L'actualité de la Nature

Le hanneton argenté

Un nouveau venu au bord du bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy ? Je n’avais encore jamais observé cette espèce qui serait pourtant assez commune en Ile-de-France.

Hoplia philanthus, nommée hoplie floricole ou hanneton argenté, est un coléoptère de la famille des Scarabaeidae. Il est parfois considéré comme un ravageur des gazons, car sa larve, semblable à  celle du hanneton des jardins, consomme les racines des graminées. Son cycle de développement s’étend sur deux années. Il semble affectionner les sols sableux.

Hoplia philanthus posé en haut d’une armoise © CACP – Gilles Carcassès

Le hanneton argenté doit son nom aux très petites écailles brillantes qui ornent son corps.

Hoplia philanthus – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les adultes consomment les feuilles des bouleaux et des charmes, mais ne sont pas réputés faire de gros dégâts. Leurs griffes recourbées, d’une longueur étonnante, leur servent à  s’agripper aux rameaux et aux feuilles. Ils peuvent ainsi prendre tranquillement leur repas sans se faire décrocher par le vent !

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Fausse guêpe !

J’ai failli me faire avoir !

Sphiximorpha subsessilis – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Dans le parc du château de Marcouville, Sophie, de la Ferme pédagogique de Pontoise m’a montré un vénérable marronnier en fin de vie. Il ne subsiste qu’un gros tronc creux car, victime peut-être de la foudre et de coups de vent, il a perdu toutes ses branches charpentières. L’eau de pluie s’accumule dans le tronc et suinte abondamment au niveau de fissures de l’écorce. Le manège d’une guêpe qui fait des va-et-vient près d’un suintement m’intrigue.

Sphiximorpha subsellis © CACP – Gilles Carcassès

Surprise, ce n’est pas une guêpe mais un diptère ! Et c’est bigrement bien imité : les rayures noires et jaunes de l’abdomen, la longueur des antennes, le bout des pattes jaunes, les taches sur le thorax, et même l’allure plissée des ailes un peu fumées ! Mais ses gros yeux la trahissent. Il s’agit d’un syrphe, et même d’une espèce rare, inféodée à  ce type de milieu constitué par les suintements des vieux arbres blessés. C’est là  en effet que vivent ses larves qui, paraît-il, se nourrissent des bactéries qui s’y développent.

Un syrphe rare

L’espèce, en déclin certain en France, et classée menacée au niveau européen, a déjà  été observée dans le Val d’Oise lors d’un inventaire des syrphes des marais de Montgeroult et de Boissy-l’Aillerie réalisé en 2006 à  l’initiative du Parc naturel régional du Vexin français. Les auteurs indiquent que sur les 68 espèces de syrphes recensés, Sphiximorpha subsellis est « sans conteste l’espèce la plus emblématique rencontrée sur le site d’étude ».

Sources :

Inventaire des syrphes des marais de Montgeroult et marais de Boissy-l’Aillerie, article dans le courrier scientifique n°5 de décembre 2011 du PNR du Vexin français.

Syrphes portraits de pollinisateurs 2017, par l’Association des entomologistes de Picardie

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Deux plumes d’Indien

Dans la série des bestioles rares du parc du château de Grouchy !

Drôle de mouche sur une feuille d’ortie – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Une mouche noire aux ailes fumées, avec le dessus du thorax d’un beau rouge satiné, qu’est ce que ça peut être ?

Ce sont les antennes « en plumes d’Indien » qui vont me mettre sur la piste de la famille : Stratiomyidae.

Chloromyia formosa (Stratiomyidae) – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

J’avais observé ce joli Stratiomyidae dans mon jardin. Remarquez la forme particulière des antennes. Ses larves, qui consomment de la matière organique en décomposition, habitaient peut-être dans mon composteur.

Clitellaria eppiphium – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Vu de près, ce Stratiomydae montre deux grosses épines noires sur le scutellum, juste en arrière de la partie rouge. A quoi lui servent-elles ? Je n’ai pas trouvé de réponse, il faut dire que les experts en Stratiomyidae, ça ne court pas les rues… Ce que l’on croit savoir de cette espèce, nommée Clitellaria eppiphium, se résume à  peu de choses : l’espèce serait rare et sa larve vivrait dans les colonies de fourmis qui habitent le bois mort. Et justement, du bois mort plein de fourmis ce n’est pas ce qui manque au parc du château de Grouchy !

