Octobre : c’est la pleine floraison du cyclamen de Naples
Beaucoup plus petit que les cyclamens hybrides des fleuristes, ce cyclamen botanique des sous-bois méditerranéens se naturalise facilement en situation ombragée. Il se ressème et s’étend facilement. Ses fleurs de dimension modeste s’épanouissent en touffes serrées, aussi la plante lorsqu’elle fleurit fait beaucoup d’effet au jardin.
Ses feuilles plus ou moins triangulaires évoquent celles du lierre, ce qui lui vaut son nom d’espèce « hederifolium ». Elles forment un tapis très décoratif d’octobre jusqu’au milieu du printemps. Elles sont moins arrondies que celles du cyclamen coum qui fleurit non pas à l’automne mais à la sortie de l’hiver.
De passage à l’école Du Breuil, j’ai observé les allées et venues des insectes butineurs sur les fleurs d’un beau pied de panicaut. Des abeilles domestiques et des isodonties du Mexique y étaient très actives, ainsi que quelques guêpes polistes.
L’une d’entre avait des tergites (arceaux supérieurs des segments de l’abdomen) curieusement relevés.
Sur cette photo, on voit la cause de cette anomalie : des strepsiptères parasitent et « zombifient » cette infortunée guêpe dont le comportement sera modifié aux bénéfice de ses hôtes.
Amusez-vous à repérer ces guêpes ainsi parasitées (que l’on dit stylopisées), vous avez toutes chances d’en croiser : il paraît qu’une sur douze est concernée.
Retrouvez notre article sur les mœurs stupéfiantes de ces parasites :
La fasciation est une anomalie de croissance d’une plante, elle se traduit par l’épaississement de la tige qui devient plate et large. En voici l’expression chez un gaura observé à l’école Du Breuil :
Les tiges des gauras sont d’ordinaire très grêles.
Voici une autre fasciation, sur une euphorbe :
Et là c’est une chicorée :
Ces anomalies sont parfois fixées dans des formes horticoles, c’est le cas par exemple de ce Cryptomeria japonica ‘Cristata’, un arbre étrange vu au très beau Jardin des merveilles à Vauréal :
Dans un autre genre, voici un cas de phyllodie sur une berce commune : cette ombelle est beaucoup trop feuillée pour être honnête !
Voici l’allure habituelle de cette plante lorsqu’elle est en fleurs :
Les causes de ces anomalies sont mal connues. Peuvent intervenir des stress environnementaux, des chocs, parfois des attaques bactériennes.
Alucita hexadactyla est un papillon de nuit de la famille des Alucitidae, ses ailes sont laciniées en lobes étroits ressemblant à des plumes. Dans le genre Alucita qui compte 11 espèces en France, c’est l’espèce la plus commune. Elle a déjà été vue sur Cergy-Pontoise (Menucourt).
Ses chenilles consomment les chèvrefeuilles, notamment les fleurs. Les adultes rentrent parfois dans les maisons, attirés par la lumière.
Retrouvez d’autres papillons aux ailes étonnantes :
Ce nouveau système de marquage est lisible de beaucoup plus loin que le traditionnel anneau métallique gravé. J’ai observé cette mouette rieuse cet été dans les Landes, elle portait les deux sortes de bagues, une à chaque patte.
L’anneau en plastique, en plus du numéro d’identification, indiquait l’adresse du site internet de suivi des oiseaux bagués par l’Institut de zoologie de l’Académie polonaise des sciences de Varsovie : http://ring.stornit.gda.pl/. Cette station est située sur l’île de Sobieszewo à GdaÅ„sk. Je leur ai envoyé mon signalement.
J’ai vérifié sur l’excellent site European colour-rig birding : le tri multicritères (type de bague, couleur, nombre de caractères, première lettre) pointe bien la Pologne.
Le baguage permet de mieux connaître le parcours des migrations, le comportement des oiseaux et leur longévité. On sait ainsi que les mouettes rieuses peuvent vivre au moins 30 ans. Plus de 77 000 mouettes rieuses baguées ont été identifiées ces dix dernières années.
En balade dans les Landes, je rencontre ce joli petit cigare fait d’une foliole de ronce savamment roulée. Sans doute l’œuvre du cigarier de la ronce ! Ce coléoptère de la famille des Attelabidae, fin stratège, pond dans son cigare et ses larves en consomment l’intérieur bien à l’abri des prédateurs.
Le responsable a une tête rigolote !
