Ce weekend c’est le 12ème comptage hivernal des oiseaux des jardins ! Comme tous les ans la LPO et les spécialistes ornithologues comptent sur vous pour faire remonter vos observations d’oiseaux des jardins.
La démarche est très simple :
s’installer dans votre jardin ou dans un parc public
observer pendant une heure les oiseaux se posant dans le périmètre
Bien que nous essayons en général de ne pas trop insister dessus, les mauvaises nouvelles concernant la biodiversité sont une réalité bien tangible. Sur notre continent l’Agence Européenne pour l’Environnement dresse un constat assez catastrophique de l’état de la biodiversité dans l’Union Européenne : 85% des habitats naturels dégradés, perte de 30% des papillons des prairies et de 36% des oiseaux agricoles en 30 ans, pour ne citer que les points les plus saillants.
Toutefois, en conséquences, les Etats de l’Union Européenne se sont mis d’accord sur un nouveau règlement concernant la protection et la restauration de la nature. Plusieurs mesures y figurent, avec notamment un axe sur la préservation et la restauration des populations de pollinisateurs sauvages (dont font partie les papillons) et un autre sur la restauration des écosystèmes agricoles. Pour ce dernier il est indiqué que les Etats membres devront mettre en place des mesures permettant d’améliorer l’indice des papillons des prairies.
Il est donc inscrit dans le règlement européen qu’il faut protéger les papillons des prairies, et qu’il faudra mettre en place des suivis pour s’assurer de l’efficacité des mesures mises en œuvre.
Cette obligation ne passera dans le droit français qu’après un laps de temps relativement important (du fait de la traduction du droit européen en droit français). Toutefois il apparait judicieux d’anticiper les choses et de commencer à alimenter l’indicateur de papillons des prairies pour avoir un état initial fiable. Et bien sûr, on vous propose de participer !
Voici trois protocoles que vous pouvez mettre en place à votre échelle pour contribuer à la meilleure connaissance des papillons (de jour pour commencer). Ces protocoles se pratiquent plus facilement à la belle saison, mais d’ici quelques semaines les premiers hivernants devraient déjà se réveiller, ouvrez l’œil !
Opération papillons – pour tout le monde !
L’opération papillons est un observatoire porté par Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle. En participant vous aidez les scientifiques à améliorer les connaissances sur les papillons et à comprendre l’impact de l’urbanisation, du climat ou encore des pratiques au jardin sur ces espèces. Pour participer, c’est très simple, nul besoin d’être un spécialiste ! Le comptage des papillons peut s’effectuer dans un jardin privé, public ou sur un balcon. Une fois que vous avez localisé et décrit votre jardin, vous pouvez commencer à observer.
Le STERF (suivi temporel des rhopalocères de France) – pour les plus initiés
Le Suivi Temporel des Rhopalocères de France (STERF) est un observatoire des papillons diurnes (rhopalocère = papillon de jour), lancé en 2006 sur l’ensemble du territoire. Il est destiné aux naturalistes et lépidoptéristes capables de reconnaître à vue la majorité des espèces communes présentes dans leur région.
PROPAGE (Protocole Papillon Gestionnaire) – pour les gestionnaires d’espaces verts
Le Propage est un protocole de suivi des papillons de jour à destination des gestionnaires d’espaces verts. Il permet de savoir l’impact des aménagements et des pratiques sur la biodiversité. Et ce, notamment dans les prairies, les espaces qui nous intéressent ici pour répondre aux enjeux européens.
Par ce froid, un groupe important de mouettes rieuses séjourne sur les bassins du parc François Mitterrand. Avec l’eau gelée c’est l’occasion rêvée de regarder leurs petites pattes. Et là, au premier plan…
Mais oui ! Il y a bien une bague jaune sur cette mouette. Allez, rapproche-toi encore un peu…
Après quelques glissages sur la glace avec ses comparses, notre mouette s’approche du bord, nous permettant de lire sa bague.
Nous avons pu profiter de la démarche habile de notre mouette sur la glace juste à temps avant qu’un passant un peu bruyant ne renvoie tout le monde en promenade.
Le samedi 03 février la Ville de Maurecourt organise une plantation participative avec l’association Boomforest (qui a déjà œuvré à Cergy) et le Groupe Saturne. Maurecourtois de tous âges et cergypontains motivés, vous êtes attendus pour planter pas moins de 1500 jeunes arbres ! Un beau projet en perspective.
