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Les belles odonates de la Saussaye

Lors d’un inventaire d’odonates (libellules et demoiselles) à l’aide du protocole STELLI sur le site de la zone humide de la Saussaye à Maurecourt, nous avons été surpris par la quantité phénoménale d’espèces de demoiselles et de libellules trouvées sur places.

En voici quelques beaux exemples :

Ischnura elegans juvénile ♀ – Maurecourt © CACP – Madison Renault

Quel chance d’avoir pu faire une photo de ce petit agrion élégant en pleins repas. Il faut dire que les odonates sont des chasseurs très expérimentés et des insectes très gourmands autant au stade larvaire qu’au stade adulte.

Calopteryx virgo ♀ – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Le genre Calopteryx est généralement plus reconnaissable lorsqu’il s’agit des individus mâles, en effet ceux-ci possèdent des couleurs très caractéristiques métallisées/brillantes tournant autour du bleu, du vert et du noir. Cette espèce est caractéristique des cours d’eau à faibles courants, des eaux calmes.

Erythromma viridulum ♂ – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

La naïade au corps vert est une espèce quine porte pas si bien que ça son nom. Au milieu de ce tas d’algues elle ressort plus bleue que verte. C’est une demoiselle assez semblable à Ischnura elegans mais avec au moins un critère distinctif : les yeux sont jaunes chez la femelle et rouges chez le mâle.

Orthetrum brunneum ♂ – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

L’orthétrum brun est appelé ainsi en référence à la couleur dominante de la femelle, en effet celle-ci est presque intégralement brune tandis que le mâle mature est plutôt représenté par cette belle teinte bleue pâle.

Platycnemis pennipes juvénile – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Le pennipatte bleuâtre dont le mâle mature est en effet de couleur bleue, est une demoiselle commune de tous les types de milieux humides avec une préférence pour les eaux courantes.

Sympetrum sanguineum – Maurecourt © CACP – Madison Renault

En voilà enfin un qui porte parfaitement son nom, du moins pour le mâle car le sympétrum sanguin femelle et juvénile auront plutôt tendance à présenter des couleurs entre le jaune et l’orange. Afin de le différencier des autres espèces d’odonates majoritairement rouges, il faut noter ses pattes uniformément noires.

Sympetrum striolatum – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Et enfin pour finir, cette belle photo de sympetrum strié sur une tige florale de salicaire. On sépare cette espèce de celle vue juste avant grâce à la forme de l’abdomen, en effet ce Sympetrum a un abdomen plus effilé, moins épais et légèrement plus long par rapport à sanguineum. On peut également relever un rouge beaucoup moins franc se rapprochant même plus de l’orange.

Une telle diversité de libellules et de demoiselles nous permet de témoigner de la bonne qualité écologique du milieu, voilà qui est une excellente nouvelle quant à l’évolution de cette zone humide encore toute jeune.

Sources :

Guide Delachaux : Guide des libellules de France et d’Europe

GeoNature IDF

Retrouvez ici d’autres articles en rapport avec la zone humide le Saussaye :

De la moutarde dans l’eau

Epions l’épiaire

A longues pattes

Le calameute pygmée

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Le gobemouche noir

Comme promis dans notre article sur le chat-pardeur, voici un nouvel article basé sur des clichés réalisés au piège-photo. Et pour le coup, nous n’avons pas été déçus quant à la découverte de notre espèce du jour.

Ficedula hypoleuca – Menucourt © CACP – Piège photo

Entre photos de pouillot véloce, mésange charbonnière, sitelle torchepot et autres passereaux communs, me voici face à un oiseau dont l’identification n’a pas été une mince affaire. En effet à première vue avec ses marques blanches au niveau des ailes, j’ai pensé instinctivement au pinson des arbres, mais le bec ne correspond pas (granivore pour le pinson, insectivore ici) et sans la tête roussâtre et les motifs jaunes sur le bout de ses ailes, je me suis rapidement remis en question.

Ficedula hypoleuca – Menucourt © CACP – Piège photo

Après plus amples observations, je remarque sa drôle de ressemblance morphologique avec un oiseau bien connu de chez nous, le rougegorge familier et cette fois-ci c’était une bonne pioche ! Du moins pour la famille, celle des MUSCICAPIDAE.

Ficedula hypoleuca – Charente-maritime © CACP – Emilie Périé

La fine barre blanche n’atteignant pas tout à fait le bord des ailes finira par me révéler son identité, nous avons bien affaire au gobemouche noir / Ficedula hypoleuca. On le reconnait plus aisément aux environs du printemps lorsqu’il possède encore son beau plumage nuptial panaché de blanc et de noir.

Ficedula hypoleuca – Charente-maritime © CACP – Emilie Périé

Le gobemouche noir est un oiseau migrateur peu commun par chez nous, il est officiellement assez rare et classé « EN » (en danger) sur la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs d’Ile-de-France. Il fréquente les milieux boisés comme les forêts claires de feuillus et mixtes, les parcs ou les vergers.

