En pleine prospection de l’ENS du bois au dessus du château de Menucourt, nous avons eu le privilège de rencontrer un taxon des plus étonnants de notre territoire.
Nous avons face à nous une plante commune du genre Luzula, les luzules. Ces plantes ont la particularité d’appartenir à la famille des Juncaceae (famille des joncs), mais pourtant mis à part les fleurs rien ne pourrait témoigner de l’appartenance à cette famille. En effet les feuilles ressemblent plus à celles de Poaceae et la forme générale de la plante n’a absolument rien à voir non plus.
Comme cité plus haut, l’un des rares critères qui permette de relier ce taxon à la famille des Juncaceae c’est les fleurs. On remarquera ci-dessus les fleurs typiques à six tépales marron/brun, les six étamines et les trois longs stigmates blancs/jaunes.
Ici on notera les longs poils blancs bordants les marges des longues feuilles linéaires. C’est un très bon critère déterminant pour le genre Luzula. Attention néanmoins à ne pas confondre ce genre de feuillage avec certaines Poaceae sylvestres à feuillage également poilus comme le brachypode des bois.
Une fois les fleurs fanées, nous pouvons faire place aux fruits qui dans le cas des luzules se présentent sous la forme de capsules renfermant trois graines.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Ca y est, pour la première fois a été réalisé un état des lieux complets sur les populations d’araignées en France métropolitaine.
Ce travail a été réalisé dans le cadre de la Liste rouge des espèces menacées en France. Il s’agit d’évaluer pour chacune des espèces présentes naturellement sur le territoire (en excluant donc les espèces introduites) son niveau de menace d’extinction.
Elles peuvent rebuter certains (et fasciner d’autres!) toutefois les araignées ont un rôle important. Elles sont à la fois actrices et témoins (ou plutôt indicatrices) du bon fonctionnement des écosystèmes. Et elles sont présentes dans tous les milieux ! Nos activités nous amènent à rencontrer essentiellement des araignées floricoles (dans le cadre des inventaires SPIPOLL par exemple), néanmoins on trouve également des araignées dans les sols forestiers, sous les écorces, dans le sable, dans des cavernes et même sous l’eau !
Il était donc important de mettre au clair les connaissances nationales sur l’état des populations d’araignées afin de proposer ensuite des actions adaptées à leur protection. Quelques chiffres ressortent de cette publication :
1622 espèces d’araignées sont connues comme présentes naturellement en France métropolitaine et ont pu être étudiées
170 de ces espèces sont menacées d’extinction et 101 le sont presque
127 espèces sont endémiques en France, c’est-à-dire qu’on ne les connait que sur le sol métropolitain et nul part ailleurs sur la planète.
Sans grande surprise, aucune des araignées que nous avons pu vous présenter jusque là ne fait partie des 127 endémiques ou des 271 menacées (fort heureusement il reste des espèces qui se portent encore pas trop mal !). En revanche, il nous arrive de croiser quelques raretés, en tout cas des espèces rarement recensées (ce qui ne dit pas forcément tout de leurs effectifs réels), comme cette Meta medarnii au fond d’une caverne du Vexin.
Les 1622 espèces ne sont pas toutes présentes en Île-de-France, mais il nous reste encore du travail avant de vous avoir présenté toute la diversité des araignées cergypontaines !
Faute d’un appareil photo sous la main (et d’une lumière convenable) point de cliché de pouillot fitis cergypontain. Mais, nous avons bien vu et entendu ce bel oiseau jaune, au bord de l’Oise à Pontoise. Il mérite donc que l’on vous le présente. Nous avons mis à profit quelques pérégrinations plus méridionales pour vous en proposer un portrait.
Le pouillot fitis, Phylloscopus trochilus, est un petit passereau, à peine plus grand (8 grammes pour 13 cm d’envergure) que son cousin bien plus fréquent par chez nous le pouillot véloce. On l’observe le plus souvent en avril quand il est encore en migration vers l’Europe du Nord. Une quinzaine d’individus sont signalés dans le Val d’Oise tous les ans à cette période. Il est en en revanche assez peu nicheur dans notre secteur. Il est d’ailleurs considéré comme « en danger d’extinction » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs d’Île-de-France. Il préfère les broussailles, les haies et les arbustes plutôt que les forêts. Aussi, il a un peu plus de mal que le pouillot véloce à trouver son habitat de prédilection.
Le pouillot fitis peut être difficile à différencier du pouillot véloce. Il est toutefois plus jaune que ce dernier, avec un sourcil plus marqué, des pattes plus claires et des ailes plus adaptées aux longs vols migratoires (les plumes de l’extérieur de l’aile sont très longues et recouvrent celles de l’intérieur quand l’oiseau est posé). Un critère est cependant infaillible : c’est le chant. Le pouillot véloce est connu pour son tchip-tchap bien régulier. Le pouillot fitis chante lui une petite ritournelle assez proche de celle du pinson des arbres. Immanquable.