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Coccinelles à  10 points

Coccinelle noire à  dix points orange © CACP – Gilles Carcassès

Cette petite coccinelle qui explore les feuilles de la ronce et de l’églantier n’a pas un look commun. Chouette, une nouvelle espèce à  déterminer !

Adalia decempunctata © CACP – Gilles Carcassès

C’est l’une des formes d’Adalia decempunctata, la coccinelle à  dix points, une chasseuse de pucerons, comme beaucoup d’autres espèces dans la famille des Coccinellidae. Elle est présente en Val d’Oise, mais est peu signalée. Avis aux amateurs : il faut la chercher dans les haies champêtres et sur les chênes.

On peut rencontrer dans les arbres une autre coccinelle à  dix points, mais il sera difficile de les confondre !

Calvia decemguttata, la coccinelle à  dix points blancs – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Source:

Adalia decempunctata, par Encyclop’Aphid

Retrouvez d’autres articles sur les coccinelles :

Les coccinelles à  points blancs
J’ai vu une coccinelle rose !
La reine des coccinelles
Connaissez-vous la coccinelle à  damier ?
La coccinelle asiatique

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Sur le millepertuis

Cryptocephalus moraei © CACP – Gilles Carcassès

Le long d’une sente ensoleillée à  Poissy pousse en abondance le millepertuis perforé (Hypericum perforatum). « Perforé de mille trous » nous dit son appellation vernaculaire. Mais sont-ce vraiment des trous, tous ces points clairs sur les feuilles? Non, ce sont des vésicules huileuses qui laissent un peu passer la lumière.

Cette chrysomèle noire à  taches orange est très classique sur le millepertuis, il s’agit de Cryptocephalus moraei. Elle est commune mais discrète : farouche, elle se cache rapidement sous les feuilles ou derrière la tige dès qu’un individu louche approche !

Chrysolina hyperici – Poissy © Gilles Carcassès

Une autre chrysomèle tout aussi timide se cache sur cette plante : Chrysolina hyperici. Elle est nettement moins commune que la précédente.

Cette espèce a été introduite en Amérique du Nord pour lutter contre la prolifération dans les pâtures de notre millepertuis considéré là -bas comme une plante invasive, toxique pour le bétail.

Tenthredo zona – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Cette fausse chenille en revanche était facile à  voir. Elle était trop occupée à  manger sa feuille de millepertuis pour s’inquiéter de la présence d’un photographe. Avec une telle ligne centrale de points noirs tout le long du dos, pas de doute, c’est Tenthredo zona, une espèce peu observée, à  la répartition bien mal connue. Cette année, je l’ai vue aussi près du chalet nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise.

Retrouvez notre article :

Portrait de famille : les chrysomèles

Source :

La chrysomèle et le millepertuis, par Omafra (Ontario)

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La chélidoine et les fourmis

Chelidonium majus, la chélidoine © CACP – Gilles Carcassès

Qu’ont en commun la chélidoine, le bleuet des montagnes, le cyclamen à  feuilles de lierre, la véronique de Perse, les violettes, l’épurge, le lamier pourpre ?

Ce sont toutes des plantes dont la dissémination des graines est facilitée par les fourmis. Les botanistes sérieux parlent de myrmécochorie. Leurs graines sont accompagnées d’une excroissance charnue, nommée élaà¯osome, très recherchée par les fourmis car elle est riche en protéines, en sucres et surtout en graisses, des nutriments essentiels pour la croissance de leurs larves.

Voici une capsule presque mà»re de chélidoine que j’ai ouverte pour voir les fameuses graines à  élaà¯osome. Les élaà¯osomes sont ces masses blanches et luisantes qui sont accrochées aux graines brunes. A maturité les graines, avec leur élaà¯osome, sont expulsées mécaniquement.

Graines de chélidoine © CACP – Gilles Carcassès

Je décide de tenter des fourmis en plaçant ma capsule entrouverte sur une corniche dans un vieux mur en pierres, pas loin d’un de leurs lieux de passage.

Fourmi et capsule de chélidoine © CACP – Gilles Carcassès

Je n’ai pas longtemps à  attendre. Une éclaireuse vient voir et tente avec ses mandibules d’écarter les valves de la capsule pour accéder aux graines.