Sources :

Oiseaux.net

Guide Delachaux : Le guide ornitho

Retrouvez ici d’autres articles sur les MUSCICAPIDAE :

Le rougegorge familier

Rouge-queue noir

Le tarier pâtre

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Poule acrobate

Bravo à Antoine qui a repéré dans l’arbre une poule d’eau !

Gallinule poule d’eau – Cergy © CACP – Emilie Périé

Un peu improbable de la trouver là ; avec ses grandes pattes et ses petites ailes on l’imagine plus facilement marcher sur les berges voire nager dans l’eau, pourtant ce n’est pas la première poule d’eau que l’on a observée perchée dans un saule.

Peut-être a-t-elle voulu s’éloigner des passants du Parc François Mitterrand pour un moment ?

Retrouvez ici :

Le portrait de la poule d’eau

La poule d’eau, par Oiseaux.net

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Qu’allons-nous voir à l’abreuvoir ?

Dans le précédent article parlant de l’importance de mettre un peu d’eau à disposition de nos amis à  plumes, nous pouvions admirer les jeunes mésanges bleues se délecter d’un peu d’eau fraiche. Mais bien d’autres espèces pourraient être observées dans ce genre d’abreuvoir improvisé, en voici quelques exemples :

Streptopelia decaocto – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

La tourterelle turque est reconnaissable à  son plumage gris clair et à  sa bande noire et blanche au niveau de la nuque. Elle fait partie de la même famille que le pigeon ramier avec qui elle peut être confondue vue de loin.

Lophophanes cristatus à  droite et Cyanistes caeruleus à  gauche – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

En pleine mise au point sur la petite mésange bleue du côté gauche que me voici surpris par une magnifique mésange huppée qui vient tout juste d’atterrir du côté droit de la coupelle ! À peine le temps de prendre cette photo qu’elle avait déjà pris une gorgée d’eau et s’en était allée rejoindre l’épicéa du fond du terrain. Quelle rapidité !

Sitta europaea caesia – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Tiens ! Je ne l’ai pas vu arriver celle-ci. Il faut dire que cette jolie sitelle torchepot sait se faire discrète lorsqu’elle descend le long des branches de l’arbre à  la manière du grimpereau des jardins. Peut-être est-ce la même sitelle vue cet hiver à  la mangeoire ?

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Chamallows

Quel délice ces fameuses petites confiseries molles ! Mais comment est élaboré la fameuse guimauve, le principal constituant de ce bonbon ? La réponse est simple, à  base de guimauve officinale.

Althaea officinalis – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Et oui, car avant d’être une sucrerie, la guimauve est une plante et plus précisément une de la famille des MALVACEAE. Elle est aisément reconnaissable à  ses feuilles couvertes d’une épaisse pilosité blanche qui leurs donnent un aspect vert-bleuté et à  ses fleurs blanches à  centre rose/violet.

Althaea officinalis – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Dans son milieux naturel, c’est à  dire les roselières, noues, fossés inondables et mégaphorbiaies rivulaires, elle atteint jusqu’à  1m20. Malgré la relative abondance de ce genre de milieux, la guimauve reste rare en Ile-de-France car étant plus adaptée aux régions maritimes.

Althaea officinalis – Maurecourt © CACP – Emile Périé

Le chamallow, qui est une francisation du mot anglais marshmallow, était en effet autrefois préparé à  l’aide d’extraits de racines de guimauve officinale. De nos jours le chamallow industriel est élaboré avec des blancs d’œufs, de la gélatine et du sucre.

Sources :

Flore d’Ile de France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

Retrouvez ici la mauve sylvestre une autre plante de la famille des MALVACEAE :

La mauve sylvestre

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Tous au bain 2 !

Cyanistes caeruleus – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Tiens ! Voilà  qui est étonnant… Cette jeune mésange bleue a entendu parler d’une mangeoire remplie généreusement de graines en tous genres et voilà  qu’elle se retrouve face à  face avec une simple coupelle remplie d’eau. En effet elle s’est assurément trompée de période, les graines c’est uniquement en hiver, en ces temps-ci Mère Nature a largement de quoi remplir son estomac. En revanche avec cette chaleur et le manque de points d’eaux naturels, notre jeune mésange à  grand soif et aurait besoin d’un petit rafraichissement. à€ la bonne heure ! Piquons une tête !

Cyanistes caeruleus – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

à€ peine le temps de jouir de cette agréable baignade que voilà  cette fois-ci une mésange adulte qui souhaite également profiter de ce bain public. Et plouf ! On asperge tout le monde.

Cyanistes caeruleus – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Ces derniers temps les fortes chaleurs sont de mises et beaucoup d’oiseaux n’ont pas accès à  une forme décente d’eau à  proximité de leur lieu de vie afin de s’hydrater, se rafraichir ou se laver. C’est pourquoi il est de notre devoir de leur donner un petit coup de pouce, si nous voulons de nouveau avoir la chance de les admirer cet hiver se délecter de bonnes graines à  la mangeoire.

