L'actualité de la Nature

Une mante religieuse à  Menucourt

Mantis religiosa, la mante religieuse à  l'affà»t dans le herbes © Gilles Carcassès
Mantis religiosa, la mante religieuse à  l’affà»t dans les herbes – parc du château de Menucourt © Marion Poiret

La mante religieuse est une espèce protégée en Ile-de-France. Avec un peu de chance et beaucoup de patience, on peut l’apercevoir en train de chasser dans les hautes herbes au bord du bassin du parc du château de Menucourt. Elle se nourrit de criquets, de sauterelles, de papillons ou d’autres insectes, qu’elle capture à  l’aide de ses pattes ravisseuses armées de redoutables épines. Jeune, elle se contente d’insectes plus petits comme des pucerons.

cette espèce de mante se distingue des 9 autres espèces visibles en France par la présence de la tache sombre à  l'intérieur  des pattes ravisseuses © Gilles Carcassès
Cette espèce se reconnaît à  la tache sombre présente à  l’intérieur des pattes antérieures © Gilles Carcassès

C’est la saison des amours pour cette espèce, et les mâles vont prendre tous les risques, y compris celui de se faire dévorer par une femelle affamée. Avis aux photographes : qui nous rapportera des images d’accouplement de ce magnifique insecte à  Cergy-Pontoise ?

Savoir reconnaître les neuf espèces de mantes visibles en France

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i133baliteau.pdf

http://lejardindelucie.blogspot.fr/2010/09/ameles-decolormantis-religiosa.html

http://www.jardinsdenoe.org/la-biodiversite-des-jardins/la-mante-religieuse

 

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De vraies punks !

Avec leurs longues  soies, leurs  crêtes, leurs pustules, leurs aigrettes et leurs couleurs chamarrées, pas de doute, elles se font remarquer ! L’extravagance de ces deux chenilles n’a d’égale que la discrétion de leurs formes adultes. Elles appartiennent toutes deux à  la sous-famille des Lymantriinae (la pilosité et les brosses dorsales sont une caractéristique familiale).

Cette sous-famille comprend une petite vingtaine d’espèces en France et appartient au sous ordre des Hétérocères (les papillons de nuit). La diversité des espèces de papillons de nuit est très grande et ils sont de loin les plus nombreux dans l’ordre des lépidoptères (ils représenteraient 95% des papillons).

L’excentrique Orgyia antiqua, appelée aussi l’étoilée ou le bombyx antique (une chenille femelle). Conflans-Sainte-Honorine © Marion Poiret
On distingue ici les deux longs pinceaux noirs dirigés vers l'avant et un troisième sur le 8ème segment abdominal de cette curieuse beauté © Gilles Carcassès
On distingue ici les deux longs pinceaux noirs dirigés vers l’avant et un troisième sur le 8ème segment abdominal de cette étrange beauté. Arboretum de Cergy © Gilles Carcassès
Calliteara pudipunda, la pudiponde ou la patte étendue. Ce nom vient du comportement de la chenille. Parc de Menucourt © Marion Poiret
Et voici sa cousine, Calliteara pudibunda avec son beau pinceau rouge framboise, dite la pudibonde ou encore la patte étendue car l’imago (le papillon adulte) étend ses pattes antérieures velues devant lui au repos. Parc de Menucourt © Marion Poiret

 

Nos deux punks dévorent gloutonnement des feuilles d’arbres et d’arbustes caduques. Mais elles ne se nourrissent plus à  l’âge adulte : la trompe des imagos est atrophiée, un signe évident de la brièveté de la vie chez cette famille de papillons de nuit.

Autre caractéristique des Lymantriidae : un fort dimorphisme sexuel.

Il est particulièrement marqué chez Orgyia antiqua. Si le mâle ressemble à  un papillon de nuit « classique », la femelle, blanchâtre, avec ses ailes quasi inexistantes et son abdomen rebondi ressemble davantage à  un jeune phoque. Elle est condamnée à  rester à  proximité de son cocon jusque la mort qui surviendra peu de temps après la ponte.

Le dimorphisme sexuel chez Calliteara pudibunda s’exprime quant à  lui au niveau des antennes.

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Les bras m’en tombent

© Gilles Carcassès
Curieux champignons : ils poussent dans l’épi d’une graminée, ici un Phalaris, au bord du bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy. © Gilles Carcassès

Un minus, mais il ne faut pas s’y fier, c’est un tueur ! Il s’agit d’un Claviceps, peut-être de l’espèce purpurea, l’ergot du seigle, qui est très polyphage et peut contaminer de nombreuses graminées sauvages qui constituent le réservoir de la maladie.

