Bravo à tous ceux qui ont repéré le grillon des bois, Nemobius sylvestris, sur les feuilles mortes de chêne.
Ce grillon est très commun dans la région. Petit, noir et affectionnant particulièrement la litière forestière (brune également) il peut être difficile à repérer. Mais en prêtant attention à ce qui ce passe à la surface sur sol on peut voir de nombreux individus fuir en sautant devant nos pas. En effet, ce grillon a des ailes bien trop petites pour pouvoir voler. En revanche ses pattes postérieures puissantes lui permettent de sauter très efficacement. Et cela est bien nécessaire pour échapper à ses prédateurs, dont font partie de nombreuses araignées.
Comme les autres grillons celui-ci aussi est capable d’instaurer une ambiance sonore estivale. Il communique en effet par des stridulations, assez douces et relativement agréables. On peut en écouter quelques exemples sur le site de l’INPN.
Côté alimentation le grillon des bois consomme essentiellement des feuilles de chêne mortes, mais également un peu tous les débris végétaux à sa disposition. Un véritable recycleur écologique.
La LPO Ile-de-France propose pour la 4ème année consécutive l’opération « 08 mai ornitho ». L’objectif est de profiter du weekend prolongé pour faire le plus d’observations d’oiseaux possibles. Elles sont à transmettre sur le site de Faune-Ile-de-France.
Il paraitrait même que des récompenses pourraient être distribuées à l’issue des comptages…
A noter que la première des récompenses est quand même d’observer les plumages haut en couleur des mâles en période nuptiale. Voici quelques coloris que vous êtes susceptibles d’observer.
En voilà une belle Apiaceae dans ce grand massif de graminées à deux pas du Verger. D’ailleurs qui est-elle ?
Au vu du port général de la plante j’ai tout de suite penser à l’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris), très commun dans notre région, néanmoins certains critères ne convenaient pas à cette espèce. Les ombelles n’étaient pas aussi développées et la plante présentait de longs poils au niveau de l’insertion de ses feuilles caulinaires.
Alors à qui pouvions nous avoir affaire ? Après avoir parcouru la flore d’Ile-de-France, il s’est avéré que j’ai eu le privilège de croiser au beau milieu du centre de Cergy l’anthrisque commun paradoxalement noté « assez rare » sur Florif.fr.
Ci-dessus nous pouvons observer les toutes premières fleurs de la plante en avril. En comparaison avec l’anthrisque des bois, on remarquera que les fleurs sont présentes en taille et en nombre bien inférieurs. Mais ce genre de critère est assez variable et au vu des dérèglements climatiques, certaines plantes se mettent parfois à fleurir plus tôt ou tard.
Certains détails plus précis, nécessitant parfois l’usage d’une loupe, sont plus intéressants afin de déterminer la plante. Et en particulier les feuilles et les fruits.
Contrairement à sa cousine, l’anthrisque commun possède de nombreux poils longs et éparses sur la face inférieure de ses feuilles. Néanmoins les feuilles peuvent également avoir des critères changeant suivant la situation de la plante.
Il est donc primordial d’établir a minima un déterminant pour cet anthrisque et pour ceci nous devons nous rapprocher de la fructification de celui-ci.
Voici les jeunes akènes de l’anthrisque commun, on remarquera au moins deux critères déterminants :
Les pédicelles sont intégralement glabres si ce n’est une toute petite couronne de poils dressés juste en dessous des akènes (loupe x10 nécessaire pour l’observation).
Les akènes sont recouverts de petits « poils » crochus orientés vers le haut et possèdent un tout petit rostre glabre de 1 à 2 mm à leurs sommets
Comme beaucoup de plante de la famille des Apiaceae (Ombellifères), l’anthrisque commun, que l’on appelle aussi cerfeuil hérissé ou persil sauvage, possèdent une forte odeur persillée, de cerfeuil, caractéristique du genre.
L’anthrisque commun est d’ailleurs une bonne plante comestible, plus d’informations quant à la comestibilité et les règles à suivre par ici.
