nichoir – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Installé avant le printemps, un piège équipé d’un sac permettra de capturer les chenilles lorsqu’elles descendront en procession le long du tronc pour la nymphose dans le sol. Une gouttière et un tuyau les conduisent dans un sac empli de terreau qu’il suffira ensuite d’incinérer.

Ecopiège sur le tronc d'un pin à  Eragny © Gilles Carcassès
Piège sur le tronc d’un pin à  Eragny © Gilles Carcassès

Le dispositif de lutte sera utilement complété en juin par la pose de pièges à  phéromone pour la confusion sexuelle des papillons mâles.

Le dossier de l’INRA sur la chenille processionnaire du pin

Article : les services techniques de la ville de Conflans fabriquent des nichoirs à  mésanges

Une note très documentée de la préfecture de Seine-et-Marne

La dynamique d’expansion de la chenille processionnaire (ONERC)

 

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Pesticides et biodiversité

Des chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’ODBU (Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine) de Seine-Saint-Denis démontrent pour la première fois les effets de l’emploi des produits phytosanitaires sur la biodiversité par les jardiniers amateurs en France.

Bourdon sur une pâquerette à  Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès
Bourdon sur une pâquerette à  Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Cette étude illustre la grande complexité des effets directs et indirects de ces produits sur les populations de papillons et les bourdons. Comme on s’y attendait, l’usage de produits insecticides au jardin est clairement défavorable à  ces pollinisateurs. L’emploi de désherbants aurait un effet négatif indirect, en raison de la raréfaction des plantes utiles à  ces insectes. Quant aux fongicides et aux anti-limaces, en favorisant le développement et la floraison des plantes cultivées, ils auraient un effet indirect plutôt positif. Cela ne veut pas dire que ces produits sont favorables à  la biodiversité ! La faune du sol, les vers de terre en particulier, et les prédateurs des mollusques (hérissons, grives…) peuvent être fortement impactés par ces traitements.

L'actualité de la Nature

Ma petite biche

Dans un tas de bà»ches fraichement débitées par les jardiniers de la base de loisirs de Cergy-Pontoise, nous avons trouvé un trésor : une belle tranche de tronc bien pourri taraudé par des larves d’insectes.

tronc rongé par des larves de coléoptères - Cergy © Gilles Carcassès
bà»che rongée par des larves de coléoptères – Cergy © Gilles Carcassès

Avec la gourmandise du sanglier, nous l’avons consciencieusement déchiquetée à  la recherche d’une larve dodue ou d’un adulte hivernant.

Dorcus parallelipipedus, la petite biche - base de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Dorcus parallelipipedus, la petite biche – base de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

C’est un adulte que nous avons trouvé, une petite biche. Drôle de nom pour un coléoptère ! Comme le lucane cerf-volant, autre membre de la famille des Lucanidae, le mâle est doté de mandibules plus développées que la femelle, mais chez cette espèce ses proportions sont beaucoup plus modestes. Au fait, devinerez-vous comment on appelle le mâle de la petite biche ? La petite biche mâle, tout simplement.

La petite biche est de loin la plus commune des dix espèces de Lucanidae que l’on peut rencontrer en France. Ces coléoptères dits saproxyliques jouent un rôle essentiel dans la dégradation du bois mort en forêt et la fabrication de l’humus.

http://www.insectes-net.fr/dorcus/dor2.htm

L'actualité de la Nature

Bien le bonjour de Tchéquie

Mouette rieuse baguée - Cergy © Gilles Carcassès
Mouette rieuse baguée – Cergy © Gilles Carcassès

Matricule ES 15.728 d’où viens-tu ? Le Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux nous a répondu. Cette mouette a été baguée quand elle était encore poussin le 14 juin 2010 à  Vojkovice en République Tchèque.

Le trajet d'une mouette © Gilles Carcassès
Le trajet d’une mouette © Gilles Carcassès

Vous pouvez facilement la voir perchée sur la rambarde du ponton du bassin du parc François-Mitterrand, souvent en compagnie de sa compatriote ES 33.382 et de sa copine belge 8T56413.

Ahoj pěkný racek

Histoire belge

http://vigienature.mnhn.fr/blog/focus/les-mouettes-de-paris-leurs-histoires-racontees-grace-leurs-bagues-aux-pattes

L'actualité des jardins

Alors zéro phyto, c’est pour quand ?

