Cette orchidée sauvage est l’ophrys abeille. Souvent elle ne s’exprime pas dans nos espaces en herbe, car elle ne fleurit pas si sa tige est coupée par la tondeuse. J’en ai vu de beaux exemplaires en fleurs à Osny, dans la plaine de Lameth. Cette pelouse était encore l’an dernier tondue régulièrement, mais cette année la ville a décidé de laisser s’exprimer la biodiversité.
J’ai trouvé ces pièges en entonnoir dans le sol très sec d’un cabanon de jardin. Au fond de chaque entonnoir se cache dans la poussière une larve qui attend le passage d’un insecte imprudent. A son approche, la larve envoie un jet de sable, ce qui déstabilise la proie, et le repas arrive à domicile !
J’ai sorti la larve et je l’ai placée sur le dos afin de bien observer les critères de détermination. Une tête plus longue que large armée de deux solides mandibules très poilues, absence de taches sombres sur les pattes postérieures : pas de doute c’est le fourmilion parisien, le plus commun des cinq Myrmeleontidae que l’on peut trouver en Ile-de-France.
Au passage, j’ai vérifié : cette larve ne progresse qu’en marche arrière ! C’est par une patiente manœuvre en spirale effectuée en marche arrière qu’elle creuse son entonnoir.
Les adultes ressemblent à des libellules de couleur terne, au vol malhabile.
Le fourmilion longicorne, un autre représentant des Myrmeleontidae, est aussi présent en Ile-de-France mais il est plus fréquent dans le sud de la France. Il est assez facile à observer là où il abonde, car l’adulte, attiré par la lumière, rentre souvent dans les maisons. La larve de cette espèce ne construit pas d’entonnoir-piège.
En sortant de la gare de Neuville, j’ai croisé cette drôle de chenille en train de consommer une feuille de chêne. Près de sa tête noire, on voit ses pattes thoraciques puis sous son abdomen sept paires de fausses pattes. Ah ah, plus de cinq paires de fausses pattes, cela ne peut donc pas être une chenille ! C’est la larve d’un représentant du sous-ordre des symphytes, ces hyménoptères qui n’ont pas la taille de guêpe (environ 860 espèces en France), sans doute du genre Periclista qui compte huit espèces en France. Ces ravageurs des chênes ne sont pas aussi problématiques que les chenilles processionnaires du chêne : au moins, elles ne sont pas urticantes !
L’événement était attendu : le jardin de Bali ouvrait à nouveau ses portes à l’occasion des rendez-vous aux jardins. Merci à la ville de Pontoise d’avoir supplié ses propriétaires !
Les visiteurs se faisaient les plus légers et les plus maigres possible pour circuler sans écraser ni bousculer les plantes dans les allées minuscules de ce jardin féérique.
Les propriétaires en m’accueillant sous le porche m’avait annoncé une surprise : donnant sur le jardin, une pièce de la maison a été transformée en serre tropicale, les murs entièrement végétalisés ! Ce local maintenu à 24° met en scène une collection précieuse de bégonias, fougères, caladiums et autres plantes exotiques.
Vous avez raté ? Quel dommage ! Les prochains rendez-vous aux jardins seront les 2 et 3 juin 2018. Retenez la date !
Pour les amateurs de bégonias rares, je signale que le Conservatoire du bégonia de la ville de Rochefort, agréé collection nationale du genre Begonia, organise des visites guidées de ses collections (1500 espèces et variétés, ça vaut le détour !).
Cette liste d’arbres, arbustes, vivaces, annuelles et bisannuelles est assortie d’indications sur l’abondance du nectar et du pollen et sur les périodes de floraison. Elle ne tient pas compte des plantes qui produisent de la propolis et du miellat, mais bon, on ne va pas faire la fine bouche.
Voici quelques plantes de la liste, pour une année de pollen et de nectar :
Cette petite plante très basse aux allures de trèfle est de plus en plus présente sur les trottoirs, dans les jardins, les pots de fleurs, les gazons maigres tondus trop ras… Sur cette photo prise au pied d’un arbre, il s’agit de la mutation à feuilles pourpres de l’Oxalis corniculata, une forme répandue à Cergy-Pontoise, très facile à trouver au pied des immeubles dans le quartier Grand centre de Cergy par exemple.
Une plante cosmopolite
Cette espèce s’est installée depuis longtemps partout dans le Monde si bien qu’on ne saurait préciser son origine géographique exacte. Ses graines voyagent au gré du commerce des plantes en pots et sans doute aussi dans les terreaux.
A ses fleurs jaunes succèdent des capsules allongées qui éclatent à maturité au moindre contact en projetant au loin leurs graines. La plante s’étale aussi par ses stolons aériens qui s’enracinent autour d’elle. Elle aime le soleil et les situations sèches et colonise facilement les sols nus. Elle n’est pas aussi problématique que d’autres espèces horticoles à bulbes et à fleurs roses dont il est quasiment impossible de se débarrasser dans un massif fleuri.
En Ile-de-France, on peut rencontrer dans la nature six espèces d’Oxalis, dont une seule est indigène : l’oxalis petite oseille (Oxalis acetosella), bulbeuse à fleurs blanches. Elle pousse en tapis, à l’ombre, dans les bois frais. Elle est notamment présente dans le Vexin et en forêt de Montmorency.
En animation, c’est toujours un bonheur de rencontrer l’épiaire des bois. On peut jouer à deviner l’odeur de ses feuilles froissées : cadavre, clous rouillés, égout, champignon moisi, bonbon au poivre ? Passées les premières effluves nauséabondes, la plante sent… le cèpe ! Elle en a le goà»t, paraît-il, et les adeptes des cueillettes de plantes sauvages en font des bouillons prétendus délicieux. En fait mes narines peu imaginatives restent un peu bloquées sur les premières effluves…
On peut aussi chercher sur cette plante une jolie punaise spécialiste des lamiacées et particulièrement fréquente sur les épiaires : Eysarcoris venustissimus.
Voici un petit hanneton, d’une espèce très commune, croisé sur un chêne à côté de l’université à Neuville. Ce hanneton des jardins (Phyllopertha horticola) vole en mai et en juin. On reconnaît cette espèce à la couleur verte métallisée de sa tête et de son thorax.
La biologie du hanneton des jardins
Le cycle de Phyllopertha horticola est annuel. Les femelles pondent au sol en été. Les larves consomment des racines de plantes herbacées : céréales, trèfles, gazons…
La nouvelle génération émerge dès le printemps suivant (elle ne reste pas en terre deux ou trois ans comme les autres espèces de hannetons). Les adultes grignotent les feuilles des églantiers et des chênes, noisetiers, bouleaux, généralement sans faire beaucoup de dégâts.