Samedi 20 janvier, le collectif La Lanterne vous accueille dans leur nouveau lieu (ancienne école de la Lanterne à Cergy) pour de nombreuses activités chaleureuses. On vous conseille notamment la visite de la serre pépinière de quartier !
Associations, collectivités, copropriétés, … Vous pouvez déposer vos projets auprès de la Région Île-de-France pour bénéficier du budget participatif écologique pour financer des actions notamment sur la question de la biodiversité.
Les 5 premières éditions ont permis de financer de nombreuses opérations sur le territoire à la fois à l’initiative des collectivités mais également au sein des associations : plantations d’arbres, préparation des parcelles d’écopâturage, installations de nichoirs, … toutes les thématiques de la biodiversité peuvent être abordées. Ne vous censurez pas si vous avez un projet pour favoriser la biodiversité !
Il y a quelques semaines nous avons fait paraitre un article qui relate de la différence entre les lichens et les mousses, n’hésitez pas à y faire un tour à travers le lien juste ici. En résumé, les lichens sont le résultat d’une relation symbiotique entre un champignon et des algues microscopiques. Sur les écorces (appelés lichens corticoles), ils prennent différentes formes : crustacés (forme de croute), foliacés (drapés) et fruticuleux (forme filamenteuse).
Les lichens n’ont pas fini de nous étonner, de part leurs formes et leurs modes de vie, ils sont aussi des bio-indicateurs de la qualité de l’air !
Les lichens indicateurs de la qualité de l’air
Ces organismes prélevant la totalité des nutriments depuis l’air ambiant et ayant une croissance lente, peuvent indiquer un niveau de pollution cumulée sur plusieurs années ce qui les rend complémentaires aux capteurs de mesure habituels.
Les lichens ont des niveaux de sensibilité aux polluants atmosphériques tels que les oxydes de soufre, d’azote et les métaux lourds, assez variables. Leur présence ou leur absence dans une région peuvent ainsi indiquer le niveau de pollution atmosphérique. En effet, la dominance d’espèces de lichens résistants aux polluants associés à l’absence d’espèces plus sensibles (typiques d’air « propre ») oriente vers l’hypothèse d’une présence importante de polluants dans l’air.
Voici quelques exemples de lichens que vous pouvez retrouver sur des arbres et leurs niveaux de sensibilité aux polluants atmosphériques.
Pseudevernia furfuracea – Lichen fruticuleux sensible à la pollution azotée
Depuis 2022, l’observatoire Lichen GO vous propose de contribuer à une démarche de science participative et permet l’évaluation de la qualité de l’air en zone urbaine et rurale !
Avec les données collectées sur le terrain, vous pourrez participer à la cartographie de la qualité de l’air de votre environnement proche. En plus de contribuer à la recherche scientifique, c’est l’occasion d’en apprendre davantage sur la pollution atmosphérique et son impact sur la biodiversité.
Lichens GO est un observatoire de Parti CitaE (Sorbonne Université) et de Vigie-Nature École (Muséum national d’Histoire naturelle). Il est proposé en partenariat avec Tela Botanica (dans le cadre du projet Auprès de mon arbre) et l’UCLouvain.
👉 Pour participer, rendez-vous sur le lien suivant : Lichens GO
Avec le protocole en main et les clefs de détermination, n’hésitez pas à faire le tour de votre quartier et appréhendez votre environnement ! C’est en fonction des espèces de lichen que vous rencontrerez que vous pourrez justifier la qualité de l’air qui vous entoure.
Les cloportes évoquent souvent l’image de ces curieuses créatures qui se déplacent lentement dans les coins humides de nos jardins. Egalement connus sous le nom de « porcellio » ou « soucoupes, » ils appartiennent à l’ordre des crustacés isopodes. On connait 34 espèces d’isopodes terrestres en Île-de-France et 3 espèces aquatiques. Nos explorations ne nous ayant permis de croiser uniquement des terrestres nous nous concentrerons sur eux dans cet article.
Ces petits arthropodes sont présents partout (dans les jardins, les sous-bois et les zones côtières) mais plus particulièrement dans les secteurs un peu humide et riches en matière organique (sous les écorces, dans la mousse, sur les vieux murs). Bien que fréquemment confondus avec des insectes, les cloportes (ou isopodes) ont sept paires de pattes de tailles égales (et non trois). Ce sont des crustacés plats, sans carapace, et ayant la particularité de muer en deux fois : d’abord la moitié avant puis l’arrière. Si vous trouvez une demi-mue de cloporte, pas d’inquiétude pour l’individu en question, tout est normal. Enfin, certains d’entre d’eux sont capables de volvation : ils se roulent en boule lorsqu’ils se sentent menacés pour mettre à l’abri leur zone plus vulnérable (la partie ventrale, non « carapacée »). Attention, chez les isopodes, la tête est toujours visible lors de la volvation. Ces créatures fascinantes jouent un rôle écologique majeur en contribuant au processus de décomposition organique. En se nourrissant de matière végétale en décomposition, les cloportes détritivores participent au recyclage des nutriments dans les écosystèmes.