Coccinelle à  sept points - Cergy © Gilles Carcassès
Coccinelle à  sept points – Cergy © Gilles Carcassès

2015, 2016, 2018, 2020, 2022, 2025 ? Les informations se bousculent, comment s’y retrouver ?

Faisons le point.

2015 :

Les collectivités qui le souhaitent pourront candidater à  partir de fin février 2015 au label « Terre saine – communes sans pesticides ». Ce label du ministère de l’Ecologie vise à  encourager les collectivités à  aller rapidement au-delà  des prescriptions de la loi Labbé. La condition du label : n’utiliser aucun produit phytosanitaire relevant d’une autorisation de mise sur le marché. Notons au passage que les produits à  base de Bacillus thurengiensis et les phéromones de synthèse pour le piégeage sexuel sont des produits phytosanitaires. Les collectivités dans ce label s’engagent donc à  s’en passer. Il est curieux de constater que le même ministère encourage par ailleurs le recours aux solutions de biocontrôle dont font pourtant partie ces produits.

Le nouveau plan Ecophyto qui devrait être adopté et mis en application au second semestre 2015 prévoit l’interdiction de vente en libre-service aux particuliers des produits phytosanitaires qui seront interdits en 2022 au titre de la loi Labbé (voir plus loin). Il n’est pas interdit de penser que ce plan pourrait aussi s’accompagner d’un durcissement des dispositions de la loi Labbé… C’est du moins ce que suggérait le rapport Potier, établi pour préparer le nouveau plan Ecophyto.

2016 :

Il a été question d’avancer l’échéance 2020 de la loi Labbé (voir plus loin) au 1er mai 2016, puis maintenant au 31 décembre 2016. Cela devrait être voté dans la prochaine loi de transition énergétique actuellement en discussion.

2018 :

2018, c’était l’échéance de l’objectif de « réduction de 50% des pesticides, si possible », du plan Ecophyto établi en 2008. Nos parlementaires vont nous sortir d’ici l’été un nouveau plan Ecophyto avec de nouveaux objectifs. Exit donc 2018. On parle d’un nouveau calendrier de réduction de l’emploi des produits phytosanitaires en deux temps  : 25 % en 2020 / 50 % en 2025.

2020 :

La loi Labbé a fixé l’interdiction d’emploi de produits phytosanitaires au 1er janvier 2020 pour les personnes publiques. Mais dans les conditions de la loi, on est très loin du zéro phyto. En effet, les espaces concernés sont uniquement les espaces verts, forêts et promenades accessibles ou ouverts au public (et donc pas les trottoirs, ni les cimetières, ni les terrains de sport). Sont exclus de l’interdiction les produits utilisés en agriculture biologique, les produits de biocontrôle, les produits à  faible risque et les traitements dans le cadre de la lutte obligatoire.

2022 :

C’est le volet jardinage amateur de la loi Labbé. Pour les particuliers, avec les mêmes exceptions, l’échéance est fixée au 1er janvier 2022.

2025 :

Ce serait la nouvelle échéance pour l’objectif de réduction de 50 % de l’usage des produits phytosanitaires dans le futur nouveau plan Ecophyto.

Le label Terre saine

La loi Labbé

Article du Monde du 30 janvier 2015

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

La balade du ragondin

Myocastor coypus, le ragondin - Cergy
Myocastor coypus, le ragondin – Cergy © Gilles Carcassès

Cette fois, c’est confirmé, ce sont bien deux ragondins qui ont élu domicile au bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy. L’espèce est fréquemment rencontrée sur notre territoire sur d’autres plans d’eau, notamment au parc de Grouchy à  Osny et à  la base de loisirs de Cergy-Pontoise.

Ce gros herbivore, qui peut peser jusqu’à  10 kg, est originaire d’Amérique du Sud. Il a été élevé en France à  partir de 1882 pour sa fourrure. De nombreux élevages se sont développés jusqu’en 1914, puis dans les années 1925 – 1928. Mais les manteaux en ragondin sont passés de mode et les animaux captifs ont fini dans la nature. Leurs descendants sont désormais présents sur une grande partie du territoire français.

Le ragondin est un animal prolifique et peu inquiété chez nous par ses prédateurs naturels, en raison de l’absence totale de caà¯mans dans nos étangs. C’est pourquoi l’espèce peut devenir envahissante et causer des dommages écologiques : disparition de la végétation aquatique, et fragilisation des digues par le creusement de galeries dans les berges.