Claviceps purpurea provoque des convulsions, des délires et un engourdissement douloureux des extrémités qui dans les cas d’intoxication sévère aboutit à  une gangrène : les pieds et les mains se nécrosent et finissent par tomber. Et là , on meurt.

Les années à  l’été excessivement humide, lorsque les récoltes avaient été très mauvaises, les paysans poussés par la faim ne séparaient plus les ergots des grains de seigle sains. Le pain au seigle, aliment principal des familles, s’en trouvait gravement contaminé.

En 994 dans le Limousin, ce champignon aurait tué 40 000 personnes ! On dut invoquer Saint-Martial en procession solennelle. Le lien entre l’ergot de seigle et le « mal des ardents » (ou « feu de Saint-Antoine ») ne fut compris qu’en 1777.

http://ephytia.inra.fr/fr/C/16258/hypp-Description-de-l-agent-pathogene

http://mycologia34.canalblog.com/archives/2009/07/07/14324216.html

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Gros plan sur les insectes – derniers jours pour s’inscrire

Aglais io, le paon de jour © Gilles Carcassès
Aglais io, le paon de jour © Gilles Carcassès

 

Le CAUE du Val-d’Oise organise le jeudi 2 octobre 2014 toute la journée une formation sur la technique photographique et la connaissance des insectes. Un temps de chasse photo et d’observation est prévu dans le jardin de la Couleuvre.

Il ne vous reste que quelques jours pour vous inscrire en ligne ici  !

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Dans le jardinet de la cantine

« Hé! vous n’allez pas dire aux jardiniers de la ville de débroussailler nos herbes, au moins ? » Les dames de la cantine s’inquiètent de la présence de deux individus louches lorgnant sur leurs plantes aromatiques. « Rassurez-vous, Mesdames, nous ne faisons qu’étudier ces coccinelles qui logent sur votre fenouil »

Nous débusquons Hippodamia variegata, petite coccinelle allongée avec les taches réparties plutôt sur l'arrière des élytres © Gilles Carcassès
Nous débusquons Hippodamia variegata, petite coccinelle allongée avec les taches réparties plutôt sur l’arrière des élytres © Gilles Carcassès
et puis Harmonia quadripunctata, à  ne pas confondre avec la coccinelle asiatique invasive qui est aussi une Harmonia © Gilles Carcassès
et puis Harmonia quadripunctata, à  ne pas confondre avec la coccinelle asiatique invasive qui est aussi une Harmonia © Gilles Carcassès
Et encore Exochomus quadripustulatus, plutôt associée aux pins. Ah, oui, il y a un pin pas très loin... © Gilles Carcassès
et encore Exochomus quadripustulatus, d’ordinaire plutôt associée aux pins. Ah, oui, il y a un pin pas très loin… Cette espèce est une bonne régulatrice des populations de cochenilles © Gilles Carcassès

Avec les très classiques Coccinella septempunctata et Harmonia axyridis, cela nous fait cinq espèces de coccinelles sur un pied de fenouil. Le cuisiner en reste baba.

Photographies prises derrière le self pour étudiants dans le parc François-Mitterrand à  Cergy, quartier Grand centre.

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La tartinade de Dame Heriades

Vous vous souvenez des osmies qui obturent l’entrée de leur nid avec de la terre argileuse, et des Isondotia mexicana qui utilisent un bouchon de brins d’herbes. Voici d’autres pensionnaires des hôtels à  insectes, actifs en cette saison : les Heriades. Ces abeilles solitaires transportent le pollen, comme les osmies, dans les poils de leur brosse ventrale.

Pour séparer leurs loges et obturer la tige creuse ou la galerie qui leur aura servi de nid, elles utilisent de la résine qu’elles récoltent sur les arbres.

Attention : transport de résine ! © Gilles Carcassès
Attention : transport de résine ! © Gilles Carcassès

Voici une de ces petites abeilles justement qui regagne son nid lourdement chargée d’une belle boule de résine.

Une dernière halte juste avant l’hôtel à  insectes pour souffler un peu : elle se pose sur mon bracelet de montre ! Hélas, un poil se prend dans la résine, puis un deuxième. Elle ne peut dégager son précieux chargement qui bascule et s’écrase lamentablement sur un maillon.

Ses efforts pour rassembler la marchandise n’aboutissent qu’à  un affreux étalement poisseux. Elle finit par abandonner et repart en forêt.

© Gilles Carcassès
Belle paire de mandibules, n’est-ce pas ? © Gilles Carcassès

 

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Futurs naturalistes

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© Gilles Carcassès

La cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise a participé à  l’encadrement pédagogique d’un groupe d’étudiants en deuxième année de licence à  Pontoise. Objectif : leur donner en une journée un aperçu concret de la systématique des êtres vivants et de la richesse des relations entre espèces.

