Encore un ouvrage fort utile aux naturalistes franciliens ! Il décrit de façon détaillée 55 types de végétations remarquables des landes, forêts, tourbières, pelouses, escarpements rocheux…
Et l’ouvrage, magnifiquement illustré, est librement téléchargeable.
Epipactis atrorubens est une orchidée qui fait partie du cortège végétal indicateur des végétations des éboulis calcaires (voir la fiche n°54 de l’ouvrage).
Premières nuits fraiches : nombre d’insectes se mettent en quête d’abris pour passer l’hiver. Et les écorces des platanes qui se décollent des troncs fournissent des abris de grande qualité à de très nombreux espèces.
En jetant un œil dans leurs cachettes, je peux découvrir des espèces difficiles à observer ordinairement car elles sont discrètes dans leurs activités aux beaux jours.
Ces deux punaises allongées sont des Arocatus, à ne pas confondre avec les gendarmes. Elles aiment bien consommer les fruits des platanes en haut des arbres. Avec elles, se trouve un Oulema. Ce petit coléoptère de la famille des chrysomèles vit, lui, au ras du sol ; il consomme les feuilles des graminées. Les petites billes rouges dans les crottes de cloportes sont des acariens.
Cette autre punaise consomme toutes sortes de végétaux dans les prairies. On rencontre parfois ces punaises dans les maisons l’hiver, où elles arrivent avec les bà»ches approvisionnées pour le feu de cheminée. Avec la chaleur, elles se réveillent et sortent des fissures où elles comptaient passer l’hiver tranquilles.
C’est encore une limace qui a entamé ce bolet à pied rouge.
De nombreuses espèces de coléoptères consomment des champignons. Voici un spécimen d’une jolie espèce peu fréquente trouvé dans la forêt régionale de Rosny-sur-Seine. C’est un amateur de champignons sans lamelles.
Parmi les mouches, les Suillia sont connues des trufficulteurs, car leurs larves consomment ces champignons souterrains. Le vol de ponte de la femelle peut d’ailleurs indiquer à un observateur patient l’emplacement d’une truffe. On rencontre aussi les Suillia sur d’autres espèces de champignons comme les russules.
Une spore d’entomophtorale a germé sur ce moucheron posé sur une bouteille d’eau minérale, et en quelques jours, le mycélium a envahi le corps de l’insecte. Le champignon sporule alors à la surface du cadavre (bourrelets blancs sur l’abdomen).
Un jardinier de ma connaissance m’a envoyé cette photo étonnante de sa récolte de fraises d’arrière-saison, tout en verdure. Bon appétit l’ami !
Quel est ce mystère ? Ce sont les petites graines qui sont à la surface de la fraise qui ont germé ! La fraise est en fait un réceptacle charnu qui porte de petits fruits durs (les graines de la fraise), que l’on nomme des akènes. Ainsi, la fraise est un faux fruit, disent les biologistes.
Les conditions d’humidité et de fraicheur nocturne étaient sans doute réunies pour déclencher la germination de ces akènes. D’ordinaire, dans la Nature, ils germent après dissémination par les animaux qui ont mangé des fraises, car ils ne sont pas digérés.
D’autres végétaux ont la capacité de porter des plantules. C’est le cas par exemple de l’ail des vignes, commun dans les friches. L’inflorescence porte des bulbilles feuillues. Cette plante était autrefois une adventice des vignes. Elle est sà»rement arrivée en Ile-de-France en même temps que la vigne, au 3ème siècle.
Contrairement aux plantules du fraisier issues de la reproduction sexuée (merci les abeilles pour la pollinisation), ces bulbilles sont génétiquement identiques au parent.
Les épillets du pâturin bulbeux vivipare portent des propagules qui assurent aussi une reproduction végétative de l’espèce.
Ne manquez pas le rendez-vous annuel du Club Mycologique Conflanais ! Une grande exposition de tous les champignons que l’on peut rencontrer en ce moment dans les environs, complétée cette année par trois conférences :
– samedi 7 novembre 2015 à 15 h par Marc Bunout – les abeilles : indispensables pollinisatrices
– dimanche 8 novembre 2015 à 15h par Marc Bunout – les amanites, pour le pire et le meilleur
– dimanche 8 novembre 2015 à 16 h par Alain Martinet – les champignons, ça se mange ? Oui mais non !
C’est à la MJC les Terrasses à Conflans et l’entrée est libre.
On trouve la tanaisie presque exclusivement aux bords des voies de communication : fleuves, routes et chemins. Cette voyageuse d’origine probablement asiatique a peut-être suivi les grandes invasions. On peut imaginer les hordes de Barbares apportant avec eux leur pharmacopée traditionnelle : des graines de toutes les plantes utiles pour soigner Hommes et chevaux, et les semant dans les endroits où ils établissaient des campements durables. En fermant les yeux devant ces touffes de tanaisie, on pourrait presque entendre le hennissement des chevaux des steppes et les comptines des enfants dans une langue disparue.
L’odeur aromatique et camphrée de cette plante laisse soupçonner ses vertus médicinales. On lui prête une certaine efficacité antiparasitaire. La plante était autrefois employée contre les puces et les tiques, on en mettait quelques brassées dans la niche du chien. A forte dose la plante est abortive. Appelée autrefois « l’herbe aux vers », sa culture dans les jardins était déjà recommandée au 8ème siècle.
La tanaisie fleurit en été et en automne et ses fleurs sont très durables. On utilise parfois dans les jardins une variété ornementale crispée à feuilles de fougère. Quelques pépiniéristes la commercialisent sous l’appellation Tanacetum vulgare crispum. Comme l’espèce sauvage, c’est une vivace rhizomateuse assez conquérante.
