L'actualité de la Nature

Petite abeille sur une tanaisie

J’aime explorer les grandes friches du parc du peuple de l’herbe à  Carrières-sous-Poissy. En été, je scrute les fleurs des cardères, des chardons et des tanaisies pour y débusquer quelques pollinisateurs intéressants. Justement voici une petite abeille très occupée à  butiner sur une tanaisie.

Sur une tanaisie en fleurs © CACP – Gilles Carcassès

Je crois reconnaître les jolies rayures de la collète du lierre, mais cette espèce n’apparaît que lorsque le lierre est en fleurs et ce n’est pas du tout la saison. Alors, serait-ce une autre collète ?

Colletes sp. © CACP – Gilles Carcassès

En approfondissant la question, j’apprends qu’il existe en France au moins 23 espèces de Colletes, et que les plus probables sur la tanaisie sont celles du groupe daviesanus-fodiens-similis, trois espèces au demeurant fort peu observées et mal connues.

Colletes sp. © CACP – Gilles Carcassès

J’ai partagé mes photos sur un groupe facebook international spécialisé dans la détermination des hyménoptères, « Wild Bees, Wasps and Ants of Europe ». Un expert anglais m’indique qu’il s’agit probablement de Colletes fodiens.

Source (clé de détermination des Colletes) :

Les espèces paléarctiques de Colletes, par J. Noskiewicz (1936)

Retrouvez dans cet article un autre visiteur de la tanaisie :

Le cuivré commun

L'actualité de la Nature

Fausse graine !

Tableau d’honneur pour Thierry Munier, car l’énigme était particulièrement difficile !

Une graine ? © CACP – Gilles Carcassès
Découvrons l’autre face ! © CACP – Gilles Carcassès

Ceci n’est pas une graine mais bien un insecte. Lorsqu’il est inquiété, il se laisse tomber et cache sous son corps ses antennes et ses pattes repliées qui viennent se ranger dans des loges parfaitement ajustées.

Byrrhus pilula – parc du peuple de l’herbe © CACP – Gilles Carcassès

Le voici qui reprend confiance. C’est un coléoptère. Ses antennes me rappellent celles du petit silphe noir. Mais ce n’est pas un Silphidae, je l’ai finalement trouvé dans une autre famille, celle des Byrrhidae.

Byrrhus pilula – parc du peuple de l’herbe © CACP – Gilles Carcassès

Dans cette famille, l’espèce Byrrhus pilula est connue pour ce comportement d’évitement et de dissimulation en cas de danger. On le nomme pilula justement en référence à  l’allure étonnante qu’il prend quand il est replié.

Dans la littérature scientifique, il est indiqué qu’on trouve en général cette espèce cachée sous les pierres et qu’il consomme de la mousse, tout comme sa larve. Le mien se tenait assez haut sur une tige de graminée. Peut-être était-il en quête de l’âme sœur ?

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La doublure jaune

La doublure jaune – Jardins d’ACR à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La doublure jaune (Euclidia glyphica) est un papillon très commun, présent dans presque toute l’Europe et visible de mai à  aoà»t. Même s’il s’agit d’un « papillon de nuit », il est actif le jour.
Ses ailes postérieures forment « une doublure jaune », agrémentée de bandes brun foncé.
Ce papillon affectionne les friches riches en Fabaceae car ses chenilles consomment des plantes de cette famille, comme le trèfle des prés ou le lotier corniculé.

Euclidia glyphica – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Selon les individus, les taches sont plus ou moins marquées. Ici, le papillon est posé sur un trèfle porte-fraise, plante hôte potentielle pour ses chenilles.

Source :

La doublure jaune, par Quel est cet animal ?

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Le geai des chênes

Geai – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Quel est ce bel oiseau perché dans un robinier de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise ? Les petites plumes sur son aile ne laissent aucun doute : c’est le geai des chênes, alias Garrulus glandarius.

Geai dans un cerisier – Cergy © CACP – Gilles Carcassès © CACP – Gilles Carcassès

Je le trouve nettement moins joli quand il pille mon cerisier !

Source :

L’oiseau qui plante des arbres, par Zoom Nature

Retrouvez d’autres oiseaux de la famille des Corvidae :

Les corneilles du château de Versailles

Maître corbeau

Agent 003

Elevée à  la baguette

Chic un choucas !

Nid mystère public

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La coccinelle à  quatorze points blancs

Calvia quatuordecimguttata – parc du château de Grouchy © CACP – Gilles Carcassès

1 – 3 – 2 -1, ce n’est pas la disposition des joueurs d’une équipe de foot à  sept, mais bien celle des taches blanches qui ornent chacune des deux élytres de la coccinelle à  14 points. Cette coccinelle rousse à  points blancs vit essentiellement dans les arbres à  feuilles caduques. Elle y chasse des pucerons, des psylles et aussi des acariens. Celle-ci, je l’ai trouvée au sommet d’une eupatoire au bord de l’étang du parc du château de Grouchy à  Osny, il est vrai sous des aulnes. L’adulte passe l’hiver dans la litière.