L’enlèvement des graines © CACP – Gilles Carcassès

Du renfort arrive bientôt : deux, trois puis quatre fourmis s’activent et extraient les graines une à  une, qui prennent rapidement le chemin de la fourmilière ! La capsule aura été dévalisée en quelques minutes à  peine.

Les graines de chélidoine seront abandonnées par les fourmis lorsqu’elles auront été débarrassées de leur précieux élaà¯osome. Ce mode de transport permet à  la plante de coloniser des espaces inaccessibles par la simple gravité lors de la projection mécanique des graines, comme le haut des murs ou d’étroites fissures murales.

Sources :

Chélidoine par-delà  les murs, par Zoom-Nature

Plantes myrmécochores en Europe tempérée

Site spécialisé sur ce sujet :

http://myrmecochorie.free.fr

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Deux clairons

Trichodes alvearius (le clairon des ruches) © CACP – Gilles Carcassès

Ce coléoptère poilu et vivement coloré est le clairon des ruches. L’adulte est essentiellement herbivore. Ici, il se régale des étamines d’une fleur de ronce. Sa larve est prédatrice des larves d’abeilles dans les ruches.

En Ile-de-France, on peut le confondre avec une espèce voisine : Trichodes apiarius (le clairon des abeilles), de mœurs semblables. La différence morphologique est subtile : chez le clairon des abeilles, l’extrémité des élytres est noire, alors qu’elle est rouge chez le clairon des ruches.

Couple de Trichodes apiarius (le clairon des abeilles) © CACP – Gilles Carcassès

Le dessin noir des élytres n’est pas tout à  fait le même non plus.

En région méditerranéenne, six espèces de Trichodes font le bonheur des entomologistes.

Source :

Les clairons, par André Lequet

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La tenthrède zigzag de l’orme

Calopetryx splendens – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Au bord de l’Oise à  Vauréal, les Calopetryx splendens mâles se disputent les nénuphars dont les fleurs en bouton qui sortent de l’eau font de bons perchoirs. Celui-ci avait pris position au sommet d’une branche d’un rejet d’orme. La photo est ratée, mais elle réserve une surprise. Regardez la feuille tout en bas à  gauche : elle présente une bien curieuse découpe en zigzag.

J’en ai trouvé d’autres :

Découpes en zigzag sur une feuille d’orme – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Et voilà  le coupable, à  l’évidence c’est une larve de tenthrède :

Aproceros leucopoda – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Une recherche sur internet sur les mots « tenthrède » et « zigzag » m’a fait découvrir Aproceros leucopoda, une espèce d’origine asiatique, inféodée aux ormes. Elle a été découverte en Pologne en 2003, puis signalée dans différents pays d’Europe de l’Est ; elle est arrivée en Belgique en 2013.

Une nouvelle espèce pour l’Ile-de-France ?

La tenthrède zigzag de l’orme a été observée pour la première fois en France en mai 2017 dans le Nord, près de la frontière belge. Sa présence a été attestée dans l’Oise le 31 mai 2018.

Mon observation est peut-être la première pour cette espèce en Ile-de-France. Voilà  un insecte qui semble bien se moquer du réchauffement climatique : il nous arrive par le Nord !

Les suivis de ce ravageur invasif en Allemagne ont montré que l’espèce s’attaque aussi aux cultivars résistants à  la graphiose. Apparemment cette tenthrède est capable de défolier complètement les ormes en fin de saison ! Ils n’avaient pas besoin de ça.

Source :

La tenthrède zigzag de l’orme présente en France, BSV Jardins et espaces verts Hauts-de-France du 17 mai 2108

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Sauvés des eaux

Acariens sur un Histeridae – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

J’ai trouvé ce coléoptère aux fortes mandibules en bien mauvaise posture, incapable d’escalader les parois verticales d’un caniveau en béton. Le pauvre se débattait pour éviter la noyade. Sur son thorax s’étaient réfugiés quatre acariens.

Acariens phorétiques © CACP – Gilles Carcassès

Certaines espèces d’acariens pratiquent régulièrement le covoiturage avec des coléoptères. Ils s’accrochent souvent sur les poils entre les pattes comme le montre la photo ci-dessus d’un Copris lunaris. En cas de bain forcé du coléoptère, il n’y a pas d’autres solutions que d’escalader la face dorsale ou de partir à  la nage !

