Ses fleurs d’un rose vif, odorantes comme celles des pois de senteur, sont butinées par les abeilles domestiques. La gesse tubéreuse, fabacée vivace aujourd’hui peu commune en Ile-de-France, affectionne les prairies fauchées des bords de route, les talus herbeux, les bords de champs sur sols calcaires et argileux. Elle était autrefois cultivée comme fourrage, mais aussi en tant que légume.
Une étude de 1983 montre le bon potentiel alimentaire de cette plante. Ses tubercules bruns et ridés peuvent atteindre 20 à 30 centimètres de long lorsque la plante est en culture. Ils sont riches en protéines et auraient un goà»t de noisette. On les prépare cuits en purée.
Noix de terre, pois gras, châtaigne de terre ou pistache de Marcou : ses anciens noms vernaculaires témoignent de l’intérêt culinaire que lui portaient nos aà¯eux. Attention cependant, ses graines sont toxiques et ne doivent pas être consommées crues.
Elle fait partie des espèces indigènes recommandées par l’Agence Régionale pour la Biodiversité en Ile-de-France, pour les aménagements d’espaces verts et naturels.
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Le parc du château de Grouchy est un espace public de 39 hectares, aménagé sur d’anciens marais dans la vallée de la Viosne. Le Conseil départemental du Val d’Oise, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et la commune d’Osny se partagent sa gestion écologique. La château, autrefois propriété du marquis Jean-Félix de Grouchy (arrière-petit-fils du maréchal d’Empire Emmanuel de Grouchy), abrite la mairie d’Osny depuis 1989. Les corniches du château hébergent la plus belle colonie d’hirondelles de fenêtre de Cergy-Pontoise.
Les bords de l’étang et de la Viosne sont le paradis des oiseaux aquatiques, des odonates et des insectes qui apprécient la riche végétation des berges.
La prairie humide du Verger permet de belles observations d’insectes. Nous y inventorions chaque année les papillons et les plantes de la prairie avec les protocoles Propage et Florilèges prairies urbaines.
Lors d’une sortie à Vauréal, nous avons découvert un long fil suspendu à une branche de fusain d’Europe. Il était tellement résistant que l’on en a déduit, un peu vite, que ça devait être un fil de pêche.
Etrange, tout de même, un fil de pêche à la lisière d’un bois, sans point d’eau aux alentours… Regardons cela de plus près.
Après quelques recherches, nous découvrons dans le secteur de nombreux cocons suspendus au revers de feuilles de lierre. La mise en élevage de quelques-uns de ces cocons dans un bocal aéré a permis rapidement de déterminer l’insecte : il s’agit de cocons d’Yponomeuta cagnagella, le grand hyponomeute du fusain.
Les chenilles de ce papillon de nuit sont d’excellentes tisseuses. Et le fil que nous avions trouvé était en fait un solide assemblage de soies produites par les chenilles pour descendre de l’arbre en groupe à la recherche d’un lieu propice pour se nymphoser.
A l’automne, la femelle pond sur les rameaux des fusains d’Europe des œufs très petits et recouverts d’une substance collante, imitant l’écorce. Les jeunes chenilles vont hiberner sous un bouclier brunâtre. Au printemps, elles se regroupent sur une branche pour tisser leur toile et commencer à consommer les feuilles.
Après avoir presque entièrement défolié l’arbre, elles tissent leur cocon et finalement se métamorphosent pour perpétuer l’espèce. Bien que ces chenilles fassent disparaitre toutes les feuilles de leur plante hôte et la recouvrent de toiles disgracieuses, l’arbuste survit facilement et se regarnit en été.
Surtout, ne pas traiter !
Les chenilles d’hyponomeutes ne sont pas dangereuses pour les fusains, elles ne sont pas non plus urticantes ni toxiques pour les humains. Les laisser vivre favorise la biodiversité : les papillons de nuit font le bonheur des chauves-souris ! Traiter chimiquement les chenilles d’hyponomeutes serait donc une bien mauvaise idée, un geste à la fois inutile, coà»teux et néfaste !
Evitons toute de même les haies monospécifiques de fusains d’Europe
Pour éviter les catastrophes esthétiques, les jardiniers avisés éviteront cependant de planter en grandes masses cette espèce. Mais en tant que plante indigène, le fusain utilisé avec parcimonie a toute sa place dans les haies champêtres en mélange.
Les travaux de rénovation du parc François Mitterrand en 2012 et 2013 ont été l’occasion de renaturer les bassins existants et de créer des prairies, fauchées une à deux fois l’an. Ces écosystèmes particuliers contribuent au maintien de la biodiversité en milieu urbain.
