Très commune dans les prairies et les friches, le compagnon blanc (Silene latifolia) arbore de grandes fleurs blanches. Les 5 pétales (la division en leur centre peu donner l’impression d’un dédoublement) surmonte un ovaire d’une taille assez conséquente. C’est dans ce renflement que les graines se développent à la maturité de la fleur.
La chenille de ce papillon de nuit (Hadena bicruris) se développe spécifiquement dans les capsules des silènes. On l’appelle la Noctuelle capsulaire. Bien à l’abri et confortablement installée dans cette capsule de grande taille, elle consomme les graines du compagnon blanc.
Ce bien joli papillon porte bien ses noms. Comme toutes les espèces vivantes décrites par les naturalistes, on lui en connait au moins deux : son nom vernaculaire (chez nous en français) et son nom scientifique (en latin).
L’éclatant rouge dont sont revêtues ses ailes lui donne en effet l’aspect d’une goutte de sang tombée dans les fleurs qu’il butine. Ce côté macabre est sans doute le gage de sa survie. Dans la nature, les couleurs éclatantes sur les animaux sont souvent signe de toxicité. Et c’est son cas. Le rouge flamboyant agit comme un panneau stop pour les oiseaux qui voudraient le gober. On dit qu’il est aposématique.
La chenille de ce papillon de nuit est inféodée à une plante en particulier : le Séneçon de Jacobée ou en latin Jacobaea vugaris, dont elle a l’air de raffoler. Cet individu là , goulà»ment attablé à une fleur de séneçon n’avait pas l’intention de s’interrompre pour un shooting photo.
Ceci n’est pas une graine mais bien un insecte. Lorsqu’il est inquiété, il se laisse tomber et cache sous son corps ses antennes et ses pattes repliées qui viennent se ranger dans des loges parfaitement ajustées.
Le voici qui reprend confiance. C’est un coléoptère. Ses antennes me rappellent celles du petit silphe noir. Mais ce n’est pas un Silphidae, je l’ai finalement trouvé dans une autre famille, celle des Byrrhidae.
Dans cette famille, l’espèce Byrrhus pilula est connue pour ce comportement d’évitement et de dissimulation en cas de danger. On le nomme pilula justement en référence à l’allure étonnante qu’il prend quand il est replié.
Dans la littérature scientifique, il est indiqué qu’on trouve en général cette espèce cachée sous les pierres et qu’il consomme de la mousse, tout comme sa larve. Le mien se tenait assez haut sur une tige de graminée. Peut-être était-il en quête de l’âme sœur ?
De la famille des Gentianaceae les érythrées (ou Centaurium) ont de jolies petites fleurs roses. Il en existe deux espèces en région àŽle-de-France.
L’érythrée petite centaurée
C’est la plus commune des deux. Elle s’accommode assez bien de tout type de sol, pour peu qu’il ne soit pas trop calcaire et est assez fréquente dans le bassin de l’Oise. Pourtant nous ne l’avons observée qu’assez rarement sur le territoire : nous l’avons déjà vue à Jouy-le-Moutier et à Eragny-sur-Oise.
Plus rare dans la région, bien que connue des naturalistes dans le Val d’Oise, l’érythrée élégante n’a pas encore été mentionnée sur le territoire de Cergy-Pontoise. Elle est en général plus petite que l’érythrée petite centaurée, et surtout, ses fleurs sont moins nombreuses et sa cyme moins dense.
La doublure jaune (Euclidia glyphica) est un papillon très commun, présent dans presque toute l’Europe et visible de mai à aoà»t. Même s’il s’agit d’un « papillon de nuit », il est actif le jour.
Ses ailes postérieures forment « une doublure jaune », agrémentée de bandes brun foncé.
Ce papillon affectionne les friches riches en Fabaceae car ses chenilles consomment des plantes de cette famille, comme le trèfle des prés ou le lotier corniculé.
Selon les individus, les taches sont plus ou moins marquées. Ici, le papillon est posé sur un trèfle porte-fraise, plante hôte potentielle pour ses chenilles.