Parus major en hiver – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Et d’ailleurs pourquoi ne pas réutiliser la mangeoire pour ceci ? En effet elle est en hauteur, donc à  l’abri des éventuels matous et les oiseaux sont déjà  familiarisés avec ce garde-manger hivernal. Il suffit alors de placer une petite soucoupe, coupelle ou encore une petite assiette creuse, la remplir d’eau du robinet et le tour est joué !

Cyanistes caeruleus – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Pour ceux qui possèdent un arbre dans leurs jardin, vous pourriez même tenter de faire comme sur la photo ci-dessus et disposer la réserve d’eau sur une mangeoire elle même perchée dans les branches d’un arbre, les oiseaux ne s’y sentiront que plus à  l’aise.

Retrouvez ici d’autres articles sur nos amis à  plumes :

Banquet à  la mangeoire !

Qu’allons nous voir à  la mangeoire ?

C’est le printemps

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La flèche d’eau

Sagittaria sagittifolia – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Voilà  un nom qui sied parfaitement à  cette belle plante, indigène sur notre territoire, de la famille des ALISMATACEAE. En effet elle possède des feuilles très caractéristiques de forme sagittée (en forme de fer de flèche), d’où son autre nom : la sagittaire.

Sagittaria sagittifolia – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Observer sa jolie floraison blanche estivale peut s’avérer ardu du fait qu’elle soit devenue rare dans notre région et qu’elle ait tendance à  être peu florifère voire parfois carrément stérile suivant les situations.

Sagittaria sagittifolia – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

La sagittaire mesure de 30 à  100 cm de haut et se développe dans une large gamme de milieux humides, elle est régulièrement associée aux genres Sparganium et Potamogeton.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

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Le blongios nain

Bravo à  Pascal, Gilles et François qui ont repéré le blongios nain dans les feuilles ! Une bien belle rencontre estivale.

Zone ornithologique de l’île de loisirs – Cergy © CACP – Emilie Périé

Début juillet nous sommes retournés sur l’île astronomique à  la recherche des plantes rares que nous avions repérées l’an dernier. Malheureusement la saison était déjà  bien avancée et nos plantes étaient grillées. En revanche, nous avons saisi l’occasion pour faire le tour de la zone ornithologique, sait-on jamais ce que l’on peut y voir.

Et bingo ! Il était là , le blongios nain.

Ixobrychus minutus, le blongios nain – Cergy © CACP – Emilie Périé

Nous l’avions recherché avec acharnement l’an dernier, en vain. Cette fois-ci c’est totalement par hasard et avec beaucoup de joie que nous l’avons trouvé. Nous en avons donc profité pour remplir nos cartes mémoires de photos de ce bel oiseau à  vous partager.

Ixobrychus minutus, le blongios nain – Cergy © CACP – Madison Renault

Le blongios nain, Ixobrychus minutus, est le plus petit des hérons d’Europe. Il ne mesure guère plus de trente centimètres de haut. Comme ses compagnons de la famille des Ardéidés il parcoure les bords d’eau sur ses grandes pattes et pêche à  l’aide de son long bec de gros insectes et leurs larves, des petits poissons, des batraciens. Là , il semble qu’il ait attrapé une larve de libellule.

Ixobrychus minutus, le blongios nain et sa proie – Cergy © CACP – Madison Renault

Grâce aux contrastes francs de son plumage, aux deux lignes blanches sur son cou et à  la couleur foncée de son œil on peut dire qu’il s’agit d’un mâle.

Ixobrychus minutus, le blongios nain – Cergy © CACP – Emilie Périé

Si nous étions si contents de l’observer c’est que l’oiseau n’est pas commun. Il est même classé rare dans la région, et considéré comme en danger d’extinction. Son habitat, les roselières de bords d’étang, a tendance à  disparaitre. En tout cas, le calme environnant ces espaces disparait nettement sur l’ensemble des points d’eau franciliens. Cette année une quinzaine d’individus ont été observés sur toute la région. Et dans le Val d’Oise, ce mâle est le seul blongios a avoir été recensé.

Depuis 2019 un individu est signalé tous les ans sur l’île de loisirs. On peut donc espérer que l’endroit soit propice à  une installation et qu’une femelle arrive prochainement…

En tout cas celui-ci n’était pas le moins du monde préoccupé par notre présence. Nous avons pu l’observer longuement évoluer sur les branches avec agilité et discrétion, à  l’affut d’une proie. Puis nous l’avons laissé tranquille, tout à  sa pêche. J’espère qu’elle fut bonne.

Ixobrychus minutus, le blongios nain, à  l’affut – Cergy © CACP – Emilie Périé

Pour aller plus loin :

Le blongios nain, par Oiseaux.Net

Les traces de ses précédents passages