L'actualité de la Nature

Les joyaux de la carotte

Ces deux visiteurs de la carotte sauvage sont brillamment colorés. On dirait de petits bijoux !

Hedychrum
Hedychrum  – parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Les Hedychrum sont des petites guêpes parasites d’autres hyménoptères, notamment les Cerceris. Il s’agit probablement d’Hedychrum nobile, une espèce assez commune dans la grande famille des Chrysididae. L’identification des espèces dans cette famille n’est pas chose simple. Il y aurait en Europe une centaine d’espèces.

Comme ils pondent dans les terriers des autres hyménoptères, on les nomme guêpes-coucous. Leurs larves se nourrissent des larves du locataire légitime, parfois des réserves de nourriture trouvées dans le nid. A l’approche des terriers, s’ils sont attaqués par les abeilles solitaires qu’ils parasitent, ils se roulent en boule, leur carapace très solide leur offrant une bonne protection. La forme concave du dessous de leur abdomen leur permet cette gymnastique.

Anthaxia
Anthaxia ignipennis © Gilles Carcassès

Ce coléoptère observé également sur une ombelle de carotte, à  Saint-Léons (commune d’origine de Jean-Henri Fabre, mondialement connu pour ses Souvenirs entomologiques), présente curieusement les mêmes couleurs rutilantes.

La larve de cette espèce creuse des galeries dans les branchettes des pruniers. Les Anthaxia adultes visitent les fleurs, ils sont très vifs et difficiles à  photographier ! Ce sont des proches parents du bupreste du genévrier, principal responsable du dépérissement des thuyas. Ces insectes appartiennent à  la famille des Buprestidae, riche en France de 130 espèces environ, pour la plupart méditerranéennes. Leurs larves s’attaquent au bois pourri ou aux arbres déjà  affaiblis. Par leur action, elles participent au processus de décomposition de la matière organique.

Ces couleurs métalliques sont dues à  des effets de diffraction optique, comme pour les ailes de l’argus vert.

Le site des mordus de Chrysididae

Les pubrestes

Une autre Anthaxia

 

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La mouche du chardon

Galle d'Urophora cardui en septembre © Gilles Carcassès
Galle d’Urophora cardui en septembre © Gilles Carcassès

Qu’elle est cette boursouflure sur la tige d’un chardon des champs observé au bord de l’eau à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise ? C’est la galle d’Urophora cardui, une petite mouche qui insère ses œufs dans la tige du chardon. Les larves consomment l’intérieur de la galle et attendront bien à  l’abri jusqu’au printemps suivant pour émerger.

Galle d'Urophora cardui au printemps © Gilles Carcassès
Galle d’Urophora cardui en hiver © Gilles Carcassès

A la sortie de l’hiver, les galles, très dures, sont bien visibles sur les tiges sèches des chardons. J’en ai récolté une pour la mettre en observation dans un bocal.

Urophora cardui, couple © Gilles Carcassès
Urophora cardui, couple © Gilles Carcassès

24 juin 2015 : naissance de deux Urophora cardui dans mon bocal ! La femelle est reconnaissable à  son abdomen plus allongé, équipé d’un oviposteur pour pondre à  l’intérieur de la tige. Le mâle, à  l’abdomen arrondi, fait sa cour en agitant les ailes.

Je les ai libérés dans un endroit riche en chardons.

Au Canada, cette espèce a été introduite en 1974 pour contribuer à  la lutte contre le chardon des champs, plante européenne invasive en Amérique depuis le XVIIème siècle. La plante est sans doute arrivée dans des sacs de semences. De nos jours, les semences sont contrôlées.

Les insectes des chardons

Sources :

http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=413

https://books.google.fr/books?id=lZh0gFJwx0UC&pg=PA233&lpg=PA233&dq=canada+introduction+urophora+cardui&source=bl&ots=v2qPAC7uUz&sig=RBO4SkOKK5rwHUSREpqd8I47zyI&hl=fr&sa=X&ved=0CEYQ6AEwBmoVChMItrTltNrqxgIVi7QUCh3nWAwT#v=onepage&q=canada%20introduction%20urophora%20cardui&f=false

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Tu es sà»r de la couleur ?

La larve de Nezara viridula © Gilles Carcassès
Jeune larve de la punaise verte, Nezara viridula – Pontoise © Gilles Carcassès

On me demande souvent le nom de cette bestiole noire à  points blancs. Et ma réponse « la punaise verte » laisse dubitatif. C’est qu’avant d’atteindre sa forme adulte uniformément verte, les larves de cette espèce arborent d’autres couleurs et n’intègrent le vert qu’à  la fin de leur croissance.