Petite liste non-exhaustive de cloportes croisés dans les environs (parmi les 34 connus dans la Région) :
Le cloporte commun Armidillidium vulgare de la famille des Porcelliadés est petit et discret comme ses semblables et est très présent sur le territoire français. Il présente un paterne variable, généralement les mâles sont gris-noirs et les femelles à nuances brunâtres. Le corps est fréquemment parsemé de tâches plus clair.
Le cloporte rugueux Porcellio scaber se présente comme un petit crustacé terrestre, affichant une teinte grise à brunâtre et une forme ovale caractéristique. Attention, sa couleur est elle très variable ! Doté d’une carapace segmentée, il mesure généralement quelques centimètres de long.
Porcellio spinicornis est également connu sous le nom de cloporte à cornes. Il appartient à la famille des Porcellionidés. Ce petit crustacé terrestre se distingue par la présence de petites excroissances cornées sur son dos, d’où son nom spécifique « spicornis ». Ces appendices ressemblent parfois à de petites cornes ou épines.
Cloporte des fourmis Platyarthrus hoffmannseggi. Outre son nom imprononçable, ce cloporte se distingue des précédents car il n’est pas de la famille des Porcellionidées mais des Platyarthridées et il s’avère beaucoup plus petit. Les Platyarthrus sont des espèces commensales des fourmis, il ne sera pas rare de les croiser dans leur nid.
Le cloporte des mousses, Philoscia muscorum, est un cloporte très commun dont la tache jaune derrière la tête et la bande latérale claire sont des éléments caractéristiques. Bien que dénommé « des mousses » ce cloporte est présent dans des habitats variés.
Bravo à celles et ceux qui ont trouvé notre fameuse fougère !
La fougère langue de cerf, Asplenium scolopendrium (et anciennement Phyllitis scolopendrium) et plus communément nommée Scolopendre, est une fougère de la fameuse famille des Aspleniacées.
Lors d’un inventaire, d’une promenade en ville ou encore en forêt, nos équipes l’ont prise en photo et nous sommes ravies de vous la décrire. Elle est une plante assez mal connue et pourtant relativement présente sur le territoire d’Île-de-France.
Généralement on reconnait les fougères par leur caractéristiques typiques : une fondre composée d’un pétiole long et fin, un limbe (feuille) découpé régulièrement et, au temps des amours, des spores au revers de leur fronde. La Fougère mâle, Dryopteris filix-mas est très connue pour cet aspect.
Pourtant notre Scolopendre choisit de faire la différence et se retrouve ainsi catégorisée dans les fougères atypiques. Elle possède un limbe non-divisé rappelant cette fameuse langue de cerf qui peut mesurer entre 20 et 60 cm. La disposition de ses sores au revers de sa feuille évoque un mille pattes, Scolopendra en grec, ce qui lui vaut son nom scientifique.
Pour vivre, elle s’accommode d’un substrat neutre à calcaire, dans des recoins relativement ombragés comme les murs ou encore les sous-bois humides. En hiver notre langue de cerf reste verte durant toute la période !
Par ailleurs dans l’antiquité, on lui attribuait des vertus contre les maladies du foie et de la rate. Aujourd’hui on lui donne plutôt des vertus pour soulager la toux et les bronchites.
La langue de cerf a la particularité d’être protégée dans certains territoires français et est considérée comme une espèce déterminante de l’inventaire ZNIEFF dans 3 régions.
Avant la domination des plantes à fleurs et à graines, je formais de vastes forêts au carbonifère, il y a environ 300 millions d’années.
Le temps et l’évolution m’ont permis d’être toujours présente sur le territoire français. Je porte un nom alléchant qui rappelle le grand roi de la forêt…
Toute l’équipe vous souhaite une très belle année 2024. Et pour démarrer sous de bons augures annonçant de belles observations naturalistes nous vous offrons ce trèfle (trèfle rampant) à 4 feuilles trouvé par Matthieu lors des inventaires botaniques autour du bassin de la Louvière.