Comme promis dans notre article sur le chat-pardeur, voici un nouvel article basé sur des clichés réalisés au piège-photo. Et pour le coup, nous n’avons pas été déçus quant à la découverte de notre espèce du jour.
Entre photos de pouillot véloce, mésange charbonnière, sitelle torchepot et autres passereaux communs, me voici face à un oiseau dont l’identification n’a pas été une mince affaire. En effet à première vue avec ses marques blanches au niveau des ailes, j’ai pensé instinctivement au pinson des arbres, mais le bec ne correspond pas (granivore pour le pinson, insectivore ici) et sans la tête roussâtre et les motifs jaunes sur le bout de ses ailes, je me suis rapidement remis en question.
Après plus amples observations, je remarque sa drôle de ressemblance morphologique avec un oiseau bien connu de chez nous, le rougegorge familier et cette fois-ci c’était une bonne pioche ! Du moins pour la famille, celle des MUSCICAPIDAE.
La fine barre blanche n’atteignant pas tout à fait le bord des ailes finira par me révéler son identité, nous avons bien affaire au gobemouche noir / Ficedula hypoleuca. On le reconnait plus aisément aux environs du printemps lorsqu’il possède encore son beau plumage nuptial panaché de blanc et de noir.
Le gobemouche noir est un oiseau migrateur peu commun par chez nous, il est officiellement assez rare et classé « EN » (en danger) sur la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs d’Ile-de-France. Il fréquente les milieux boisés comme les forêts claires de feuillus et mixtes, les parcs ou les vergers.
Dans le précédent article parlant de l’importance de mettre un peu d’eau à disposition de nos amis à plumes, nous pouvions admirer les jeunes mésanges bleues se délecter d’un peu d’eau fraiche. Mais bien d’autres espèces pourraient être observées dans ce genre d’abreuvoir improvisé, en voici quelques exemples :
La tourterelle turque est reconnaissable à son plumage gris clair et à sa bande noire et blanche au niveau de la nuque. Elle fait partie de la même famille que le pigeon ramier avec qui elle peut être confondue vue de loin.
En pleine mise au point sur la petite mésange bleue du côté gauche que me voici surpris par une magnifique mésange huppée qui vient tout juste d’atterrir du côté droit de la coupelle ! À peine le temps de prendre cette photo qu’elle avait déjà pris une gorgée d’eau et s’en était allée rejoindre l’épicéa du fond du terrain. Quelle rapidité !
Tiens ! Je ne l’ai pas vu arriver celle-ci. Il faut dire que cette jolie sitelle torchepot sait se faire discrète lorsqu’elle descend le long des branches de l’arbre à la manière du grimpereau des jardins. Peut-être est-ce la même sitelle vue cet hiver à la mangeoire ?
Quel délice ces fameuses petites confiseries molles ! Mais comment est élaboré la fameuse guimauve, le principal constituant de ce bonbon ? La réponse est simple, à base de guimauve officinale.
Et oui, car avant d’être une sucrerie, la guimauve est une plante et plus précisément une de la famille des MALVACEAE. Elle est aisément reconnaissable à ses feuilles couvertes d’une épaisse pilosité blanche qui leurs donnent un aspect vert-bleuté et à ses fleurs blanches à centre rose/violet.
Dans son milieux naturel, c’est à dire les roselières, noues, fossés inondables et mégaphorbiaies rivulaires, elle atteint jusqu’à 1m20. Malgré la relative abondance de ce genre de milieux, la guimauve reste rare en Ile-de-France car étant plus adaptée aux régions maritimes.
Le chamallow, qui est une francisation du mot anglais marshmallow, était en effet autrefois préparé à l’aide d’extraits de racines de guimauve officinale. De nos jours le chamallow industriel est élaboré avec des blancs d’œufs, de la gélatine et du sucre.
Sources :
Flore d’Ile de France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Tiens ! Voilà qui est étonnant… Cette jeune mésange bleue a entendu parler d’une mangeoire remplie généreusement de graines en tous genres et voilà qu’elle se retrouve face à face avec une simple coupelle remplie d’eau. En effet elle s’est assurément trompée de période, les graines c’est uniquement en hiver, en ces temps-ci Mère Nature a largement de quoi remplir son estomac. En revanche avec cette chaleur et le manque de points d’eaux naturels, notre jeune mésange à grand soif et aurait besoin d’un petit rafraichissement. à€ la bonne heure ! Piquons une tête !
à€ peine le temps de jouir de cette agréable baignade que voilà cette fois-ci une mésange adulte qui souhaite également profiter de ce bain public. Et plouf ! On asperge tout le monde.
