L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le cyclamen de Naples

Cyclamen hederifolium ou cyclamen de Naples – boulevard de l’Oise à  Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Octobre : c’est la pleine floraison du cyclamen de Naples

Beaucoup plus petit que les cyclamens hybrides des fleuristes, ce cyclamen botanique des sous-bois méditerranéens se naturalise facilement en situation ombragée. Il se ressème et s’étend facilement. Ses fleurs de dimension modeste s’épanouissent en touffes serrées, aussi la plante lorsqu’elle fleurit fait beaucoup d’effet au jardin.

Cyclamen de Naples en décembre – parc floral de Paris © CACP – Gilles Carcassès

Ses feuilles plus ou moins triangulaires évoquent celles du lierre, ce qui lui vaut son nom d’espèce « hederifolium ». Elles forment un tapis très décoratif d’octobre jusqu’au milieu du printemps. Elles sont moins arrondies que celles du cyclamen coum qui fleurit non pas à  l’automne mais à  la sortie de l’hiver.

Cyclamen coum – parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez notre article :

Cyclamen coum

L'actualité de la Nature

La poliste stylopisée

Guêpe poliste (Polistes dominula) – Ecole Du Breuil à  Paris © CACP – Gilles Carcassès

De passage à  l’école Du Breuil, j’ai observé les allées et venues des insectes butineurs sur les fleurs d’un beau pied de panicaut. Des abeilles domestiques et des isodonties du Mexique y étaient très actives, ainsi que quelques guêpes polistes.

Poliste stylopisée © CACP – Gilles Carcassès

L’une d’entre avait des tergites (arceaux supérieurs des segments de l’abdomen) curieusement relevés.

Poliste stylopisée © CACP – Gilles Carcassès

Sur cette photo, on voit la cause de cette anomalie : des strepsiptères parasitent et « zombifient » cette infortunée guêpe dont le comportement sera modifié aux bénéfice de ses hôtes.

Amusez-vous à  repérer ces guêpes ainsi parasitées (que l’on dit stylopisées), vous avez toutes chances d’en croiser : il paraît qu’une sur douze est concernée.

Retrouvez notre article sur les mœurs stupéfiantes de ces parasites :

Les strepsiptères

Et d’autres intrigantes observations naturalistes faites à  l’école Du Breuil :

Cœur de sorcière

Cheveux du Diable

Voir aussi, dans le même registre de l’étrange :

Une décoration florale sulfureuse à  l’école Du Breuil !

L'actualité de la Nature

Anomalies végétales

La fasciation est une anomalie de croissance d’une plante, elle se traduit par l’épaississement de la tige qui devient plate et large. En voici l’expression chez un gaura observé à  l’école Du Breuil :

Fasciation sur une tige de Gaura lindheimeri © CACP – Gilles Carcassès

Les tiges des gauras sont d’ordinaire très grêles.

Gaura lindheimeri – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Voici une autre fasciation, sur une euphorbe :

Fasciation sur Euphorbia characias – Parc des arènes à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Et là  c’est une chicorée :

Fasciation sur Cichorium intybus, la chicorée © CACP – Gilles Carcassès

Ces anomalies sont parfois fixées dans des formes horticoles, c’est le cas par exemple de ce Cryptomeria japonica ‘Cristata’, un arbre étrange vu au très beau Jardin des merveilles à  Vauréal :

Cryptomeria japonica ‘Cristata’ © CACP – Gilles Carcassès

Dans un autre genre, voici un cas de phyllodie sur une berce commune : cette ombelle est beaucoup trop feuillée pour être honnête !

Feuillaison anormale de l’inflorescence sur une berce commune © CACP – Gilles Carcassès

Voici l’allure habituelle de cette plante lorsqu’elle est en fleurs :

La berce commune (Heracleum sphondylium) © Gilles Carcassès

Les causes de ces anomalies sont mal connues. Peuvent intervenir des stress environnementaux, des chocs, parfois des attaques bactériennes.

Retrouvez notre article :

La fraise persil et autres curiosités

L'actualité de la Nature

Grand chef indien

Alucita hexadactyla © CACP – Gilles Carcassès

Les belles plumes que voilà  !

Alucita hexadactyla est un papillon de nuit de la famille des Alucitidae, ses ailes sont laciniées en lobes étroits ressemblant à  des plumes. Dans le genre Alucita qui compte 11 espèces en France, c’est l’espèce la plus commune. Elle a déjà  été vue sur Cergy-Pontoise (Menucourt).