Dans cet article nous allons nous intéresser à la première de ces trois possibilités, les plantes du genre Calendula.
Ci-dessus nous pouvons admirer les conséquentes fleurs orange du souci officinal. Contrairement à son cousin le souci des champs, il est uniquement planté dans les jardins et cultivé dans les potagers, ce qui lui vaut d’ailleurs d’être également appelé souci des jardins. On le reconnait aisément à sa taille supérieure en tous points par rapport à son cousin le souci des champs.
Et en parlant du souci des champs, le voici, mais avec ses fleurs refermées. Suivant les auteurs, ce souci est considéré soit comme archéophyte (introduit sur un territoire avant l’an 1500) soit comme indigène. Dans tous les cas, et ce malgré sa rareté, c’est une plante typique de notre territoire dans les terrains vagues, les friches, les potagers et maraichages… Le souci des champs est, comme dit précédemment, plus petit que l’officinal, il possède aussi des fleurs moins orange que celui-ci.
Une particularité du genre Calendula sur notre territoire est sa fructification. En effet les soucis font partie de la famille des Asteraceae, hors ceux-ci produisent généralement des akènes plutôt droits et surtout munis de pappus qui favorisent la dispersion par le vent. Ici au même titre que la lampsane commune ou la chicorée amère, le souci ne possède pas de pappus. De surcroit les akènes de cette plante sont même courbés de pleins de façons différentes sur un même capitule.
Et pour finir intéressons nous aux feuilles que voici juste au-dessus. Elles sont principalement lancéolées parfois un peu oblongues et sessiles (sans pétiole). La plupart du temps entiers, notons parfois que les limbes peuvent être faiblement dentés. Tout comme sur les branches, de nombreux poils blancs peuvent être observés sur les feuilles.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Tela Botanica : Calendula arvensis, Calendula officinalis.
Retrouvez ici d’autres articles sur les Asteraceae :
Bravo à tous ceux qui ont repéré le grillon des bois, Nemobius sylvestris, sur les feuilles mortes de chêne.
Ce grillon est très commun dans la région. Petit, noir et affectionnant particulièrement la litière forestière (brune également) il peut être difficile à repérer. Mais en prêtant attention à ce qui ce passe à la surface sur sol on peut voir de nombreux individus fuir en sautant devant nos pas. En effet, ce grillon a des ailes bien trop petites pour pouvoir voler. En revanche ses pattes postérieures puissantes lui permettent de sauter très efficacement. Et cela est bien nécessaire pour échapper à ses prédateurs, dont font partie de nombreuses araignées.
Comme les autres grillons celui-ci aussi est capable d’instaurer une ambiance sonore estivale. Il communique en effet par des stridulations, assez douces et relativement agréables. On peut en écouter quelques exemples sur le site de l’INPN.
Côté alimentation le grillon des bois consomme essentiellement des feuilles de chêne mortes, mais également un peu tous les débris végétaux à sa disposition. Un véritable recycleur écologique.
En voilà une belle Apiaceae dans ce grand massif de graminées à deux pas du Verger. D’ailleurs qui est-elle ?
Au vu du port général de la plante j’ai tout de suite penser à l’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris), très commun dans notre région, néanmoins certains critères ne convenaient pas à cette espèce. Les ombelles n’étaient pas aussi développées et la plante présentait de longs poils au niveau de l’insertion de ses feuilles caulinaires.
Alors à qui pouvions nous avoir affaire ? Après avoir parcouru la flore d’Ile-de-France, il s’est avéré que j’ai eu le privilège de croiser au beau milieu du centre de Cergy l’anthrisque commun paradoxalement noté « assez rare » sur Florif.fr.
Ci-dessus nous pouvons observer les toutes premières fleurs de la plante en avril. En comparaison avec l’anthrisque des bois, on remarquera que les fleurs sont présentes en taille et en nombre bien inférieurs. Mais ce genre de critère est assez variable et au vu des dérèglements climatiques, certaines plantes se mettent parfois à fleurir plus tôt ou tard.
Certains détails plus précis, nécessitant parfois l’usage d’une loupe, sont plus intéressants afin de déterminer la plante. Et en particulier les feuilles et les fruits.
Contrairement à sa cousine, l’anthrisque commun possède de nombreux poils longs et éparses sur la face inférieure de ses feuilles. Néanmoins les feuilles peuvent également avoir des critères changeant suivant la situation de la plante.
Il est donc primordial d’établir a minima un déterminant pour cet anthrisque et pour ceci nous devons nous rapprocher de la fructification de celui-ci.
Voici les jeunes akènes de l’anthrisque commun, on remarquera au moins deux critères déterminants :
Les pédicelles sont intégralement glabres si ce n’est une toute petite couronne de poils dressés juste en dessous des akènes (loupe x10 nécessaire pour l’observation).