Quel est ce bel oiseau perché dans un robinier de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise ? Les petites plumes sur son aile ne laissent aucun doute : c’est le geai des chênes, alias Garrulus glandarius.
1 – 3 – 2 -1, ce n’est pas la disposition des joueurs d’une équipe de foot à sept, mais bien celle des taches blanches qui ornent chacune des deux élytres de la coccinelle à 14 points. Cette coccinelle rousse à points blancs vit essentiellement dans les arbres à feuilles caduques. Elle y chasse des pucerons, des psylles et aussi des acariens. Celle-ci, je l’ai trouvée au sommet d’une eupatoire au bord de l’étang du parc du château de Grouchy à Osny, il est vrai sous des aulnes. L’adulte passe l’hiver dans la litière.
Une auxiliaire efficace pour les vergers
Calvia quatuordecimguttata fréquente souvent les pommiers, les poiriers et les pruniers, du moins ceux qui ne reçoivent pas de pesticides, car elle y est très sensible !
En travaux pratiques lors d’une formation de botanique, je parcours la prairie pour en inventorier les plantes avec le reste du groupe. Quelle n’a pas été notre surprise de découvrir au sommet de ce séneçon de Jacobée (Jacobaea vulgaris) un criquet mort, dans une posture des plus incongrues. D’autant plus surprenant que son cas n’est pas isolé. Dans toute la prairie des centaines de criquets ornent le sommet des plantes !
Qui est le coupable ?
Heureusement, le suspens ne dure pas longtemps. Les formateurs ont déjà observé ce phénomène dans la même prairie les années passées et ont pu creuser la question. Le coupable est un champignon : Entomophaga grylli. Comme son nom l’indique (entomo = insecte, phaga = manger, grylli = de la famille du grillon) ce champignon est un mangeur d’insecte qui se spécialise dans la consommation de criquets.
Son mode de chasse est très particulier. Lorsqu’un criquet est infecté par une spore, le champignon prend le contrôle de l’insecte. Le criquet monte, difficilement, au sommet d’une plante où il meurt, mangé par le champignon qui se développe à ses dépens. Il devient alors une véritable réserve de spores de champignon. Sur son promontoire, bien exposé au vent, le pauvre criquet est alors un très bon diffuseur de spores et infecte toute la prairie.
Cette plante aux jolis pompons roses et aux longues épines appartient à la famille des chardons. Comme son nom l’indique, le cirse des champs se plaît dans et aux abords des parcelles cultivées, mais pas seulement. Espèce dite ubiquiste et très adaptée à notre climat, elle s’exprime dans tous les espaces ouverts où on lui en laisse la possibilité : friches, prairies, jardins, chemins, …
Et sa particularité ?
Le cirse des champs est une plante dioà¯que : les fleurs mâles (qui produisent le pollen) et les fleurs femelles (qui reçoivent le pollen et forment les fruits) sont portées par des pieds différents. Elles sont d’ailleurs assez dissemblables : les fleurs femelles sont plus petites, plus claires et de forme allongée ; les fleurs mâles sont d’un rose plus vif et d’un port plus étalé. Il est donc relativement facile de les différencier.
En cas de doute, et avec un peu de patience, une technique infaillible est d’attendre la formation des fruits. Si les fleurs forment des touffes d’aigrettes blanches, la plante est femelle.
Outre la reproduction sexuée (par le pollen), le cirse des champs est également capable de se multiplier par son système racinaire. Les rhizomes (tiges souterraines) croissent sous terre et donnent naissance à de nouveaux pieds quelques centimètres plus loin. On observe alors une répartition en petites colonies de plantes uniquement femelles ou uniquement mâles qui n’ont presque plus besoin de se rencontrer pour assurer la survie de l’espèce. On a déjà remarqué que les aigrettes servant à transporter les fruits dans le vent sont de moins en moins solides puisque devenues inutiles… Qui sait ce que l’évolution leur réserve ?