Ses chenilles consomment les chèvrefeuilles, notamment les fleurs. Les adultes rentrent parfois dans les maisons, attirés par la lumière.

Retrouvez d’autres papillons aux ailes étonnantes :

Les ptérophores, de bien étranges papillons !

Plaie d’argent n’est pas mortelle

 

L'actualité de la Nature

Une polonaise en vacances à  la mer

Les bagueurs font des progrès !

Ce nouveau système de marquage est lisible de beaucoup plus loin que le traditionnel anneau métallique gravé. J’ai observé cette mouette rieuse cet été dans les Landes, elle portait les deux sortes de bagues, une à  chaque patte.

Mouette rieuse rencontrée dans le port d’Hossegor © CACP – Gilles Carcassès
Les bagues utilisées par la station nationale polonaise © Tomasz Mokwa

L’anneau en plastique, en plus du numéro d’identification, indiquait l’adresse du site internet de suivi des oiseaux bagués par l’Institut de zoologie de l’Académie polonaise des sciences de Varsovie : http://ring.stornit.gda.pl/. Cette station est située sur l’île de Sobieszewo à  GdaÅ„sk. Je leur ai envoyé mon signalement.

J’ai vérifié sur l’excellent site European colour-rig birding : le tri multicritères (type de bague, couleur, nombre de caractères, première lettre) pointe bien la Pologne.

Le baguage permet de mieux connaître le parcours des migrations, le comportement des oiseaux et leur longévité. On sait ainsi que les mouettes rieuses peuvent vivre au moins 30 ans. Plus de 77 000 mouettes rieuses baguées ont été identifiées ces dix dernières années.

Migration de la moeutte rieuse, par Euring.org

Migration de la mouette rieuse, par Euring.org

La mouette polonaise immature que nous avions identifiée au parc François-Mitterrand à  Cergy en janvier 2016 ne portait qu’un anneau métallique :

Jeune polonaise à  la toilette (baguée FS14.804 ST.ORN. GDANSK POLAND) © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Longévité des oiseaux, par Euring.org

Retrouvez notre article :

Cergy-Pontoise, on y revient !

L'actualité de la Nature

Le cigarier de la ronce

Cigare sur une ronce © CACP – Gilles Carcassès

Mini cigare sur une feuille de ronce

En balade dans les Landes, je rencontre ce joli petit cigare fait d’une foliole de ronce savamment roulée. Sans doute l’œuvre du cigarier de la ronce ! Ce coléoptère de la famille des Attelabidae, fin stratège, pond dans son cigare et ses larves en consomment l’intérieur bien à  l’abri des prédateurs.

Le responsable a une tête rigolote !

Justement voici l’adulte qui grignotait une feuille de ronce :

Compsapoderus erythropterus, le cigarier de la ronce © CACP – Gilles Carcassès

La même signature sur un églantier !

Un peu plus loin, j’observe plusieurs de ces petits cigares sur des feuilles d’églantier. Le cigarier de la ronce est connu pour apprécier outre les ronces, les reines des prés, les grandes pimprenelles, les salicaires, les potentilles des marais… Sans doute apprécie-t-il aussi les églantiers bien que ce ne soit pas indiqué dans la littérature scientifique.

Cigare sur un églantier © CACP – Gilles Carcassès

Ne pas confondre avec le cigarier du noisetier

L’espèce voisine Apoderus coryli, le cigarier du noisetier, s’en distingue par la couleur rouge du thorax et des fémurs, et la ponctuation des élytres qui est différente.

Apoderus coryli, le cigarier du noisetier © Gilles Carcassès
Un cigare confectionné par Apoderus coryli trouvé à  Genainville (95) lors des inventaires éclair 2019 © Gilles Carcassès

Le cigarier de la ronce est répertorié en Allemagne, Italie, Autriche, Tchéquie, Suisse, Pologne, Hongrie, Russie, Slovaquie, Ukraine. En France, quelques observations ont été faites dans la moitié Sud. Mais, très discret, il est peut-être présent partout en France.

Qui le trouvera en Ile-de-France ?

Il est à  chercher en zones humides, avis aux amateurs !

L'actualité de la Nature

La cicadelle mystérieuse

Sur le mail Mendès-France à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Sur le mail Mendès-France à  Vauréal, une rose trémière accompagne élégamment le tronc d’un des nombreux arbres de collection qui agrémentent cette belle promenade piétonne. Profitant du soleil du matin, une grosse cicadelle se prélasse sur un pédoncule floral.