Nezara viridula sur une feuille de bryone © Gilles Carcassès
Nezara viridula au dernier stade larvaire sur une feuille de bryone © Gilles Carcassès

Nezara viridula, originaire d’Afrique orientale, a des mœurs sexuelles intéressantes. Les deux sexes communiquent jusqu’à  deux mètres de distance par des vibrations, transmises par les plantes. La femelle est aussi sensible à  des phéromones émises par le mâle. C’est le cas inverse des papillons nocturnes dont les mâles sont équipés d’antennes pectinées pour localiser les femelles.

L’expansion de la punaise verte est liée au changement climatique. Il a été prouvé que cette progression est favorisée par les hivers doux.

Sources :

Une thèse (INRA) sur le changement climatique et la biodiversité

Les scientifiques étudient le chant de la punaise verte

Belles planches de larves

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Le biocontrôle des frelons asiatiques

Sarracenia au jardin des plantes de Nantes © Gilles Carcassès
La collection de sarracenias au Jardin des plantes de Nantes © Gilles Carcassès

Ces plantes carnivores des tourbières américaines mangeraient les frelons asiatiques ! Ce sont les jardiniers de Nantes qui le disent. Il fallait en avoir le cœur net.

Alors, Romaric, qu’est-ce que c’est que cette histoire de frelons ? (Romaric Perrocheau est le directeur du Jardin des plantes de Nantes). Regarde, Gilles : au fond du tube de cette feuille de sarracenia, on distingue trois cadavres de frelon asiatique et quelques restes de mouches, totalement digérés par la plante.

Restes de repas de Sarracenia © Gilles Carcassès
Restes de repas de sarracenia © Gilles Carcassès

On a découvert cette particularité en observant ces plantes lors d’une séance d’animation. Et l’étude conduite avec le Muséum d’histoire naturelle nous le confirme : sur 200 feuilles disséquées, nous avons compté 600 frelons asiatiques et 600 mouches, et pas une abeille !

Le frelon est attiré par l’odeur spéciale de la plante, il tente de récupérer un peu de nectar à  l’entrée du pavillon et glisse irrémédiablement jusqu’au fond du tube qui est trop étroit pour qu’il puisse en réussir l’escalade. Sa digestion par les sucs de la plante fournit à  celle-ci les éléments nutritifs qu’elle ne peut tirer du sol.

Dommage que cette plante américaine nécessite des conditions de culture très particulières : elle ne vit que dans les tourbières. Mais peut-être que sur son modèle, on saura bientôt réaliser des pièges synthétiques aussi parfaits que nature ?

Carte de répartition du frelon asiatique - INPN avril 2015
Carte de répartition du frelon asiatique – INPN avril 2015

Le frelon asiatique est arrivé en Val d’Oise, c’est officiel depuis ce printemps.

Le reportage de France3 Pays de la Loire

Romaric Perrocheau est aussi un fabuleux conteur

 

 

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Les pinces de la mort

Mante religieuse - Menucourt © Gilles Carcassès
Mante religieuse – Menucourt © Gilles Carcassès
Phymata crassipes en plein casse-croà»te sur une ombelle© Gilles Carcassès
Phymata crassipes, la punaise guitare, surprise en plein casse-croà»te sur une ombelle © Gilles Carcassès

Phymata crassipes paralyse ses proies et aspire leur contenu liquéfié avec son rostre.

Mantispa styriaca sur un prunier © Gilles Carcassès
Mantispa styriaca sur un prunier © Gilles Carcassès

Cette crotte d’oiseau n’en est pas une, c’est une mantispe à  l’affut. Elle se nourrit des mouches inconscientes qui passent à  la portée de ses pattes. Sa larve ne survit que si elle croise, sans se faire dévorer, le chemin d’une araignée-loup qui transporte son cocon. Subrepticement, elle s’introduit dans le cocon et dévore la future progéniture de l’araignée. Elle se nymphosera à  l’intérieur même du cocon de l’araignée. On comprend mieux pourquoi la mantispe femelle pond 8000 œufs pour assurer sa descendance.

Ces trois insectes ont pour point commun leurs pattes antérieures crochues et ravisseuses. Ils s’en servent pour capturer leurs proies. Pourtant, ces espèces ne sont pas proches dans la classification : la mante est un dictyoptère, la mantispe un névroptère et la punaise guitare appartient à  l’ordre des hémiptères. Au cours de l’évolution, ils ont tous trois développé une adaptation anatomique semblable pour la même technique de chasse : on parle de convergence.