Ces derniers temps les fortes chaleurs sont de mises et beaucoup d’oiseaux n’ont pas accès à une forme décente d’eau à proximité de leur lieu de vie afin de s’hydrater, se rafraichir ou se laver. C’est pourquoi il est de notre devoir de leur donner un petit coup de pouce, si nous voulons de nouveau avoir la chance de les admirer cet hiver se délecter de bonnes graines à la mangeoire.
Et d’ailleurs pourquoi ne pas réutiliser la mangeoire pour ceci ? En effet elle est en hauteur, donc à l’abri des éventuels matous et les oiseaux sont déjà familiarisés avec ce garde-manger hivernal. Il suffit alors de placer une petite soucoupe, coupelle ou encore une petite assiette creuse, la remplir d’eau du robinet et le tour est joué !
Pour ceux qui possèdent un arbre dans leurs jardin, vous pourriez même tenter de faire comme sur la photo ci-dessus et disposer la réserve d’eau sur une mangeoire elle même perchée dans les branches d’un arbre, les oiseaux ne s’y sentiront que plus à l’aise.
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Voilà un nom qui sied parfaitement à cette belle plante, indigène sur notre territoire, de la famille des ALISMATACEAE. En effet elle possède des feuilles très caractéristiques de forme sagittée (en forme de fer de flèche), d’où son autre nom : la sagittaire.
Observer sa jolie floraison blanche estivale peut s’avérer ardu du fait qu’elle soit devenue rare dans notre région et qu’elle ait tendance à être peu florifère voire parfois carrément stérile suivant les situations.
La sagittaire mesure de 30 à 100 cm de haut et se développe dans une large gamme de milieux humides, elle est régulièrement associée aux genres Sparganium et Potamogeton.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Afin d’entamer la famille des FAGACEAE, nous allons aujourd’hui parler d’une espèce d’arbre très connu pour son bois de qualité et ses fruits utilisables de mille et une façons : Castanea sativa, le châtaigner commun.
Au contraire de la plupart des autres espèces d’arbres qui constituent nos forêts et boisements franciliens, le châtaigner est naturalisé dans notre région. En effet il fut un temps où il était largement planté pour ses fruits qui nourrissait les populations pauvres lors des périodes de disettes en hiver, ce qui lui a d’ailleurs valu d’être également appelé « arbre à pain ».
Cet arbre caduc est doté d’une grande longévité (jusqu’à 2000 ans) et mesure de 25 à 35 mètres de haut. Ses feuilles sont simples, alternes, de formes lancéolées et possèdent de nombreuses dents aiguà«s. Attention à ne pas les confondre avec le marronnier d’Inde qui est bien différent.
La belle floraison du châtaigner débute fin-mai/juin et fini courant juillet. Elle est composée de grands chatons mâles élancés, de couleur blanche et de plus petites fleurs femelles en boules vertes.
Après les fleurs, les fruits et en l’occurrence ceux de cet arbre sont très appréciés de nos fines papilles ; en plus d’êtres chargés en nutriments.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Quelques temps après avoir trouvé l’étonnant chiendent pied-de-poule amateur de poteaux de clôtures à Pontoise, nous avons de nouveau découvert une curiosité du même type au bois de Cergy : une grande ortie qui pousse sur le tronc d’un robinier faux-acacia.
Mais qu’a bien pu mener cette plante à se développer ainsi ?
Pour démarrer notre enquête il faut savoir que l’ortie aime les sols riches et azotés. En tenant compte du fait que le robinier faux acacia, comme la plupart des autres FABACEAE, enrichit le sol en azote grâce à ses nodosités présentes aux niveaux de ces racines, cela explique le grand développement de l’ortie à sa proximité. Mais une question subsiste : pourquoi s’être fixé de la sorte sur le tronc du robinier ?
En me rapprochant un peu plus du phénomène, je remarque quelque chose : le tronc de l’arbre présente plusieurs vieilles anfractuosités où les intempéries et les insectes ont eu localement raison du bois, le transformant ainsi en un excellent substrat riche en matière organique idéal pour l’installation de notre amie l’ortie.
Par conséquent et en notant le fait que la grande ortie est une plante à souche traçante, deux choix s’offrent à nous afin d’élucider le mystère : soit l’individu présent au pied du robinier faux-acacia s’est frayé un chemin à travers le bois mort du tronc afin de ressortir de temps à autres le long de celui-ci, soit quelques graines se sont déposées aux creux de certaines des anfractuosités et ont ensuite été en capacité de germer grâce au substrat en place.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Bravo à Anne, Lucas et Murielle, qui ont réussi à percer le mystère ! C’était en effet une corneille juvénile.
La corneille noire est un grand oiseau très commun de la famille des CORVIDAE. Elle est sédentaire sur notre territoire et niche dans les hauteurs des grands arbres. Son régime alimentaire se constitue principalement d’insectes, de vers de terres et de petits vertébrés, elle se nourrit également de carcasses d’animaux.
Qui est qui ?
