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Micro-habitats dans micro-milieu

Micro-habitat – Eragny © CACP – Emilie Périé

Après la butte à insectes créée sur l’Axe Mineur à Cergy, sur laquelle la végétation s’est d’ailleurs bien développée, les collègues de la régie espaces verts ont proposé une nouvelle réalisation : les micro-habitats du rond-point des palmiers.

Conscients que tout espace peut être utilisé par des espèces pour s’installer, les collègues ont décidé d’améliorer les possibilités d’accueil sur ce rond-point de l’entrée d’Eragny. Ils ont donc remplacé une partie des platebandes de fleurs annuelles par un cortège d’espèces vivaces et mellifères (comme des sauges, ou des lavandes) et des aménagements en pierres, buches, tige de bambou et empilements divers de copeaux et de pommes de pins. Cet espace pourra ainsi servir de ressource alimentaire et de refuge pour divers espèces d’insectes, et pourquoi pas pour des lézards des murailles qui pourraient trouver ici un espace de quiétude à l’abri de leur principal prédateur (le chat domestique).

Pour assurer le maintien de l’humidité dans le sol et la survie des plantes exposées au soleil, des oyas ont été installés. Il s’agit de réservoirs en terre cuite, poreux, qui laissent échapper de l’eau dans le sol en toute petite quantité. Ils garantissent donc un apport d’eau en continu, sans risque d’évaporation de la réserve et sans intervention mécanique.

Nous suivrons bien sûr avec intérêt l’évolution de l’espace et sa colonisation par les « p’tites bêtes » !

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La tourterelle des bois

Vue et entendue ! A Puiseux-Pontoise et Courdimanche la célèbre tourterelle des bois roucoulait au-dessus de nos têtes depuis plusieurs saisons. Elle s’est enfin montrée.

Tourterelle des bois © CACP – Emilie Périé

La tourterelle des bois est un bel oiseau, à l’allure aussi allongée que sa cousine turque mais aux couleurs plus diversifiées : des couvertures brunes sur les ailes, quelques motifs ardoises dans le cou et des cercles oculaires rouges. Elle roucoule une litanie beaucoup plus régulière que le chant de la tourterelle turque ou du pigeon ramier, elle est donc facilement identifiable.

Tourterelle turque, en comparaison © CACP – Emilie Périé

La tourterelle des bois, Streptopelia turtur, affectionne les lisières. Camouflée dans les bois elle s’en échappe pour se nourrir dans les espaces plus ouverts où elle consomme majoritairement des graines. Il semblerait que celles de la fumeterre soient son met préféré.

Tourterelle des bois © CACP – Emilie Périé

Longuement chassée, la tourterelle des bois est malheureusement aujourd’hui en danger d’extinction ; la destruction des haies bocagères et des lisières denses n’arrangeant pas ses affaires.

Sources :

La tourterelle des bois, par Oiseaux.net

La tourterelle des bois, par la LPO

Le chant de la tourterelle des bois, sur Acoustoc

Liste rouge des oiseaux nicheurs d’Île-de-France

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La fumeterre officinale

Bravo à Béatrice qui a reconnu la description de la fumeterre officinale !

Fumaria officinalis, la fumeterre officinale – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Il n’est pas évident de déceler la famille à laquelle appartient cette jolie plante. En effet la famille des Papaveraceae est généralement plus connue grâce aux remarquables fleurs ouvertes du genre Papaver (coquelicot, pavot) et non pas les petites fleurs tubulées du genre Fumaria, Pseudofumaria et Corydalis.

La fumeterre officinale se développe dans des milieux assez variés mais avec une nette préférence pour les habitats comme les friches, les jachères, les potagers et d’autres milieux rudéralisés ou anthropiques comme les massifs et jardinières.

Fumaria officinalis, la fumeterre officinale – © CACP – Emilie Périé

La floraison de la plante se présente sous la forme d’inflorescences en grappes de fleurs en tubes à nuances de rose et de fuchsia. Les feuilles sont divisées et nuancées sur des teintes de vert clair à vert glauque. Suivant les situations, Fumaria officinalis peut fleurir d’avril jusqu’à octobre.

Fumaria officinalis, la fumeterre officinale © CACP – Gilles Carcassès

La sève de la fumeterre officinale possèderait un composé lacrymogène qui ferait donc pleurer les yeux comme la fumée, d’où le nom de fume-terre.

Sources :

Flore d’Ile de France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

Nature.jardin.free.fr

Retrouvez ici d’autres articles sur la famille des Papaveraceae :

La corydale jaune

La chélidoine et les fourmis

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Photo mystère de juin 2023

Continuons sur notre lancée de « Question pour un Bota-Champion » pour aujourd’hui essayer de trouver une curieuse plante des bords de cultures, friches, décombres, cimetières et autres habitats rudéralisés…

Ci-dessous une situation qui pourrait convenir à notre plante mystère, accompagnée de son cousin le coquelicot.

Papaver rhoeas, le coqulicot – La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

Même si au premier regard cela ne pourrait pas sembler évident, je fais partie de la famille des Papaveraceae.

Je suis une plante herbacée indigène en Ile-de-France et je me développe dans les milieux à tendance sèche et calcaire.

Ma taille est comprise entre 20 et 60 centimètres de haut.

Je produit des longues grappes dressées de petites fleurs en tubes roses.

Mes feuilles sont fortement découpées et de couleurs vertes ou glauques.

Mon nom assez atypique proviendrait des propriétés lacrymogène de ma sève.

Si ce n’est mes fleurs d’une couleur différente et mes feuilles moins divisées, je ressemble beaucoup à ma cousine la corydale jaune.

Qui suis-je ?

À lundi pour la réponse !

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Le traquet motteux

De notre côté, les dernières semaines ont été consacrées au comptage des oiseaux. Nous constatons quotidiennement le déclin des effectifs et la diminution du nombre d’espèces observées et c’est d’humeur assez défaitiste que nous abordons le 6ème point d’écoute de la journée. Pourtant, quelle ne fut pas notre surprise quand à notre arrivée sur place nous fûmes accueillis par un couple de tarier pâtre qui n’avait pas été vu sur site depuis au moins trois ans, et un traquet motteux !

Traquet motteux © Gaëtan Dheilly

Et pour cause, le traquet motteux est un oiseau plutôt montagnard bien qu’on le retrouve aussi sur les falaises rocheuses des littoraux ou dans les plaines un peu sèches et caillouteuses. Il semble que les pierres que nous stockons là pour aménager des chemins et des zones protégées dans la plaine des Linandes sont à son goût. Toutefois rien n’indique qu’il ait décidé de s’installer ici pour nicher. Vu en avril, il n’était peut-être que de passage sur la fin de sa migration vers d’autres falaises. Il n’est d’ailleurs pas possible d’évaluer l’évolution de ses populations tant les effectifs d’oiseaux nicheurs sont faibles.

Traquet motteux © CACP – Emilie Périé

Toujours dépourvus d’appareil photo, nous avons été sauvés par Gaëtan qui nous accompagnait ce jour-là pour les comptages STOC et qui a pu prendre quelques clichés. Malheureusement l’oiseau était un peu loin. Nous avons donc ressorti quelques images plus méridionales pour vous montrer les détails de la bête.

Le traquet motteux est un passereau élancé et un peu plus grand que la plupart des petits passereaux. En période nuptiale le mâle a un masque noir sur les yeux qui contraste fortement avec son dos gris et son ventre clair. Un détail intéressant, visible chez le mâle et la femelle, est un T noir sur le fond blanc de la queue qu’on aperçoit quand l’oiseau est en vol. On le devine sur l’image ci-dessous.

Traquet motteux © CACP – Emilie Périé

C’était une rencontre surprenante et fort agréable. Qui sait si nous le reverrons dans le secteur ?

Sources :

Le guide ornitho, Edition Delachaux et Niestlé

Liste rouge des oiseaux nicheurs d’Île-de-France

Les données de la LPO-Île-de-France

Le traquet motteux, par Oiseaux.net

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L’ornithogale en ombelles

Ornithogalum umbellatum, l’ornithogale en ombelles © CACP – Emilie Périé

Ce n’était pas exactement ce que nous étions partis chercher, mais la découverte fait bien plaisir. En prospection à Saint-Ouen l’Aumône, et quelques jours plus tard à Maurecourt, nous cherchions des traces de zone humide lorsque nous sommes tombés sur ces jolies petites fleurs blanches. L’ornithogale n’est pas particulièrement indicatrice des milieux humides, mais l’élégance de ses fleurs et son statut de rareté en font une trouvaille très intéressante.