De bien belles photos de Phymata crassipes

La vie étonnante de la mantispe

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La grande tipule

Tipula maxima - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Tipula maxima – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

Vous les avez sans doute déjà  rencontrés dans l’herbe humide, ces « cousins » qui s’envolent maladroitement sous nos pas. On dirait des moustiques géants, mais, pas de panique, dans cette famille, on ne pique pas.

Celle-ci, avec son envergure exceptionnelle (65 mm) et ses grandes taches caractéristiques sur les ailes, est facile à  identifier : c’est Tipula maxima. Il s’agit de la plus grande des 150 espèces de Tipulidae de France.

A son abdomen qui se termine en pointe, on reconnaît une femelle. Elle ira pondre dans la vase des berges du ru de Liesse où vivent ses larves grassouillettes et longues de 5 centimètres. Un délice pour de nombreux oiseaux.

On aperçoit à  l’arrière de ses ailes ses deux balanciers en forme de haltères, vestiges de la deuxième paire d’ailes chez les diptères. Ils servent à  garder l’équilibre en vol.

Tipula sp - Les tipules ont un drôle de "museau". © Gilles Carcassès
Tipula sp – Les tipules ont un drôle de « museau ». © Gilles Carcassès

Un dizaine d’espèces de tipules dont les larves consomment des racines peuvent causer des dégâts aux cultures. Les larves de tipules sont des ravageurs fréquents des gazons humides.

http://ephytia.inra.fr/fr/C/11341/hypp-Tipulidae

http://www.jardiner-autrement.fr/component/raq/details-fiche/963-tipules-dans-le-gazon-que-faire

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Princesses de l’eau, maîtresses de l’air

Nature en ville à  Cergy-Pontoise vient de publier dans 13commeune, le webzine de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, un article sur les libellules et demoiselles. Laissez-vous charmer par les plus belles d’entre elles qui vous sont présentées dans le carrousel d’images à  la fin de l’article.

Calopteryx splendens, l'agrion éclatant - parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès
Calopteryx splendens, l’agrion éclatant © Gilles Carcassès

Pour en savoir plus sur ces jolis insectes et où les observer à  Cergy-Pontoise

Comment les observer

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Sortie Nature à  Menucourt

chateau Menucourt © Gilles Carcassès
Château de Menucourt © Gilles Carcassès

Un temps bien agréable pour cette sortie organisée au parc du château de Menucourt le 19 juin 2015 par le Club Mycologique Conflanais. La sécheresse n’étant pas propice pour les champignons, nous nous sommes intéressés prioritairement aux insectes. Les branches basses des arbres et la riche végétation des berges de l’étang nous ont permis de belles observations.

Myelois circumvoluta - Menucourt © Gilles Carcassès
Myelois circumvoluta – Menucourt © Gilles Carcassès

Myelois circumvoluta est un petit papillon de nuit très commun dont la chenille consomme les chardons et les bardanes.

Chrysopilus cristatus - Menucourt © Gilles Carcassès
Chrysopilus – Menucourt © Gilles Carcassès

Elle n’a pas l’air commode, cette mouche. C’est une carnassière des bords des eaux calmes.

Enallagma cyathygerum, l'agrion porte-coupe © Gilles Carcassès
Enallagma cyathigerum, l’agrion porte-coupe © Gilles Carcassès

Incontournable, l’agrion porte-coupe, ici posé sur un lit de lentilles d’eau.

Sphaerophoria scripta - Menucourt © Gilles Carcassès
Sphaerophoria scripta – Menucourt © Gilles Carcassès

Sur une feuille de consoude se repose le syrphe porte-plume, ainsi nommé en raison de la forme de son abdomen.

panier de pleurotes © Gilles Carcassès
Un beau panier de pleurotes © Gilles Carcassès

En cherchant bien en sous-bois, deux souches de hêtre colonisées par des pleurotes ont fait la joie des gastro-mycologues du groupe.

 

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La miride du chêne

Rhabdomiris striatellus - Vauréal © Gilles Carcassès
L’hémiptère Rhabdomiris striatellus – Vauréal © Gilles Carcassès

Trouvée sous un chêne dans un bois à  Vauréal, cette punaise de la famille des Miridae (516 espèces en France) présente des dessins, notamment sur la tête, qui permettent de l’identifier.

Il s’agit d’une espèce inféodée aux chênes. La femelle pond dans les bourgeons floraux. Les œufs éclosent au printemps suivant et les juvéniles vont se nourrir de la sève des inflorescences. Devenus adultes, ces insectes sont des prédateurs : ils consomment des pucerons et des larves d’autres insectes, à  proximité des chênes. Ainsi, les arbres ne sont pas forcément les ennemis des cultures ; les adeptes de l’agroforesterie l’ont bien compris.