Une auxiliaire efficace pour les vergers

Calvia quatuordecimguttata fréquente souvent les pommiers, les poiriers et les pruniers, du moins ceux qui ne reçoivent pas de pesticides, car elle y est très sensible !

Source :

Calvia quatuordecimguttata, par Encyclop’Aphid

Retrouvez notre article :

Toutes les coccinelles à  points blancs

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Promenade dans les aubergines

Platynaspis luteorubra, la coccinelle fulgurante – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Cherchant un peu de fraicheur par ces temps de canicule, je suis allé traquer les petites bêtes dans les serres tunnels de l’association ACR à  Vauréal. Sur les aubergines cultivées sans pesticides, j’ai observé quantité d’insectes très variés dont cette minuscule coccinelle poilue : Platynaspis luteorubra. La larve de cette espèce peu commune consomme des pucerons, elle est signalée pour sa capacité à  vivre sans être inquiétée dans les fourmilières de certaines espèces de fourmis qui élèvent des pucerons dans le sol.

Voici quelques autres observations faites dans ce rang d’aubergines :

Propylea quatuordecimpunctata, la coccinelle à  damier – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La coccinelle à  damier est un auxiliaire très efficace pour réguler les colonies de pucerons au jardin.

Villa hottentotta, le bombyle hottentot – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Villa Hottentotta est un diptère parasite des noctuelles.

Isondotia mexicana – Vauréal © CACP – Alexandra Marques

Isodontia mexicana capture des sauterelles vertes pour nourrir ses larves.

Catoptria pinella, le crambus des pinèdes – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Catoptria pinella est un Crambidae forestier dont les chenilles consomment des graminées. Il s’était un peu égaré à  l’entrée de la serre.

Super les légumes bio, pour observer les insectes !

On y retournera, peut-être quand il fera moins chaud…

Sources :

Platynaspis luteorubra, par Enclycop’Aphid

Vies et mœurs de quelques diptères Bombyliidae, par cana-u.tv

Catoptria pinella, par Lepinet

Retrouvez nos articles :

Du sable dans la poche

Les coccinelles jaunes à  points noirs

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La punaise cuirasse

Coptosoma scutellatum, la punaise cuirasse, sur une feuille de luzerne – côte des Carneaux à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Ce petit insecte globuleux n’est pas une coccinelle noire, mais une punaise. Son aspect lui vaut son appellation vernaculaire de punaise cuirasse.

La punaise cuirasse sur une fleur de gesse © CACP – Gilles Carcassès

Cette punaise se nourrit de la sève de Fabaceae comme les gesses, les coronilles, le lotier corniculé, le sainfoin, les vesces, les bugranes…

Coptosoma scutellatum – Genainville (95) © CACP – Gilles Carcassès

Cette espèce est typique des zones thermophiles, comme les pelouses calcaires. Je l’ai observée à  Genainville lors des inventaires éclairs organisés par l’Agence régionale de biodiversité d’Ile-de-France. Elle est assez grégaire et facile à  repérer.

Découvrez dans ces articles la grande diversité des punaises :

La fausse fourmi

L’abeille d’eau

Squatteur de salle de bains

La belle américaine

La miride du chêne

Le tigre du Pieris

Qui a peur des gendarmes ?

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La mégachile des jardins

 

Megachile willughbiella femelle – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Ceci n’est pas une abeille domestique, elle n’a pas de corbeille sur ses pattes postérieures pour transporter le pollen (comme on le voit dans cet article), mais elle est équipée, pour cette collecte, de brosses sous son abdomen. Il s’agit ici d’une espèce du genre Megachile, et avec cette pilosité et ces couleurs, les experts me disent que j’ai photographié une femelle Megachile willughbiella.

Megachile willughbiella mâle – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Un peu plus tard sur la même plante se pose le mâle de cette espèce. Ses pattes antérieures portent une épaisse frange de longs poils blancs, attribut de séduction auquel les femelles sont sensibles, paraît-il.

Megachile willughbiella est l’une des espèces les plus communes du genre en Ile-de-France. Elle butine les fleurs de nombreuses Fabaceae et Lamiaceae, notamment les épiaires comme sur les photos ci-dessus. On la rencontre souvent dans les jardins.

Cette abeille est une découpeuse de feuilles. Les pastilles arrondies que les mégachiles prélèvent sur le limbe des rosiers ou d’autres plantes servent à  confectionner les cellules dans lesquelles vont se développer ses larves. Celles-ci se nourrissent d’un mélange de pollen et de nectar approvisionné par la femelle.

Sources :

Megachile willughbiella par sparealites.be

Clé illustrée des Megachilidae de Belgique, par Alain Pauly