Des chercheurs ont testé ses effets en lutte biologique sur l’eudémis, un papillon ravageur de la vigne dont les chenilles perforent les grains de raisins. La tanaisie se comporte comme une plante piège : elle attire les femelles accouplées de ces papillons et elle inhibe leur comportement de ponte. Merci les Barbares !
En avance pour mon cours à l’Université de Cergy-Pontoise, je fouine dans les parages à la recherche de quelque sujet de nature à photographier. Dans le coin d’un ancien parking en enrobé encombré de pierres éparses, je trouve un rassemblement d’une vingtaine de coquilles d’escargots petits gris. Iraient-ils tous mourir en cachette dans cet endroit secret ? Pas vraiment, ils sont morts de mort violente : ces coquilles sont fracassées ! Alors, qui donc est le tueur d’escargots en série qui sévit à Neuville-sur-Oise ?
Un oiseau sait extraire le mollusque de sa coquille : c’est la grive musicienne. Elle saisit la coquille dans son bec en la prenant par l’ouverture et la frappe violemment sur une surface dure : une pierre plate, une bordure de jardin, le chaperon d’un muret… La grive musicienne, quand elle trouve une bonne enclume y rapporte ses escargots pour les manger. Cette habitude explique les concentrations de coquilles cassées que l’on trouve parfois dans les jardins.
Elle pratique souvent ainsi lorsque le sol est trop sec et qu’elle ne peut plus accéder aux vers de terre qui font à la belle saison une part importante de son alimentation. La grive musicienne consomme aussi des fruits. Les baies de sureau et de genièvre, les prunelles, les sorbes, les mà»res, les raisins, les fruits des cornouillers sanguins, des houx, des aubépines, des cotonéasters font partie de ses menus d’automne et d’hiver. En fin d’hiver, lorsque tous les autres fruits sauvages ont disparu, les fruits du lierre qui mà»rissent tard sont essentiels à sa survie.
Comme le merle noir et les autres espèces de grives, elle appréciera les pommes trop mà»res laissées au sol à l’intention des oiseaux dans un coin tranquille du jardin.
La léotie lubrique se cache dans la mousse. Ce petit champignon ressemble à un clou jaune très visqueux. Ce toxique ne doit pas être confondu avec une jeune chanterelle en tube, d’autant plus qu’il pousse dans les mêmes stations.
Ce fut l’une des espèces peu communes découvertes en forêt de Boisemont mercredi 21 octobre 2015 lors de la sortie champignons organisée par la Maison de la Nature de Vauréal et animée par les membres du Club Mycologique Conflanais.
Un champignon sur talons aiguilles ! Cette autre curiosité croît sur le bois pourri, surtout sur le bouleau.
A la fin de la sortie, Marie-Louise Arnaudy, présidente du Club Mycologique Conflanais a donné d’intéressantes explications sur les champignons rassemblés par le public.
Crachat de lune (« gelée d’étoile » pour les anglais), c’est ainsi que l’on nomme le nostoc parce qu’il apparaît soudainement après la pluie. A l’état sec, le nostoc se racornit tellement qu’il devient très peu visible sur le sol.
Mais qu’est-ce donc ? Contrairement aux apparences, ce n’est pas une algue. Ces amas gélatineux sont des colonies de bactéries, plus exactement de cyanobactéries, capables de photosynthèse et fixatrices d’azote atmosphérique.
On trouve le nostoc sur les sols très pauvres, là où il n’y a pas de concurrence : des allées gravillonnées ou sablées, de l’enrobé, du béton, des talus caillouteux, des déserts. C’est une forme de vie pionnière qui va, en se dégradant, former les premières traces de matière organique sur les sols vierges. Le nostoc est capable de résister à de longues périodes de dessiccation, au gel, à l’exposition aux UV. Il est sans doute présent depuis le début de la vie sur Terre.
Dans certaines contrées d’Asie et d’Amérique du Sud, les nostocs sont consommés traditionnellement et seraient même assez nutritifs, mais la plupart des espèces de nostoc contiennent aussi de nombreuses toxines, plus ou moins dangereuses pour la santé humaine. Elles sans doute destinées à décourager les éventuels prédateurs.
Autrefois, les nostocs étaient ramassés pour la fumure des potagers, en raison de leur richesse en azote.
Installé sur cette poutre, il se repose avant de partir en chasse et nous présente ses pattes bien rangées : quatre d’un côté, quatre de l’autre, pour qu’on soit bien persuadé qu’il n’est pas un insecte (les insectes n’ont que six pattes, comme chacun sait).
Cet arachnide est l’opilion cerf, scientifiquement parlant Dicranopalpus ramosus. Cette espèce aux pattes tactiles incroyablement longues, surtout la deuxième paire, est d’origine marocaine. Elle a été signalée en France en 1967, en Allemagne en 2002, au Danemark en 2007. Il fait désormais partie des 120 espèces d’opilions de la faune française, qui sont réparties en 11 familles. Les opilions sont communément nommés des « faucheux ». Comme les araignées, ces animaux sont carnivores. Ils chassent surtout la nuit.
L’opilion cerf ne possède pas de glande à venin et ne tisse pas de toile. Il capture ses proies à l’aide de ses pédipalpes, dont l’aspect rameux lui vaut son nom vernaculaire d’opilion cerf.
Sur cette vue rapprochée, on distingue ses deux petits yeux rapprochés et perchés au sommet de sa tête. La forme en massue des apophyses des pédipalpes (les « cornes du cerf ») nous renseigne sur son sexe : c’est une femelle.
L’opilion cerf est facile à observer sur les murs des maisons de juillet à novembre.