Cette crotte d’oiseau n’en est pas une, c’est une mantispe à l’affut. Elle se nourrit des mouches inconscientes qui passent à la portée de ses pattes. Sa larve ne survit que si elle croise, sans se faire dévorer, le chemin d’une araignée-loup qui transporte son cocon. Subrepticement, elle s’introduit dans le cocon et dévore la future progéniture de l’araignée. Elle se nymphosera à l’intérieur même du cocon de l’araignée. On comprend mieux pourquoi la mantispe femelle pond 8000 œufs pour assurer sa descendance.
Ces trois insectes ont pour point commun leurs pattes antérieures crochues et ravisseuses. Ils s’en servent pour capturer leurs proies. Pourtant, ces espèces ne sont pas proches dans la classification : la mante est un dictyoptère, la mantispe un névroptère et la punaise guitare appartient à l’ordre des hémiptères. Au cours de l’évolution, ils ont tous trois développé une adaptation anatomique semblable pour la même technique de chasse : on parle de convergence.
Vous les avez sans doute déjà rencontrés dans l’herbe humide, ces « cousins » qui s’envolent maladroitement sous nos pas. On dirait des moustiques géants, mais, pas de panique, dans cette famille, on ne pique pas.
Celle-ci, avec son envergure exceptionnelle (65 mm) et ses grandes taches caractéristiques sur les ailes, est facile à identifier : c’est Tipula maxima. Il s’agit de la plus grande des 150 espèces de Tipulidae de France.
A son abdomen qui se termine en pointe, on reconnaît une femelle. Elle ira pondre dans la vase des berges du ru de Liesse où vivent ses larves grassouillettes et longues de 5 centimètres. Un délice pour de nombreux oiseaux.
On aperçoit à l’arrière de ses ailes ses deux balanciers en forme de haltères, vestiges de la deuxième paire d’ailes chez les diptères. Ils servent à garder l’équilibre en vol.
Un dizaine d’espèces de tipules dont les larves consomment des racines peuvent causer des dégâts aux cultures. Les larves de tipules sont des ravageurs fréquents des gazons humides.
Nature en ville à Cergy-Pontoise vient de publier dans 13commeune, le webzine de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, un article sur les libellules et demoiselles. Laissez-vous charmer par les plus belles d’entre elles qui vous sont présentées dans le carrousel d’images à la fin de l’article.
Depuis 3 ans, le Parc naturel régional (PNR) du Vexin français, le PNR Oise-Pays de France et la cellule biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, s’associent pour organiser une journée de rencontres techniques de terrain sur la gestion écologique des espaces verts et naturels.
L’objectif de cette journée 2015 est de présenter des opérations de sensibilisation du public et d’animation, véritables instruments de promotion et d’aide à la mise en œuvre de la gestion différenciée des espaces verts. Pour en témoigner nous vous proposons de découvrir les projets de la Ferme d’Ecancourt, de l’île de loisirs et de visiter le parc du château de Menucourt. Natureparif viendra également nous présenter l’intérêt des sciences participatives pour améliorer nos connaissances, transmettre un savoir, convaincre et ajuster nos pratiques.
Ces journées, à destination des services espaces verts des communes et de leurs élus, sont l’occasion de présenter les expériences menées sur le terrain par nos collègues ou partenaires, de proposer des démonstrations et d’avoir un temps d’échange convivial entre élus et professionnels.
Pour les communes et les services de l’agglomération, les inscriptions se font auprès de la ferme d’Ecancourt qui nous accueille et assure le repas. N’hésitez pas à solliciter vos collègues et élus pour qu’ils vous accompagnent. Nous espérons avoir de vos nouvelles d’ici la fin de l’été !
Attention, les places sont limitées et la clôture des inscriptions se fera entre le 4 et le 10 septembre selon les structures organisatrices (PNR ou CACP). Vous retrouverez les modalités d’inscriptions dans le formulaire en lien!
L’expérience se passe à Saint-Cyr-l’Ecole sur un plateau de 3,5 hectares, ancien site de remblais routiers. Toutes sortes de systèmes de cultures hors-sol transposables à des situations urbaines sont rassemblées là depuis le printemps 2015.
Des bacs en rondins et des pots de jardinage en géotextile (au premier plan) sont loués à des familles. Les locataires bénéficient d’un service d’arrosage automatique et des conseils d’un professionnel du maraîchage.
Au fond du terrain, sur un hectare, des rangs de cultures hors-sol sont installées sous un abri au toit et aux parois constitués d’un filet qui protège de la grêle et des insectes ravageurs. La drosophile suzukii n’a qu’à bien se tenir. La pollinisation est assurée par des bourdons.
Le site comprend aussi un rucher, un espace de pique-nique pour les jardiniers locataires et un grand bassin technique qui récupère les eaux de pluie et de drainage.
L’ensemble dégage des recettes qui permettent d’envisager un temps de retour des investissement de cinq ans.
Un temps bien agréable pour cette sortie organisée au parc du château de Menucourt le 19 juin 2015 par le Club Mycologique Conflanais. La sécheresse n’étant pas propice pour les champignons, nous nous sommes intéressés prioritairement aux insectes. Les branches basses des arbres et la riche végétation des berges de l’étang nous ont permis de belles observations.
La communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise a confié à l’association d’insertion Halage un chantier de lutte contre la renouée du Japon sur les bords de l’Oise à Neuville. Des arbustes variés avaient été plantés dans les touffes de renouées dans l’idée de la concurrencer, mais elle a rapidement repris le dessus.
Des graines d’ortie dioà¯que ont donc été semées sur une zone test. Dans la foulée, on essaiera de planter d’autres « pestes » bien de chez nous (et donc beaucoup plus favorables à la faune locale), comme le sureau yèble, déjà présent sur les berges. Affaire à suivre…
Trouvée sous un chêne dans un bois à Vauréal, cette punaise de la famille des Miridae (516 espèces en France) présente des dessins, notamment sur la tête, qui permettent de l’identifier.
Il s’agit d’une espèce inféodée aux chênes. La femelle pond dans les bourgeons floraux. Les œufs éclosent au printemps suivant et les juvéniles vont se nourrir de la sève des inflorescences. Devenus adultes, ces insectes sont des prédateurs : ils consomment des pucerons et des larves d’autres insectes, à proximité des chênes. Ainsi, les arbres ne sont pas forcément les ennemis des cultures ; les adeptes de l’agroforesterie l’ont bien compris.
Ces pucerons sont immobiles, gonflés comme des baudruches, et certains présentent une ouverture ronde au sommet de leur abdomen. On dirait de drôles de récipients ventrus, équipés d’un couvercle maintenu par une charnière.
C’est là l’œuvre de micro guêpes parasitoà¯des de la sous-famille des Aphidiinae. Il en existe 120 espèces en France, toutes inféodées à diverses espèces de pucerons. Les adultes se nourrissent du miellat des pucerons (ses excréments sucrés). Après l’accouplement, la femelle pond un œuf à l’intérieur du puceron avec son ovipositeur et la larve fera tout son cycle de développement à l’intérieur de son hôte. L’adulte sortira au bout de 15 jours en opérant une découpe circulaire.
Leur fécondité, la brièveté de leur cycle de vie et le grand nombre de générations potentielles par an en font des auxiliaires redoutablement efficaces. Chaque femelle peut pondre jusqu’à 300 œufs ! Certaines espèces sont disponibles dans le commerce pour la lutte biologique en serre.
Ces insectes sont très sensibles aux insecticides. Il faut évidemment s’en abstenir au jardin pour bénéficier de leurs services.