Les plantes et leurs usages
D’ailleurs, si vous voulez en apprendre plus sur la comestibilité et les différents usages des plantes la plateforme TelaBotanica propose un nouveau MOOC (Massiv Open Onligne Class) ! Sous forme de vidéos, de quizz, de jeux et d’échanges avec la communauté de botanistes venez découvrir les plantes et leurs usages. Il est encore temps de s’inscrire !
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
La saison a repris, la serre pépinière du quartier de l’Axe Majeur-Horloge à Cergy réouvre ses portes tous les mercredis. Vous êtes les bienvenus pour visiter la serre et/ou participer aux différents ateliers de découverte des plantes (comestibles!) et du jardinage. Retrouvez le planning ici.
Et surtout un événement festif le samedi 13 mai : La Lanterne Bourdonne ! Profitez-en, il parait que la serre déborde de bonnes choses !
Autre événement du weekend : le City Nature Challenge
Sous forme de défi, la communauté liée à l’application Inaturalist (identification naturaliste) vous propose de partir en quête d’espèces vivantes autour de vous. Equipés d’un smartphone, de bonnes chaussures et d’une grosse dose de curiosité, prenez en photo via l’application tout ce vous observez. Vous pouvez identifier vous même l’espèce mais si vous ne connaissez pas son nom, l’appli le fait pour vous ! Et la communauté scientifique valide les données quelques jours plus tard. Une merveilleuse occasion d’en apprendre plus sur la biodiversité qui nous entoure.
Encore un acronyme bizarre ? Certes, mais il fait référence à un outil bien pratique. En ce moment cela chante de tous les côtés, c’est la meilleure période pour repérer les oiseaux à l’oreille. D’ailleurs, de notre côté nous avons entamé la saison de comptage des oiseaux. Et nous vous invitons vivement à vous aussi profiter du concert matinal offert par nos amis à plumes. C’est l’occasion d’une agréable pause musicale mais également la possibilité d’aiguiser vos oreilles à l’identification des oiseaux par leurs vocalises. Et c’est là qu’AcouSTOC entre en jeu.
En effet AcouSTOC est un outil d’entrainement et d’auto-évaluation à la reconnaissance des chants d’oiseaux. L’objectif premier est de pouvoir vous permettre de répondre à la question « Puis-je participer au Suivi Temporel des Oiseaux Communs?« . Vous pourriez vous découvrir un talent insoupçonné et rejoindre les rangs des volontaires qui participent à la constitution des données scientifiques sur l’état des populations d’oiseaux en France. Et même sans participer au STOC, vous pouvez utiliser AcouSTOC pour progresser dans l’identification des chants d’oiseaux.
L’outil est sorti il a quelques semaines seulement, et nous l’utilisons déjà régulièrement pour garder des oreilles affutées lors des expéditions sur le terrain. On vous le conseille !
Les primevères, ce sont ces belles fleurs de tous les coloris possibles et imaginables, grandes classiques des massifs, ronds-points et jardinières. Mais connaissez vous les primevères sauvages de notre belle région ? Dans cet article nous allons passer en revue les trois espèces spontanées que l’on pourrait croiser sur l’agglomération.
Quel remarquable coussin de fleurs blanches que voilà ! Il est fréquent de retrouver cette sous-espèce de la primevère acaule non loin des habitations, dans les bois ou même directement dans les jardins où elle est commune. Le groupe Primula vulgaris est composé en deux sous-espèces en Ile-de-France : subsp. rubra (ci-dessus) qui est non-indigène et très commune et subsp. vulgaris qui est indigène mais bien plus rare.
La primevère officinale également appelée coucou ou encore coqueluchon est une espèce aussi commune et bien répartie sur notre territoire. Elle est très fréquente dans les bois et leurs lisières, les prairies, les jardins, les haies…
Comparément à la primevère acaule, on remarquera que ses petites fleurs jaunes sont insérées en un même point à la cime d’une tige poilue et même veloutée.