Cet oiseau est souvent confondu avec un de ses proches cousins, le corbeau freux (Corvus frugileus), en effet il peut s’avérer difficile de les différencier l’un de l’autre lorsqu’ils sont en vol ou à longues distances. Mais au moins deux types de critères sont importants à prendre en compte, l’habitat où l’oiseau est rencontré et son physique.
Concernant l’habitat, la corneille noire est habituée aux milieux ouverts et semi-ouverts comme les champs, les petits boisements, les parcs, les grands jardins…, alors que le corbeaux freux favorise essentiellement les champs cultivés et les grandes plaines. Pour le physique il existe un important critère déterminant, le bec. La corneille possède un bec arqué et complètement noir tandis que le corbeau a un bec pâle/gris clair à la base et bien droit.
Au vu de la raréfaction des grandes zones ouvertes et des vastes champs cultivés, il peut se montrer assez compliqué d’observer des corbeaux freux, au contraire de la corneille qui est assez abondante.
Pas d’inquiétude…
Pour en revenir à notre corneille juvénile, il faut savoir qu’il est fréquent d’en trouver courant juin/juillet, perchés dans des arbres ou arbustes sans qu’ils ne bougent de trop pendant de longues périodes. En effet les jeunes, bien qu’ils soient pour certains déjà capables de voler, sont accompagnés et nourris par leur parents pendant un certain temps après avoir quitté le nid. Donc aucune inquiétude dans le cas où vous en croiseriez un qui ne bouge pas de son perchoir, il ne fait qu’attendre le retour de ses parents pour avoir de quoi se remplir l’estomac.
Le genre Trifolium qui s’apparente aux trèfles possède une grande diversité d’espèces, aux couleurs et formes variées. Sur notre territoire nous pouvons en compter 17 allant du très commun à l’extrêmement rare. Dans cet article nous exposerons 6 de ces espèces : Trifolium repens / le trèfle rampant, Trifolium pratense / le trèfle des prés, Trifolium fragiferum / le trèfle porte-fraise, Trifolium incarnatum / le trèfle incarnat, Trifolium arvense / le trèfle pied-de-lièvre, Trifolium campestre / le trèfle des champs.
Malgré leurs critères distinctifs bien particuliers, la plupart des trèfles partagent quelques traits physiques en communs, comme la fameuse inflorescence en pompon et les feuilles typiques découpées en trois folioles, ou quatre avec un peu de chance.
Le trèfle rampant ou trèfle blanc est sans nul doute le trèfle le plus répandu de toute l’agglomération, il est partout, dans nos villes, dans nos campagnes, dans nos jardins, dans les trottoirs, de belles fleurs blanches à pertes de vue. Cette espèce, formant des tapis de feuilles très compacts, est indigène dans notre région.
Le trèfle des prés est également extrêmement commun par chez nous bien qu’il soit moins polyvalent que le trèfle rampant. En effet il supporte un peu moins la tonte que son cousin à fleurs blanches. Ce trèfle, indigène dans notre région, fleurit en grosses inflorescences rondes roses.
Le trèfle pied-de-lièvre est une espèce indigène à pilosité accrue et à calices à longues et fines dents plumeuses. à€ travers l’amalgame de poils on peut parfois distinguer les petites fleur de cette espèce si particulière, en régression dans notre région.
Le trèfle porte-fraises, commun en Ile-de-France, a l’air d’être un mélange de plein d’espèces différentes à la fois, un peu de trèfle rampant pour son développement, une touche de trèfle des prés pour la couleur des fleurs, un zeste de la pilosité du trèfle pied-de-lièvre pour les fruits et une étonnante inspiration du fraisier des bois pour la forme et l’aspect général du fruit.
Le trèfle incarnat ou trèfle du Roussillon s’est, comme son nom l’indique, un peu perdu en cours de chemin. En effet d’après le CBNBP il ne serait indigène que dans la plupart de nos régions voisines comme la Bourgogne et la Champagne-Ardenne. Par chez nous il n’est que planté et/ou cultivé pour le fourrage et l’utilisation de la plante en tant qu’engrais vert. Cet individu photographié à Menucourt a certainement dà» s’échapper d’un champ voisin. On le reconnait aisément à ses feuilles très poilues et sans motifs et évidement à ses longues inflorescences rouge sang.
Le trèfle des champs ou trèfle jaune est susceptible d’être confondu avec d’autres espèces du genre Medicago qui se rapporte aux luzernes. à‰tant extrêmement proches physiquement il est fréquent de les mettre dans le même panier, mais évidemment les luzernes possèdent un détail que ce trèfle n’a pas : les feuilles sont mucronées (petite pointe au bout de la feuille). Cette espèce commune et indigène de trèfle n’est toutefois pas à confondre avec une autre qui lui est semblable : le trèfle douteux / Trifolium dubium, également jaune.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot