Chaque année en juin, les premiers boutons de fleurs de mes hémérocalles sont boursouflés et ne s’épanouissent pas. Ce sont surtout les variétés jaunes et les brunes qui sont touchées. Un moucheron est le responsable de ces déformations : en ouvrant un bouton on peut voir les nombreux asticots, bien à l’abri des prédateurs derrière les pétales épaissis.
Le petit insecte que l’on voir en silhouette devant mon index sur cette photo est un hyménoptère parasitoà¯de, une micro-guêpe qui pond dans les œufs ou les larves d’autres insectes. Il n’est sans doute pas là par hasard. Ces parasitoà¯des limitent de façon naturelle la propagation des ravageurs. La main du jardinier peut aussi agir efficacement en retirant et en détruisant les boutons contaminés à mesure de leur apparition.
Passé le début du mois de juillet, les boutons floraux ne sont plus attaqués, les larves de la cécidomyie sont déjà tombées au sol, elles s’y nymphoseront et donneront la nouvelle génération d’adultes au printemps suivant.
Quel est cet étrange insecte qui est venu toquer à ma fenêtre un soir de finale de football ?
C’est un homoptère peu fréquent, surnommé « le grand diable ». Ses cornes sur le thorax et sa tête large et plate lui donnent une allure peu engageante.
La plus grande de nos cicadelles (de l’ordre de 15 mm) est rare et protégée en Ile-de-France. Lorsqu’elle se plaque sur l’écorce d’un arbre, elle est presque invisible. Sa biologie est mal connue, on sait qu’elle fréquente les chênes, mais peut-être aussi d’autres végétaux.
Je remarque sur la face interne de ses tibias postérieurs comme une scie finement dentée, peut-être que c’est avec ça qu’elle stridule ? Elle vient parfois, en juillet, à la lumière : surveillez vos fenêtres la nuit tombée !
Le demi-diable est nettement plus petit. Il possède non pas deux mais trois cornes sur son thorax : deux latérales et une troisième tournée vers l’arrière, longue et ondulée. C’est aussi un homoptère, un représentant de la famille des Membracidae. J’ai observé celui-ci sur les branches basses d’un orme près de l’Axe majeur à Cergy.
En septembre 2014, nous vous montrions de jeunes plantations en pied d’arbres sans arrosage sur l’avenue de l’ancienne gare à Maurecourt. Une jolie façon d’améliorer la biodiversité en ville en offrant des floraisons aux insectes pollinisateurs, tout en évitant l’emploi des désherbants.
La sècheresse de l’été 2015 aura-t-elle eu raison de ces plantations ? Pour le savoir, nous y sommes retournés. Globalement, la palette végétale d’origine a parfaitement tenu ses promesses. Les touffes ont bien grossi, et leur visibilité leur assure maintenant une assez bonne protection contre les manœuvres des conducteurs maladroits.
Cette minuscule bestiole aux ailes joliment zébrées sur une feuille de buis m’intrigue. Qu’est-ce donc ? Un puceron, un psylle ? Non, c’est un psoque ! Les psoques (les représentants de l’ordre des Psocoptères) sont des insectes peu évolués : ils existaient déjà il y a 250 millions d’années.
Ils se nourrissent de lichens, d’algues ou de champignons qui se développent sur les feuilles et les branches des arbres. Ce sont donc d’inoffensifs nettoyeurs.
Graphopsocus cruciatus est une espèce très commune et très facile à reconnaître avec son dessin caractéristique sur les ailes. On la rencontre sur de nombreuses espèces d’arbres et d’arbustes. On surnomme ce psoque le pou des arbres, en référence aux poux des livres qui sont d’autres espèces de psoques qui mangent des moisissures et vivent dans les maisons. Ceux-là n’ont pas d’ailes et ressemblent vaguement à des poux.
Le cirse maraîcher (Cirsium oleraceum) est présent sur notre territoire dans les vallées de la Viosne et du ru de Liesse, ainsi qu’au bord de l’Oise, dans les endroits marécageux. C’est un chardon assez élevé, aux grandes fleurs pâles et aux feuilles larges.
Voici trois bestioles surprenantes et peu courantes que l’on peut observer sur cette plante. Ces photographies ont été prises au parc de Grouchy à Osny.
Cixius cunicularius est un homoptère de la famille des Cixiidae. Il affectionne les bords de rivière, tout comme le cirse maraîcher. On le trouve sur la végétation basse.
Cet insecte déguisé en tortue verte n’est pas une punaise, mais bien un coléoptère de la famille des Chrysomelidae (vaste famille !). L’avant, c’est du côté des antennes. Ses larves consomment les feuilles de divers chardons, dont le cirse maraîcher.