Les akènes sont recouverts de petits « poils » crochus orientés vers le haut et possèdent un tout petit rostre glabre de 1 à 2 mm à leurs sommets
Comme beaucoup de plante de la famille des Apiaceae (Ombellifères), l’anthrisque commun, que l’on appelle aussi cerfeuil hérissé ou persil sauvage, possèdent une forte odeur persillée, de cerfeuil, caractéristique du genre.
L’anthrisque commun est d’ailleurs une bonne plante comestible, plus d’informations quant à la comestibilité et les règles à suivre par ici.
Les plantes et leurs usages
D’ailleurs, si vous voulez en apprendre plus sur la comestibilité et les différents usages des plantes la plateforme TelaBotanica propose un nouveau MOOC (Massiv Open Onligne Class) ! Sous forme de vidéos, de quizz, de jeux et d’échanges avec la communauté de botanistes venez découvrir les plantes et leurs usages. Il est encore temps de s’inscrire !
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Encore un acronyme bizarre ? Certes, mais il fait référence à un outil bien pratique. En ce moment cela chante de tous les côtés, c’est la meilleure période pour repérer les oiseaux à l’oreille. D’ailleurs, de notre côté nous avons entamé la saison de comptage des oiseaux. Et nous vous invitons vivement à vous aussi profiter du concert matinal offert par nos amis à plumes. C’est l’occasion d’une agréable pause musicale mais également la possibilité d’aiguiser vos oreilles à l’identification des oiseaux par leurs vocalises. Et c’est là qu’AcouSTOC entre en jeu.
En effet AcouSTOC est un outil d’entrainement et d’auto-évaluation à la reconnaissance des chants d’oiseaux. L’objectif premier est de pouvoir vous permettre de répondre à la question « Puis-je participer au Suivi Temporel des Oiseaux Communs?« . Vous pourriez vous découvrir un talent insoupçonné et rejoindre les rangs des volontaires qui participent à la constitution des données scientifiques sur l’état des populations d’oiseaux en France. Et même sans participer au STOC, vous pouvez utiliser AcouSTOC pour progresser dans l’identification des chants d’oiseaux.
L’outil est sorti il a quelques semaines seulement, et nous l’utilisons déjà régulièrement pour garder des oreilles affutées lors des expéditions sur le terrain. On vous le conseille !
Les primevères, ce sont ces belles fleurs de tous les coloris possibles et imaginables, grandes classiques des massifs, ronds-points et jardinières. Mais connaissez vous les primevères sauvages de notre belle région ? Dans cet article nous allons passer en revue les trois espèces spontanées que l’on pourrait croiser sur l’agglomération.
Quel remarquable coussin de fleurs blanches que voilà ! Il est fréquent de retrouver cette sous-espèce de la primevère acaule non loin des habitations, dans les bois ou même directement dans les jardins où elle est commune. Le groupe Primula vulgaris est composé en deux sous-espèces en Ile-de-France : subsp. rubra (ci-dessus) qui est non-indigène et très commune et subsp. vulgaris qui est indigène mais bien plus rare.
La primevère officinale également appelée coucou ou encore coqueluchon est une espèce aussi commune et bien répartie sur notre territoire. Elle est très fréquente dans les bois et leurs lisières, les prairies, les jardins, les haies…
Comparément à la primevère acaule, on remarquera que ses petites fleurs jaunes sont insérées en un même point à la cime d’une tige poilue et même veloutée.
Et pour finir, une espèce qui ressemble beaucoup à la précédente, la primevère élevée ou primevère des bois. Les deux principales différence entre elatior et veris sont la pilosité et la taille des fleurs. Chez la primevère officinale les fleurs sont petites et légèrement refermées sur elles-mêmes et les poils sont courts et denses alors que chez la primevère élevée les fleurs sont plus grandes et plus ouvertes avec des poils plus longs et plus espacés.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Qui annonce le mieux le printemps : le retour des hirondelles ou les premiers patchs de couleur dans l’herbe ? Si les oiseaux n’étaient pas en reste avec leurs plumages chamarrés lundi dernier, les fleurs forestières égayent également les sous-bois. Clochettes, couronnes, étoiles, voici ce que l’on peut voir en ce moment en forêt.
Tel un petit papillon violet (voire blanc dans certain cas), la violette est l’une des premières à s’ouvrir dans l’année.
Avec elles, en jaune cette fois, ce sont les ficaires qui tapissent les sous-bois.
Même les anémones des bois et leurs belles couronnes blanches ont commencé à sortir.
Les tapis drus de feuilles de jacinthe des bois sont parsemés de petites clochettes violettes.
Avril est le mois des coucous, ou primevères, avec leur tube jaune haut perché sur une longue tige qui dépasse souvent largement de la végétation encore basse à cette période.
Moins fréquent : des fleurs vertes ; ces petites clochettes appartiennent à l’euphorbe des bois.
Toutes ces couleurs présages de belles observations pour ce printemps !