Les zones humides abritent un écosystème propre, riche et précieux et représentent un intérêt réel pour la biodiversité notamment lorsqu’ils forment un réseau de continuités écologiques à l’échelle du territoire.
Les nouveaux bassins du parc François Mitterrand ont vite été colonisés par une faune et une flore spécifique des milieux humides. Plusieurs espèces de libellules pionnières (agrions, naà¯ades, anax et sympétrums) sont venues s’y installer et même s’y reproduire peu après l’inauguration des nouveaux aménagements. Certaines espèces végétales, représentatives des milieux humides, sont venues naturellement s’implanter (reine de prés, chanvre d’eau, salicaire, mysosotis des marais…).
Voici quelques images de ce parc et de ses habitants :
Pyrausta purpuralis est un petit papillon de nuit discret que l’on peut voir voleter le jour parmi les herbes des prairies. De près, il est vraiment très beau. Sa chenille consomme les feuilles de plantes de la famille des Lamiaceae, comme les menthes et le origans.
Pyrausta aurata et une espèce très proche. Pour les différentier, il faut observer les taches jaunes sur l’aile antérieure : elles sont plus massives chez Pyrausta purpuralis.
Ces deux espèces sont communes en Ile-de-France et de biologie très semblable. On voit voler une première génération en mai, et la deuxième en aoà»t, souvent dès juillet pour Pyrausta purpuralis.
Ces papillons ne sont pas vifs et se laissent facilement approcher, ce sont de bons sujets pour le photographe de nature !
Cent vingt-sept collectivités, dont vingt-quatre en àŽle-de-France ont candidaté au concours national « Capitale française de la Biodiversité 2018 ».
Après sélection des dossiers par le Comité Scientifique et Technique du concours, quatre collectivités franciliennes font partie des finalistes et seront visitées cet été : Bonnelles (78), Vauréal (95), Saint-Prix (95) et Paris (75).
Nous, on croit aux chances de la ville de Vauréal et on la soutient !
Car cette commune a de bien beaux atouts, notamment :
• Une structure dédiée à l’éducation à l’environnement et la sensibilisation à la biodiversité, qui participe chaque année à la Fête de la nature
Amsonia tabernaemontana forme au fil des ans une belle touffe. Cette vivace bien rustique d’origine américaine se plait dans les sols frais à mi-ombre, mais elle sait résister au plein soleil et aux situations sèches.
Comme chez le laurier-rose, autre représentant de la famille des Apocynaceae, les pétales des boutons floraux sont disposés en spirale. Les fleurs épanouies en été forment de fines étoiles bleu clair.
Amis jardiniers, Amsonia tabernaemontana a beaucoup d’atouts : un port élégant, une floraison délicate, une solidité à toute épreuve ! L’entretien se limite à la coupe des tiges fanées à la sortie de l’hiver. Attention cependant, la plante contient un latex toxique.
La belladone est une plante vivace indigène très rare en Ile-de-France. Elle subsiste dans quelques clairières et lisières forestières notamment dans le Val d’Oise dans le bassin de l’Oise et l’Ouest du Vexin. Bien que la Flore d’Ile-de-France de Jauzein l’indique éteinte dans les Yvelines, j’ai croisé cette plante à Chambourcy en lisière de forêt près du désert de Retz, un pied unique semble-t-il.
Ses fleurs mauves, grosses comme un dé de couturière, sont cachées sous les feuilles. Leur succèderont des baies noires sucrées, de la taille d’une cerise, et mortelles en cas d’ingestion (à partir de deux baies pour un petit enfant). Toute la plante est toxique et les alcaloà¯des qu’elle contient peuvent traverser la peau. Il est donc prudent de ne pas y toucher. On cite le cas de vacanciers en Alsace intoxiqués par la consommation d’une tarte dont ils avaient eux-même cueillies les « myrtilles ». Hospitalisés à temps, ceux-là s’en sont sortis.
Si vous avez la chance de croiser cette plante en famille, profitez-en pour informer les enfants sur les dangers des plantes sauvages : on ne mange jamais ce que l’on ne connaît pas !
La belladone est une Solanaceae, comme la tomate, la pomme de terre, le tabac, la jusquiame, le datura.
Le nom belladone viendrait de l’italien « bella donna » en raison de l’usage cosmétique de la plante par les coquettes pour dilater les pupilles et donner un regard envoutant !…