L'actualité des jardins

Humbles habitants de la rue de l’écureuil

Plantules – rue de l’écureuil à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

La rue de l’écureuil, au trois quarts en passage sous dalle, encaissée entre de hauts murs, n’est pas la voie la plus verte de Cergy-Pontoise. Pourtant des plantes y prospèrent. Ces jeunes Polygonaceae ont germé dans une fissure du trottoir. Plus loin, c’est une touffe de pariétaire de Judée qui garnit la base d’un poteau à  l’entrée d’une rampe de parking souterrain.

Parietaria judaica © CACP – Gilles Carcassès
Gaillet gratteron et euphorbe des jardins © CACP – Gilles Carcassès

Un pied de gaillet gratteron accompagne des euphorbes des jardins et une lampsane commune au pied d’un mur. Mais quelles sont donc ces fines feuilles bleutées qui se cachent tout à  droite ?

Semis de cèdre © CACP – Gilles Carcassès

C’est une graine du grand cèdre de la résidence voisine qui a trouvé là  suffisamment d’humus accumulé pour germer !

Lychnis coronaria © CACP – Gilles Carcassès

Et celle-ci ? Une coquelourde des jardins ! J’en avais planté quelques pieds dans les jardinières de la dalle il y a sept ans. Là -haut ces plantes n’ont pas duré. Mais une graine voyageuse a fait souche sur ce trottoir décidemment bien accueillant. Je l’aime bien, cette rue de l’écureuil.

Avec le programme Sauvages de ma rue, vous aussi, vous pouvez inventorier les plantes des trottoirs : avec le site dédié et le petit livre illustré en couleurs, c’est un vrai jeu d’enfants !

L'actualité de la Nature

L’orchis brà»lé

Facile à  reconnaître, avec ses boutons floraux cramoisis !

L’orchis brà»lé © CACP – Gilles Carcassès

Neotinea ustulata, l’orchis brà»lé, apprécie l’herbe rase et les situations très chaudes. L’embroussaillement des pelouses calcaires lui fait partout perdre du terrain. Cette espèce rare en Ile-de-France subsiste dans le Val d’Oise sur quelques sites : Vienne-en-Arthies, Parmain, Nesles-la-Vallée. Comme elle est de petite taille et de floraison précoce, cette orchidée est discrète et sa répartition est peut-être sous-estimée. Sa floraison la rendant visible, c’est le moment de prospecter les coteaux calcaires et de découvrir de nouvelles stations !

Neotinea ustulata © CACP – Gilles Carcassès

Ne dirait-on pas de petits bonshommes en pyjama à  pois ?

Téléchargez notre livret d’identification :

Les orchidées sauvages de Cergy-Pontoise et du Vexin français

L'actualité de la Nature

Blanche et plissée

En explorant méthodiquement les branches basses d’un chêne, j’ai trouvé une drôle de chenille blanche toute plissée !

Au revers d’une feuille de chêne – Eaubonne © CACP – Gilles Carcassès
Larve d’Apethymus filiformis © CACP – Gilles Carcassès

Vue de tout près, elle semble verte et recouverte d’une couche de poudre blanche. En plus de ses trois paires de pattes thoraciques, elle est dotée de deux rangées de fausses pattes abdominales. Elle m’en montre au moins six, ce qui confirme mon impression : ce n’est pas une chenille, mais une larve de symphyte, autrement dit une fausse chenille. Adulte, elle sera un hyménoptère, et pas un papillon.

Apethymus fifliformis est l’une des espèces de symphytes que l’on peut rencontrer sur les chênes. Mais elle est très peu observée, peut-être est-elle rare, ou simplement discrète ? Ou alors, peut-être que ce sont les naturalistes qui retournent les feuilles des chênes au mois de mai qui sont rares ?

Retrouvez nos articles sur les larves de symphytes :

La fausse chenille du faux sureau

Belle découverte sur une scutellaire

Periclista, tenthrède du chêne

Charmeuse de serpents

Agenda, L'actualité de la Nature

Sortie nature au parc du peuple de l’herbe

Observations au bord d’une mare © CACP – Gilles Carcassès

Le 25 avril, l’équipe du parc du peuple de l’herbe proposait une sortie nature, animée par la Ferme d’Ecancourt : « Sur la trace des animaux à  sang-froid ». Le public est reparti incollable sur la vie des reptiles et des batraciens !