Le parc François-Mitterrand à  Cergy et la base de loisirs de Cergy-Pontoise furent nos terrains d’aventures. La tâche fut rude par moments : il fallut vaincre l’attrait de la sieste digestive et la forte concurrence exercée par les playboys de la vague de surf.

© Marion Poiret
© Marion Poiret

Heureusement, la découverte fortuite d’un gisement de nummulites vint à  point nommé déclencher une joyeuse chasse aux fossiles qui fut salutaire pour la remobilisation des troupes. Au fil de la journée, les trinômes ont posé des tonnes de questions, pris des notes, collecté des échantillons de plantes et de petits cailloux, capturé quelques insectes imprudents qui n’en demandaient pas tant.

© Marion Poiret
A la poursuite des couples d’agrions … »Dire qu’on passe à  côté et on ne sait même pas que ça existe ! » © Marion Poiret

La sortie fut l’occasion de quelques découvertes intéressantes :

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Anax parthenope, un beau mâle, posé sur des joncs au bord de l’étang. © Gilles Carcassès
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Elasmucha grisea, une punaise que l’on peut rencontrer sur l’aulne. Ici trois adultes et quelques larves. © Gilles Carcassès

Une bien belle sortie, riche en rencontres, et qui aura peut-être fait naître quelques vocations. Merci aux deux sympathiques professeurs qui nous ont fait partager ces moments.

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Une nouvelle chaîne alimentaire est née

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La galle par enroulement des folioles de robinier © Gilles Carcassès

Avez-vous remarqué ces enroulements au bord des feuilles des robiniers ? Cette année, on en voit un peu partout, à  condition de les chercher, car les attaques restent discrètes. Le responsable est un moucheron, plus exactement une cécidomyie. Sa ponte provoque cette forme de galle qui protègera les asticots durant leur croissance. A l’intérieur de chaque galle on trouve deux ou trois larves d’un joli jaune. Les mésanges ont vite appris qu’elles étaient comestibles : on voit ici ou là  les coups de becs qui ont percé les galles.

Galle becquetée par des oiseaux © Gilles Carcassès
Galle becquetée par des oiseaux © Gilles Carcassès

Obolodiplosis robiniae – c’est le nom de cette cécidomyie – est inféodée aux robiniers. Ce nouveau ravageur nous arrive d’Amérique, le continent d’origine de ces arbres introduits au 17ème siècle en Europe par les explorateurs, qui avaient remarqué la solidité de son bois, apte à  faire de bons piquets, et la valeur nutritive de son feuillage pour le bétail.

Le premier signalement en France de cette cécidomyie remonte à  2007, suite à  son introduction fortuite en Italie en 2003.

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La larve d’Obolodiplosis robiniae, que j’ai sortie de sa cachette. © Gilles Carcassès

Cette cécidomyie est souvent parasitée par un minuscule hyménoptère du genre Platygaster, qui assure une régulation efficace du ravageur. Cette micro guêpe parasitoà¯de exclusif de ce diptère pond dans les larves de la cécidomyie. Les larves de Platygaster qui se développent rapidement ne laisseront de leur hôte que la peau. On a cherché ce Platygaster en Amérique : il semble bien qu’il n’y soit pas.  Il s’agirait donc d’une espèce européenne qui se serait spécialisée à  l’arrivée d’Obolodiplosis. Une création d’espèce nouvelle en quelques années seulement ? La nature a de ces mystères !

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Ces quatre larves de Platygaster robiniae ont achevé de consommer tout l’intérieur d’une larve d’Obolodiplosis. Photographies prises à  Cergy, quartier Grand centre © Gilles Carcassès

http://www.bourgogne-nature.fr/fichiers/bn12-91-99-insectes-du-robinier_1390843095.pdf

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Le Grand centre à  la loupe – deuxième épisode

Un inventaire de biodiversité ne se fait pas en un jour. Des passages espacés dans le temps sont nécessaires pour repérer des espèces discrètes ou simplement d’apparition plus tardive.

A la demande de Cergy-Pontoise aménagement, les naturalistes du bureau d’études Théma Environnement étaient venus début juillet pour commencer leur analyse de la biodiversité du quartier Grand centre à  Cergy. Ils sont revenus ces jours-ci avec du matériel pour compléter leurs listes. La cellule Biodiversité était bien sà»r au rendez-vous !