Mardi 5 juillet 2016, une étrange agitation règne à l’école Les Châteaux à Cergy ! C’est le jour du grand déménagement avant les vacances d’été. Le poulailler mis au point par Joà«l Boudou et Annie Biston, professeurs au collège des Touleuses, et construit avec leurs élèves des 3ème et 4ème pro, doit rejoindre pour deux mois le centre de loisirs du bois de Cergy. Heureusement, il est monté sur roulettes, il suffit de le tirer avec une corde solide et de le guider avec habileté et coordination pour lui faire prendre les virages. Les deux poules aimablement fournies par M. Lopes, parent d’élève, et les deux poulettes nées en classe de maternelle ont fait un étonnant voyage. De mémoire de poules, ça ne s’était jamais vu dans le quartier.
Dans la lancée, les jardinières imaginées par les élèves de l’école, et préfabriquées par les mêmes collégiens, ont été tractées jusqu’au jardin des « Incroyables comestibles » situé devant l’école.
Tout le monde est invité à participer cet été à leur arrosage.
A la rentrée, tout ce beau mobilier fera le voyage dans l’autre sens, et les quatre demoiselles à plumes retourneront à l’école, des histoires plein le bec. Les élèves pourront alors continuer à apprendre comment jardiner ensemble pour se nourrir sainement et simplement, et comment recycler avec profit les épluchures de la cuisine en élevant de sympathiques animaux.
22 juin 2016 : profitant d’un après-midi sans pluie, nous nous rendons à Eragny pour recenser la faune des abords du bassin de la sente des prés, qui va bientôt faire l’objet de travaux importants.
Les oiseaux sont nombreux dans les grands saules, frênes et peupliers qui dominent le bassin : nous notons le chant du pic vert, du pouillot véloce, du troglodyte, du merle, du rouge-gorge, de la grive musicienne, de la fauvette à tête noire… Près de l’eau, nous remarquons les allées et venues d’une bergeronnette des ruisseaux qui capture des moucherons.
Pour ce qui est des insectes, sans surprise, nous croisons plusieurs espèces qui accompagnent ordinairement les plantes typiques des friches nitrophiles (orties, rumex, cirses communs). C’est ainsi que nous identifions deux espèces de diptères de la famille des Tephritidae : Urophora stylata et Tephritis hyoscyami, toutes deux inféodées aux chardons.
D’autres insectes sont caractéristiques des lisières des zones boisées, comme les deux papillons observés : le Tyrcis et la Piéride du navet (dont la chenille consomme les alliaires).
Lagria hirta est un coléoptère de la famille des Tenebrionidae. Il est souvent trouvé près des arbres car sa larve se nourrit des substances végétales de la litière, on peut également l’observer dans les zones humides. Apparemment celui-ci l’a échappée belle car la déformation des élytres suggère qu’un oiseau voulait en faire son repas et lui a donné un coup de bec.
Voici un autre coléoptère, lié cette fois à la présence de bois mort : sa larve est prédatrice d’insectes xylophages. Ce thorax rouge indique qu’il s’agit d’une femelle de Tillus elongatus (le mâle de cette espèce est entièrement noir).
La liste complète des espèces que nous avons recensées autour de ce bassin est ici : Eragny 22 juin 2016
Chez les Chrysomelidae, le genre Chrysolina compte de nombreuses espèces brillamment colorées. C’est un jeu de les chercher sur leurs plantes préférées. Les espèces se distinguent principalement par leur coloration et les ponctuations qui ornent les élytres. En voici quelques-unes, faciles à observer sur des plantes communes :
Encore un programme de science participative qui va en passionner plus d’un !
Cet observatoire, réalisé dans la cadre du Plan National d’Actions en faveur des plantes messicoles, a pour but de mieux connaître ces plantes patrimoniales et indicatrices de biodiversité, pour mieux les protéger. Vous pouvez participer grâce aux outils en ligne sur le site de Tela Botanica
Le plan National d’Actions en faveur des plantes messicoles et ses annexes sont accessibles dans le site dédié aux messicoles.
Nous avons à Cergy-Pontoise deux espèces de demoiselles aux ailes fumées. Les mâles se différencient aisément même à distance. Calopteryx splendens a les ailes partiellement sombres, alors que chez Calopteryx virgo, elles le sont entièrement.
Toutes deux apprécient les bords de rivière ensoleillés. Mais ne cherchez pas Calopteryx virgo au bord de l’Oise, car elle est exigeante quant à la qualité de l’eau. Je ne l’ai trouvée que sur les berges du ru de Missipipi (si,si), un affluent de la Viosne à Osny.
Les femelles de ces deux espèces sont moins brillamment colorées que les mâles. Les ailes des femelles Calopteryx splendens sont plus claires que celles des femelles Calopteryx virgo.