Ce fut l’occasion de découvrir aussi une plante rare emblématique du parc, la renoncule à  petites fleurs.

Ranunculus parviflorus, la renoncule à  petites fleurs © CACP – Gilles Carcassès

Huit autres sorties sont proposées de juin à  novembre au parc du peuple de l’herbe : découvrez le programme des sorties nature de la saison 2018.

La serre à  papillons de la Maison des insectes © CACP – Gilles Carcassès

Bien sà»r, on profite de sa venue au parc pour visiter la Maison des insectes ! Des animateurs très compétents vous y attendent et répondront à  toutes vos questions.

L'actualité de la Nature

La viorne lantane

Viburnum lantana – côte des Closbilles à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La viorne lantane, ou mancienne, (Viburnum lantana) pousse en compagnie du cornouiller sanguin, du troène, du cornouiller mâle et de l’aubépine, en lisière des bois sur sol calcaire. A ses fleurs épanouies en mai succèdent des fruits rouges puis noirs à  maturité.

Un bel arbuste pour la haie

Voilà  encore un bon arbuste pour une haie champêtre, très rustique et vraiment pas difficile. On peut trouver en pépinières une forme compacte ‘Mohican’ qui ne dépasse pas 2,50 m et une variété dorée ‘Aureum’ au feuillage lumineux.

Des ravageurs ?

Parmi les insectes qui fréquentent cette plante, citons la galéruque de la viorne, dont les défoliations sont cependant bien moins spectaculaires que sur la viorne obier.

Larve de galéruque de la viorne, Pyrrhalta viburni © CACP – Gilles Carcassès

Une cécidomyie peut provoquer des galles sur ses feuilles, mais elle est rarement observée.

Galles dues à  Sackenomyia reaumurii sur le revers d’une feuille de Viburnum lantana © CACP – Gilles Carcassès

D’autres arbustes pour une haie champêtre :

La viorne de Bodnant

Le groseillier doré

Le fusain ailé

Pittosporum tobira

L'actualité de la Nature

L’amateur de fibres longues

Bravo à  Laurent, Catherine et Florent qui ont résolu l’énigme de la photo mystère de mai 2018 !

L’écureuil roux © CACP – Gilles Carcassès

Le vandale du sequoia est notre gentil écureuil roux. Il aime beaucoup confectionner son nid avec des lanières d’écorces prélevées sur les troncs de certains conifères et sur des branches mortes de tilleuls, ou parfois de saules, d’ormes ou de chênes.

Tronc de séquoia pelé par l’écureuil – parc du château de Marcouville à  Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Il y est allé de bon cœur !

Séquoia au jardin botanique de Strasbourg © CACP – Gilles Carcassès

Voici des traces encore plus spectaculaires. Le personnel du jardin botanique de Strasbourg m’a rapporté le va-et-vient incessant chaque année d’un couple d’écureuils emportant de longues fifres détachées du tronc !

Source :

Etranges dégâts aux troncs d’arbre, par Klaus Dengler, (2013) Waldwissen.net

Retrouvez notre article :

Où voir des écureuils ?

L'actualité de la Nature

La photo mystère de mai 2018

Chèvre sportive © Ferme pédagogique de Pontoise

On savait les chèvres de la ferme pédagogique de Pontoise bonnes grimpeuses.

Au parc du château de Marcouville à  Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Mais là -haut, tout de même ! Elles se font la courte échelle ?

Dégât sur un tronc de séquoia © CACP – Gilles Carcasses

A lundi, pour découvrir qui sont les vrais coupables !

L'actualité de la Nature

Violettes dans les bois

Violettes en fleurs © CACP – Gilles Carcassès

Par endroits, les sous-bois en forêt de Saint-Germain sont tapissés de cette jolie violette. Contrairement à  la violette odorante, qui est plus précoce, les fleurs de cette espèce ne sont pas parfumées.