Ornithogalum umbellatum, l’ornithogale en ombelles © CACP – Emilie Périé

Les fleurs, relativement grandes (environ 4 cm de diamètre), et portées par de longs pédoncules ont un aspect très aérien et assez élégant. D’ailleurs, leur couleur blanche a donné le nom du genre Ornithogalum qui pourrait se traduire par « lait d’oiseau », qui sait ce que les botanistes ont encore imaginé là !

En revanche ni les tépales (ni pétale ni sépale mais un peu les deux) blancs avec une bande verte, ni la taille des fleurs, ni les belles étamines ou les fruits déjà visibles ne sont des critères permettant de différencier les deux espèces connues en Île-de-France. Pour cela il faut regarder les bulbes. Et nous avions quelques scrupules à déterrer les pieds d’une plante potentiellement rare.

Ornithogalum umbellatum, l’ornithogale en ombelles (fruit) © CACP – Emilie Périé

Finalement, après une observation minutieuse des bulbes (soigneusement replantés ensuite!), la comparaison de plusieurs ouvrages de description et l’utilisation du joker « appel à un ami » nous sommes à peu près surs qu’il s’agit de l’espèce Ornithogalum umbellatum, indigène et rare en Île-de-France.

Cela n’arrange pas franchement nos affaires de zone humide, mais nous ferons donc en sorte de la protéger !

Sources :

La flore d’Île-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Flora Gallica, la flore de France par Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault

Clé de détermination des Liliacées par le CBNBP

Agenda

Ce weekend on compte les oiseaux ! – mai 2023

© LPO – François Granja

Il est déjà l’heure du deuxième rendez-vous annuel de comptage des oiseaux des jardins. Même si les résultats ne sont pas très encourageants (on observe de forts déclins même chez les espèces les plus communes), les suivis restent importants pour orienter les actions à mettre en œuvre ; et ils sont d’autant plus précis que les relevés sont nombreux ! C’est pourquoi nous vous invitons à participer autant que possible au comptage, il dure une heure est se fait dans votre jardin ou dans le parc le plus proche.

En plus, avec le beau soleil de mai, la tâche est plutôt agréable. On recommande !

Pour tout savoir sur le protocole et les données à transmettre, c’est par ici !

Retrouvez ici de quoi vous préparer au suivi de ce weekend :

Belles observations à tous !

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La luzule de Forster

En pleine prospection de l’ENS du bois au dessus du château de Menucourt, nous avons eu le privilège de rencontrer un taxon des plus étonnants de notre territoire.

Luzula forsteri, la luzule de Forster – Menucourt © CACP – Emilie Périé

Nous avons face à nous une plante commune du genre Luzula, les luzules. Ces plantes ont la particularité d’appartenir à la famille des Juncaceae (famille des joncs), mais pourtant mis à part les fleurs rien ne pourrait témoigner de l’appartenance à cette famille. En effet les feuilles ressemblent plus à celles de Poaceae et la forme générale de la plante n’a absolument rien à voir non plus.

Luzula forsteri, la luzule de Forster – Menucourt © CACP – Emilie Périé

Comme cité plus haut, l’un des rares critères qui permette de relier ce taxon à la famille des Juncaceae c’est les fleurs. On remarquera ci-dessus les fleurs typiques à six tépales marron/brun, les six étamines et les trois longs stigmates blancs/jaunes.

Luzula forsteri, la luzule de Forster – Menucourt © CACP – Emilie Périé

Ici on notera les longs poils blancs bordants les marges des longues feuilles linéaires. C’est un très bon critère déterminant pour le genre Luzula. Attention néanmoins à ne pas confondre ce genre de feuillage avec certaines Poaceae sylvestres à feuillage également poilus comme le brachypode des bois.

Luzula forsteri, la luzule de Forster – Menucourt © CACP – Emilie Périé

Une fois les fleurs fanées, nous pouvons faire place aux fruits qui dans le cas des luzules se présentent sous la forme de capsules renfermant trois graines.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

Retrouvez ici d’autres articles sur la biodiversité de nos forêts :

Sur le roncier au bois de Cergy

Petits oiseaux des bois

A la mare forestière de Boisemont

Champignons bleus !

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Publication : la liste rouge des araignées

Ca y est, pour la première fois a été réalisé un état des lieux complets sur les populations d’araignées en France métropolitaine.

Mangora acalypha, l’épeire petite bouteille © CACP – Matthieu Delagnes

Ce travail a été réalisé dans le cadre de la Liste rouge des espèces menacées en France. Il s’agit d’évaluer pour chacune des espèces présentes naturellement sur le territoire (en excluant donc les espèces introduites) son niveau de menace d’extinction.