Issidae – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

A sa silhouette trappue, je reconnais un membre de la famille des Issidae. Mais cela n’est pas Issus coleoptratus, alias la cigale bossue, le seul Issidae répertorié pour l’Ile-de-France dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN).

Agalmatium sp. – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La bordure claire et relevée de ses élytres me paraissent typiques du genre Agalmatium. L’espèce probable est Agalmatium flavescens, l’isside jaune, déjà  observé dans le sud de la France. Je saisis mon observation dans Cettia Ile-de-France, dans l’espoir qu’un expert en Issidae passera par là  pour valider ma trouvaille !

Agalmatium sp. – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Agalmatium flavescens est largement réparti dans de nombreuses contrées méditerranéennes. Il se nourrit de la sève de la luzerne, du figuier, de l’olivier, de l’amandier, et aussi des pins, peupliers et tamaris. Cet isside jaune est peut-être arrivé là  il y a quelques années avec les livraisons des arbres du mail, en provenance de pépinières méditerranéennes, ou alors l’espèce est indigène en Ile-de-France et était jusqu’alors passée inaperçue ?

Sources :

Agalmatium flavescens, par Planthoppers

Les Issidae occidentaux du paléarctique (Hemiptera, Fulgoroidea) : une liste de contrôle illustrée et une clé pour les genres et les sous-genres, par V.M. Gnezdilov, W.E. Holzinger, M.R. Wilson (2014)

L'actualité des jardins

Compostage au bureau

Un composteur collectif a été installé au pied de nos bureaux, permettant aux employés de l’immeuble de valoriser leurs capsules de café en papier et autres déchets biodégradables (le trognon de pomme de la pause…).

Composteur collectif – Le Verger à  Cergy © CACP – Alexandra Marques

Comment ça marche ?

Un bio-seau prend place à  proximité de la machine à  café de l’étage : on y met les capsules usagées, le thé, quelques miettes éventuellement, et une fois par semaine un volontaire vide le seau au composteur, le rince et le remet en place.

Astuce :

On peut donner l’eau de rinçage du bio-seau à  la plante verte du chef, comme ça rien ne se perd !

C’est pour tout le monde !

Cette installation de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise bénéficie aussi aux habitants du quartier qui souhaitent composter. De temps en temps, il convient d’ajouter dans le composteur un peu de bois broyé pour absorber l’humidité en excès. Un bac à  côté du composteur en tient à  disposition.

Retrouvez nos articles :

Le compost, ça rend heureux

Les collemboles

Le cloporte rugueux

La blaniule mouchetée

La punaise élégante

L'actualité de la Nature

Le point de Hongrie

Erynnis tages sur une feuille de ronce © CACP – Gilles Carcassès
Erynnis tages, le point de Hongrie © CACP – Gilles Carcassès

Brun foncé dessus, brun plus clair dessous : facile à  reconnaître

La chenille du point de Hongrie se nourrit de lotiers et d’autres Fabaceae. Ce papillon de la famille des Hesperidae est peu commun en Ile-de-France, mais pas menacé. Il est présent dans le Val d’Oise. On le rencontre dans les lisières forestières, les bords de champs, les friches, les prairies et les pelouses calcaires.

Retrouvez un autre Hesperidae dans cet article :

L’hespérie des sanguisorbes

Source :

Erynnis tages, par l’Atlas des papillons de jour et des zygènes d’Ile-de-France

L'actualité de la Nature

La phalène du buplèvre

Parmi les nombreux Geometridae de couleur verte, voici un papillon facile à  repérer avec ses pointillés bruns en bordure des ailes : Thalera fimbrialis, la phalène du buplèvre. Notons aussi que ses ailes postérieures présentent une échancrure et qu’au repos, les lignes claires des ailes antérieures et postérieures sont largement disjointes. (Cliquez sur la photo pour observer les détails).

Thalera fimbrialis © CACP – Gilles Carcassès

L’espèce a été vue aux derniers inventaires éclair organisés par l’ARB Ile-de-France à  Genainville et Omerville, dans le Val d’Oise.

La chenille de la phalène du buplèvre ne consomme pas que des buplèvres, on la rencontre aussi sur de très nombreuses plantes basses, elle est de ce fait assez commune.

Bupleurum angulosum, le buplèvre anguleux, une belle espèce rare, endémique des Pyrénées © CACP – Gilles Carcassès

On peut observer ce joli papillon de nuit, le soir près des maisons, car il vient à  la lumière.

Retrouvez d’autres portraits de Geometridae :

Attention à  la panthère !

La phalène picotée

La phalène anguleuse