Viola sp. © CACP – Gilles Carcassès

La détermination des Viola est difficile, il faut combiner plusieurs critères : largeur et proportions des pétales, forme des feuilles, franges des stipules, longueur des sépales, pilosité de la tige, du style ou de la capsule… En Ile-de-France, on peut rencontrer 12 espèces de Viola. Ma vieille flore de Fournier en dénombre 51 espèces et sous-espèces pour la France, plus une palanquée d’hybrides, à  décourager les apprentis botanistes !

Avec ses fleurs larges et son éperon épais et très clair, je rangerais bien celle-ci dans l’espèce Viola riviniana. A moins que ce ne soit Viola reichenbachiana, une espèce très ressemblante, et très fréquente également en forêt... Ces deux Viola sont communes dans les chênaies. Très rustiques et se ressemant facilement, on peut les utiliser en couvre-sol pour les zones de demi-ombre au jardin.

Les violettes sont consommées par les chenilles du Tabac d’Espagne, le plus grand des papillons nacrés de notre région.

Argynnis paphia, le Tabac d’Espagne © CACP – Gilles Carcassès

Source :

Violette de Rivin, par aujardin.info

Retrouvez notre article :

Le tabac d’Espagne

L'actualité des jardins

Le groseillier doré

Groseillier doré – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Un bel arbuste injustement méconnu

Ribes odoratum porte bien son nom : son abondante floraison est très parfumée ! En automne, le feuillage de cet arbuste originaire d’Amérique, se colore de rouge et de pourpre. Il n’est pas difficile quant au sol ni pour l’exposition. Il ne nécessite pas de taille et ne dépassera guère 1, 50 mètre. Bref, c’est un excellent candidat pour une haie fleurie et variée pour les petits jardins !

Ribes odoratum © CACP – Gilles Carcassès

Quel parfum suave !

Certains lui trouvent un parfum d’œillet, avec une pointe de girofle et de miel…

Où le voir et le trouver ?

Vous pouvez admirer cet arbuste de collection à  l’entrée du château de Marcouville à  Pontoise. Dans le site Floriscope, il est référencé sous le nom de Ribes aureum var. villosum. Il est assez facile de se le procurer :  quatre pépinières en France le proposent. En Ile-de-France, cet arbuste est au catalogue du GIE Pépinières franciliennes.

En savoir plus sur l’intérêt des haies variées au jardin :

Protéger son jardin grâce aux haies et massifs champêtres, sur le site Jardiner Autrement

L'actualité des jardins

Fine mouche en dentelles noires

Epiphragma ocellare – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Dans le parc du château de Marcouville, j’ai rencontré cette charmante bestiole posée sur la feuille d’un houx. Quelles ailes étonnantes : on les dirait peintes par un artiste ! Au début, je l’ai cherchée chez les Tipulidae…

Ceci n’est pas une tipule !

Epiphragma ocellare, facilement reconnaissable aux dessins en ocelles de ses ailes, est un représentant de la famille des Limoniidae, la plus nombreuse des diptères avec plus de 10 000 espèces dans le Monde (dont 500 en Europe).

Chez les Limoniidae, les adultes ne vivent que quelques jours, tout au plus deux semaines. La femelle d’Epiphragma ocellare pond dans le bois pourri où vivent ses larves. Sur cette photo, l’extrémité non pointue de l’abdomen montre qu’il s’agit d’un mâle.

Epiphragma ocellare © CACP – Gilles Carcassès

Et comment différencie-t-on les Tipulidae des Limoniidae ?

Les antennes des premiers ont 13 articles, et celles des Limoniidae 14 à  16. Mais il faut une bonne loupe ! A part ça, les Limoniidae ont souvent les ailes marquées par des taches ou des dessins contrastés, ce qui n’est généralement pas le cas chez les Tipulidae.

Tête de Tipulidae. © CACP – Gilles Carcassès
Tipula maxima (femelle) – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Tipula maxima, aux ailes présentant des taches contrastées, est une exception chez les Tipulidae.

Retrouvez notre article :

La grande tipule