Et pour finir, une espèce qui ressemble beaucoup à la précédente, la primevère élevée ou primevère des bois. Les deux principales différence entre elatior et veris sont la pilosité et la taille des fleurs. Chez la primevère officinale les fleurs sont petites et légèrement refermées sur elles-mêmes et les poils sont courts et denses alors que chez la primevère élevée les fleurs sont plus grandes et plus ouvertes avec des poils plus longs et plus espacés.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Qui annonce le mieux le printemps : le retour des hirondelles ou les premiers patchs de couleur dans l’herbe ? Si les oiseaux n’étaient pas en reste avec leurs plumages chamarrés lundi dernier, les fleurs forestières égayent également les sous-bois. Clochettes, couronnes, étoiles, voici ce que l’on peut voir en ce moment en forêt.
Tel un petit papillon violet (voire blanc dans certain cas), la violette est l’une des premières à s’ouvrir dans l’année.
Avec elles, en jaune cette fois, ce sont les ficaires qui tapissent les sous-bois.
Même les anémones des bois et leurs belles couronnes blanches ont commencé à sortir.
Les tapis drus de feuilles de jacinthe des bois sont parsemés de petites clochettes violettes.
Avril est le mois des coucous, ou primevères, avec leur tube jaune haut perché sur une longue tige qui dépasse souvent largement de la végétation encore basse à cette période.
Moins fréquent : des fleurs vertes ; ces petites clochettes appartiennent à l’euphorbe des bois.
Toutes ces couleurs présages de belles observations pour ce printemps !
Le printemps s’installe progressivement et l’on entend le réveil de la forêt. Dans les sous-bois les premiers oiseaux migrateurs sont revenus et les hivernants s’activent. Cela chante de tous les côtés ! Voyons qui est là en ce moment dans les bois.
Malgré son plumage discret, c’est un oiseau peu farouche qui s’approche du promeneur et on peut le voir assez facilement. A défaut, son chant est immanquable. Le tchip-tchap du pouillot véloce raisonne dans les bois depuis quelques semaines déjà.
La toute colorée mésange bleue s’active aussi. Et son chant tel une bille qui rebondit s’entend facilement en forêt.
Le non moins coloré rossignol du Japon, ou leiothrix jaune, peut s’apercevoir en bande, particulièrement dans le nord de la forêt de l’Hautil, comme ici à Menucourt.
Celui-ci cumule tous les critères facilitant son observation : il est bien coloré, il n’est pas farouche et s’approche facilement et son chant est aisément reconnaissable. Le rougegorge est l’ami des ornithologues débutants.
Souvent en bande, l’élégante mésange à longue queue s’observe quand elle traverse d’un bosquet à l’autre avec toute sa petite famille.
Et pour finir sur les observations récentes faites en forêt ces derniers jours : la silhouette du pic vert se détache du tronc sur lequel il chercher des petits insectes à se mettre sur la langue.
Vert, jaune, bleu, rouge, toutes ces couleurs donne envie d’aller en voir un peu plus…
Toujours aux pieds de ce même mur d’enceinte à Menucourt, c’est une troisième espèce de mousse que l’on observe. Cette fois-ci elle forme des coussins denses d’un vert foncé et brillant ; très attrayant. D’ailleurs, il semblerait que certains appellent cette mousse le polytric élégant en français, ou Polytrichum formosum en nom scientifique.
Cette espèce a la particularité d’être dioïque. Les organes mâles et femelles ne sont pas portés par les mêmes individus. Sur l’image ci-dessous par exemple, il s’agit d’un pied femelle portant une fructification.
Cette espèce est plutôt commune dans la région, toujours pas une de nos espèces rares voisines du Ctenidium molluscum. Mais le monde des mousses est fascinant. Saviez-vous que les bryologues estiment qu’ils y auraient 1255 espèces de mousses présentes en Île-de-France ? De quoi faire encore quelques belles découvertes !
Quelques mètres plus loin notre polytric élégant semble s’être mélangé à une quatrième espèce de mousse. Il nous reste encore à faire dans ce secteur…