Pour éviter d’avoir à  réguler ses populations, la première des précautions à  prendre est de s’abstenir de les nourrir !

Ce ragondin déguste des fleurs de joncs - parc François-Mitterrand à  Cergy © Marion Poiret
Ce ragondin déguste des fleurs de joncs – parc François-Mitterrand à  Cergy © Marion Poiret

http://www.fredon-auvergne.fr/IMG/pdf/Plaquette_ragondin_rat-musque_A4.pdf

De mystérieuses empreintes

L'actualité des jardins

Une vigne très naturelle

Cinq cent ceps de Baco noir escaladent le coteau rue des vignes blanches à  Jouy-le-Moutier. Cette vigne plantée en 1905 appartient à  la commune et est gérée par l’association « Le coteau des Jouannes ». Vingt familles se partagent l’entretien des rangs et participent aux travaux de vinification.

La vigne du coteau des Jouannes à  Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès
La vigne du coteau des Jouannes à  Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Aucun traitement, des rangs enherbés pour protéger le sol : c’est une vigne très naturelle. L’un des rangs est réservé aux enfants des écoles de Jouy : vingt classes, accueillies par les bénévoles de l’association, viennent cinq à  six fois par an pour observer, apprendre et expérimenter la conduite d’une vigne, de la taille de printemps à  la vendange.

Chaque année, le deuxième samedi de décembre, un vin chaud est préparé et offert aux passants. Le vin de Baco fait, paraît-il, des merveilles dans la recette du « ginglet de Noà«l ». Ce jour-là , les enfants se régalent de tartines de confiture de raisin.

Le chai de l'association se trouve dans une ancienne gare de la ligne de chemin de fer de Pontoise à  Poissy © Gilles Carcassès
Le chai de l’association se trouve dans une gare désaffectée de l’ancienne ligne de chemin de fer reliant Pontoise à  Poissy © Gilles Carcassès

Le vin de Baco « coteau des Jouannes » a remporté en 2012 un premier prix au grand concours de ginglet de la foire Saint-Martin à  Pontoise, pour la plus grande fierté des Jocassiens.

Le cépage Baco noir a été obtenu en 1902 par hybridation avec une vigne sauvage américaine très vigoureuse, Vitis riparia. Il ne fait pas partie des cépages autorisés par l’Union européenne. La plantation de nouvelles vignes de Baco n’est donc pas possible.

http://lescepages.free.fr/baconoir.html

http://histoire.andresy.free.fr/tacot.htm

L'actualité de la Nature

Cochevis, es-tu là  ?

Le cri du cochevis huppé m’accompagnait autrefois le matin dans les friches de la SNCF quand, étudiant, j’allais prendre mon train au Val d’Argenteuil.

De ce bel oiseau proche des alouettes il ne reste que quelques couples en Ile-de-France, et les populations relictuelles, trop isolées, sont bien menacées de disparaître.

cochevis huppé à  Osny © François Lelièvre
Cochevis huppé à  Osny © François Lelièvre

A Osny, dans le quartier Sainte-Marie, un ou deux couples sédentaires hantent encore les parkings du centre commercial et les abords de la clinique, à  la recherche de quelques graines ou de miettes.

Nous sommes allés les voir. Las, un épais brouillard givrant rendait les observations bien difficiles.

Deux ornithologues femelles en perdition dans la brume © Gilles Carcassès
Deux ornithologues femelles en perdition dans la brume © Gilles Carcassès
Les cochevis franciliens - faune ile-de-France
La carte des cochevis franciliens – Faune Ile-de-France

Le cochevis huppé a toujours apprécié la proximité des hommes et des chevaux. Cet oiseau campagnard qui pâtit de l’agriculture intensive se réfugie dans les friches urbaines et les chantiers. Coincé entre une campagne devenue inhospitalière et l’avancée de l’urbanisation, ses territoires se réduisent comme peau de chagrin. Le cochevis huppé est classé « en danger » dans la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs d’Ile-de-France.

http://www.oiseaux.net/oiseaux/cochevis.huppe.html

http://www.ornithomedia.com/breves/cochevis-huppe-survit-plus-que-dans-zones-commerciales-boheme-tchequie-02084.html