Elles peuvent rebuter certains (et fasciner d’autres!) toutefois les araignées ont un rôle important. Elles sont à la fois actrices et témoins (ou plutôt indicatrices) du bon fonctionnement des écosystèmes. Et elles sont présentes dans tous les milieux ! Nos activités nous amènent à rencontrer essentiellement des araignées floricoles (dans le cadre des inventaires SPIPOLL par exemple), néanmoins on trouve également des araignées dans les sols forestiers, sous les écorces, dans le sable, dans des cavernes et même sous l’eau !

Misumena vatia, la misumène variable, une araignée floricole © CACP – Emilie Périé

Il était donc important de mettre au clair les connaissances nationales sur l’état des populations d’araignées afin de proposer ensuite des actions adaptées à leur protection. Quelques chiffres ressortent de cette publication :

  • 1622 espèces d’araignées sont connues comme présentes naturellement en France métropolitaine et ont pu être étudiées
  • 170 de ces espèces sont menacées d’extinction et 101 le sont presque
  • 127 espèces sont endémiques en France, c’est-à-dire qu’on ne les connait que sur le sol métropolitain et nul part ailleurs sur la planète.
Philodromus dispar, une araignée floricole © CACP – Emilie Périé

Sans grande surprise, aucune des araignées que nous avons pu vous présenter jusque là ne fait partie des 127 endémiques ou des 271 menacées (fort heureusement il reste des espèces qui se portent encore pas trop mal !). En revanche, il nous arrive de croiser quelques raretés, en tout cas des espèces rarement recensées (ce qui ne dit pas forcément tout de leurs effectifs réels), comme cette Meta medarnii au fond d’une caverne du Vexin.

Meta menardii © CACP – Matthieu Delagnes

Les 1622 espèces ne sont pas toutes présentes en Île-de-France, mais il nous reste encore du travail avant de vous avoir présenté toute la diversité des araignées cergypontaines !

Sources :

La publication Liste rouge des araignées en France métropolitaine via l’UICN

Liste des 1622 espèces et statuts de conservation

Communiqué de presse décrivant la publication

Retrouvez d’autres histoires d’araignées dans ces articles :

Dans les yeux des araignées

En matière de toile

Le festin de l’araignée

Dans l’intimité des araignées

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Le pouillot fitis

Faute d’un appareil photo sous la main (et d’une lumière convenable) point de cliché de pouillot fitis cergypontain. Mais, nous avons bien vu et entendu ce bel oiseau jaune, au bord de l’Oise à Pontoise. Il mérite donc que l’on vous le présente. Nous avons mis à profit quelques pérégrinations plus méridionales pour vous en proposer un portrait.

Le pouillot fitis © CACP – Emilie Périé

Le pouillot fitis, Phylloscopus trochilus, est un petit passereau, à peine plus grand (8 grammes pour 13 cm d’envergure) que son cousin bien plus fréquent par chez nous le pouillot véloce. On l’observe le plus souvent en avril quand il est encore en migration vers l’Europe du Nord. Une quinzaine d’individus sont signalés dans le Val d’Oise tous les ans à cette période. Il est en en revanche assez peu nicheur dans notre secteur. Il est d’ailleurs considéré comme « en danger d’extinction » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs d’Île-de-France. Il préfère les broussailles, les haies et les arbustes plutôt que les forêts. Aussi, il a un peu plus de mal que le pouillot véloce à trouver son habitat de prédilection.

Le pouillot fitis © CACP – Emilie Périé

Le pouillot fitis peut être difficile à différencier du pouillot véloce. Il est toutefois plus jaune que ce dernier, avec un sourcil plus marqué, des pattes plus claires et des ailes plus adaptées aux longs vols migratoires (les plumes de l’extérieur de l’aile sont très longues et recouvrent celles de l’intérieur quand l’oiseau est posé). Un critère est cependant infaillible : c’est le chant. Le pouillot véloce est connu pour son tchip-tchap bien régulier. Le pouillot fitis chante lui une petite ritournelle assez proche de celle du pinson des arbres. Immanquable.

Le pouillot véloce, pour comparaison © CACP – Emilie Périé

Pour aller plus loin :

Le pouillot fitis, par Oiseaux.Net

Le chant du pouillot fitis, sur AcouSTOC