Justement voici l’adulte qui grignotait une feuille de ronce :
La même signature sur un églantier !
Un peu plus loin, j’observe plusieurs de ces petits cigares sur des feuilles d’églantier. Le cigarier de la ronce est connu pour apprécier outre les ronces, les reines des prés, les grandes pimprenelles, les salicaires, les potentilles des marais… Sans doute apprécie-t-il aussi les églantiers bien que ce ne soit pas indiqué dans la littérature scientifique.
Ne pas confondre avec le cigarier du noisetier
L’espèce voisine Apoderus coryli, le cigarier du noisetier, s’en distingue par la couleur rouge du thorax et des fémurs, et la ponctuation des élytres qui est différente.
Le cigarier de la ronce est répertorié en Allemagne, Italie, Autriche, Tchéquie, Suisse, Pologne, Hongrie, Russie, Slovaquie, Ukraine. En France, quelques observations ont été faites dans la moitié Sud. Mais, très discret, il est peut-être présent partout en France.
Qui le trouvera en Ile-de-France ?
Il est à chercher en zones humides, avis aux amateurs !
Sur le mail Mendès-France à Vauréal, une rose trémière accompagne élégamment le tronc d’un des nombreux arbres de collection qui agrémentent cette belle promenade piétonne. Profitant du soleil du matin, une grosse cicadelle se prélasse sur un pédoncule floral.
A sa silhouette trappue, je reconnais un membre de la famille des Issidae. Mais cela n’est pas Issus coleoptratus, alias la cigale bossue, le seul Issidae répertorié pour l’Ile-de-France dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN).
La bordure claire et relevée de ses élytres me paraissent typiques du genre Agalmatium. L’espèce probable est Agalmatium flavescens, l’isside jaune, déjà observé dans le sud de la France. Je saisis mon observation dans Cettia Ile-de-France, dans l’espoir qu’un expert en Issidae passera par là pour valider ma trouvaille !
Agalmatium flavescens est largement réparti dans de nombreuses contrées méditerranéennes. Il se nourrit de la sève de la luzerne, du figuier, de l’olivier, de l’amandier, et aussi des pins, peupliers et tamaris. Cet isside jaune est peut-être arrivé là il y a quelques années avec les livraisons des arbres du mail, en provenance de pépinières méditerranéennes, ou alors l’espèce est indigène en Ile-de-France et était jusqu’alors passée inaperçue ?
Un composteur collectif a été installé au pied de nos bureaux, permettant aux employés de l’immeuble de valoriser leurs capsules de café en papier et autres déchets biodégradables (le trognon de pomme de la pause…).
Comment ça marche ?
Un bio-seau prend place à proximité de la machine à café de l’étage : on y met les capsules usagées, le thé, quelques miettes éventuellement, et une fois par semaine un volontaire vide le seau au composteur, le rince et le remet en place.
Astuce :
On peut donner l’eau de rinçage du bio-seau à la plante verte du chef, comme ça rien ne se perd !
C’est pour tout le monde !
Cette installation de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise bénéficie aussi aux habitants du quartier qui souhaitent composter. De temps en temps, il convient d’ajouter dans le composteur un peu de bois broyé pour absorber l’humidité en excès. Un bac à côté du composteur en tient à disposition.
Brun foncé dessus, brun plus clair dessous : facile à reconnaître
La chenille du point de Hongrie se nourrit de lotiers et d’autres Fabaceae. Ce papillon de la famille des Hesperidae est peu commun en Ile-de-France, mais pas menacé. Il est présent dans le Val d’Oise. On le rencontre dans les lisières forestières, les bords de champs, les friches, les prairies et les pelouses calcaires.
Parmi les nombreux Geometridae de couleur verte, voici un papillon facile à repérer avec ses pointillés bruns en bordure des ailes : Thalera fimbrialis, la phalène du buplèvre. Notons aussi que ses ailes postérieures présentent une échancrure et qu’au repos, les lignes claires des ailes antérieures et postérieures sont largement disjointes. (Cliquez sur la photo pour observer les détails).
L’espèce a été vue aux derniers inventaires éclair organisés par l’ARB Ile-de-France à Genainville et Omerville, dans le Val d’Oise.
La chenille de la phalène du buplèvre ne consomme pas que des buplèvres, on la rencontre aussi sur de très nombreuses plantes basses, elle est de ce fait assez commune.
On peut observer ce joli papillon de nuit, le soir près des maisons, car il vient à la lumière.