Voici quelques portraits d’insectes découverts dans le quartier à  cette occasion :

Sepedon shegea, jolie mouche au museau pointue a été vue dans les roseaux qui bordent le bassin du par François-Mitterrand. Ses larves parasitent les mollusques aquatiques © Gilles Carcassès
Sepedon sphegea, joli diptère au museau pointu, a été vu dans les roseaux qui bordent le bassin du parc François-Mitterrand. Ses larves parasitent des mollusques aquatiques. © Gilles Carcasses

http://www.galerie-insecte.org/galerie/esp-page.php?genre=sepedon&espece=sphegea

Piezodorus lituratus, la punaise du genêt, visiblement ne dédaigne pas nos baguenaudiers © Gilles Carcassès
Piezodorus lituratus, la punaise du genêt, visiblement ne dédaigne pas nos baguenaudiers © Gilles Carcassès
Trypeta zoe, une mouche mineuse de feuilles de la famille des Tephritidae  © Gilles Carcassès
Trypeta zoe, une mouche mineuse de feuilles, de la famille des Tephritidae © Gilles Carcassès
Le leste vert (Lestes viridis) se reconnaît à  ses ptérostigmas clairs  © Gilles Carcassès
La couleur claire des ptérostigmas est l’un des critères d’identification du leste vert (Lestes viridis) © Gilles Carcassès
Eurydema oleracea, punaise des brassicacées a été trouvée au bord de l'autoroute A15 © Gilles Carcassès
Eurydema oleracea, punaise des brassicacées, trouvée au bord de l’autoroute A15 © Gilles Carcassès
Examen des ailes et confirmation pour l'oedipode turquoise  © Gilles Carcassès
Examen des ailes et confirmation pour l’oedipode turquoise, espèce protégée en Ile-de-France © Gilles Carcassès

A la tombée de la nuit, nos naturalistes ont sorti leur matériel pour l’écoute des chauves-souris. De nombreux contacts ont été établis : les analyses des enregistrements sont en cours…

Retrouvez ici le premier épisode du Grand centre à  la loupe

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Pris dans la toile

Le vol en tandem est un comportement typique chez les odonates pendant l’accouplement et souvent également lors de la ponte. A l’aide des appendices situés à  l’extrémité de l’abdomen, le mâle saisit la femelle au niveau de la tête ou du thorax selon les espèces.

Ce jeune couple imprudent de naà¯ades au corps vert n’a pas vu le piège tendu au-dessus de l’eau entre deux tiges fleuries de myriophylle.

Un couple de naà¯ades en tandème : le mâle en première position, n'a pas vu le piège tendu au dessus de l'eau  © Marion Poiret
Le jeune soupirant d’Erythromma viridulum, en première position du tandem a filé tout droit vers les fils de soie de la toile d’araignée – base de loisirs de Cergy-Pontoise © Marion Poiret
Le mâle est pris au piège. La femelle affolée vient de se poser à  la surface de l'eau. On la voit ici sous le mâle en arrière plan © Marion Poiret
Le mâle est pris au piège. La femelle, affolée, vient de se poser à  la surface de l’eau. On la voit ici à  l’arrière plan, en bas de la photo © Marion Poiret
Le mâle s'agite essayant veinement de se libérer © Marion Poiret
Le mâle s’agite, essayant veinement de se libérer © Marion Poiret
Les odonates ont de nombreux prédateurs (oiseaux, batraciens, poissons mais aussi autres libllules, mouches prédatrices, fourmis ou araignées) et les zygoptères (les libellules à  la taille d’allumette) se font souvent prendre dans les toiles d’araignées.© Marion Poiret
Les odonates ont de nombreux prédateurs (les oiseaux, les batraciens, les poissons, ainsi que les autres libellules, les mouches prédatrices, les fourmis ou les araignées). Les zygoptères (libellules les plus grêles) se font souvent prendre dans les toiles d’araignées. © Marion Poiret
L'araignée est sur le point d'atteindre sa proie. On distingue son abdomen vert pâle sur la tige fleurie d'un myriophylle. Attiré par tant d'agitation un autre mâle s'approche © Marion Poiret © Marion Poiret
Attiré par tant d’agitation, un autre mâle s’approche. Va-t-il profiter de la situation pour courtiser la femelle ? Au bas de la fleur du myriophylle, on distingue l’abdomen vert pâle d’une araignée, en route pour rejoindre sa proie. © Marion Poiret

Malheureusement pour cette pauvre araignée on la lui subtilise…

La naà¯ade au corps vert (Erythromma viridulum) ressemble fort à  la naà¯ade aux yeux rouges (Erythromma najas). Elle s’en distingue notamment chez les mâles par la présence d’un motif noir en forme de x sur le 10ème segment abdominal. © Marion Poiret

La naà¯ade sauvée de justesse a-t-elle retrouvé sa compagne ? L’histoire ne le dit pas.

les odonates biologie et écologie – Philippe Jourde