Hister quadrimaculatus © CACP – Gilles Carcassès

N’écoutant que mon courage, en dépit des grosses mandibules pointues, j’ai sauvé le coléoptère. Au passage dans ma main, j’ai pu l’observer. Les tibias des pattes antérieures en forme de pelle indiquent une vie fouisseuse. Il s’agit d’un représentant très commun de la famille des Histeridae : Hister quadrimaculatus. Il affectionne les bouses de vaches et les crottins qu’il explore à  la recherche de ses proies, les larves d’autres insectes. Dans sa progression, il prend appui sur les tibias aplatis de ses autres pattes, dont les épines orientées vers l’arrière font office de système anti-retour.

Les petits passagers n’ont pas demandé leur reste : ils sont partis en courant ! J’ai déposé tout le monde dans l’herbe, assez loin du maudit caniveau.

Source :

Hister quadrimaculatus, par le blog Le jardin de Lucie

Retrouvez Copris lunaris dans cet article :

Mes belles nuits d’été

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Retour sur la Fête de la nature 2018 à  Cergy-Pontoise

Pour la Fête de la nature à  Cergy-Pontoise, plusieurs partenaires locaux avaient proposé des animations. Nous y étions bien sà»r ! Voici quelques-unes de nos photos :

Visite commentée au parc de Grouchy © CACP – Marion Poiret

Gros succès pour la visite sur le thème de la vie cachée sous les écorces, organisée par la ville d’Osny avec notre participation, mercredi 23 mai 2018 après-midi : des participants très nombreux, mais attentifs et motivés !

Dorcus parallelipipedus mâle © CACP – Gilles Carcassès

Oh ! Une petite biche ! Ce coléoptère est de la même famille que le lucane cerf-volant.

Saperda perforata © CACP – Gilles Carcassès

Cette belle saperde perforée encore rare en Ile-de-France a également été observée par les visiteurs lors de cette sortie très riche en découvertes.

Dans la prairie du parc du château de Marcouville © Sophie Lamidey – association Les Z’Herbes Folles

En fin d’après-midi le 23 mai 2018, c’est dans le parc du château de Marcouville à  Pontoise que nous avons fait découvrir quelques secrets bien cachés de la vie sauvage.

Orvet © CACP – Marion Poiret

Nous avons croisé de nombreux insectes, et repéré les traces de l’écureuil sur le tronc du séquoia. Avant la collation de fin de soirée offerte par la Ferme pédagogique de Pontoise, le groupe s’est essayé avec passion à  la fouille des bouses de la vache pour débusquer plusieurs espèces de scarabées !

Dans l’orangerie du parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Vendredi 25 mai 2018 à  20 heures, c’est la ferme d’Ecancourt qui proposait une animation sur les chauves-souris. Un déluge toute la soirée ! Heureusement l’animatrice avait apporté de nombreux jeux sur cette thématique et ses explications sur ces étonnants mammifères ont été très appréciées.

Dehors, c’était « la fête à  la grenouille » ! © CACP – Gilles Carcassès

Pas de chauves-souris sous la pluie, mais des grenouilles, tritons et crapauds ont pu être observés.

A la découverte de la nature en canoà«s © CACP – Gilles Carcassès

Samedi 26 mai 2018, les curieux de nature s’étaient inscrits auprès des animateurs de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise pour une balade en canoà«s.

Erythromma najas, la naà¯ade aux yeux rouges © CACP – Gilles Carcassès

La sortie a permis de montré les plantes aquatiques et les différentes espèces d’odonates qui fréquentent le bassin et ses berges.

Au chalet nature © CACP – Gilles Carcassès

Le groupe a fait une halte au chalet nature équipé pour les animations apiculture, pêche et nature.

A la Maison de la Nature de Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

L’après-midi nous étions à  Vauréal à  l’invitation de la Maison de la Nature. Ce fut l’occasion de présenter notre toute nouvelle exposition sur les pics.

A la mare de l’ITEP Le Clos Levallois – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La journée portes ouvertes de l’institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP) Le Clos Levallois a été mise à  profit pour observer la faune et la flore d’une superbe mare.

Des têtards par milliers ! © CACP – Gilles Carcassès
Calopteryx splendens, une demoiselle aux ailes fumées © CACP – Gilles Carcassès